Élever un enfant Mode d'emploi E-Book

Laurent Périsset - Parolededuc

• Herausgeber: Publishroom
• Kategorie: Bildung
• Sprache: Französisch
• Veröffentlichungsjahr: 2023

Seitenzahl: 100

Beschreibung

« Travailleur social depuis de nombreuses années, Laurent Périsset s’emploie à partager et à transmettre son expérience afin de répondre de manière pragmatique et bienveillante à toutes les questions relatives à l’éducation, à l’enfance et à la parentalité. »

Actuellement, l’éducation a tendance à se perdre dans d’innombrables concepts pseudos innovants avec, pour conséquence, le risque de déstabiliser un peu plus chaque parent, ainsi que les professionnels de l’enfance, dans une société déjà fortement « complexe ».

Ce livre (re)place l’enfant au centre, en partant de ses besoins, pour comprendre et intégrer au mieux les enjeux d’une éducation saine et cohérente.

Ainsi, ce guide conseille le parent de la naissance à l’adolescence de l’enfant, en offrant une expertise accessible, concise, ludique, cohérente, avec des astuces, des plages de vie et des situations concrètes.

Leseprobe

Laurent Périsset Parolededuc

Élever un enfantMode d’emploi

Le guide parental« De la naissance à l’adolescence »

Présentation

Je suis éducateur social et travaille depuis une vingtaine d’années dans le domaine du social, avec tout type de population (handicap, enfants, adolescents en difficultés sociales, délinquance, addiction…). Durant toutes ces années, j’ai pu m’apercevoir combien l’éducation est un élément central dans la construction d’une personne. Ainsi, j’ai eu envie de transmettre mon savoir et mon expérience au service des parents d’abord, ainsi qu’à tout professionnel de l’éducation.

À travers ce livre, conçu pour aller à l’essentiel et être accessible à toutes et tous, j’espère éveiller les consciences sur l’importance vitale du passage qu’est l’enfance et surtout, inculquer les bases d’une éducation saine, équilibrée et bienveillante. Avec cet ouvrage, vous aurez tout le savoir nécessaire et les astuces pour élever votre enfant dans les meilleures conditions possibles, de la naissance à l’adolescence.

Préface

Si j’ai l’intime conviction que l’éducation est un élément central dans toute société, que cela soit au niveau microsocial (l’individu, la famille…), mésosocial (école, association, marché du travail…) et macrosocial (politique, état, pays…) c’est qu’une observation, à travers toutes ces années, m’a marqué. En effet, quasi tous les jeunes ou adultes que j’ai accompagnés en institution spécialisée ont le point commun d’avoir vécu une enfance malheureuse et/ou bénéficié d’une éducation « cauchemardesque ».

Les conséquences de tels traumatismes, carences, lacunes, violences… sont dramatiques pour la construction identitaire d’un enfant. Ceux-ci deviennent généralement des adultes mal dans leur peau, appréhendant douloureusement les difficultés de la vie, privilégiant souvent les mauvaises décisions, risquant de reproduire le même schéma parental avec leur propre progéniture. « Nous savons que des parents maltraitants ont, eux aussi, été fréquemment victimes de maltraitance durant leur jeunesse » (Pourtois et Desmet, 1997, p. 203). Cela devient un cercle vicieux sans fin. Pour briser ce cycle, je pense que la prévention et l’information sont les seules armes assez puissantes pour y remédier.

Évidemment, je cite jusqu’ici des cas extrêmes et, à l’inverse, la très grande majorité des parents1 sont naturellement bienveillants envers leur enfant. Néanmoins, même avec toute la meilleure volonté du monde, être parent s’apprend.

Ainsi, je pense que tout parent se doit d’être sensibilisé et instruit selon les principes de base d’une éducation saine et bienveillante. Selon Bloom (1979), « il est possible que beaucoup de parents qui exercent une action de pauvre qualité agiraient beaucoup mieux si on leur faisait prendre conscience des conséquences de leurs comportements éducatifs » (p.14).

Pourquoi l’éducation est-elle si importante ?

Pour répondre à cette question, je vais citer un exemple : chaque bébé naît avec un certain tempérament, certains traits de caractère qui sont innés. Certains sont plus sensibles, d’autres ont des capacités de concentration plus élevées ou encore une humeur généralement plutôt bonne (un bébé qui sourit tout le temps) ou plutôt mauvaise (un bébé facilement contrarié).

Il en est de même avec l’empathie, soit la faculté émotionnelle de se mettre à la place de l’autre, de faire preuve de compassion envers autrui. Le bébé naît d’abord sans empathie au sens strict, il ne se soucie alors que de ses propres besoins. Puis, à travers son éducation et en grandissant, il développe peu à peu cette sensibilité. Néanmoins, même si l’éducation et le parcours de vie influencent énormément cette capacité, l’enfant a des dispositions génétiques à se montrer plus ou moins empathique et ce, malgré son éducation.

Tout comme ce que l’on appelle communément le talent, chaque enfant ne peut pas, à entraînement égal, devenir le nouveau Roger Federer ou le nouveau Lionel Messi. Il y a une part génétique, congénitale et héréditaire dans les deuxcas.

Dans la même idée, prenons l’exemple d’un bébé naturellement très peu empathique. Imaginons à présent qu’il grandisse dans un contexte familial chaleureux, attentionné où ce dernier a pu développer pleinement ses compétences sociales. Malgré son « handicap », son éducation peut lui permettre de comprendre et d’intégrer les notions de bien et de mal. Ces personnes, à l’âge adulte, ont plutôt tendance à s’épanouir dans les domaines financiers, où il y a une forte concurrence ou compétition. Ce sont souvent des personnes qui ont des postes à responsabilités et/ou des postes à pouvoir et qui, malgré leur disposition particulière, peuvent s’intégrer dans la société.

Prenons à présent le même bébé qui a la caractéristique d’avoir, de manière innée, peu d’évolution favorable à l’empathie, mais cette fois-ci, plongeons-le dans un milieu carencé et empreint de violence. Cet enfant, malheureusement, a tous les prérequis pour devenir un délinquant notoire, voire dangereux.

Daniel Zagury, psychiatre spécialisé dans les serials killers dira qu’il n’existe pas, du moins qu’il n’a pas connaissance, d’un tueur en série ayant bénéficié d’une enfance heureuse et bienveillante (RTS1, 2013).

Ainsi, en tant que parent, comprenez que vous jouez un rôle prépondérant pour le présent et le futur de votre enfant.

1Il faut comprendre le terme « parent » dans ce livre comme étant le-la « donneur-se de soin », soit la personne qui s’occupe de l’enfant (père, mère, beau-père, belle-mère, père adoptif, mère adoptive, grand-père, grand-mère, éducateur, éducatrice, etc.).

Introduction

Françoise Dolto, célèbre pédiatre et psychanalyste française, disait : « On ne naît pas parent, on le devient ». En effet, il n’est pas inné de connaître les concepts d’une éducation saine et bienveillante. Le but de ce livre est donc de découvrir succinctement les préceptes d’une éducation appropriée et équilibrée.

Tout d’abord, que signifie « élever adéquatement un enfant ? » Cela veut dire l’accompagner avec amour, de manière qu’il acquiert suffisamment de compétences et d’estime de soi pour devenir un adulte responsable et indépendant.Plus simplement, le rôle du parent est de préparer l’enfant à sa vie future, cela sous-entend un cahier des charges, des devoirs à respecter pour le parent afin que l’enfant développe ses propres clés qui lui seront utiles pour son avenir.

Être sensibilisé à une éducation saine et bienveillante est à la portée de toutes et tous. En revanche, l’application quotidienne de cette forme d’éducation demande du temps, de l’investissement, de la patience, de la remise en question, de la présence, de l’écoute, en d’autres termes, une réelle implication de tous les instants. Est-ce que chaque parent est prêt à cet investissement et ces sacrifices ? Je souhaiterais de tout cœur que chaque personne désirant fonder une famille se pose cette question. Car, j’imagine que chaque parent désire pour son enfant lui donner les meilleures chances dans la vie et de le voir, une fois adulte, heureux et bien dans ses baskets. Mais alors, « comment élever adéquatement un enfant ? »

Chapitre 1 Les besoins de l’enfant

Si les parents ont des devoirs envers leur enfant, ce dernier a lui des besoins à combler pour grandir harmonieusement dans la vie, en plus de ses besoins primaires que sont boire, manger et respirer. Le rôle du parent est donc de répondre à ces besoins. En effet, un peu comme pour une recette de cuisine, il faut un certain nombre d’ingrédients pour que l’enfant puisse grandir et s’épanouir adéquatement.

Ces besoins sont les suivants :

•L’ATTACHEMENT

•L’AMOUR INCONDITIONNEL

•LA STIMULATION

•LE CADRE ÉDUCATIF

•LA CONSTANCE ÉDUCATIVE

•LA VALORISATION

•LA MODÉLISATION

•LES VALEURS

•LE SENTIMENT DE SÉCURITÉ

Comprenez bien qu’il n’y a pas de hiérarchisation dans les besoins, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de besoins dominants, à une exception près pour l’attachement que nous verrons dans le chapitre suivant. Ces besoins sont ainsi à travailler au quotidien et de manière parallèle tout au long de l’accompagnement de l’enfant.

Bien entendu, votre enfant sera influencé par l’école, ses ami-e-s, les écrans, la société et par d’autres éléments encore. Toutefois, il est primordial de comprendre et d’intégrer qu’en tant que parent, votre rôle dans l’éducation de votre enfant est essentiel. Votre capacité à répondre à ses besoins est la base de sa personnalité et de l’adulte qu’il sera. Autrement dit, votre parole, vos comportements et votre attitude jouent un rôle prépondérant dans l’éducation de votre enfant. L’idée n’est cependant pas de tendre vers la perfection ni d’endosser toute la pression du monde, car, dans les faits, le parent parfait n’existe pas. Faites donc le deuil de ce parent idéal. Comportez-vous de la manière que vous pensez être juste et comprenez que chacun de vos actes, en tant que parent, entraîne des conséquences positives comme négatives sur votre enfant.

L’ATTACHEMENT

« Mettez tout en œuvre pour que votre enfant bénéficie d’un environnement affectif riche et sécure »

Le concept d’attachement a été théorisé par le psychiatre John Bowlbly, puis d’autres, dans les années 60. Celui-ci met en exergue la relation essentielle du nouveau-né avec son ou ses donneurs-se-s de soin qui sont généralement ses parents. Dès la naissance, le bébé a un besoin inné de tisser un lien affectif sain, soutenu et sécure. Il est ainsi en recherche perpétuelle d’attention, d’affection et de rapport humain. Ce besoin est aussi vital pour lui que boire, manger et dormir. Il faut ainsi saisir que durant ses premiers mois, le monde du bébé se résume uniquement à ses parents.

Il est d’ailleurs intéressant de savoir que c’est à la lumière de ces découvertes que, tout de suite après la naissance, le corps médical pose désormais le bébé immédiatement sur la maman, ce qui n’était pas le cas auparavant. Ce premier contact permet de faciliter la transition traumatisante du nouveau-né entre son cocon intra-utérin et le monde extérieur et surtout, de démarrer ce lien d’attachement entre l’enfant et sa mère grâce au contact peau-peau et à l’odeur de cette dernière. De plus, pendant le processus de l’accouchement et encore longtemps après, la mère sécrète une hormone en grande quantité appelée « ocytocine ». Cette hormone est connue, entre autres, pour son rôle dans l’accouchement, pour stimuler l’allaitement, ainsi que pour favoriser l’attachement entre la mère et son bébé.

La qualité de cette première « relation sociale » entre le bébé et ses parents va ainsi être cruciale pour son développement. Pour que cet attachement soit sain et enrichissant, le donneur de soin doit répondre de manière prompte, adéquate, systématique et avec tendresse à n’importe quel besoin de l’enfant qu’il soit affectif ou factuel, tel que le changer, le rassurer, le border, le soigner, le nourrir, le réconforter, etc. En d’autres termes, le parent doit, dans la mesure du possible, toujours répondre présent et avec justesse à une sollicitation de sonbébé.

Il faut comprendre que l’attachement n’est pas unilatéral de la part du bébé ou du parent, il est mutuel et réciproque. Par exemple, le bébé fera un sourire aux parents, ceux-ci, attendris, répondront à son geste par un sourire ou autres mimiques, ce qui renforce l’attachement de l’enfant. Les sourires ne sont évidemment pas les seuls canaux de communication, ce sont tous les gestes, paroles, marques d’affection entre le bébé et le parent qui façonnent la qualité de l’attachement. Ainsi, ne soyez pas avares en câlins, bisous, mots doux, chatouilles et moments privilégiés.

L’attachement occupe donc une place centrale dans les notions de confiance, confiance en soi et confiance à l’autre. Toutes les recherches dans le domaine de l’attachement (notamment ceux de M. D. Ainsworth), tendent à prouver que la présence d’une figure d’attachement bienveillante encourage le bébé à explorer son environnement de manière plus autonome et à entrer plus naturellement en contact avec autrui (Pourtois et Desmet, 1997, p.192).

Ainsi, plus l’enfant bénéficie d’un attachement sécure, plus il a confiance en lui et mieux il évolue dans ses apprentissages. En d’autres termes, l’enfant ose davantage découvrir le monde en toute quiétude et est plus à l’aise pour développer de nouvelles compétences.

Comme on l’a dit, l’attachement est la toute première « relation sociale »