Dictionnaire des idées reçues - Gustave Flaubert - E-Book

Dictionnaire des idées reçues E-Book

Gustave Flaubert

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RÉSUMÉ : Le "Dictionnaire des idées reçues" de Gustave Flaubert est une oeuvre singulière qui s'inscrit dans la tradition littéraire satirique. Conçu comme un recueil de définitions et d'aphorismes, ce dictionnaire se propose de répertorier les clichés et lieux communs de la société bourgeoise du XIXe siècle. Flaubert, avec son regard acéré et son ironie mordante, s'attache à dévoiler les absurdités et les contradictions des opinions communément admises. Chaque entrée du dictionnaire est une invitation à réfléchir sur la vacuité de certaines croyances populaires, tout en soulignant l'uniformisation de la pensée. Loin d'être un simple exercice de style, cette oeuvre est une critique subtile des travers humains et de la superficialité des discours convenus. Par exemple, sous l'entrée "Académie française", Flaubert ironise sur l'institution en soulignant son caractère prétentieux et désuet. Ce dictionnaire n'est pas seulement une satire de son temps, mais aussi une réflexion intemporelle sur la nature humaine et ses préjugés. En explorant ces idées reçues avec humour et perspicacité, Flaubert nous offre un miroir de notre propre société, nous incitant à questionner nos propres certitudes. Le "Dictionnaire des idées reçues" est ainsi un témoignage littéraire précieux qui continue de résonner avec pertinence et sagacité. L'AUTEUR : Gustave Flaubert, né le 12 décembre 1821 à Rouen, est l'un des écrivains français les plus influents du XIXe siècle. Issu d'une famille de médecins, il se tourne très tôt vers la littérature, marquant de son empreinte l'histoire littéraire avec des oeuvres majeures telles que "Madame Bovary", "L'Éducation sentimentale" et "Salammbô". Flaubert est reconnu pour son style rigoureux et son souci du mot juste, ce qui lui confère une place centrale dans le réalisme littéraire. Sa carrière littéraire est marquée par une quête incessante de la perfection stylistique, souvent au prix d'un labeur acharné. "Madame Bovary", son roman le plus célèbre, lui vaut un procès retentissant pour outrage à la morale publique et religieuse, dont il sort acquitté. Outre ses romans, Flaubert s'est également illustré par sa correspondance abondante, qui offre un éclairage précieux sur sa pensée et sa méthode de travail. Son "Dictionnaire des idées reçues", bien que publié à titre posthume, témoigne de son esprit critique et de son ironie mordante. Flaubert décède le 8 mai 1880 à Croisset.

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Seitenzahl: 60

Veröffentlichungsjahr: 2019

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Sommaire

Chapitre A

Chapitre B

Chapitre C

Chapitre D

Chapitre E

Chapitre F

Chapitre G

Chapitre H

Chapitre I

Chapitre J

Chapitre K

Chapitre L

Chapitre M

Chapitre N

Chapitre O

Chapitre P

Chapitre Q

Chapitre R

Chapitre S

Chapitre T

Chapitre U

Chapitre V

Chapitre W

Chapitre Y

A

ABELARD : Inutile d'avoir la moindre idée de sa philosophie, ni même de connaître le titre de ses ouvrages. Faire une allusion discrète à la mutilation opérée sur lui par Fulbert. Tombeau d'Eloïse et d'Abélard : si l'on vous prouve qu'il est faux, s'écrier : « Vous m'ôtez mes illusions. »

ABRICOTS : Nous n'en aurons pas encore cette année.

ABSALON : S'il eût porté perruque, Joab n'aurait pu le tuer. Nom facétieux à donner à un ami chauve.

ABSINTHE : Poison extra-violent : un verre et vous êtes mort. Les journalistes en boivent pendant qu'ils écrivent leurs articles. A tué plus de soldats que les Bédouins.

ACADÉMIE FRANCAISE : La dénigrer, mais tâcher d'en faire partie si on peut.

ACCIDENT : Toujours déplorable ou fâcheux (comme si on devait jamais trouver un malheur une chose réjouissante...).

ACCOUCHEMENT : Mot à éviter ; le remplacer par événement. « Pour quelle époque attendez-vous l'événement ? »

ACHILLE : Ajouter « aux pieds légers » ; cela donne à croire qu'on a lu Homère.

ACTRICES : La perte des fils de famille. Sont d'une lubricité effrayante, se livrent à des orgies, avalent des millions, finissent à l'hôpital. Pardon ! il y en a qui sont bonnes mères de famille !

ADIEUX : Mettre des larmes dans sa voix en parlant des adieux de Fontainebleau.

ADOLESCENT : Ne jamais commencer un discours de distribution des prix autrement que par « Jeunes adolescents » (ce qui est un pléonasme).

AFFAIRES (Les) : Passent avant tout. Une femme doit éviter de parler des siennes. Sont dans la vie ce qu'il y a de plus important. Tout est là.

AGENT : Terme lubrique.

AGRICULTURE : Une des mamelles de l'Etat (l'Etat est du genre masculin, mais ça ne fait rien). On devrait l'encourager. Manque de bras.

AIL : Tue les vers intestinaux et dispose aux combats de l'amour. On en frotta les lèvres de Henri IV au moment où il vient au monde.

AIR : Toujours se méfier des courants d'air. Invariablement le fond de l'air est en contradiction avec la température ; si elle est chaude, il est froid, et l'inverse.

AIRAIN : Métal de l'antiquité.

ALBÂTRE : Sert à décrire les plus belles parties du corps de la femme.

ALBION : Toujours précédé de blanche, perfide, positive. Il s'en est fallu de bien peu que Napoléon en fît la conquête. En faire l'éloge : la libre Angleterre.

ALCIBIADE : Célèbre par la queue de son chien. Type de débauché. Fréquentait Aspasie.

ALCOOLISME : Cause de toute les maladies modernes (v. absinthe et tabac).

ALLEMAGNE : Toujours précédé de blonde, rêveuse. Mais quelle organisation militaire.

ALLEMANDS : Peuple de rêveurs (vieux). Ce n'est pas étonnant qu'ils nous aient battus, nous n'étions pas prêts !

AMBITIEUX : En province, tout homme qui fait parler de lui. « Je ne suis pas ambitieux, moi ! » veut dire égoïste ou incapable.

AMBITION : Toujours précédé de folle quand elle n'est pas noble.

AMÉRIQUE : Bel exemple d'injustice : C'est Colomb qui la découvrit et elle tire son nom d'Améric Vespuce. Sans la découverte de l'Amérique, nous n'aurions pas la syphilis et le phylloxéra. L'exalter quand même, surtout quand on n'y a pas été. Faire une tirade sur le self-government.

AMIRAL : Toujours brave. Ne jure que par « mille sabords ! »

ANDROCLÈS : Citer le lion d'Androclès à propos de dompteurs.

ANGE : Fait bien en amour et en littérature.

ANGLAIS : Tous riches.

ANGLAISES : S'étonner de ce qu'elles ont de jolis enfants.

ANTÉCHRIST : Voltaire, Renan...

ANTIQUITÉ et tout ce qui s'y rapporte : Poncif, embêtant.

ANTIQUITÉS (les) : Sont toujours de fabrication moderne.

APLOMB : Toujours suivi de infernal ou précédé de rude.

APPARTEMENT de garçon : Toujours en désordre, avec des colifichets de femme traînant ça et là. Odeur de cigarettes. On doit y trouver des choses extraordinaires.

ARBALÈTE : Belle occasion pour raconter l'histoire de Guillaume Tell.

ARCHIMÈDE : Dire à son nom : « Euréka ! Donnez-moi un point d'appui et je soulèverai le monde. » Il y a encore la vis d'Archimède, mais on n'est pas tenu de savoir en quoi elle consiste.

ARCHITECTES : Tous imbéciles. Oublient toujours l'escalier des maisons.

ARCHITECTURE : Il n'y a que quatre ordre d'architecture. Bien entendu qu'on ne compte pas l'égyptien, le cyclopéen, l'assyrien, l'indien, le chinois, le gothique, le roman, etc.

ARGENT : Cause de tout le mal. Auri sacra fames. Le dieu du jour (ne pas confondre avec Apollon). Les ministres le nomment traitement, les notaires émoluments, les médecins honoraires, les employés appointements, les ouvriers salaires, les domestiques gages. L'argent ne fait pas le bonheur.

ARMÉE : Le rempart de la Société.

ARSENIC : Se trouve partout (rappeler Mme Lafarge). Cependant, il y a des peuples qui en mangent.

ART : Ca mène à l'hôpital. A quoi ça sert, puisqu'on le remplace par la mécanique qui fait mieux et plus vite.

ARTISTES : Tous farceurs. Vanter leur désintéressement (vieux). S'étonner de ce qu'ils sont habillés comme tout le monde (vieux). Gagnent des sommes folles, mais les jettent par les fenêtres. Souvent invités à dîner en ville. Femme artiste ne peut être qu'une catin. Ce qu'ils font ne peut s'appeler travailler.

ASPIC : Animal connu par le panier de figues de Cléopâtre.

ASSASSIN : Toujours lâche, même quand il a été intrépide et audacieux. Moins coupable qu'un incendiaire.

ASTRONOMIE : Belle science. N'est utile que pour la marine. A ce propos, rire de l'astrologie.

ATHÉE : Un peuple d'athée ne saurait subsister.

AUTEUR : On doit « connaître des auteurs » ; inutile de savoir leur nom.

AUTRUCHE : Digère les pierres.

AVOCATS : Trop d'avocats à la Chambre. Ont le jugement faussé. Dire d'un avocat qui parle mal :« Oui, mais il est fort en droit. »

BERGERS : Tous sorciers. Ont la spécialité de causer avec la Sainte Vierge.

BÊTES : Ah ! si les bêtes pouvaient parler ! Il y en a qui sont plus intelligentes que des hommes.

BIBLE : Le plus ancien livre du monde.

BIBLIOTHÈQUE : Toujours en avoir une chez soi, principalement quand on habite la campagne.

BIÈRE : Il ne faut pas en boire, ça enrhume.

BILLARD : Noble jeu. Indispensable à la campagne.

BLONDES : Plus chaudes que les brunes (v. brunes).

BOIS : Les bois font rêver. Sont propres à composer des vers. A l'automne, quand on se promène, on doit dire : « De la dépouille de nos bois... » , etc.

BONNES : Toutes mauvaises. Il n'y a plus de domestiques !

BONNET GREC : Indispensable à l'homme de cabinet. Donne de la majesté au visage.

BOSSUS : Ont beaucoup d'esprit. Sont très recherchés par des femmes lascives.

BOTTE : Par les grandes chaleurs, ne jamais oublier les allusions sur les bottes de gendarmes ou les souliers des facteurs (n'est permis qu'à la campagne, au grand air). On n'est bien chaussé qu'avec des bottes.

BOUCHERS : Sont terribles en temps de révolution.

BOUDIN : Signe de gaieté dans les maisons. Indispensable la nuit de Noël.

BOUDDHISME : «Fausse religion de l'Inde » (Définition du Dictionnaire Bouillet, lre édition).

BOUILLI (le) : C'est sain. Inséparable du mot soupe : la soupe et le bouilli.

BOULET : Le vent du boulet rend aveugle.

BOURREAU : Toujours de père en fils.

BOURSE (la) : Thermomètre de l'opinion publique.

BOURSIERS : Tous voleurs.

BOUTONS : Au visage ou ailleurs, signe de santé et de force du sang. Ne point les faire passer.