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Extrait : "J'ai parlé de la barbarie de ce temps, puis des barbus d'autrefois et d'aujourd'hui; il ne me reste plus que quelques mots à dire sur la politesse en 1832 et en 1833. Il y a un peu plus de deux mille ans qu'il a été reconnu que de la morale dérive la politique. C'est une vérité qui a fait peu de progrès dans ses applications, quoiqu'il reste démontré que le but de cette dernière science, la politique soit de combattre l'égoïsme naturel à l'homme..."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
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Seitenzahl: 24
Veröffentlichungsjahr: 2015
Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
J’ai parlé de la barbarie de ce temps, puis des barbus d’autrefois et d’aujourd’hui ; il ne me reste plus que quelques mots à dire sur la politesse en 1832 et en 1833.
Il y a un peu plus de deux mille ans qu’il a été reconnu que de la morale dérive la politique. C’est une vérité qui a fait peu de progrès dans ses applications, quoiqu’il reste démontré que le but de cette dernière science, la politique, soit de combattre l’égoïsme naturel à l’homme, et de transformer tous les intérêts divers en un seul commun, utile et favorable à la société. On sait donc que la politique a pour objet de civiliser les hommes.
Quant à la politesse, c’est le moyen intermédiaire et pratique avec lequel les nations se débarrassent, se purgent peu à peu de l’égoïsme ou de la barbarie, deux maladies qui se ressemblent tant, que je suis tenté de les confondre.
La politesse s’associe à l’exercice de toutes nos facultés. Elle est mise au rang des devoirs religieux ; elle aide les grands de la terre à tempérer les actes de leur pouvoir ; les inférieurs y trouvent des ressources pour faire valoir leurs droits et exposer la vérité. Quant aux discussions politiques, littéraires, et aux conversations privées, elles ne sauraient devenir profondes, entièrement franches, et par conséquent profitables, sans l’onction de la politesse, qui lubrifie et rend possible le mouvement des innombrables rouages de la machine sociale ; enfin le savoir-vivre en réglant jusqu’à nos gestes, protège le bien-être extérieur de chacun
La politesse dû cœur, de l’esprit et des manières, tels sont donc les degrés par lesquels passe l’homme qui se civilise, pour renoncer à l’égoïsme, et atteindre à la perfection : le respect et l’amour du prochain.
On est loin de cette perfection. Cependant, et malgré les interruptions fréquentes des progrès de la politesse, interruptions dont notre temps offre un exemple que je veux signaler aujourd’hui, la société en France est en progrès.