Destino E-Book

Henri Ramoneda

• Herausgeber: Publishroom
• Kategorie: Ratgeber
• Sprache: Französisch
• Veröffentlichungsjahr: 2020

Seitenzahl: 235

Beschreibung

Embarquez pour un voyage lumineux autour de l'ésotérisme et de la spiritualité.

« C’est le temps qui met tout en lumière : cette allégorie du philosophe grec Thalès de Milet résume joliment l’ouvrage Destino, les lumières du tarot. Au coeur du labyrinthe des émotions et des symboles qui animent le chemin de nos destinées, Henri Ramoneda nous présente un ensemble cohérent qui éclaire le vrai sens des 22 arcanes majeurs et des 4 séries de mineurs. La prédiction du futur est certainement une des facultés les plus désirables de l’esprit humain.
Source de bien-être, cette étude est le reflet de la perception affinée des sens.
Au fur et à mesure des personnages et des lieux, des senteurs et des couleurs des rivages de la Méditerranée, le lecteur découvre une description intelligible et pragmatique dans les domaines aussi variés que la mythologie grecque et romaine, la connaissance de soi, l’éthique et le monde de la poésie.
Au-delà de l’espace et du temps, vous aurez la possibilité de déceler l’ensemble des 78 arcanes et de découvrir les scènes et les ruelles étroites de l’univers probable au monde réel, où le feu, l’or et l’amour ont toujours troublé les esprits les plus fermes des royaumes médiévaux. Fruit de nombreuses recherches et méditations dans les domaines de l’histoire, des mystères de l’Orient, des trajectoires et des mythes, ce livre est illustré par 45 magnifiques figures en couleur, dont les 22 arcanes majeurs de la série Major Arcana de Ben J. Gross, artiste peintre anglais. Cet opus est probablement l'un des livres les plus intéressants de notre époque dans le monde du tarot. Plus qu'un ouvrage, une référence. »

Henri Ramoneda livre ici un ouvrage de tarot éclairant et même incontournable.

Leseprobe

Henri RAMONEDA

DESTINO

Les Lumières du Tarot

Publishroom Factory

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J’ai toujours près de moi, six fidèles amis.C’est à eux que je dois tout ce que j’ai appris.Leurs noms sont : Quand, Où, Quoi, Comment, Pourquoi et Qui.

Rudyard Kipling

DE L’ICONOGRAPHIE AUX ORACLES

Avant-propos

Le phénomène des Tarots n’a jamais cessé de passionner la société. Autrefois, les mystères de la providence n’étaient pas librement exposés. Les cérémonies incantatoires se déployaient, particulièrement, aux yeux des initiés. On peut dire que le silence sur un sujet si important était commandé par la loi du secret.

Bien que les symboles arcanes, sous une forme ou une autre, se communiquent et s’éternisent, c’est sans doute après la chute des Templiers, que le langage hiéroglyphique de la destinée est devenu au cours du temps un trait de lumière pour les profanes. Quiconque a parcouru, avec quelque attention, les différents Tarots, n’a pu manquer d’être frappé de la constante uniformité, plus ou moins claire, qui existe entre les sujets représentés. On peut affirmer sans se tromper qu’une telle régularité suppose nécessairement une règle hiératique, tracée par des moines1. Les enseignements moraux, les espérances, et les promesses de la religion chrétienne sont ornés d’images, de métaphores, dans un système de symbolisme savamment organisé.

L’opinion fut longtemps répandue que les cartes à jouer2 furent inventoriées en 1392 pour distraire Charles VI, dit « le Bien-Aimé », « le Fou » ou « le Fol », lors de l’un de ses accès de démence. Ce qu’il y a de certain, c’est que les Tarots, composés de figures énigmatiques et ancestrales, sont apparus dès l’époque médiévale comme support de méditation symbolique dans la péninsule italienne grâce au mécénat de la prestigieuse famille d’Este, Seigneurs de Ferrare.

L’imaginaire du voyage, c’est-à-dire du périple initiatique, est lié aux aspirations romantiques de la quête chevaleresque. Leurs clés mystérieuses ont fasciné une foule innombrable de personnes. Il en est ainsi depuis des siècles.

Assurément, les proclamations divinatoires des Bohémiens par les Tarots sont devenues légendaires et pittoresques. Cela résulte d’une tradition séculaire chez les gens du voyage. À telle enseigne, qu’on ne saurait ignorer l’éloge biographique de Margaret Finch, diseuse de bonne aventure en Angleterre, rédigé sous la direction d’Édouard Charton en 1851 dans la revue Le Magasin Pittoresque : « Il n’est pas rare de rencontrer dans la littérature anglaise des allusions à Margaret Finch. Cette femme appartenait au peuple itinérant qu’on appelle les Bohémiens en France et Gipsies en Angleterre. Elle était née à Sutton, dans le comté de Kent, en 1631. Pendant plus de quatre-vingts ans, elle parcourut les îles Britanniques en disant la bonne aventure. Les Gipsies du royaume l’avaient choisie pour leur reine. Arrivée à l’extrême vieillesse, elle fixa sa résidence à Norwood, dans un creux de rocher. Là, jour et nuit, elle restait assise sur terre, le menton appuyé sur les genoux, fumant et ne prenant presque aucune nourriture. Du reste, son indigence était volontaire. Elle aurait été riche si elle l’avait voulu.

« Cependant, sa célébrité de voyante, son titre de reine, attiraient vers sa caverne un nombre considérable de visiteurs, qui presque tous étaient disposés à lui laisser des marques de leur générosité ; mais elle était désintéressée. Dans l’étrange posture qu’elle avait adoptée, ses nerfs se raidirent, en sorte qu’un moment arriva où il lui devint impossible de se lever. Elle mourut ainsi, en 1740, à l’âge de cent neuf ans. On l’ensevelit dans une petite boîte carrée que l’on transporta avec cérémonie à Beckenham, dans le comté de Kent ; un sermon fut prononcé au bord de sa tombe, en présence d’une foule immense. »

Au-delà des figures symboliques des imagiers du Moyen Âge, les Bohémiens animent la lecture des destinées depuis cette période. Nous le devons particulièrement à Margaret Finch, l’une des plus fameuses Bohémiennes d’Angleterre. Toujours est-il que de nos jours, les interprétations des illustrations prédictives séduisent encore davantage. Avec les Tarots, c’est avant toute chose un parfum de bohème, des chevaux sauvages, une musique qui procure le vague à l’âme, des enfants qui s’amusent pieds nus. En vérité, c’est plus de liberté. Avec les Tarots, on n’est pas condamné à passer sa vie sous un signe astrologique sans pouvoir en changer.

Dans la mosaïque de la prescience, le Tarot de Marseille révèle une subtile étude de la personnalité des individus. C’est en ce sens qu’il convient de l’interpréter. Ainsi le consultant pourra éviter de s’égarer. Les réponses à ses interrogations demeurent entre ses mains. À lui de faire ou de défaire. Hormis la relation de cause à effet des messages événementiels des arcanes mineurs, les arcanes majeurs du Tarot de Marseille interviennent singulièrement dans un espace-temps et dévoilent la face cachée des autres et de soi-même.

1. C’est une chose avouée de tous ceux qui connaissent l’œuvre de Petrus von Rosenheim, nom probable Petrus Wiechs (1380-1433). Moine de la l’abbaye bénédictine de Melk (Basse-Autriche), il est l’auteur du célèbre Roseum Memoriale. Ce remarquable livret, destiné à faciliter l’étude des Évangiles, comprend 15 admirables figures des quatre apôtres, chacune d’entre elles étant constituée d’innombrables symboles et allégories. Les quatre évangélistes sont représentés sous la forme allégorique du tétramorphe : l’homme ailé ou l’ange pour Matthieu, le lion pour Marc, le taureau pour Luc et l’aigle pour Jean.

2. L’explorateur allemand Albert von Le Coq découvrit en 1905 une carte à jouer, datée environ de 1400 de notre ère, dans la province chinoise de Xinjiang. Ces cartes en format papier illustraient l’antique jeu de dés des Étrusques.

Le Destin, divinité aveugle, était né du Chaos et de la Nuit. Les Grecs représentaient ce souverain des immortels, avec un bandeau sur les yeux; sa main tenait une urne ou un livre qui scellait le sort de tous les êtres. Dans l’idée de Destin se confondent la Fatalité, la Nécessité, la Fortune.

CONNAÎTRE LES 22 ARCANES MAJEURS

le bateleur

Arcane I

Le bateleur est illustré par un jeune homme aux cheveux mi-longs qui se terminent par des boucles. Le chapeau mexicain dessine un huit couché, signe ésotérique du destin ; il n’est point le résultat du hasard. Son regard méfiant nous invite à observer au-delà d’un monde illusoire. Poussé au cœur des cités par la joie jamais épuisée de partir sur les traces de la réussite, il aime rencontrer tour à tour les rois et les princesses, les dieux et les hommes.

Parmi les personnes discrètement égarées, il confirme son talent pour saisir dans un geste un regard ou une attitude. Il est très à l’aise dans le tumulte des villes et le tourbillon de la vie sociale. Dans les conversations, il sait se montrer très abordable et trouver les sujets convenant à chacun de ses différents interlocuteurs. On le devine, ce personnage a un charisme personnel et en joue. En même temps, il domine sur l’instable et dispose du pouvoir de la réalisation.

Le bateleur se tient debout, les pieds en équerre, derrière un plateau rectangulaire soutenu par trois pieds, lesquels représentent les trois âges de la vie. Les accessoires qu’il a tirés de son sac jaune sont posés sur cette table de baladin. Des pièces de monnaie pour les deniers, un gobelet pour les coupes, un poignard pour les épées, la baguette, qu’il brandit de la main gauche, pour les bâtons. Auprès de sa main droite, se situent le gobelet et les dés pour ne pas oublier le coup du sort.

Les Anciens comparaient la vie humaine au jeu de dés. On retrouve cette pensée à travers toute l’Antiquité grecque et latine, dans les écrits des philosophes comme dans les pièces de théâtre. Les quatre évangélistes nous témoignent que les soldats romains tirèrent au sort la tunique du Christ car elle était sans couture et tissée d’une pièce à partir du haut.

Tarot et Mythologie

Le bateleur : concordance avec Hermès (divinité grecque) ou Mercure☿

(divinité romaine). Dieu des voyageurs, des commerçants et des orateurs. Messager des dieux et des voleurs, il apportait la bonne fortune, l’heureux hasard. Mais il était également le messager de son oncle Hadès. Hermès guidait les morts vers les Enfers. En cette qualité, il portait le nom de « Psychopompe », l’Accompagnateur des âmes.

Sous le nom d’Hermès trois fois très grand, ou Hermès Trismégiste, il symbolise le puits des savoirs occultes. Le caducée du dieu Hermès est représenté par une baguette de laurier ou d’olivier entourée de deux serpents entrelacés, symboles de la ruse, et surmontée de deux ailes.

À l’origine, les premières représentations arborent un bâton d’or qui se termine par la forme primitive du chiffre 8 ouvert à une extrémité. Il ne doit pas être confondu avec le bâton d’Esculape, dans sa version grecque ou romaine, autour duquel ne s’enroule qu’un seul serpent, matérialisant la couleuvre que promenait ce dieu antique. Hermès, divinité grecque, correspond au Mercure des Romains. Il ne fut jamais un dieu important au regard de l’État romain. Il n’avait pas de flamine et de prêtre consacré. Attributs : le casque rond ailé, le caducée, la bourse d’argent et les sandales ailées.

Interprétation

Le bateleur signifie le commencement de toutes choses. Habile, jeune, déterminé, en pleine possession de ses capacités physiques et mentales, il génère la mise en route des projets qui l’animent. Il manifeste une adresse naturelle de l’esprit et des mains : le bateleur jongle avec les idées et avec les personnes. Il possède une mémoire des chiffres surprenante et connaît ainsi les données clés de tous ses concurrents. Principe influent en toute réalisation, il facilite les combinaisons. Savoir-faire en tous sens.

Particularité : doté d’une vision claire sur les appétences et les faiblesses humaines, il met en exergue ses talents, suscite les envies, joue sur la cupidité ou la naïveté de ses interlocuteurs. Personnage qui se confronte à tous les possibles. Prospérité assurée dans les transactions commerciales.

Personnalité : esprit astucieux, pragmatique, éloquent. Personne qui sait s’adapter aux évènements et changer de discours en fonction de son auditoire. Il est brillant et doit briller. C’est un élitiste aussi bien dans un entourage professionnel que familial. Il attache une certaine importance à ses actions et aux retours affectifs. L’intéressé agit donc avec prudence et lucidité, sa méfiance instinctive le sert en cela. Puissant, optimiste, il a un rôle de meneur, il se plaît à séduire, tout en sachant que ses prises restent fragiles. Réussir est sa seule quête, il éprouve le besoin de se doter d’un statut social. Il ne veut manquer de rien et satisfaire ses besoins. Dans les moments difficiles, il conserve son calme et sa dignité. Dynamique, volontaire, il essaye de résoudre lui-même ses problèmes sans pour autant perdre la face.

Sa rapidité de décision, ses réflexes instantanés et la sûreté de son jugement en font, en effet, un commercial de valeur et parfois un soutien précieux. Il a un certain talent pour convaincre. D’un naturel modérément porté à la passion, il arrive à ses fins en pleine connaissance de cause. Le sujet défend sa situation et ne lésine pas sur les moyens à employer. Au cœur des négociations commerciales et industrielles, il se tire toujours d’affaire. Personnage réaliste mais intrigant, qui sait choisir. Ses décisions ne sont jamais hasardeuses. Il déborde d’imagination et de subtilité. Annonce un succès entrepreneurial ou un revers de fortune.

Probabilités : comme il a la faculté de se dédoubler, il saura faire preuve d’une parfaite maîtrise des évènements et de lui-même. L’intéressé privilégiera les activités qui l’intéressent ou qu’il sera le plus à même de réussir, ou qu’il éprouvera le moins de difficultés. Rien ne lui échappe, il sera souvent en lutte avec les autres pour une raison bien simple : il veut toujours se tailler la part du lion. Actif et opportuniste, dans le cadre d’une opération commerciale osée, il pourra utiliser la ruse pour acquérir la fortune avec l’argent des autres. Prompt à s’enrichir avec le bien d’autrui, il est fort peu probable qu’il ne fera des confidences à quiconque.

Comédien, désireux de plaire, il parviendra à ses buts par n’importe quel moyen, souvent au détriment de ses partenaires. Entouré de conseillers judicieux qui complèteront ses propres capacités, il deviendra redoutable. Soigné et soucieux, il mettra en avant ses relations pour cultiver son image et son nom auprès des médias. Il n’ignore pas que l’image est l’intérêt de nos sociétés. Mais la présence d’adversaires pourra susciter une alliance contre sa personne, probablement une procédure judiciaire, et/ou de nombreuses tracasseries administratives relatives à un sujet professionnel, fiscal ou financier. Le sujet donnera peu de conscience et génèrera parfois des dépenses exagérées. Spéculations hasardeuses.

L’illusionniste de Montmartre

La Madone des animaux

Le clair-obscur des sentiments

l’empereur

Arcane IV

L’empereur est illustré par un homme avec une barbe et des cheveux mi-longs qui se terminent par des légères boucles. Il est en pleine possession de ses moyens physiques et psychologiques. Sa main gauche est posée sur sa ceinture dorée. C’est la marque de l’homme tranquille et de la force virile. Il ne déroge pas au protocole qui veut que celui qu’on attend se fasse attendre. Ses jambes se croisent en avant de son trône, et son regard déterminant croise celui de l’impératrice. Même s’il prend un aspect altier, aussi inaccessible que désirable, son expression manifeste dans son ensemble une suprême volonté de gouverner. Si bien que le bâton impérial est droit. Le langage des symboles, à la fois vivant et ésotérique, nous signale que la verticalité est intimement liée à la maîtrise de la matière et de l’esprit.

L’empereur se présente de profil pour ne point se séparer du monde. À y regarder de près, cette posture est bien étrange. En fait, elle démontre son caractère flegmatique et ses talents de souverain. Intelligence redoutable, il ne présente aucune marque de violence. Son collier tressé agrémente sa tunique. Le talon de son pied droit repose sur le blason impérial figurant un aigle royal. C’est un symbole impétueux, car le sentiment de puissance et les idées rationnelles sont le fondement de son prestige.

L’empereur est majestueusement installé, jambes croisées. Placé dans sa main droite, le sceptre est surmonté d’un globe et d’une croix. L’empereur Constantin Ier