Emil Nolde (Paris - 2008) - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Emil Nolde (Paris - 2008) E-Book

Encyclopaedia Universalis

0,0

Beschreibung

La rétrospective Emil Nolde (1867-1956), présentée successivement au Grand Palais, à Paris, du 25 septembre 2008 au 19 janvier 2009, et au musée Fabre de Montpellier, du 7 février au 24 mai 2009 aura été une véritable révélation...

À PROPOS DE L’ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS

Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 64

Veröffentlichungsjahr: 2016

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341009423

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Bluraz/Shutterstock

Retrouvez notre catalogue sur www.boutique.universalis.fr

Pour tout problème relatif aux ebooks Universalis, merci de nous contacter directement sur notre site internet :http://www.universalis.fr/assistance/espace-contact/contact

Les grandes expositions sont l’occasion de faire le point sur l’œuvre d’un artiste, sur une démarche esthétique ou sur un moment-clé de l’histoire des cultures. Elles attirent un large public et marquent de leur empreinte l’histoire de la réception des œuvres d’art.

Sur le modèle des fiches de lecture, les fiches exposition d’Encyclopaedia Universalis associent un compte rendu de l’événement avec un article de fond sur le thème central de chaque exposition retenue : - pour connaître et comprendre les œuvres et leur contexte, les apprécier plus finement et pouvoir en parler en connaissance de cause ; - pour se faire son propre jugement sous la conduite de guides à la compétence incontestée.

Afin de consulter dans les meilleures conditions cet ouvrage, nous vous conseillons d'utiliser, parmi les polices de caractères que propose votre tablette ou votre liseuse, une fonte adaptée aux ouvrages de référence. À défaut, vous risquez de voir certains caractères spéciaux remplacés par des carrés vides (□).

Emil Nolde (Paris - 2008)

La rétrospective Emil Nolde (1867-1956), présentée successivement au Grand Palais, à Paris, du 25 septembre 2008 au 19 janvier 2009, et au musée Fabre de Montpellier, du 7 février au 24 mai 2009 aura été une véritable révélation. Jusque-là, le public français n’avait pu avoir une connaissance approfondie de l’œuvre de cet artiste allemand qui se voulait un « peintre du Nord », enraciné dans sa région natale du Schleswig-Holstein, et qui travailla surtout à l’écart, en solitaire.

Grâce à des prêts en provenance, essentiellement, de la Fondation Nolde, dont le siège se situe à Seebüll, non loin de Kiel, dans l’ancienne maison du peintre, ce sont près de 100 tableaux, auxquels ont été ajoutés une cinquantaine d’aquarelles, de gravures, d’encres ou de dessins, qui ont été donnés à contempler sur les cimaises de cette double rétrospective. Sylvain Amic, son commissaire, a privilégié un développement thématique, tout en essayant de respecter la chronologie de l’œuvre. Le parcours, de salle en salle, propose donc au visiteur des étapes où sont décelables des sujets d’inspiration et des formes d’expression très différenciés.

Quand il commence sa carrière, autour de 1900, Emil Nolde apprécie le fantastique et le grotesque. Alors qu’il enseigne les arts appliqués en Suisse, à Saint-Gall, il commence à peindre des gouaches où des êtres de fantaisie, monstres et personnages fabuleux, semblent s’incarner dans le relief des paysages montagneux. Par ailleurs, il réalise des tableaux, comme Géants de la montagne en 1895-1896 et Avant le lever du soleil en 1901, qui relèvent du même imaginaire, dans la mouvance du symbolisme et de l’Art nouveau.

En 1902, il rentre au pays avec sa femme et quitte son nom d’Emil Hansen pour adopter celui de son village natal, Nolde. Jusqu’en 1905, les thèmes qu’il choisit de traiter dans ses toiles sont tirés de la nature qui l’environne : le ciel, la mer, les champs, les paysans aux moissons. Le style est influencé par les impressionnistes français. C’est lorsque Nolde découvre Van Gogh qu’un changement radical s’amorce. Désormais, le peintre emploie peu de couleurs, mais violentes, et travaille une pâte épaisse, en mouvement. Sa collaboration éphémère avec les membres de l’association Die Brücke, en 1906-1907, semble justifiée par la vivacité tourmentée de ses paysages, qui l’apparente à ce qui a été appelé en Allemagne, après 1911, l’expressionnisme. Cette période est déjà celle de sa transition vers plusieurs années de pratique du portrait et vers les croquis pris sur le vif, comme ceux des noctambules dans les cabarets de Berlin, en 1911. La technique d’accentuation de la scène représentée, ou des personnages, évoque un naturalisme expressif, grinçant, parfois proche de la caricature.

Ensuite vont s’imposer à Nolde héros et histoires qu’il emprunte à la Bible, ou qu’il imagine à partir de ce qu’il en a retenu. Il peint, en 1911-1912, une Crucifixion qui provoqua en Allemagne la colère des « traditionalistes ». Sur le panneau central d’un polyptyque racontant en neuf épisodes la vie du Christ, le corps émacié aux côtes extraordinairement apparentes, exsude des larmes vertes. Le sang gouttant sur son front se retrouve en écho dans le drap rouge dont est entouré son bas-ventre. On retrouve cette même expression visionnaire dans toute une série d’œuvres jusqu’à la fin des années 1920, comme La Mise au tombeau (1915) et Le Christ et la pécheresse (1926). Elles montrent la constance de Nolde dans la représentation de ce genre de scènes.

Succèdent à cet ensemble de tableaux religieux des compositions de « masques », premières manifestations de la tentation exotique chez Nolde. Une tentation qui s’est concrétisée avec le voyage qu’il entreprend du 2 octobre 1913 au 22 septembre 1914 et qui le conduit notamment en Nouvelle-Guinée, d’où il rapportera une multitude d’aquarelles et de dessins. Le résultat est un album d’images, toute une encyclopédie documentaire sur les habitants des mers du Sud et leur mode de vie. Deux statues fabriquées par les indigènes et ramenées par Nolde viennent, dans une vitrine, compléter ses œuvres personnelles, comme pour garantir leur authenticité réaliste.

La dernière partie de l’exposition entremêle les sujets auxquels Nolde s’est tenu avec obstination durant toute sa carrière, sans considération de ses phases d’évolution. C’est-à-dire la nature, la mer, la terre sauvage, les champs et les jardins fleuris. L’affirmation de ses sympathies pour le nazisme n’empêchera pas les œuvres de Nolde de figurer dans l’exposition Art dégénéré organisée à Munich en 1937. Après quoi le droit de peintre lui sera retiré. C’est en cachette que Nolde réalisera jusqu’à la fin de la guerre, dans son atelier de Seebüll, de nombreuses petites aquarelles, ses « images non peintes ».

La perspective chronologique rend perceptible combien Emil Nolde n’hésitait pas à varier les styles et les techniques afin d’exprimer une vision personnelle de ce qu’il captait de la réalité, ou de ce qu’il imaginait. Il refusait le qualificatif d’expressionniste le trouvant trop réducteur pour permettre de juger de ce qu’il recherchait. En effet, quand Nolde en ressent la nécessité, sa palette peut passer, tour à tour, d’une représentation réaliste à une ébauche pointilliste, voire – pour les paysages maritimes notamment – presque à l’abstraction.

On reconnaît en permanence chez lui la volonté de mettre en évidence, avant tout, les forces vitales en action dans l’univers, aussi bien dans la nature que chez tout être vivant. D’où l’usage de couleurs vives, parfois criardes, opposées les unes aux autres de manière tranchée en tout cas, pour tenter de traduire ce « vitalisme » qui était toute sa philosophie.

Lionel RICHARD

BIBLIOGRAPHIE
S. AMIC dir., Emil Nolde, 1867-1956, catal. expos., R.M.N., Paris, 2008B. DECRON dir., Emil Nolde. Les images non peintes, Cahiers de l’Abbaye Sainte-Croix n o112, Les Sables-d’Olonne, 2008.

EXPRESSIONNISME

Introduction

En France, l’expressionnisme a longtemps été rejeté, comme une calamité germanique et brumeuse. Soulignant l’attraction qu’exerçait le Paris brillant des années folles sur l’internationale cosmopolite des arts et des lettres, Paul Morand lui oppose le repoussoir allemand : « Londres, New York [...] avaient les yeux fixés sur nous [...]. Je ne parle pas de Berlin qui se tordait alors dans les affres de la dévaluation, de la faim et de l’expressionnisme. »