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Revenir aux origines de ce court texte de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) publié en 1781, trois ans après sa mort dans un recueil intitulé
Traités sur la musique, c’est en dire le statut vagabond dans l’œuvre du philosophe, à la fois réflexion sur la musique et les fondements de la société.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Essai sur l'origine des langues de Jean-Jacques Rousseau
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 32
Veröffentlichungsjahr: 2015
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852296671
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Essai sur l'origine des langues, Jean-Jacques Rousseau (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Revenir aux origines de ce court texte de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) publié en 1781, trois ans après sa mort dans un recueil intitulé Traités sur la musique, c’est en dire le statut vagabond dans l’œuvre du philosophe, à la fois réflexion sur la musique et les fondements de la société. L’Essai sur l’origine des langues, « où il est parlé de la mélodie et de l’imitation musicale », a été conçu, de l’aveu de son auteur, comme un « fragment du Discours sur l’inégalité », paru en 1755 ; puis, après un projet de publication de l’Essai avec un texte sur l’Imitation théâtrale, Rousseau envisage, pour un groupement de ses œuvres, de le placer à la suite de la Lettre sur la musique française, virulente réponse à Rameau. Quel rapport cet « essai » – ni « discours », ni « lettre » – entretient-il avec la question de l’état de nature, de la musique et du théâtre ? Quel usage faire de la langue, et de l’écriture, une fois perdu le chant originel ?
« La langue de convention n’appartient qu’à l’homme. Voilà pourquoi l’homme fait des progrès, soit en bien soit en mal, et pourquoi les animaux n’en font point. » L’histoire de l’origine des langues est celle d’une dégradation continue, qu’accompagnent la promotion technique et la marche vers le despotisme. Contraint par la linéarité de l’écriture, qui est perte du « génie » de la langue (chap. V), Rousseau retrace cette histoire, mais en ménageant des pauses temporelles et poétiques – « Supposez un printemps perpétuel sur la terre ; supposez partout de l’eau, du bétail, des pâturages... » –, et surtout, sans évoquer stricto sensu l’état de nature – cet homme « dépouillé » de tous les attributs de la société dont la description ouvre le Discours sur l’inégalité. Rousseau considère cette fois l’homme dans un état intermédiaire entre nature et société. D’où le pluriel du titre, qui suppose une différenciation d’après l’origine de l’humanité, éparse, encore muette.
La construction même de l’Essai n’est pas linéaire. Après un premier chapitre sur les « divers moyens de communiquer nos pensées » que sont le geste et la voix, Rousseau évoque la langue primitive : né des passions, non des besoins, chant et non langue articulée, « le premier langage dut être figuré ». En trois chapitres (V, VI, VII) consacrés à l’écriture, à la langue d’Homère et à la prosodie moderne, il introduit l’argument central de la perte de vocalité de la langue, remplacée par l’articulation : la langue de la raison – le français – s’est substituée à celle du cœur – le grec. C’est alors que, reprenant la classique opposition Nord-Midi, Rousseau en vient à l’origine des langues, dont la principale cause de différenciation est « locale ».
Les langues méridionales sont nées les premières ; avant « l’inclinaison de l’axe du globe », dans le « printemps perpétuel » imaginé par Rousseau, le langage est réduit au geste et aux sons inarticulés.