Des fées et l'effet des faits - Tyna Esteves - E-Book

Des fées et l'effet des faits E-Book

Tyna Esteves

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Beschreibung

Lorsque juste seules quelques décennies séparent les générations, d’histoire en histoire, de mauvaises graines nommées « ignorances » se débinent. Sur la pointe des pieds, elles prennent congé, ces vilaines et illustres indignes. L’on pourra alors chercher le pourquoi du comment infiniment, et même au-delà du firmament, jamais on ne trouvera par quelle magie les échanges intergénérationnels se hâtent de prendre racine. Pendant que les anciens portent en parure les estampilles immuables des ans et n’en restent pas moins des enfants face à leurs petits-enfants, arborant la leur sans nulle marque du temps, les jeunes enfants n’en deviennent pas moins grands face à leurs grands-parents. Si ces tête-à-tête se font dans un lieu hors du temps et au cœur d’un écrin de splendeurs, la magie opère, elle les fait s’affronter et se confronter. Bien sûr, c’est gentiment. Oui, oui ! N’allez pas imaginer des bagarres ou alors celles de douceurs. Juste écouter dans le but d’entendre…


À PROPOS DE L'AUTEURE


Selon Tyna Esteves, la sensibilité forge l’esprit. Elle vit dans le Berry depuis plus de dix-sept ans où elle exerce en tant que photographe et modèle photo. Des fées et l’effet des faits est son premier conte publié.

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Tyna Esteves

Des fées et l’effet des faits

Conte

© Le Lys Bleu Éditions – Tyna Esteves

ISBN :979-10-377-9271-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À Agathe, Anaïs et Louise, mes petites-filles,

qui savent désormais que « Rêver » est une faculté inviolable qui permet d’aller partout,

et surtout là où nous voudrions aller…

De la même auteure

- Surtout ne vous approchez pas de ça (épuisé), éditions Sydney Laurent, 2019 ;
- Quand on « naît » qu’un concours de circonstances, éditions Maïa, 2020 ;
- De voleurs d’âmes ô combien insatiables, éditions Maïa, 2021 ;
- Des muses légendaires en forêt de Tronçais,rédaction d’une légende, éditions Maïa, Jean-Luc Gautier, 2021 ;
- Au de-là du réveil, éditions Maïa, 2022.

À propos de l’auteure

Tyna n’est autre que Maryline Thérèse Ventura, en France, là où elle est née un jour de fin septembre 1971, et Mariline Teresa Esteves Ventura, au Portugal, le pays de ses origines.

Pour écrire, comme beaucoup, elle a opté par un pseudonyme. Enfin, oui et non ! Pour la petite histoire : Maryline Ventura lui servait déjà dans son métier, et elle ne voulait pas tout mélanger. Elle aurait pu pendre Thérèse ou bien Teresa pour le composer, mais qu’il soit en français ou en portugais depuis petiote et aussi loin qu’elle s’en souvienne, à ce prénom, elle n’a jamais pu s’y faire. Donc elle a décidé de ne conserver que le « T », et Tyna seyait à la consonance souhaitée. Bon, d’accord, à vrai dire, c’est le premier qui lui est venu à l’esprit. Comme si, inconsciemment, elle avait voulu faire un pied de nez à l’être qui a décidé de bannir le « Y » de Maryline !

Après avoir vécu dans la capitale et sa périphérie, elle a eu la chance inouïe d’aller vivre dans le Berry. Depuis plus de dix-sept ans, c’est là qu’elle respire le calme, qu’elle rêve d’ailleurs, qu’elle aime les siens, qu’elle compose ses clichés et qu’elle pose pour d’autres, qu’elle s’émerveille de tout et d’un rien, qu’elle partage ses passions, qu’elle transmet, le tout, en poésie. Par contre, que ce soit bien clair, elle n’est pas Baudelaire. Cela ne veut pas dire non plus que quand elle n’est pas devant ou derrière l’objectif d’un appareil photo, sur son clavier, elle emprunte la plume de quelqu’un d’autre. Comme celle de George Sand, par exemple, pour ne pas la citer. Non, bien sûr que non ! C’est bel et bien la sienne ; parfois si sûre et parfois ô combien fragile ! C’est bien connu : avoir la robustesse d’un roc en même temps que la fragilité d’une fleur fait toute la différence. Elle dirait que c’est ça la sensibilité, celle qui forge l’esprit de suite ; le cramponnement à des vies les plus incertaines.

Il faut savoir que, au départ, ni la photo ni l’écriture ne lui étaient destinées. C’est bien connu aussi, nous dirait-elle. Tout en rajoutant ceci : « On “naît” pas stupide, on sait bien que l’on ne vient pas tous au monde sous la même étoile, que l’on n’a pas tous les mêmes bases. On ne bénéficie pas tous des mêmes soutiens, que l’on n’est pas tous portés par de solides murs porteurs… Par contre, nous naissons tous avec le pouvoir de choisir les devises et les phares qui nous servent de bouée en même temps que de guide ! Des phrases comme “ne sous-estime jamais la puissance de la volonté qui sommeille en toi”, “tu ne peux pas imaginer la force d’attraction émise par la barre que tu hisses au plus haut” et “pour ne pas avoir à essuyer les amertumes du regret, munis-toi déjà d’une boîte de pansements toute taille, puis pense aussi à essayer”, sont mon étoile du berger à moi. Et si un jour j’oublie, je veux qu’on me le martèle. Oui, oui, rappelez-le-moi autant de fois qu’il le faudra ! »

Avant-propos

Fin 2021 courant début 2022, pendant que j’alloue mon temps libre au parachèvement d’un récit, édité depuis, trois infatigables espiègles, à qui j’ai eu le malheur, avec beaucoup de bonheur, de conter le contenu d’une bribe qui y esquisse un court passage, s’interrogent. Je le vois bien. Depuis quelque temps, les messes basses allaient bon train. Pour information, j’en suis à mon quatrième écrit.

Avec l’immense hardiesse dont toutes savent faire preuve, un matin d’une journée comme tant d’autres, l’une d’elles se jette à l’eau pour me demander pourquoi je n’écrivais pas des livres pour les petits. Sous-entendu, comme de bien entendu, pour elles. Bien sûr, à leurs yeux, les grands, ce sont les adultes.

Depuis leur plus jeune âge, je n’ai cessé de leur répéter que toute persévérance doit être vue comme une quête. Et que toute quête menée lorsqu’elle est saine porte et donne des fruits. Comme tout le reste d’ailleurs, ceci ne tombe pas dans les oreilles de n’importe qui.

Elles estiment que, comme bon nombre de celles qu’elles entreprennent de mener, elle l’est. Ce qui en soi est vrai ou infiniment loin d’être faux. C’est bien connu : qui ne tente rien n’a rien. Elles en sont bien conscientes, pour le leur avoir assez répété. Alors, elles sollicitent l’un de ses fruits. En ce cas précis, c’est juste un écrit pour petits. Oh, rien que ça, pardi !

Invariablement, les jours se succèdent. Immuablement, tout demeure inchangé. Comptant le cueillir, pas pour pouvoir le croquer à pleines dents, mais pour s’en délecter à pleins yeux, elles campent sur leur position revenant sans cesse à la charge.

Pensant les freiner un tant soit peu faute de ne pouvoir les arrêter, alors que je les ai en garde et à ce moment-là c’est du lever au coucher, je leur réponds qu’écrire pour la jeunesse n’est pas vraiment mon dada, mon fort, mon truc, mon brio… mot pour mot, grosso modo !

Il faut dire aussi que, aujourd’hui, vu l’état actuel des choses et le monde assombri dans lequel on vit, écrire pour nos jeunes c’est prendre le risque de ne pas être compris. Déjà qu’ils butent sur les trois pauvres syllabes qui composent le mot « Ludique ». Et ça, que cela plaise ou pas, ce serait bien à force de passer leur temps à surfer sur deux maudites vagues. Je persiste et signe : maudites ! Si maudites, qu’elles ont le don de provoquer en ma trombine de nombreux rictus sardoniques. La toute première de cesdites maudites est celle qui fait délaisser les bouquins pour se consacrer corps et âme aux fichus jeux vidéo. La seconde, très en vogue aussi, s’apparenterait plus à un satané mouvement ! Celui d’aimer tant s’attarder (à mon sens plus qu’il n’en faudrait) sur un jargon très bas de gamme. Celui si imbécilement utilisé par ceux qui sont payés pour se faire ridiculiser dans toutes les émissions de télé-réalité. Quand je pense qu’à leurs yeux le mot « kiffer », un parmi tant d’autres, qui me hérisse le poil depuis septembre dernier lorsque j’ai appris qu’il circulait et que même les anciens l’employaient, remplace le joli mot « Aimer ». Mot qui est aussi un verbe magnifique. Seulement, il faut déjà qu’ils sachent le conjuguer.

Oh, là, là ! On pourrait d’ores et déjà imaginer leur rage (ô combien à mon égard superfétatoire) se prendre les pieds dans le tapis. Oui, oui ! Et eux, de pauvres ignorants, avec.

S’ils me voyaient prendre la plume, pour faire une œillade d’approbation, et une des plus bienveillantes, cela va de soi, à tous les librocubicularistes qui préfèrent éteindre la télévision pour ne pas avoir à s’en prendre à d’aventureux auteurs ou magiciens. Oui, oui, de courageux êtres, qui, tout en se lançant et permettant toute sorte et forme d’évasion, s’instruisent et en même temps instruisent.

Revenons plutôt à ces librocubicularistes passionnés qui, lors d’une lecture choisie parmi d’autres qui attendent d’ores et déjà, gisant gentiment dans une longue pile d’ouvrages, qu’ils soient achetés, empruntés en bibliothèque ou dans les boîtes à livres qui fleurissent à tout coin de rue, même dans les lieux les plus retirés, s’en donnant à cœur joie s’éloignent ainsi de toute forme d’ignorance et du fait que l’on ne sait jamais assez. C’est mon point de vue. Un point de vue que je pensais au départ personnel. Point de vue que finalement je partage, tous les jours avec d’autres auteurs et d’autres encore le partagent avec moi. Ce qui m’a fait penser, dire et écrire qu’il n’est pas si personnel que ça, loin de là.

Un point de vue que je me garde bien de partager avec elles. Je n’aimerais surtout pas leur donner l’idée d’aller tuer ce temps, que pour l’instant elles pensent éternel, devant de nuisibles écrans qu’ils soient petits ou grands.

Attention, je ne me fourvoie nullement. Je n’omets aucunement le fait que rien n’est indéfiniment acquis. Je ne nie pas que tout peut encore changer ; elles pourraient le plus naturellement possible du jour au lendemain suivre la maudite vague, et le fichu mouvement. Pour l’heure, leur insatiable soif d’apprendre et d’acquérir des connaissances fait partie d’une de leurs quêtes. Et, franchement, cela me conforte et me réconforte de savoir qu’elles s’ouvrent à ce genre.

Même si elles entendent qu’écrire pour la jeunesse n’est pas vraiment mon fort, forte demeure néanmoins leur ténacité.

Au point où l’on est, c’est avec arguments à l’appui. Et, oui ! Là encore, j’avoue : c’est encore et entièrement de ma faute.

Un jour, fort lointain, à la question : « mamie, qu’est-ce véritablement un écrivain ? » manquant de temps j’ai murmuré : « mais c’est un magicien, voyons ! ».

Puis à leur « pourquoi » triplé, toujours aussi pressée au cours d’une matinée effrénée, j’ai répliqué : « parce qu’il peut faire de la magie avec de simples mots ».

Voilà, une fois de plus, la leçon fut bien retenue ! Elles l’arguent et me la resservent à tour de rôle à chaque fois que l’occasion se présente. Et ce, même quand je n’écris pas.

Oui, oui ! Une autre fois, alors qu’elles m’aident à ranger la vaisselle de midi dans le lave-vaisselle, je me surprends à leur exprimer que si j’étais sûre d’éveiller la réflexion consciencieuse des petits et de réveiller la conscience silencieuse des grands, j’aurais fait d’une pierre deux coups en écrivant pour les deux en même temps. Mais… je pense que ce serait perdre mon temps, alors je vais m’abstenir.

Je viens de me contredire, et elles l’ont bien saisi. D’habitude et répétitivement, elles entendent de ma part : « comment savoir que tu n’y arriveras pas sans même avoir essayé ».

Voilà pourquoi le regard furtif qui m’est instantanément adressé est triplement étrange. J’y perçois un morne mélange. Il y a du scepticisme, de la dubitation et je crois bien de la déception. Ce qui me fait dire que je les ai déçues, c’est que sans mot dire l’aînée se met rapidement à tirer sur la manche du gilet de la cadette, et aussitôt, dans un murmure accompagné d’un soupir, l’incite à retourner au double gratte-ciel en jeu Kapla (ces planchettes conçues en pins des Landes) et que la benjamine les suit, afin d’achever le château de princesse qu’elle érigeait en lego.

Je ne suis qu’une grand-mère et à l’instar de tous grands-parents mon bonheur ultime est de voir les yeux de mes petites s’illuminer de mille feux. Attention, cependant pas n’importe lesquels ! Ce sont de ceux qui se dégagent des aurores polaires. Bon d’accord, c’est un peu trop loin d’ici. Et bah, disons que ce sont de ceux qui sont dignes du magnifique feu d’artifice tiré à l’occasion du comice agricole 2022. Celui du Canton de Charenton du Cher !

À peine éloignées, elles me manquent déjà. Quand j’ai eu fini, oui, généralement je termine toujours ce que je commence, sauf cas de force majeure, ce qui m’a semblé ne pas être le cas, mes pas fendent le silence pour venir vers et auprès d’elles. Je commence par les féliciter pour leurs créations originales et si rapidement confectionnées. Toutefois, j’ai eu l’impression de m’adresser à un grand néant, de parler dans un vide sidérant. Elles font comme si elles étaient ailleurs. Comme si elles étaient rentrées à l’intérieur de leurs créées demeures.

Quelques secondes plus tard, une éternité pour celui qui attend, je leur promets en échange d’un tantinet de temps qu’une fois mon écrit terminé, et avant de me replonger dans le roman bien avancé que j’ai laissé en plan pour pouvoir l’écrire, on œuvrera ensemble à la réécriture d’un conte. Celui que la grand-mère de mon récit a créé de toute pièce dans la plus grande précipitation, pour expliquer à ses petiotes une situation d’urgence des plus éreintantes. Vous vous en souvenez, leur ai-je demandé pour débloquer le genre de mutisme qui fend le cœur de tout être sensible.

Aussitôt, un triple ouiiiiiiiiii brise une attente, et le silence. Pesant. Oui, très pesant ! On a beau dire, mais plus elles abondent, moins les grands-parents ont envie de se priver de leurs questions et demandes faites avec ces mots innocents qui génèrent du bruit. Beaucoup et en même temps, quand on y pense, aucunement agaçant. Elles peuvent être tirées par les cheveux, insolentes, insouciantes, éreintantes, pertinentes, déstabilisantes et parfois des plus stressantes, toutefois, ce sont celles de nos petits-enfants !

Telles des étoiles filantes des perséides, les mercis triplement colorés arrivent aussi. Le répit, que j’attendais, suit. Et, non seulement ! Il se perpétue dans le temps. Même si parfois, en les mirant du coin de l’œil lorsque je suis à mon pupitre d’écriture, j’aperçois leur patience les faire trépigner d’impatience.