Contre la montre - Nicolas Ancion - E-Book

Contre la montre E-Book

Nicolas Ancion

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Beschreibung

Un mini-roman plein de suspense et de rebondissements !Le commissaire Riga et son adjoint René sont devant une énigme : on a cambriolé la salle des archives du palais de justice, mais les cambrioleurs semblent invisibles, les suspects ont des alibis en béton… Et l’objet dérobé est la seule preuve dans une affaire jugée en ce moment même… Les deux policiers parviendront-ils à résoudre l’énigme qui se pose à eux ? Les heures sont comptées…Plus on lit, mieux on lit. Récits Express, c'est plus de 30 histoires variées et des thèmes passionnants pour faire découvrir le plaisir de la lecture aux jeunes lecteurs de 10-13 ans.EXTRAIT :Dans le matin frais, sous un ciel bleu tendu comme un drap d’hôpital, Nathalie traverse la place où trône un imposant bâtiment, dont la grande porte, flanquée de colonnes gigantesques est surmontée d’un imposant fronton. Une grosse dame, taillée dans la pierre, y tient une balance d’un air distant. Nathalie ne lève pas la tête ; elle marche encore jusqu’à une petite porte de service, appuie sur le bouton de l’interphone et sourit à la caméra de surveillance.– JPS nettoyage, annonce-t-elle sans enthousiasme. C’est Nathalie.L’ouvre-porte grésille et la voilà à l’intérieur.Nathalie est spécialisée dans le dépoussiérage des étagères et le dégraissage des sols. Dans la distribution des tâches et des surfaces, elle a reçu les sous-sols. Ça l’arrange bien, elle n’aime pas croiser les détenus menottés et les familles qui paniquent, les émotions la gagnent trop facilement. Elle préfère nettoyer à longueur de semaine les mêmes étagères et les mêmes armoires fermées. Le silence des archives la rassure.

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Seitenzahl: 45

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1 : Un lundi comme un autre

Dans le matin frais, sous un ciel bleu tendu comme un drap d’hôpital, Nathalie traverse la place où trône un imposant bâtiment, dont la grande porte, flanquée de colonnes gigantesques est surmontée d’un imposant fronton. Une grosse dame, taillée dans la pierre, y tient une balance d’un air distant. Nathalie ne lève pas la tête ; elle marche encore jusqu’à une petite porte de service, appuie sur le bouton de l’interphone et sourit à la caméra de surveillance.

– JPS nettoyage, annonce-t-elle sans enthousiasme. C’est Nathalie.

L’ouvre-porte grésille et la voilà à l’intérieur.

Nathalie est spécialisée dans le dépoussiérage des étagères et le dégraissage des sols. Dans la distribution des tâches et des surfaces, elle a reçu les sous-sols. Ça l’arrange bien, elle n’aime pas croiser les détenus menottés et les familles qui paniquent, les émotions la gagnent trop facilement. Elle préfère nettoyer à longueur de semaine les mêmes étagères et les mêmes armoires fermées. Le silence des archives la rassure.

Sur son chariot à roulettes, elle entasse un seau d’eau chaude, du détergent en bidon, des chiffons et des lingettes, un trousseau de clefs plus lourd qu’un paquet de poudre à lessiver, des balais et des brosses et bien d’autres ustensiles encore, dont les manches colorés dépassent en un joli bouquet, lorsqu’elle pousse son instrument de travail dans les couloirs et les ascenseurs.

Une fois qu’elle a revêtu le tablier bleu réglementaire, attaché son badge magnétique et signé le registre des présences, elle sort du vestiaire, salue le policier de faction dans la cabine de surveillance et descend jusqu’au sous-sol pour attaquer la première partie de son service.

La matinée qui l’attend, elle la connaît par cœur : nettoyage des dalles du couloir et de la chaufferie, nettoyage de l’ascenseur, puis à nouveau les dalles de marbre dans les salles des archives…

Mais, lorsque l’ascenseur s’ouvre ce lundi sur le couloir du sous-sol, Nathalie ne peut retenir un cri d’effroi.

Un homme est allongé sur le sol, le corps couvert d’un long manteau sombre et la tête, arrachée, est posée sur le sol à deux mètres de là, tournée vers le mur du fond.

Nathalie veut prendre appui sur les portes ouvertes de l’ascenseur ; sa main n’accroche que le vide, elle glisse vers l’arrière et tout son corps bascule dans le mouvement. Trop tard, elle tombe sur le dos et sa tête cogne la paroi du fond de l’ascenseur, le bas du crâne s’enfonce droit sur la lourde rambarde en métal brossé. Ça fait atrocement mal, mais cela ne dure pas. Le temps qu’elle se rende compte qu’elle tombe dans les pommes, les portes se referment.

***

Quand Nathalie reprend ses esprits, elle est couchée dans la salle de surveillance, à côté du policier de faction. Sur le mur en face d’elle, une vingtaine de téléviseurs affichent les images des salles et couloirs du palais de justice. Une collègue aux cheveux frisés lui a surélevé les pieds et déboutonné le décolleté.

Sa tête la fait encore souffrir, mais Nathalie ne peut s’empêcher de poser des questions :

– Qu’est-ce qui s’est passé, dans la cave ? C’est qui, le cadavre à la tête arrachée ?

Le policier prend un air amusé et adopte un ton rassurant pour répondre :

– Ce n’est pas un cadavre, c’est un mannequin d’étalage qui a été renversé ; sa tête s’est détachée et a roulé sur le sol.

– Il n’y a pas de meurtre, alors ?

Dans la voix de Nathalie, on entend qu’elle est soulagée par la nouvelle.

– De meurtre, non, explique le policier, mais il y a bel et bien eu un cambriolage ce week-end. Un vrai professionnel. J’ai appelé la police, ils seront là dans quelques minutes, ils auront besoin de ton témoignage.

Nathalie se frotte l’arrière de la tête, où elle sent une fameuse bosse. La chute a été impressionnante. Puis, tout d’un coup, elle demande :

– La police ? Mais pour quoi faire ? Tu es policier, toi, non ?

Le policier de surveillance éclate de rire.

– Ce n’est pas le même métier, tu sais. Moi, je suis juste bon pour surveiller les entrées et les sorties. Les enquêtes, ce n’est pas mon truc. Moi, je ne retrouverais pas la porte d’entrée si elle n’était pas fléchée… Alors, un cambrioleur, tu imagines !

2 : Quand la police s’en mêle

Une enquête qui démarre dans les sous-sols du palais de justice, voilà qui n’est pas banal. Pour l’inspecteur Riga, c’est une première en tout cas. Il connaît bien les lieux, pourtant. Après trente ans de service dans la police d’investigation, à la brigade criminelle, d’abord, aux stupéfiants ensuite, avant de devenir enquêteur spécialisé dans les affaires de vol en tous genres, il a eu l’occasion de fréquenter les tribunaux à de nombreuses reprises.

Plutôt petit et rondouillard, l’inspecteur Riga dissimule son bedon sous un veston en cuir brun, au-dessus d’un jeans noir. Ces deux accessoires ne le quittent plus depuis près de vingt ans. À côté de lui, René, son adjoint, ressemble à une asperge. Il est grand, tout fraîchement papa, et prêt à tout pour comprendre les intuitions et méthodes de l’inspecteur Riga, qu’il considère comme son maître. Mais l’inspecteur est passé seul dans la loge du gardien pour déposer sa veste en cuir, et le prier de veiller sur elle avec le plus grand soin. Ce n’est qu’ensuite qu’il est descendu dans les sous-sols par les escaliers, reniflant au passage l’odeur de renfermé mêlée à celle d’un détergent industriel. Dans sa tête, il trace mentalement des colonnes sur lesquelles il écrit : matériel, témoins, suspects.