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Le "Dictionnaire des idées reçues" de Gustave Flaubert est un ouvrage satirique et inédit, offrant une critique acerbe des lieux communs et des préjugés de son époque. À travers une série de définitions souvent mordantes, Flaubert met en lumière l'absurdité des idées reçues, qu'il s'agisse de notions sur la société, l'art ou la morale. Son style est caractérisé par une économie de mots et une ironie palpable, qui s'inscrivent dans le courant réaliste du XIXe siècle, alors en quête d'authenticité et de nuance. Cette œuvre se distingue par son formalisme rigoureux et son ton caustique, révélant une profonde désillusion face au conformisme ambiant. Gustave Flaubert, né en 1821, est une figure emblématique de la littérature française, célèbre pour son roman "Madame Bovary". Son engagement envers la vérité et l'esthétique s'est développé au fil de ses rencontres avec divers mouvements artistiques et littéraires. La naissance du "Dictionnaire des idées reçues" peut être perçue comme une réponse à l'ennui et à la médiocrité qui l'entouraient, reflétant son désir de bousculer les conventions et de questionner le sens commun. Ce livre constitue un indispensable reflet de la pensée critique de Flaubert et une excellente introduction à ses réflexions sur la société. Il séduira autant les amateurs de littérature que ceux en quête d'une lecture divertissante, tout en défiant leurs propres idées reçues. Avec un regard acéré sur les travers humains, cet ouvrage demeure d'une actualité troublante, incitant à la réflexion et à la remise en question des normes sociales. Dans cette édition enrichie, nous avons soigneusement créé une valeur ajoutée pour votre expérience de lecture : - Une Introduction succincte situe l'attrait intemporel de l'œuvre et en expose les thèmes. - Le Synopsis présente l'intrigue centrale, en soulignant les développements clés sans révéler les rebondissements critiques. - Un Contexte historique détaillé vous plonge dans les événements et les influences de l'époque qui ont façonné l'écriture. - Une Biographie de l'auteur met en lumière les étapes marquantes de sa vie, éclairant les réflexions personnelles derrière le texte. - Une Analyse approfondie examine symboles, motifs et arcs des personnages afin de révéler les significations sous-jacentes. - Des questions de réflexion vous invitent à vous engager personnellement dans les messages de l'œuvre, en les reliant à la vie moderne. - Des Citations mémorables soigneusement sélectionnées soulignent des moments de pure virtuosité littéraire. - Des notes de bas de page interactives clarifient les références inhabituelles, les allusions historiques et les expressions archaïques pour une lecture plus aisée et mieux informée.
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Veröffentlichungsjahr: 2020
Quand la pensée s’endort, les mots répètent à sa place. Derrière l’assurance des phrases toutes faites, une comédie se joue, où l’opinion se croit libre alors qu’elle récite. Un livre observe cette mécanique avec une précision de chirurgien et une jubilation de satiriste: en épinglant les automatismes du langage, il révèle la paresse qui les nourrit. Le Dictionnaire des idées reçues demande au lecteur d’entendre la rumeur du lieu commun comme un bruit de fond collectif, à la fois rassurant et inquiétant. L’enjeu est simple et vertigineux: que devient la pensée quand le discours est déjà prêt avant même que nous ne parlions?
Ouvrage singulier, le Dictionnaire se présente comme un lexique de lieux communs et de propos convenus. À chaque entrée, une formule prétend dire le vrai, mais n’exhibe que la répétition, l’emphase, l’approximation. La logique alphabétique, rassurante en apparence, se mue en dispositif comique et critique. On lit, on sourit, puis l’on s’interroge: d’où me vient cette certitude? Le livre renverse l’usage du dictionnaire, qui promet savoir et ordre; ici, l’ordre cartographie l’erreur collective. Par cette torsion du genre, l’objet devient un miroir de société autant qu’un exercice d’hygiène intellectuelle, qui traque l’illusion de comprendre en parlant.
Son auteur, Gustave Flaubert, est l’une des figures majeures de la littérature française du XIXe siècle. Célèbre pour Madame Bovary et pour son exigence stylistique, il place la justesse de la phrase au cœur d’une éthique de l’écriture. Le Dictionnaire, souvent associé à sa veine satirique, condense un projet qui dépasse la simple raillerie: comprendre la texture de la bêtise non comme défaut individuel, mais comme effet de langage partagé. Ici, l’écrivain moraliste rejoint l’analyste du discours. La cible n’est pas une personne, mais une habitude collective qui transforme la parole en réflexe et l’expérience en slogans.
Le contexte de genèse éclaire l’ambition. Le Dictionnaire est intimement lié à l’horizon de travail qui entoure Bouvard et Pécuchet, et naît de dossiers où Flaubert rassemblait des notations, lectures et échantillons de propos convenus. L’ensemble n’a pas été publié de son vivant et a connu une diffusion posthume, avec des états de texte et des choix éditoriaux variables selon les éditions. Cette situation renforce le caractère fragmentaire et expériment al de l’ouvrage, sans en diminuer la cohérence d’intention: dresser une cartographie des automatismes de pensée qui circulent et s’imposent sous couvert d’évidence.
Que l’on parle de classique n’a ici rien d’abusif. Le livre a imposé une forme et un geste: faire du cliché non une erreur marginale, mais le matériau central d’une satire méthodique. Il en résulte une œuvre brève, acérée, dont la portée dépasse le siècle de sa composition. Sa manière de révéler la paresse logique et l’enthousiasme mimétique des mots a marqué la lecture critique moderne. La précision formelle, la sobriété du dispositif, la rigueur comique lui ont assuré une présence constante dans l’imaginaire littéraire, où il demeure un repère pour penser le rapport entre style, opinion et crédulité sociale.
Son impact s’explique par des thèmes d’une remarquable persistance. Le conformisme y est démonté comme une mécanique; la crédulité, comme un effet de surface produit par le bruit de la conversation; l’illusion de savoir, comme un produit de catalogues verbaux. Le livre montre comment l’appartenance à un groupe se scelle par l’usage de formules, et comment ces formules dispensent d’observer. Il interroge la circulation des idées à travers les réseaux de sociabilité, de presse et de conversation, et rappelle que l’erreur la plus tenace est souvent la plus confortable: celle qui nous évite d’avoir à penser.
La force de l’ouvrage tient autant à sa méthode qu’à ses trouvailles. Le choix d’un dictionnaire, forme réputée neutre, neutralise l’emphase du pamphlet et installe une ironie froide. L’alphabet joue contre lui-même: l’ordonnancement impersonnel accentue la verbosité des entrées, et les rapprochements fortuits composent un portrait collectif. La brièveté renforce la charge critique, parce qu’elle mime le raccourci du lieu commun tout en en dévoilant la pauvreté. L’invention ne réside pas dans l’esprit d’une boutade, mais dans le réglage d’un dispositif formel qui fait travailler le lecteur à plein régime.
Lire le Dictionnaire, c’est accepter une épreuve de réflexivité. On rit d’abord de l’automatisme des autres, puis l’on se surprend à reconnaître ses propres réflexes. L’ouvrage installe ce mouvement de retour sans moralisme, par la seule rigueur de sa forme. Il n’offre ni récit ni personnages, mais une scène d’énonciation: celle d’une langue qui parle toute seule. À chaque pas, l’on mesure combien l’évidence n’est qu’un effet d’habitude. Cette expérience de lecture, brève en apparence, est durable: elle modifie la manière d’entendre les conversations, les slogans, les paraphrases rassurantes.
Le XIXe siècle français, avec l’essor de l’imprimé, des salons et de la sociabilité bourgeoise, fournit le terreau du projet. La multiplication des opinions publiques, des discours politiques et moraux, des rubriques et chroniques favorise l’émergence d’une rhétorique prête à l’emploi. Flaubert, attentif aux tics de langage et à l’inflation des certitudes, rassemble patiemment des preuves de cette prolifération. Le Dictionnaire ne plaque pas une thèse sur son époque; il en fait entendre la musique. Ce fond historique confère au livre une assise concrète, mais son dispositif excède son moment, tant il touche à des mécanismes récurrents de la vie sociale.
La postérité a vu dans ce texte un modèle d’analyse du cliché et un répertoire de stratégies satiriques. Au-delà des frontières génériques, son geste a inspiré essais, pastiches, glossaires et fictions qui interrogent les habitudes de langage. L’ouvrage a nourri des débats sur la responsabilité des mots dans la formation des opinions, sur la circulation des idées et sur la pédagogie de l’esprit critique. Qu’on l’aborde comme une curiosité, un manuel d’autodéfense intellectuelle ou une pièce majeure d’un projet plus vaste, il demeure une référence lorsqu’il s’agit de penser l’idéologie diffuse des formules.
On s’est parfois mépris sur sa nature, en le réduisant à une collection d’aphorismes spirituels. Il s’agit plutôt d’un laboratoire formel, où la brièveté n’est pas synonyme d’instantané mais d’exactitude. La situation éditoriale, marquée par la publication posthume et la diversité des états, rappelle que nous lisons un ensemble composite, transmis par des choix de classement et de restitution. Loin d’affaiblir l’œuvre, cette plasticité la rend plus agissante: elle expose le lecteur à la tâche de recomposer un paysage, d’éprouver sa propre participation à la circulation des idées reçues.
Aujourd’hui, l’actualité du Dictionnaire saute aux yeux. À l’ère des flux d’information et des échanges en continu, la tentation du prêt-à-parler n’a fait que croître. Les formules circulent plus vite que les faits, la visibilité remplace l’examen, et la connivence se paie en clichés. Le livre demeure un instrument de vigilance: il invite à ralentir, à écouter ce que disent vraiment les mots que nous remettons en service. Son attrait durable tient à cette simplicité exigeante: démasquer les réflexes de langage pour y opposer la clarté d’une attention. C’est là sa leçon, et sa joie critique.
Le Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert est un recueil satirique qui répertorie les opinions toutes faites circulant dans la France du XIXe siècle. Élaboré sur une longue période et publié après la mort de l’auteur, il prolonge la volonté de dresser un inventaire de la bêtise et des automatismes du langage. L’ouvrage ne développe pas un récit, mais ordonne, par entrées alphabétiques, des formules censées résumer ce qu’il « faut » penser de tout. Ce dispositif compose un portrait collectif, où l’individu s’efface derrière des réflexes verbaux. L’ensemble propose une cartographie du conformisme, observé avec une précision sèche et une ironie constante.
L’architecture est celle d’un lexique: chaque mot renvoie à une opinion typique, souvent contradictoire ou infondée, mais répétée sans examen. L’ordre alphabétique, dénué de logique argumentative, fait affleurer une cohérence d’un autre type: la mécanique de la pensée prête-à-porter. À mesure que l’on parcourt les entrées, la cadence du stéréotype devient perceptible. L’absence de contexte, de sources ou de justification fait partie du procédé: l’assertion remplace la preuve, le cliché tient lieu de savoir. La lecture, fragmentaire par principe, produit un effet cumulatif où l’on entend la rumeur sociale se figer en sentences.
Dès les premières rubriques, la méthode se précise: des jugements préfabriqués s’attachent à des abstractions, des métiers, des pays, des mœurs ou des objets courants. Chaque entrée indique moins un sens qu’une conduite à tenir dans la conversation: répéter, approuver, s’indigner ou sourire selon un programme implicite. Les formules adoptent le ton de l’évidence, quand bien même elles se contredisent d’une ligne à l’autre. Le lecteur saisit que l’enjeu n’est pas la vérité des choses, mais la conformité des paroles. Le dictionnaire devient le manuel implicite d’une sociabilité fondée sur l’ostentation du lieu commun.
En avançant dans l’alphabet, l’éventail thématique s’élargit: institutions, arts, religion, sciences, hygiène, politique, loisirs, tout est évoqué avec la même désinvolture normative. Le comique naît de la disproportion entre la complexité des sujets et la pauvreté des verdicts. Le fil conducteur est la fixité de la formule, qui prétend tout englober en quelques mots. Cette fixité révèle aussi une stratégie: réduire l’incertitude en adoptant un avis « admis ». L’accumulation met en scène une société qui, pour chaque domaine, dispose d’une poignée de réflexes, indifférents au réel mouvant et à l’expérience singulière.
La cible centrale est la langue lorsqu’elle devient réflexe. Flaubert pointe la prolifération d’adjectifs vagues, de superlatifs flottants, de prétentions savantes et d’images figées. L’effet satirique provient de l’adhérence servile aux mots: on « sait » parce qu’on répète. Le livre montre comment la parole publique – journal, salon, conversation mondaine – peut se nourrir de stéréotypes en quête de respectabilité. Cette économie du cliché produit, à terme, une atrophie de la pensée: juger se confond avec réciter. La syntaxe de l’opinion se substitue à l’enquête, et la formule devient l’ultime horizon du jugement.
Ce projet rejoint l’esthétique flaubertienne: refus du poncif, exigence d’exactitude, méfiance envers l’éloquence creuse. Souvent rapproché de Bouvard et Pécuchet, dont il prolonge la visée encyclopédique et critique, le dictionnaire fonctionne toutefois de manière autonome. Il radicalise une idée présente dans toute l’œuvre: le langage peut se dégrader en mécanisme social, détaché du monde qu’il prétend décrire. En rendant visibles ces automatismes, Flaubert propose moins une morale qu’un instrument d’observation, où la satire est un moyen d’analyse plutôt qu’un simple exercice de moquerie.
La progression n’est pas démonstrative au sens didactique: elle est additive. À mesure que s’entassent les lieux communs, le lecteur éprouve la lassitude que provoque la répétition et, simultanément, le rire nerveux que déclenche l’absurde. Cette tension fait entrevoir l’argument implicite: la force du convenu réside dans sa capacité à saturer l’espace mental. Grande question sous-jacente: comment penser quand l’évidence sonore des formules devance toute expérience? L’ouvrage invite ainsi à prendre la mesure d’un paysage discursif où le vrai et le faux importent moins que la conformité d’une posture.
Le texte porte la marque de son inachèvement: il a l’allure d’un chantier, nourri de notes et de mises au point successives, et connu en édition posthume. Cette condition n’amoindrit pas le propos; elle en souligne la méthode: l’enquête sur le cliché est un travail sans fin, puisque le stock des lieux communs se renouvelle. Il n’y a pas de conclusion fermée, ni de thèse explicitement énoncée. L’ordre alphabétique se suffit à lui-même, comme si la totalité était inatteignable. Le lecteur sort avec un instrument: une grille pour repérer la rhétorique du prêt-à-penser dans toute parole publique.
Au-delà de la satire d’une époque, le livre propose une réflexion durable sur le rapport entre langage et société. Il montre comment les mots, s’ils ne sont pas interrogés, deviennent des gestes automatiques et des marqueurs d’appartenance. Sa portée excède le cadre du XIXe siècle: l’observation des stéréotypes, de l’argument d’autorité et de la phrase creuse reste d’actualité. Le dictionnaire ne prescrit pas un mode d’emploi, mais suscite une vigilance: déceler l’instant où la parole cesse de penser. C’est cette lucidité, acérée et impersonnelle, qui en assure la permanence critique.
