De l'essence du rire - Charles Baudelaire - E-Book

De l'essence du rire E-Book

Charles Baudelaire.

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Beschreibung

RÉSUMÉ : "De l'essence du rire" de Charles Baudelaire est une exploration profonde et intellectuelle du concept du rire et de son rôle dans les arts plastiques. Dans cet essai, Baudelaire s'éloigne de la simple définition du rire pour en examiner les nuances et les implications philosophiques. Il considère le rire comme une manifestation de la dualité humaine, un mélange de joie et de souffrance, de conscience et d'absurdité. L'auteur analyse comment le rire se traduit dans les oeuvres d'art, en particulier dans la peinture et la sculpture, et il évoque des artistes qui ont su capturer cette essence fugace. Baudelaire s'intéresse également à la dimension morale du rire, le voyant comme un reflet de la condition humaine, où la beauté et le grotesque coexistent. Cet essai invite le lecteur à réfléchir sur la complexité du rire, dépassant sa simple fonction de divertissement pour en faire un sujet d'étude sérieux et enrichissant. En intégrant des références à des oeuvres et des artistes de son temps, Baudelaire offre une perspective unique et érudite qui continue de résonner avec les lecteurs modernes. L'oeuvre se distingue par sa profondeur analytique et par la richesse de ses observations, faisant de cet essai un incontournable pour ceux qui s'intéressent à la philosophie de l'art et à la psychologie humaine. L'AUTEUR : Charles Baudelaire, né le 9 avril 1821 à Paris, est l'un des poètes les plus influents du XIXe siècle. Connu principalement pour son recueil "Les Fleurs du mal", publié en 1857, Baudelaire a marqué la littérature française par son style novateur et ses thèmes audacieux. Son oeuvre explore les tensions entre le beau et le sordide, le sublime et le grotesque, reflétant une vision du monde à la fois lucide et désenchantée. Baudelaire a vécu une vie tumultueuse, marquée par des relations complexes et une santé fragile. Son séjour à l'île Maurice et à La Réunion, en 1841, a influencé sa sensibilité esthétique et sa perception de l'exotisme. En plus de la poésie, Baudelaire s'est illustré comme critique d'art et traducteur, notamment des oeuvres d'Edgar Allan Poe, qu'il a contribué à faire connaître en France. Sa pensée critique et ses essais sur l'art, comme "De l'essence du rire", témoignent de sa capacité à analyser les émotions humaines et les phénomènes esthétiques avec une rare perspicacité. Baudelaire est décédé à Paris le 31 août 1867, laissant derrière lui un héritage littéraire qui continue d'inspirer et de provoquer la réflexion.

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Seitenzahl: 41

Veröffentlichungsjahr: 2021

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Paul Legrand dans le personnage de Pierrot (1855 environ), photographié par Nadar.

Sommaire

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

Chapitre VI

I

Je ne veux pas écrire un traité de la caricature [1]; je veux simplement faire part au lecteur de quelques réflexions qui me sont venues souvent au sujet de ce genre singulier.

Ces réflexions étaient devenues pour moi une espèce d’obsession ; j’ai voulu me soulager. J’ai fait, du reste, tous mes efforts pour y mettre un certain ordre et en rendre ainsi la digestion plus facile. Ceci est donc purement un article de philosophe et d’artiste. Sans doute une histoire générale de la caricature dans ses rapports avec tous les faits politiques et religieux, graves ou frivoles, relatifs à l’esprit national ou à la mode, qui ont agité l’humanité, est une œuvre glorieuse et importante. Le travail est encore à faire, car les essais publiés jusqu’à présent ne sont guère que matériaux ; mais j’ai pensé qu’il fallait diviser le travail. Il est clair qu’un ouvrage sur la caricature, ainsi compris, est une histoire de faits, une immense galerie anecdotique. Dans la caricature, bien plus que dans les autres branches de l’art, il existe deux sortes d’œuvres précieuses et recommandables à des titres différents et presque contraires. Celles-ci ne valent que par le fait qu’elles représentent. Elles ont droit sans doute à l’attention de l’historien, de l’archéologue et même du philosophe ; elles doivent prendre leur rang dans les archives nationales, dans les registres biographiques de la pensée humaine. Comme les feuilles volantes du journalisme, elles disparaissent emportées par le souffle incessant qui en amène de nouvelles ; mais les autres, et ce sont celles dont je veux spécialement m’occuper, contiennent un élément mystérieux, durable, éternel, qui les recommande à l’attention des artistes. Chose curieuse et vraiment digne d’attention que l’introduction de cet élément insaisissable du beau jusque dans les œuvres destinées à représenter à l’homme sa propre laideur morale et physique ! Et, chose non moins mystérieuse, ce spectacle lamentable excite en lui une hilarité immortelle et incorrigible. Voilà donc le véritable sujet de cet article.

Un scrupule me prend. Faut-il répondre par une démonstration en règle à une espèce de question préalable que voudraient sans doute malicieusement soulever certains professeurs jurés de sérieux, charlatans de la gravité, cadavres pédantesques sortis des froids hypogées [2] de l’Institut, et revenus sur la terre des vivants, comme certains fantômes avares, pour arracher quelques sous à de complaisants ministères ? D’abord, diraient-ils, la caricature est-elle un genre ? Non, répondraient leurs compères, la caricature n’est pas un genre. J’ai entendu résonner à mes oreilles de pareilles hérésies dans des dîners d’académiciens. Ces braves gens laissaient passer à côté d’eux la comédie de Robert Macaire sans y apercevoir de grands symptômes moraux et littéraires.

Contemporains de Rabelais, ils l’eussent traité de vil et de grossier bouffon. En vérité, faut-il donc démontrer que rien de ce qui sort de l’homme n’est frivole aux yeux du philosophe ?

À coup sûr ce sera, moins que tout autre, cet élément profond et mystérieux qu’aucune philosophie n’a jusqu’ici analysé à fond.

Nous allons donc nous occuper de l’essence du rire et des éléments constitutifs de la caricature. Plus tard, nous examinerons peut-être quelques-unes des œuvres les plus remarquables produites en ce genre.

II

Le Sage ne rit qu’en tremblant [3]. De quelles lèvres pleines d’autorité, de quelle plume parfaitement orthodoxe est tombée cette étrange et saisissante maxime ? Nous vient-elle du roi philosophe de la Judée ? Faut-il l’attribuer à Joseph de Maistre, ce soldat animé de l’Esprit-Saint ? J’ai un vague souvenir de l’avoir lue dans un de ses livres, mais donnée comme citation, sans doute. Cette sévérité de pensée et de style va bien à la sainteté majestueuse de Bossuet ; mais la tournure elliptique de la pensée et la finesse quintessenciée me porteraient plutôt à en attribuer l’honneur à Bourdaloue, l’impitoyable psychologue chrétien. Cette singulière maxime me revient sans cesse à l’esprit depuis que j’ai conçu le projet de cet article, et j’ai voulu m’en débarrasser tout d’abord.