Des pointes sous les bombes - Laure Lacoume - E-Book

Des pointes sous les bombes E-Book

Laure Lacoume

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Beschreibung

Olga et Slavko, deux jeunes virtuoses de la danse, ont quitté leurs familles et leur village natal pour rejoindre la prestigieuse école de l’Opéra de Viek. Animés par une même ardeur et portés par le rêve d’atteindre un jour le rang de danseur étoile, ils consacrent chaque instant à la quête de l’excellence. Mais le fracas de la guerre vient briser l’harmonie de leur destin. Lorsque les bombardements réduisent leur école en ruines, ils sont contraints de fuir la capitale et trouvent refuge au sein du foyer d’Olga. Pourtant, cette halte salvatrice n’est que le prélude d’un chemin d’errance, de courage et de résilience.

 À PROPOS DE L'AUTRICE

Professeure des écoles, Laure Lacoume évolue au cœur des histoires : celles qu’elle lit, qu’elle partage, et qu’elle façonne chaque jour. L’écriture s’est révélée à elle comme une évidence, une extension naturelle de cet imaginaire vibrant qu’elle nourrit. Les mots sont venus à elle, d’abord dans le silence, puis avec une clarté impérieuse, qu’il ne lui restait plus qu’à recueillir et à transcrire sur le papier.

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Seitenzahl: 138

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Laure Lacoume

Des pointes sous les bombes

Roman

© Lys Bleu Éditions – Laure Lacoume

ISBN : 979-10-422-7051-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À Liudmyla

Chapitre 1

L’alerte

L’air était irrespirable. Une fine poussière montait du sol à chaque nouvelle explosion. Elle s’infiltrait dans le nez, piquait la gorge et les yeux. Depuis le début de l’alerte, Olga et Slavko étaient assis côte à côte dans cet abri souterrain qu’ils connaissaient si bien. Ils se tenaient la main. L’endroit était sombre, simplement éclairé par quelques bougies. On distinguait juste plusieurs silhouettes, grandes et petites, debout ou assises. Les bombes tombaient sur la ville depuis déjà plus de trente minutes. Quand la sirène avait retenti, toutes les élèves du cours de danse de Madame Zélia s’étaient dirigées calmement vers les escaliers qui menaient au refuge. Elles avaient, hélas, l’habitude de ce genre de situation. La plupart des fillettes portaient encore leurs chaussons ou leurs ballerines. Olga, 10 ans, avait eu la présence d’esprit d’attraper son sac avec son gilet en descendant, et elle avait remis ses chaussures de ville. Hors de question d’abîmer ses pointes qui avaient coûté une petite fortune à sa maman. Quant à Slavko, 11 ans, il était pieds nus. Tous attendaient avec impatience la fin de l’alerte pour remonter et reprendre le travail. Il y avait encore tellement à faire avant de présenter le ballet.

Personne ne parlait. Les gens étaient comme résignés. Olga frissonna. Elle portait juste son justaucorps sur elle, et l’abri était humide. Slavko se rapprocha et mit ses bras autour d’elle. Où tomberait la prochaine bombe ?

Olga espérait que ses proches n’étaient pas concernés par cette attaque. Leur village était loin et isolé, il ne représentait pas une cible intéressante par rapport à la capitale, Viek…

Chapitre 2

Olga

Olga était une petite fille de 10 ans. Les yeux verts, un regard malicieux, de longs cheveux bruns qu’elle coiffait en chignon quand elle dansait. Depuis son plus jeune âge, elle ne vivait que pour la danse. Elle ne rêvait que de pirouettes, d’entrechats, de sauts… Elle avait une grâce naturelle extraordinaire. Elle vivait depuis toujours avec ses parents et son jeune frère Bogdan dans le petit village de Vejko. Elle allait à l’école primaire, était une excellente élève, aidait souvent ses parents à la petite épicerie qu’ils tenaient, avait une foule de camarades. Les enfants du village jouaient tous les jours ensemble, ils inventaient des histoires, couraient, grimpaient aux arbres, se baignaient dans la rivière, riaient…

Olga avait une autorité naturelle et, souvent, elle se retrouvait le personnage central des jeux et des histoires. Cela se faisait sans disputes ni jalousies. Les jeux commençaient et, immanquablement, au bout de quelques minutes, ses camarades disaient à Olga :

« C’est toi la princesse. Montre-nous comment tu danses !

C’est toi la sorcière, danse autour du chaudron… »

La petite fille ne se faisait pas prier. Elle volait littéralement dans les airs sous les applaudissements de ses amis.

Dans sa chambre étaient accrochées des photos de ses idoles : Natalia Motsakaya, Mila Smirnova, Dimitri Stoyanov… tous danseurs étoiles.

Son plus grand rêve était d’intégrer le grand Ballet de l’Opéra de Viek.

Son plus beau souvenir remontait au jour où sa classe était allée voir Casse-Noisette dans une petite ville proche du village. Elle n’avait pas quitté les danseurs du regard une seule seconde et s’était sentie transportée dans un monde féerique et surnaturel. Quand les applaudissements avaient retenti, elle s’était comme réveillée d’un songe magnifique. Elle s’était projetée sur scène. Ce serait sa vie ! Elle interpréterait les plus grands rôles des ballets, aurait les meilleurs partenaires, parcourrait le monde entier, envoûterait les spectateurs. Ses parents avaient eu beaucoup de mal à la calmer ce soir-là.

Dès l’âge de 6 ans, Olga avait pris des cours à la petite école de danse du village, et très tôt, son professeur avait décelé chez elle un talent hors du commun. Il lui avait appris tout ce qu’il pouvait, mais il pensait avoir atteint ses limites. La petite fille méritait de plus grands maîtres. Il avait réussi à convaincre ses parents d’inscrire Olga au concours d’entrée de l’école de l’Opéra de Viek. Il l’avait fait travailler comme une professionnelle. À l’âge de 8 ans, Olga avait passé et réussi le prestigieux concours, et elle pouvait maintenant intégrer l’école. Le revers de la médaille était qu’elle avait dû quitter sa famille pour intégrer l’internat. Elle avait obtenu une bourse qui évitait à ses parents les obligations financières, mais les débuts avaient été très difficiles.

C’était la première fois que l’enfant quittait sa famille, et elle avait passé plusieurs nuits à pleurer. Heureusement, tout le monde avait été très gentil avec elle, professeurs comme camarades.

Cela faisait maintenant deux ans qu’elle fréquentait cette école : elle partageait son temps entre la danse et le travail scolaire. Le rythme était intense, mais Olga savait que, pour atteindre son objectif, elle devrait travailler encore et toujours. Elle passait au-dessus de la fatigue et des douleurs, et donnait entière satisfaction à ses professeurs, qui l’aimaient beaucoup.

Elle enchaînait quotidiennement les exercices à la barre, l’apprentissage des positions, les pirouettes, les entrechats, les arabesques… C’était une discipline tellement exigeante : il fallait travailler la souplesse, la résistance, la grâce, se muscler. Mais aussi respecter un régime alimentaire strict pour ne pas prendre trop de poids… Plusieurs fois, la fillette avait pleuré de douleur, mais elle s’accrochait. C’était le lot pour devenir une étoile. Les professeurs étaient très sévères et ne laissaient rien passer. Il fallait parfois refaire des dizaines de fois le même exercice jusqu’à atteindre la perfection. Mais Olga et ses camarades savaient que c’était pour leur bien.

Parfois, Madame Zélia esquissait quelques pas pour illustrer ses propos, et le temps s’arrêtait. Tant de beauté émanait de sa personne que les fillettes en restaient sans voix.

Chapitre 3

Slavko

Slavko avait 11 ans. Il venait aussi d’un petit village, Khernetsk, situé à plus de 100 kilomètres de la capitale. Lui aussi aimait danser depuis son plus jeune âge. À l’école, il avait souvent été la risée de ses camarades, qui le trouvaient « bizarre ». Blond, mince, les yeux bleus, il se déplaçait parfois sur la pointe des pieds en balançant les bras ou faisait des pirouettes ou des entrechats au milieu de la cour de récréation.

Mais lui ne se préoccupait guère des autres. Ses parents et sa sœur l’encourageaient à continuer de faire ce qu’il aimait. Son instituteur avait parlé du concours d’entrée à l’école de ballet à ses parents, qui avaient accepté qu’il s’inscrive.

Classé 2e, Slavko avait aussi quitté sa famille pour venir loger à l’internat. Il avait alors 9 ans. Il s’était tout de suite senti à sa place parmi les autres enfants qui partageaient la même passion. Bon camarade, il était apprécié de tous. Il dansait magnifiquement bien, avec une espèce de grâce sauvage, et, depuis deux ans, soumis au même régime que les filles, avait fait des progrès incroyables. Il retournait chez ses parents tous les trois mois pour une petite semaine de pause, et était fier de leur montrer ce qu’il avait appris. Il avait un niveau incroyable pour un enfant de cet âge.

Chapitre 4

Une amitié solide

Les deux enfants s’étaient rencontrés tout naturellement lors d’un cours. Ils avaient ensuite mangé plusieurs fois à la même table et étaient devenus amis presque aussitôt. Tous les deux venant d’un petit village, ils se trouvèrent beaucoup de points communs. Olga aimait le regard doux, mais protecteur de Slavko, qui, lui, raffolait du sourire et de la hardiesse de la fillette, qui n’était pas la dernière pour faire des bêtises.

Ils se retrouvaient le plus souvent possible pendant les pauses, marchaient ensemble, se racontaient mille petites choses, riaient, se réconfortaient mutuellement pendant les périodes de doute. Ils parlaient de leur famille respective.

L’année précédente, ils avaient dû préparer, pour un examen, un duo. Leur collaboration avait été magique, et le jury avait été subjugué par la complicité des deux jeunes danseurs. Une véritable alchimie était née. Ils avaient réussi brillamment leur examen et ne se quittaient plus depuis.

Aujourd’hui, quand la sirène avait retenti, Slavko était descendu avec son groupe et avait aussitôt cherché Olga pour s’asseoir à ses côtés. Avec son année supplémentaire, il se faisait un devoir de la protéger et de veiller sur elle.

Lors des dernières vacances, Slavko avait été invité chez la famille d’Olga. Il avait passé une semaine merveilleuse. Il avait trouvé les parents de son amie fantastiques et avait beaucoup joué avec Bogdan. Lors des prochains congés, ce serait à Olga de venir chez lui. Il avait hâte de la présenter à ses parents et à sa sœur. Il parlait d’elle dans toutes ses lettres, et ses parents savaient déjà beaucoup de choses sur la fillette. Ce serait une belle semaine, le garçon en était sûr.

Chapitre 5

Dans l’abri

— Ça va bientôt faire trois heures qu’on est là… On ne sortira donc jamais ? Il n’y a pas eu d’explosion depuis au moins vingt minutes. Pourquoi on ne remonte pas ? demanda soudain Olga.

— Tu sais bien qu’on doit attendre la sirène de fin d’alerte. Allez, un peu de patience.

— J’en ai assez, j’ai froid et j’ai faim. Et puis, on perd du temps, il faut répéter pour le ballet de la semaine prochaine.

— Allez, madame la grincheuse, ça ne devrait pas tarder. Enfile ton gilet, tu auras déjà moins froid. On est à l’abri, ça a dû chauffer dehors.

L’ambiance avait changé par rapport au début de l’alerte. Les réfugiés avaient compris que l’attente serait sûrement longue, alors ils s’étaient installés le plus confortablement possible. Certains discutaient, d’autres jouaient aux cartes (laissées en permanence dans l’abri) à la lueur des bougies, les professeurs avaient entonné des petits chants pour les enfants et leur racontaient des histoires…

Mais Olga n’en pouvait plus d’attendre. Elle avait songé à faire quelques pas de danse dans l’abri, mais l’espace était trop restreint et elle aurait risqué de blesser quelqu’un ou de se faire mal. Pour ce qui était de la faim et de la soif, il y avait toujours des réserves dans l’abri, et, quand viendrait l’heure du déjeuner, des responsables distribueraient de quoi boire et manger à tout le monde.

Olga se souvenait de la première alerte qu’elle avait connue six mois auparavant. Quand la sirène avait hurlé, elle était en cours de mathématiques. Tout le monde s’était regardé d’un air incrédule, puis le professeur avait dit : « Nous allons descendre tranquillement dans le souterrain, il est prévu pour ce genre de situation. » Bien sûr, ils avaient déjà fait des exercices, mais ce jour-là, tout le monde avait compris que c’était réel. Certains élèves s’étaient mis à courir en pleurant, le professeur avait essayé de les calmer comme il avait pu. Tout le monde s’était retrouvé en bas, et il régnait une ambiance de panique : qu’allait-il se passer ? Pourquoi la sirène avait-elle retenti ? Est-ce que des avions allaient bombarder la ville ? Est-ce que des soldats allaient envahir les rues ? Est-ce que l’abri serait suffisamment solide pour résister ? Et si une bombe tombait dessus, est-ce qu’on allait tous mourir ?

Des personnes avec un brassard étaient passées pour donner de l’eau et avaient tenté de rassurer tout le monde.

Au bout de trente minutes environ, une autre sirène avait retenti, annonçant la fin de l’alerte. Entre les deux, rien. Il n’y avait eu aucun bruit particulier, pas d’explosion…

Olga avait pensé à sa famille pendant toute la durée de l’alerte. Elle aurait voulu que ses parents soient là, qu’ils la serrent dans leurs bras, qu’ils lui disent des paroles réconfortantes. Elle s’était sentie atrocement seule.

Et puis les alertes étaient devenues plus fréquentes, et, le plus souvent, il ne se passait rien. On leur expliquait que les soldats avaient réussi à éloigner le danger.

Une fois pourtant, on avait entendu un bruit sourd et les murs avaient légèrement tremblé. Quand ils étaient remontés, les gens avaient appris qu’une bombe était tombée sur le zoo de la ville (heureusement vidé de ses occupants plusieurs semaines avant) à la périphérie de la ville. On sentait que le danger se rapprochait.

Aujourd’hui, il y avait eu plusieurs bruits d’explosion assez proches, de la poussière qui indiquait que les murs et le plafond avaient vibré. Mais depuis environ trente minutes, c’était fini. On allait sans doute pouvoir remonter.

Chapitre 6

L’explosion

Soudain, la sirène tant attendue résonna. C’était la fin de l’alerte. Les gens commencèrent à se lever en soupirant de soulagement. Chacun allait pouvoir reprendre ses occupations. Un des responsables ouvrit la porte, et le défilé vers la surface commença. Quelques élèves de l’école, du groupe des garçons, qui étaient devant, firent un geste à leur professeur en disant : « On vous attend dans l’entrée, monsieur Smirnov ! »

C’est alors qu’un bruit assourdissant résonna, en même temps que la terre tremblait et que le plafond s’effondrait. On entendit des hurlements, puis une deuxième explosion retentit. Olga, comme toutes les personnes qui l’entouraient, se trouva projetée au sol par le souffle de la déflagration. Elle se cogna la tête par terre. Pendant quelques secondes, elle n’entendit plus rien, puis soudain, elle perçut un sifflement aigu dans ses oreilles. La poussière l’empêchait d’ouvrir les yeux et elle pensa : « Papa, maman, je vais mourir, je ne vous reverrai jamais. »

Au bout de quelques minutes, qui lui semblèrent une éternité, elle réussit à soulever ses paupières et n’aperçut d’abord, au niveau du sol, que des gravats et de la poussière. Elle essaya de relever la tête, mais elle s’était fait une belle bosse, et une douleur fulgurante l’empêcha d’abord de bouger. Après plusieurs tentatives, elle réussit à s’asseoir et regarda autour d’elle. C’était un spectacle de désolation : elle vit des personnes assises, comme elle, couvertes de poussière et parfois de sang, qui regardaient, incrédules, autour d’elles. Les murs s’étaient écroulés et bloquaient la sortie. Peu à peu, les sifflements dans ses oreilles s’atténuaient, et elle commença à entendre des cris et des pleurs. Elle aperçut quelques silhouettes allongées, certaines semblaient avoir une partie du corps coincée par des pierres.

— Olga ? Olga ?

Elle entendit son prénom et tourna la tête. C’était Slavko qui venait vers elle en pleurant. Lui aussi était couvert de poussière, mais il ne semblait pas être blessé. Il se jeta dans ses bras.

— Olga, j’ai eu si peur, je ne te voyais plus. Tu es blessée ?

— Je me suis cognée la tête, mais ça va. Et toi ?

— Je vais bien, mais je ne trouve pas les autres. Vlodi, Gorban et les autres !

— Ils étaient près de la porte, ils ont dû sortir avant l’explosion.

— J’espère. Pour l’instant, la sortie est bloquée. Viens, on va déjà essayer de trouver de l’eau.

Les deux enfants se levèrent. Olga ne se sentait pas très solide sur ses jambes, mais Slavko la prit par la main. Olga n’en croyait pas ses yeux : l’abri, si calme quelques minutes auparavant, offrait un spectacle effrayant. Des corps gisaient au sol, on entendait des cris et des gémissements, une fumée suffocante stagnait à quelques centimètres du sol. Soudain, les enfants entendirent qu’on les appelait :

— Olga, Slavko, par ici, par ici !

— C’est Madame Zélia. Viens !

— Oh, les enfants, vous êtes sains et saufs, merci, mon Dieu.

Les deux amis rejoignirent la professeure. Elle était entourée de plusieurs enfants qu’elle avait rassemblés comme une maman poule avec ses poussins. Mais il manquait beaucoup d’élèves. Olga se jeta dans ses bras.

— Oh, j’ai eu si peur ! Mais pourquoi ils bombardent la ville ?

— Je ne sais pas, ma chérie. Pour l’instant, il faut retrouver vos camarades. Reste ici avec Slavko et les autres. Je vais voir un peu plus loin.

— Revenez vite, Madame Zélia, ne nous laissez pas seuls !

— Ne t’inquiète pas, sois tranquille, je reviens.