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Port-Roy, XVIIe siècle. Neven, capitaine de navire marchand, rencontre Philippa, la fille du Roi. Alors que les bonnes moeurs de leur époque les séparent, leur rencontre remettra en question l'ensemble des promesses que le jeune homme a pu se faire à lui-même. Mais les apparences sont parfois trompeuses, et l'un d'eux n'est peut-être pas celui ou celle qu'il ou elle prétend être. Alors que leur idylle débute timidement, les dangers qui planent autour du capitaine se rapprochent. Entre trahisons, manipulations, menaces et manigances, nos deux protagonistes arriveront-ils à se sortir de l'engrenage qui semble se déployer autour d'eux ? Eleftheria est une pièce de théâtre inspirée des sous-genres de la fantasy. Plongez dès à présent dans cette épopée accompagnée de son album de musique orchestrale.
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Seitenzahl: 125
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Couverture et quatrième de couverture :
© Elta Marquet – @breliest_
Illustration :
© Morgane Roullon – @morgane.roullon
A Agathe, sans qui le pari fou dAtropos n'aurait pas existé.
Et pour tout le reste.
Atropos : Eleftheria est une expérience unique. Afin de plonger complètement dans l'univers, rendez-vous sur YouTube ainsi que sur les plateformes de streaming pour découvrir l'album du même nom, composé par Elta Rosel.
© Morgane Roullon - @morgane.roullon
Rôles principaux :
Neven de Carran, Capitaine de l'Eleftheria
Philippa, fille du Roi
Amalric, Capitaine de navire marchand
Le Roi
Ermeline, confidente de Philippa
Martin, second de Neven
Geoffroy, Capitaine de navire marchand
Arnaud, Capitaine de navire marchand
Frédéric, Capitaine de navire marchand
Rôles secondaires :
Les prétendants
Le bourreau
L’espion
Les marins
Armand,
un serviteur
Les gardes
L’intendant
ACTE I
SCÈNE 1
SCÈNE 2
SCÈNE 3
SCÈNE 4
SCÈNE 5
SCÈNE 6
SCÈNE 7
SCÈNE 8
SCÈNE 9
SCÈNE 10
ACTE II
SCÈNE 1
SCÈNE 2
SCÈNE 3
SCÈNE 4
SCÈNE 5
SCÈNE 6
SCÈNE 7
SCÈNE 8
SCÈNE 9
SCÈNE 10
SCÈNE 11
SCÈNE 12
SCÈNE 13
ACTE III
SCÈNE 1
SCÈNE 2
SCÈNE 3
SCÈNE 4
SCÈNE 5
SCÈNE 6
SCÈNE 7
SCÈNE 8
SCÈNE 9
SCÈNE 10
INTERLUDE DE L’AUTEUR
ACTE IV
άλφα
ACTE IV
βήτα
L’AUTEUR
LA COMPOSITRICE
L’ILLUSTRATRICE
Philippa, Armand, Ermeline, le Roi.
Port-Roy, province d'Ancourt.
Chambre de Philippa.
Entre Armand.
ARMAND
Votre Altesse.
PHILIPPA
Bonjour Armand.
ARMAND
Sa Majesté votre père souhaiterait s'entretenir avec vous.
PHILIPPA
À quel sujet?
ARMAND
Madame, il ne m’a point fait la gentillesse de m'en toucher le mot.
PHILIPPA
Peu importe. Je sais pertinemment de quoi il retourne. Allez donc trouver mon père et indiquez-lui que je ne souhaite point avoir une nouvelle fois cette discussion avec lui.
ARMAND
Mais...
PHILIPPA
Allez lui transmettre ce que je viens de vous dire. Je souhaite rester seule.
ARMAND
Bien Madame.
Armand sort de scène. Entre Ermeline.
ERMELINE
Madame ?
PHILIPPA
Je t’en prie, laisse-moi seule.
Ermeline hoche la tête et recule.
PHILIPPA
Non, attends.
ERMELINE
Je puis me retirer et vous laisser seule à vos pensées si vous le souhaitez. Je ne voudrais pas m’imposer.
PHILIPPA
Je ne sais pas. Excuse-moi.
ERMELINE
Ce qui vous tourmente a-t-il un rapport avec ce que vous m’avez confié il y a quelques jours ?
PHILIPPA
Malheureusement, oui.
ERMELINE
Puis-je vous aider ? Peut-être que si vous alliez dévoiler vos sentiments plus intimes à Sa Majesté, il...
PHILIPPA
Non, Ermeline. Mon père ne veut pas entendre ce que j’ai sur le cœur, et ne semble pas enclin à comprendre que je ne souhaite pas que l’on décide à ma place. Je ne veux plus entendre ses reproches, affirmant que mon arrogance ne lui fera point plier le genou. Je préfère ne plus en parler.
ERMELINE
Bien Madame. Je suis à votre disposition si vous souhaitez vous confier de nouveau.
PHILIPPA
Je te remercie, mais je crois que cela ira pour le moment.
ERMELINE
Je retourne à mes travaux.
PHILIPPA
Va.
Philippa va s’asseoir dans un coin de la scène, pensive. Paraît le Roi.
LE ROI
Je me doutais que je te trouverais ici.
Philippa ne répond pas.
LE ROI
Je suis fortement désemparé que tu ne sois pas venue lorsque je t’ai envoyé chercher.
Silence.
LE ROI
Es-tu obligée de te terrer comme cela dans le silence chaque fois que je t'adresse la parole ?
Nouveau silence.
LE ROI
Philippa, réponds-moi !
PHILIPPA
Peut-être vous répondrais-je le jour où vous saurez porter une oreille à ce que je vous dis, père.
LE ROI
Cesse donc de jouer la barbare avec moi.
PHILIPPA
Vous n’aviez pas encore utilisé ce mot envers moi. Je vois que votre considération pour ma personne n'a pas évolué.
LE ROI
Philippa... Essaie de comprendre ton père. Cela fait des semaines que tes prétendants ont paru au château. Tu es en âge de te marier, mais surtout d'assurer ma descendance. Retire ce regard provocateur de ton visage. Tu es ma fille unique. Il t'incombe de faire en sorte qu'un fils prenne ma place sur le trône à ma mort. Tu ne peux repousser éternellement tes obligations ! Il m’est déjà difficile de me trouver dans cette situation, alors tâche de ne pas la rendre encore plus compliquée qu’elle ne l’est !
PHILIPPA
Je suis navrée, père. Peut-être auriez-vous préféré avoir un garçon plutôt que moi. J’en suis parfaitement désolée. Mais, croyez bien que si j’en avais eu le choix, j’aurais choisi de naître du sexe opposé, ne serait-ce que pour m’épargner vos discours !
LE ROI
Cela suffit ! Surveille ton langage ! Ou bien...
PHILIPPA
Ou bien quoi, votre Majesté ? Vous l’avez dit vous-même : sans moi, vous n’aurez pas de descendance. Veillez donc à faire attention à la façon dont vous vous adressez à moi. Ou je pourrais bien être tentée de fuir votre pays. Vous n’auriez alors plus l’assurance que mon fils prendra votre suite.
Le Roi, en colère, ne répond pas.
PHILIPPA
Je ne désire épouser aucun des prétendants que vous avez pu me présenter jusqu’à aujourd’hui. Vous souhaitez me forcer à un mariage pour votre propre intérêt. Ne croyez-vous donc plus en l'amour depuis le décès de mère ?
LE ROI
Je t’interdis d’utiliser ta mère pour justifier ton comportement !
PHILIPPA
Vous l’aimiez pourtant, n’est-ce pas ? Pourquoi auriez-vous eu le droit à un mariage d’amour, et non moi ?
LE ROI
Nous n’avons pas le temps d’attendre que tu tombes amoureuse. Tu sauras développer un certain attachement pour ton époux avec le temps.
PHILIPPA
Je refuse.
LE ROI
Alors, il me faudra employer la manière forte contre toi. J’ai été patient, Philippa, mais tu ne me laisses pas le choix.
PHILIPPA
Me menacez-vous ?
LE ROI
Je ne fais que rappeler à ma fille que je ne suis pas encore suffisamment âgé pour qu’elle se permette de me tenir tête de la sorte. Dans trois jours, de nouveaux prétendants viendront au château. Tu seras priée de choisir celui que tu épouseras. Dans le cas contraire...
PHILIPPA
Je vous ai dit que je ne le ferai pas.
LE ROI
Dans le cas contraire, tu me donneras cet héritier, que tu le veuilles ou non.
PHILIPPA
Comment comptez-vous vous y prendre ?
LE ROI
L’aile Est de ce château fera l'affaire.
PHILIPPA
Vous n’y songez pas ?
LE ROI
T’ai-je déjà menti ?
PHILIPPA
Père... Vous ne pouvez pas me jeter dans les cachots ! Vous n’imaginez pas ce que vous...
LE ROI
Silence !
Philippa se fige.
LE ROI
Je ne me répéterai pas, alors sois bien attentive à ce que je vais te dire. Tu vas choisir un des prétendants que je te présenterai, ou je n'aurai aucun scrupule à faire de l’aile Est tes nouveaux quartiers. Continue à te croire plus maligne que moi et je peux te promettre que je ferai de ta vie un enfer.
PHILIPPA
Vos menaces ne marchent pas sur moi. Elles n'ont jamais eu l'effet que vous souhaitiez.
LE ROI
Peut-être préfères-tu que je m'assure aussi que l'homme que je te choisirai pour époux te donne bien un fils.
Silence.
LE ROI
Tu m'appartiens, Philippa. Tu m'as toujours appartenu. Je disposerai de tout ce dont j'aurai besoin pour que tu me donnes cet enfant.
PHILIPPA
Jamais vous n'aurez mon âme.
LE ROI
Je n’ai que faire de ton âme. Seul ton corps représente un intérêt.
PHILIPPA
Vous rendez-vous compte de ce que vous annoncez ici à votre propre fille ? N'avez-vous donc aucun honneur ? Aucune once de compassion ? Dois-je entendre de votre voix, de la voix de mon père, que vous ne ferez de mon corps rien d’autre qu’un sac de chair pour arriver à vos fins ?
Le Roi attrape Philippa à la gorge.
LE ROI
Rappelle-toi qui est le Roi et qui prend les décisions ici.
Il lâche le cou de sa fille, qui reprend difficilement sa respiration.
LE ROI
Réfléchis bien à mes conditions et tâches de faire un choix qui nous conviendra à tous deux.
Le Roi sort, laissant Philippa seule. Elle reste un long moment debout, sans bouger, puis tombe à genoux.
Neven, Martin, Amalric, des marins.
Port-Roy, province d'Ancourt.
Port.
Un navire accoste, Une figure en tenue de Capitaine pose le pied sur scène.
MARTIN
Capitaine, la cargaison est prête à être mise à quai, que devons-nous faire ?
NEVEN
Bien. Préparez la livraison des quinze barils de notre premier client. Gardez le reste pour notre future affaire.
MARTIN
Bien Capitaine !
Des marins paraissent sur scène.
NEVEN
Martin ! Que t'ai-je dit à propos du déchargement ?
MARTIN
Vous ne voulez pas que l’on cogne les tonneaux contre le navire.
NEVEN
Alors tâche de ne pas recommencer, suis-je clair ?
MARTIN
Oui Capitaine. C’était une erreur.
Martin sort de scène. Entre Amalric.
AMALRIC
Neven !
Neven lève la tête. Amalric l’approche et lui donne une accolade.
AMALRIC
Comment allez-vous mon ami ?
NEVEN
je ne suis pas votre ami. Tâchez de ne pas m’importuner davantage avec vos grandes accolades.
AMALRIC
(riant)
Vous êtes toujours aussi comique !
NEVEN
Que puis-je faire pour vous ?
AMALRIC
Rien, rien. J’ai appris votre arrivée il y a quelques jours. Comme j’ai moi-même accosté il y a peu, je voulais vous convier à boire un ou deux verres !
NEVEN
Amalric. La dernière fois que nous sommes allés boire ensemble à la taverne, vous avez essayé de faire voler ma cargaison pour la revendre en votre nom. Vous attendrez donc que j’aie envoyé toute cette commande chez mon client et fait sécuriser le reste avant que vous ne m’offriez cette bière.
AMALRIC
Où livrez-vous donc ces barils ?
NEVEN
Les premiers se rendent chez un Seigneur nommé Ulfric, et les seconds s’en vont au domaine de Sa Majesté dès demain.
AMALRIC
Vous livrez donc le Roi.
NEVEN
Cela vous étonne ?
AMALRIC
Je ne doute pas de votre talent en négociation ni de la qualité du vin que vous transportez, mais vous allez certainement vous attirer les foudres des autres marchands. Tout le monde ici sait déjà que quelqu’un fait affaire avec la monarchie. Dès qu’ils apprendront qu’il s’agit de vous, il vous faudra être prudent !
NEVEN
Oh, vous savez, je n'ai que faire des avis de ces messieurs.
AMALRIC
Vous avez tort. Vous êtes un jeune marin, beaucoup de vieux loups de mer n'ont jamais réussi à livrer le Roi. Et la frustration fait faire des choses aux hommes sans que l'on puisse le prévoir.
NEVEN
Je vous prierai de ne pas me qualifier de jeune marin. Ai-je vraiment besoin de vous rappeler que ce bâtiment m’appartient et que j'en suis, de fait, seul maître à bord ?
Apprécieriez-vous que je vous qualifie de la sorte ?
AMALRIC
Pardonnez cette erreur de vocabulaire camarade. Mais, il faut dire qu’avec votre voix, vous ne faites pas vieux.
NEVEN
Peu importe. Bien ! Tout est en ordre de mon côté, vous pouvez m'offrir cette bière. Martin !
Martin reparaît.
MARTIN
Capitaine ?
NEVEN
Amalric va m’offrir une bière à la taverne. Je te laisse le soin de ranger proprement les tonneaux pour le Roi. Fais en sorte que personne d'autre que les matelots ne s'en approchent. Et assure-toi que les hommes du Capitaine ne traînent pas autour de mon vaisseau.
MARTIN
Bien Capitaine !
AMALRIC
Vous êtes alerte pour peu. Je ne risque pas d'envoyer mes hommes voler votre cargaison une seconde fois.
NEVEN
Je suis ravi d’entendre cela, car il fut fâcheux d’avoir dû en tuer plusieurs la dernière fois. Cela m’ennuie. Nous y allons ?
Neven, Almaric, Philippa.
Port-Roy, province d'Ancourt.
Taverne.
Neven et Amalric boivent un verre, assis à une table.
NEVEN
Je dois dire que cette nouvelle bière est meilleure que la précédente.
AMALRIC
Vous avez bien raison ! À ce que l'on m'a dit, la fermentation aurait été différente sur celle-ci.
NEVEN
Alors Amalric, dites-moi, que faites-vous ici ? Vous ne m'attendiez pas, j'espère ?
AMALRIC
Le jour où je vous attendrai, Neven, sera certainement parce qu’il n'y aura plus de vin dans mes propres réserves !
NEVEN
J’ose l'espérer.
AMALRIC
J’ai dû passer par là avant ma livraison pour régler quelques affaires avec un confrère.
NEVEN
Toujours fourré dans les mauvais plans, hein ?
AMALRIC
Mais et vous alors ? Depuis quand un jeune homme comme vous livre-t-il le Roi ?
NEVEN
Depuis peu. Il semble que Sa Majesté ait entendu beaucoup de bien du vin que je transporte. Je ne m’en plains pas, la prime est très bonne !
AMALRIC
(après avoir jeté un coup d'œil autour de lui)
Approchez-vous.
NEVEN
Je ne mange pas de ce pain-là, camarade.
AMALRIC
Ne soyez pas stupide. Nous avons à parler plus bas.
Alors que leur conversation continue, une jeune femme encapuchonnée entre dans la taverne.
AMALRIC
(bas)
Beaucoup d’hommes ont entendu parler de vous ici et attendent votre arrivée avec impatience pour voir à quoi vous ressemblez. Comme je vous le disais, les autres jalousent que vous livriez la famille royale.
NEVEN
(riant)
Amalric, Amalric. Figurez-vous que je ne suis pas aussi naïf que vous le pensez. Je me doute bien de cela ! Mais la colère des autres marins fait actuellement ma fortune !
AMALRIC
Ne faites pas le fier comme cela. Votre arrogance vous perdra.
NEVEN
Peut-être, mais elle fera de moi un homme riche.
AMALRIC
Je n’ai jamais rencontré un Capitaine aussi étrange que vous.
NEVEN
Je vous remercie.
AMALRIC
Et pour dire, à notre rencontre, j’aurais bien pu croire que vous étiez une femme !
NEVEN
Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?
AMALRIC
Votre voix.
NEVEN
Qu’a-t-elle donc, ma voix ?
AMALRIC
Elle est particulièrement raffinée.
NEVEN
Quoi ? Est-ce seulement pour cela ?
AMALRIC
Vous savez ce que l'on dit des personnes aux voix fluettes.
NEVEN
Épargnez-moi vos discours de fond de cale.
AMALRIC
Que ce sont soit des femmes, soit des...
NEVEN
Des ?
AMALRIC
Vous voyez.
NEVEN
Eh bien, vous devez donc être déçu !
AMALRIC
D'où cela vient-il ?
NEVEN
Pourquoi tant de questions sur le sujet ?
AMALRIC
Simple curiosité.
NEVEN
Dans ce cas, je suppose que le fait d'être un homme de lettres avant d'être un marin pourrait constituer une réponse à la hauteur de vos attentes.
AMALRIC
J'ai du mal à vous croire.
NEVEN
Quoi qu'il en soit, je n’aurais certainement pas la même descente que vous si j'étais une femme !
AMALRIC
(riant)
Vous avez bien raison !
NEVEN
Je vous offre la suivante ?
AMALRIC
Je ne suis pas encore suffisamment sur la paille pour accepter.
NEVEN