Esthétique de Hegel - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Esthétique de Hegel E-Book

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

De 1818 à 1830, d’abord sporadiquement, puis de façon plus continue à partir de 1827, G. W. F. Hegel (1770-1881) donne des cours d’esthétique à l’université de Berlin, où il a été appelé après la mort de Fichte.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Esthétique de Hegel

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 52

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852294950

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Dirk Ercken/Shutterstock

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Esthétique, Hegel (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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ESTHÉTIQUE, Hegel (Fiche de lecture)

De 1818 à 1830, d’abord sporadiquement, puis de façon plus continue à partir de 1827, G. W. F. Hegel (1770-1881) donne des cours d’esthétique à l’université de Berlin, où il a été appelé après la mort de Fichte. Si la notion d’esthétique figurait depuis 1750 dans le titre d’un célèbre ouvrage d’A. G. Baumgarten, aucune chaire d’esthétique n’existait lorsque Hegel entreprit de l’enseigner. Ces notes de cours fort développées ont été réunies par ses élèves : en 1835 paraît une première édition (suivie d’une deuxième édition en 1842) qui sera rapidement traduite en français par Bénard (en cinq volumes, 1840-1851) ; en 1945 S. Jankélévitch donnera une nouvelle traduction ; il faudra attendre 1995 pour qu’une autre traduction, cette fois à partir de l’édition de 1842, paraisse en français. Ces quelques repères montrent la popularité d’une œuvre qui a pu être considérée comme le monument le plus imposant de la philosophie de l’art.

• Le « beau artistique »

Contrairement à Kant qui, avec la Critique de la faculté de juger, avait fondé philosophiquement l’esthétique, Hegel fait montre d’une grande culture artistique, même s’il témoigne de peu de goût pour les arts de son temps. Sa position est originale par rapport à la tradition : certes, il va traiter du beau, mais à cette réserve près qu’il sera question ici du « beau artistique ». L’esprit étant « supérieur à la nature » ses productions sont incomparables aux manifestations de celle-ci. Contrairement à une tradition issue d’Aristote et faisant de l’art l’imitation de la nature, Hegel y voit l’acte même de la liberté d’exprimer le beau. Pour lui, l’art a fondamentalement trait à la vie de l’esprit, il en est même une des figures essentielles, avec la religion et la philosophie. « Si l’on veut assigner à l’art un but final, ce ne peut être que celui de révéler la vérité, de représenter de façon concrète et figurée ce qui s’agite dans l’âme humaine. Ce but lui est commun avec l’histoire, la religion... » Si l’art participe de « l’esprit absolu », au-dessus de « l’esprit objectif » (constitué par le droit, la morale, la politique), il est néanmoins réduit à être dépassé, en tant que « manifestation sensible de l’idée », par la religion révélée et la philosophie qui, seule, incarnera l’absolu en et pour soi. D’où les célèbres déclarations, si souvent faussement interprétées, de la fin du premier chapitre : « L’art, ou du moins sa destination suprême, est pour nous quelque chose du passé. De ce fait il a perdu pour nous sa vérité et sa vie ; il est relégué dans la représentation, loin d’affirmer sa nécessité effective et de s’assurer une place de choix, comme il le faisait jadis. » L’art est mort. Il est toutefois nécessaire en tant qu’étape fondamentale de la vie de l’esprit s’incarnant au cours de l’histoire. Et il est nécessaire de reconnaître les différentes façons dont il a su historiquement incarner l’esprit, sous peine de manquer inexorablement sa vérité.

• Un édifice imposant

On a souvent reproché à Hegel le côté systématique de son esthétique qui, parfois en forçant le trait, cherche à faire correspondre à chaque période de l’histoire un type d’art, comme si le « système des arts » devait coïncider avec leur genèse et leur devenir historique. Architecture, sculpture, peinture, musique et poésie forment les cinq arts auxquels Hegel limite de façon traditionnelle son enquête. Ils correspondent à trois grands types, quant à leur contenu spéculatif : art symbolique (l’Égypte, architecture), art classique (la Grèce, sculpture) et art romantique (le christianisme, peinture, musique et poésie). À la poésie est toutefois réservé un statut particulier, en ce qu’elle est « l’Art de l’Art », et qu’en elle forme et contenu coïncident presque parfaitement. « L’image poétique nous offre la richesse des apparences sensibles fondues immédiatement avec l’intérieur et l’essence de la chose, de manière à former un tout original. » La poésie appelle son dépassement par la philosophie. Peut-être rebuté par la forte architecture spéculative de ces cours, le lecteur sera néanmoins sensible au goût du détail, aux aperçus brillants, à la culture sans faille d’un projet qui s’arrête au seuil de la modernité et que, seul, à notre époque, Adorno a su continuer avec sa Théorie esthétique (1970).

Francis WYBRANDS

Bibliographie
G. W. F. HEGEL, Esthétique, trad. S. Jankélévitch, Aubier, Paris, 1944 ; Cours d’esthétique, trad. J.-P. Lefebvre et V. von Schenck, ibid., 1995.
Études
T. W. ADORNO, Théorie esthétique, trad. M. Jimenez, Klincksieck, Paris, 1974J.-M. SCHAEFFER, L’Art de l’âge moderne, Gallimard, Paris, 1992.

HEGEL GEORG WILHELM FRIEDRICH (1770-1831)

Introduction

« Sans spinozisme, pas de philosophie », disait Hegel, et cela marque déjà l’une des orientations de sa pensée. Car, en son temps, on ne se référait pas innocemment à Spinoza. Nous pouvons maintenant affirmer : « pas de philosophie moderne sans hégélianisme ». Comme l’avait noté à juste titre Maurice Merleau-Ponty, qui pourtant le critiquait et voulait innover : « Hegel est à l’origine de tout ce qui s’est fait de grand en philosophie depuis un siècle. » Encore pensait-il surtout aux prolongements positifs de l’hégélianisme. Nous estimons désormais que beaucoup de doctrines hostiles à l’hégélianisme n’auraient pu se former et se développer si elles n’avaient eu la chance de se comparer et de s’opposer à un tel adversaire.