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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis
Les onze textes recueillis dans ce volume, regroupés en trois massifs distincts et cependant secrètement reliés entre eux, constituent certainement la meilleure introduction à la seconde pensée de Martin Heidegger (1889-1976) pour reprendre la distinction devenue classique depuis la thèse de W. Richardson (1963).
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Essais et Conférences de Martin Heidegger
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 36
Veröffentlichungsjahr: 2015
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852296589
© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Dirk Ercken/Shutterstock
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Essais et Conférences, Martin Heidegger (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Les onze textes recueillis dans ce volume, regroupés en trois massifs distincts et cependant secrètement reliés entre eux, constituent certainement la meilleure introduction à la seconde pensée de Martin Heidegger (1889-1976) pour reprendre la distinction devenue classique depuis la thèse de W. Richardson (1963). C’est en 1954 que paraissent les Vorträge und Aufsätze, qui seront traduits en français par André Préau, avec une Préface de Jean Beaufret, en 1958. Après la publication d’Être et Temps en 1927, l’épisode politique des « sombres temps », la poursuite acharnée d’un travail de lecture à nouveaux frais de toute la tradition philosophique, Heidegger, au cours des années 1950, après sa réintégration au sein de la communauté universitaire livre, sous forme de conférences ou d’essais parus dans des recueils d’hommage, le fruit désenchanté de ses recherches. « L’action seule ne changera pas l’état du monde, parce que l’être sous son aspect d’efficacité et d’activité rend tout l’étant aveugle en face de ce qui a lieu. »
Martin Heidegger. En affirmant que la conscience était le «là de l'être» (ou Dasein), Martin Heidegger (1889-1976) jette, avec Être et Temps (1927), les bases d'une «ontologie fondamentale» qui distingue radicalement l'être du phénomène et conduit à relire, c'est-à-dire repenser, l'ensemble de la philosophie. Heidegger à Berlin, 1959. (G. Schütz/ AKG)
La méditation sur l’essence de la technique, celle sur l’habiter poétique de l’homme, les limites de la métaphysique et de son possible dépassement, la remontée aux origines de la pensée occidentale lient ces textes en un rapport essentiel. Pour Heidegger, la technique, telle qu’elle se déploie dans la modernité à l’échelle de la planète entière, est complice, quant à son essence, de l’essence impensée de la métaphysique. Complicité difficile, lisible seulement à partir d’une prise en considération de l’histoire de l’être identifiée à l’histoire de la métaphysique, telle qu’elle trouve son départ chez ceux que l’historiographie appela les « présocratiques » (avant tout Héraclite et Parménide, auxquels les trois derniers textes du livre sont consacrés), et sa fin dans la pensée nietzschéenne de « la volonté de puissance » et de « l’éternel retour » (Qui est le Zarathoustra de Nietzsche ?).
« L’essence de la technique n’est rien de technique », c’est « la métaphysique poussée jusqu’à son terme », répète la conférence de 1953 (La Question de la technique). Toute conception « instrumentale ou anthropologique » qui ferait de la technique un moyen disponible en vue de fins ou simplement une « activité de l’homme » est récusée comme insuffisante. Son essence à la fois « pro-vocante » et « arraisonnante » – mise en demeure de la nature « à livrer une énergie qui puisse comme telle être extraite et accumulée », et assignation à poser la nature comme « complexe calculable de forces » – n’est que la dernière figure d’une puissance de dévoilement inscrite aux origines impensées de la tradition occidentale. De la technè des Anciens à la technique moderne il y aura eu mutation, absolutisation de la calculabilité du monde et de son règne sans partage.
Cette possibilité en train de devenir monde, même si elle est « destinale », n’est cependant pas la seule. Science, mathématique, technique sont des ouvertures au monde et à la terre qui le porte. Habiter, méditer, poétiser convoquent, eux, des possibilités autres d’être au monde. S’y fait jour un mode méditant et non plus seulement calculant : modalités non finalisées par des prises en vue techniques des choses, façons multiples d’habiter et de bâtir qui témoignent de rapports qualitativement hétérogènes à un espace qui ne saurait se réduire à celui qu’impose la géométrie.