"Et qu'ça saute" & "La faute à Marilyn" - Gérard Goldman - E-Book

"Et qu'ça saute" & "La faute à Marilyn" E-Book

Gérard Goldman

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Beschreibung

Embarquez dans deux aventures rocambolesques et pleines de surprises !

Et qu'ça saute !
Parti à Venise avec son père qui doit jouer l'inspecteur Clouseau dans une suite de La Panthère rose, Sylvestre, amoureux transi de l'espiègle Violette et dépassé par les gaffes monumentales de son père, se laisse emporter dans une folle croisière où se côtoient des cochons, des éléphants... et des extraterrestres. Attachez vos ceintures !

La faute à Marilyn
Bobby Popkin ne se sent plus aimé depuis que ses parents ont divorcé. En vacances à l'hôtel Coronado où Marilyn Monroe tourne Certains l'aiment chaud, il lui vient l'idée farfelue de se faire adopter par la star. Prêt à tout pour arriver à ses fins, Bobby va s'apercevoir que personne n'est parfait !

Découvrez les nouvelles de Gérad Golman, un auteur qui a plus d'une corde à son arc !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Auteur de plusieurs ro¬mans pour la jeunesse, Gérard Goldman rêvait dès son plus jeune âge de dessin et de cinéma. Illustrateur, affichiste, il s'est ensuite consacré à la réalisation de films courts et de documentaires. Il est l'auteur de Coeur d'artichaut, Je fais ce qui me plaît, et Les glaces aux coquelicots.

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Seitenzahl: 143

Veröffentlichungsjahr: 2021

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Gérard Goldman

La faute à Marilyn

Pour Malika

Burlington, Vermont, 5 septembre1958

Ma chère Betty,

Comment vas-tu ? Je pense beaucoup à toi, tu sais. Comme c’est triste que les vacances soient terminées ! Tu es sur la côte ouest, moi sur la côte est, mais j’espère que ça ne nous empêchera pas de nous revoir. Si tu savais le temps que je passe à rêvasser, à écrire des poèmes devant ma fenêtre. Grâce à toi, je sais que je ne suis pas la seule romantique sur cette terre !

Au collège, j’ai beaucoup de bonnes copines, mais pas une vraie amie comme toi.

Dis-moi, qui est ce garçon dont tu m’envoies la photo avec juste « B » comme signature ? Il te ressemble comme deux gouttes d’eau. C’est ton frère ? Tu ne m’as pas dit que tu en avais un. Et moi aussi, je dois t’envoyer une photo énigmatique ? Je ne suis pas très forte pour les devinettes. Si tu cherches à m’intriguer, tu n’auras pas de mal.

Je t’embrasse très fort. Écris-moi vite, ma Betty.

Marjorie

PS : Xanadu, mon hamster, a hâte de te connaître !

Hollywood, Californie, 25 octobre1958

Chère Marjorie,

Excuse-moi d’avoir été si long à te répondre. Tu as dû penser que je t’avais oubliée, mais c’est tout le contraire. Ne sois pas étonnée par cet énorme cahier que je t’envoie, mais j’ai tellement de choses à te raconter qu’une simple lettre n’aurait pas suffi.

Tu me demandes qui est ce garçon sur la photo. J’espérais que tu devinerais. Eh bien non, ce n’est pas mon frère. S’il me ressemble, ce n’est pas une blague, je te jure, c’est parce que c’est moi tout simplement. Désolé de te l’annoncer comme ça, mais je ne vois pas comment faire autrement. Les circonstances ont fait que j’étais déguisé en fille quand je t’ai rencontrée et après, j’étais coincé, je ne pouvais plus revenir en arrière. Et maintenant, je suis vachement gêné que tu m’aies vraiment pris pour une fille.

Je ne m’appelle pas Betty, mon nom, c’est Bobby. Quand tu liras mon histoire, tu verras que tu n’es pas la seule à m’avoir pris pour une fille ! J’espère que tu ne m’en veux pas et qu’on va se revoir très vite parce que tu me manques.

Gros bisous

Bobby

PS : J’aimerais bien avoir une photo de toi. Tu m’en enverras ?

1

Je mets des numéros de chapitres pour que ce soit plus facile à lire pour toi.

Je t’avais dit que mon père était reporter et ma mère pianiste, mais c’est pas vrai. C’étaient des mensonges pour me rendre intéressant. En vrai, papa est directeur du personnel à Disneyland. Je sais que Walt Disney, tu t’en fiches alors je ne m’en suis pas vanté. Quant à maman, elle ne travaille pas. Depuis qu’ils ont divorcé il y a deux ans, je dois t’avouer que j’en aibavé.

En revenant de Disneyland un soir de pluie, papa a renversé un cycliste qui s’est retrouvé aux urgences avec deux côtes cassées. Papa est allé le voir à l’hôpital avec maman et elle est tombée amoureuse du cycliste. Walter Savon, c‘est comme ça qu’il s’appelle, a l’air idiot comme son nom. Je ne comprends toujours pas pourquoi maman est partie vivre aveclui.

Un an après, papa est tombé amoureux de Linda, sa secrétaire. Quand on les voit ensemble, elle avec ses 1m50 et papa avec ses 1m97, on se dit qu’il y a quelque chose qui cloche. Bref, elle est venue s’installer à la maison avec son oncle Elmer et Be-Bop, son basset. Comme Elmer a perdu la boule, il imite tous les bruits qui lui passent par la tête. Tout ce qu’il sait dire, c’est « Attention, le train va partir ! ». Il marche avec un déambulateur et chaque geste lui prend trois heures. Et comme il est gentil, on ne peut même pas s’énerver contre lui.

Pendant les vacances, comme tu sais, j’étais avec papa et Linda à l’hôtel Coronado, et maman au camping (celui où tu étais) avec Walter. Elle ne voulait pas passer les vacances sans moi, et comme elle m’avait demandé de ne pas dire à papa qu’elle était là, je devais à chaque fois inventer de nouveaux prétextes pour aller la voir. Mais c’est pas tout. Même en vacances, papa se croit obligé de diriger tout le monde tout le temps. Dès le premier jour, il a annoncé le programme, pipe au bec. Il ne fume plus (Linda lui a interdit), mais ne peut se passer de sapipe.

–Tous les matins à 8 heures, Linda et moi, on prendra notre bain de mer et toi, tu resteras avec Elmer sur la terrasse, m’a-t-il prévenu. Et après le déjeuner, ce sera sieste pour tout le monde.

Tout juste si je ne devais pas me mettre au garde à vous.

Habituée à ce que papa donne des ordres, Linda n’a pas bronché. Elle m’a souri de toutes ses dents (elle en a au moins 40) et fait rebondir son chewing-gum d’une joue à l’autre.

–On pourra quand même aller voir les girafes au zoo de San Diego ? j’ai demandé à papa, sans me faire d’illusions.

– Mais enfin, Bobby, tu plaisantes ? On a rien à y faire. Disneyland est mille fois mieux. On ne va pas perdre notre temps auzoo.

C’est sans doute le cou de Linda qui m’avait fait penser aux girafes, mais j’en suis passûr.

***

Je comptais les jours, je m’ennuyais avec papa et Linda, je ne savais plus quoi faire de mon temps, quand un matin, allongé sur la plage avec Be-Bop, j’ai vu un phoque sortir de l’eau pour aller s’ébrouer sur le sable.

–Tu crois que ça bronze, un phoque ? m’a soudain demandé une gamine en robe blanche.

–Pourquoi ? Tu veux lui mettre de la crème solaire ?

On a tout de suite sympathisé. Elle s’appelait Abigail. Toute frisottée, elle avait autant de taches de rousseur sur la figure que de pépites de chocolat sur un cookie.

Je lui ai demandé si elle était à l’hôtel.

–Ben oui. Ma grande sœur et moi, on a une chambre avec vue sur la plage. On ne paie rien parce que le directeur de l’hôtel s’est fait refaire les dents par papa et maman et qu’il leur doit plein d’argent.

–Tes parents ne sont pas avec vous ?

–Non. Ils travaillent tout le temps. Tout le monde a des dents, tu comprends. Ça fait beaucoup de travail.

Si on compte le nombre de dents de tous les Américains et qu’on divise par le nombre de dentistes, je me suis demandé combien ça faisait de dents par dentiste. Ce n’est pas le genre de choses qu’on apprend à l’école.

Peu captivé, Be-Bop s’éventait avec ses oreilles.

–Tu t’amuses bien ici ?

–Les meilleurs moments, c’est quand les journées se terminent, j’ai répondu entre deux éternuements. (Je ne sais pas si je te l’ai dit, Marjorie, mais je suis allergique aux poils de chien, c’est pour ça que je prends des cachets).

–Moi, c’est pareil, m’a avoué Abigail. Mitzi, ma sœur passe ses journées à écouter la radio et ses soirées à danser. Elle ne m’a pas dit plus de trois mots depuis qu’on est là. J’aimerais partir loin d’ici  ! a-t-elle soupiré en fixant les bateaux à l’horizon. Tu m’accompagnerais ? Tu aimes bien voyager ?

–Mais, j’ai pas de bateau ! Et puis, ma mère va arriver, je peux pas m’en aller. On peut toujours monter sur le phoque quand il retournera à l’eau.

–Avec ton chien ? Pauvre phoque ! On va peser lourd !

Comme moi, Abigail s’ennuyait. Et comme moi, elle aimait bien raconter n’importe quoi. C’est ce qui nous a rapprochés.

2

L’arrivée de maman et Walter n’a rien arrangé. Ça ne me plaisait pas du tout de les voir à leur camping à l’insu de papa et Linda. Je l’ai dit à maman, mais il n’y a rien eu à faire.

–Je n’ai aucune envie de me retrouver nez à nez avec son épouvantail à moineaux !

« Epouvantail à moineaux », c’est le surnom qu’elle donne à Linda. Il aurait pu convenir aussi bien à Walter le maigrichon, mais je n’ai pas relevé. Elle portait un jean alors que, même en vacances, je l’avais toujours vu en robe ou en jupe. Ça lui allaitbien.

–Tu nous accompagnes ? m’a-t-elle demandé, après m’avoir fait visiter leur caravane pourrie ou même une fourmi aurait manqué de place pour allonger ses pattes.

–Ça dépend. Vous allezoù ?

– À la rivière. On va se baigner

–Je peux pas, j’ai pas mon maillot.

Ils ont pouffé derire.

–Nous, on se baigne sans maillot ! a lancé Walter, fier de son anatomie.

Je ne reconnaissais plus maman. Elle qui s’enfermait à double tour pour se laver les mains, maintenant, elle se baignait toute nue. Walter la rendait folle ou quoi ?

–Viens avec nous, il a insisté. Tu as peur de montrer ta zigounette ? Tous les hommes en ont, c’est pas une honte. C’est le Bon Dieu qui nous a fait.

J’ai pensé que s’il croyait au Bon Dieu, il n’était pas rancunier.

–Allez, fais plaisir à tamère.

***

Un camp de nudistes n’est pas ouvert qu’aux déesses et aux apollons. Ça se saurait. Un exemple au hasard : Walter. Avec son corps en bouteille d’Orangina et son coup de dindon, je ne vois pas ce qu’il gagne à se montrer. Quant à maman, j’évitais de la regarder, c’était trop gênant.

J’aurais aimé revenir au temps où papa et maman s’aimaient encore, mais c’était fini. Comment quitter ses parents quand on n’est pas encore grand ? Je n’avais pas la réponse, mais l’idée me démangeait.

***

À l’hôtel, à l’heure du petit déjeuner, Abigail et moi, on se faisait coucou dans la salle à manger. Quand je m’absentais l’après-midi pour aller voir maman, je disais à papa que j’allais voir Abigail, c’était pratique.

Le soir, je la retrouvais sur la plage. On regardait les étoiles, pensant que quelqu’un regardait peut-être la Terre en se demandant si cette grosse boule pleine d’eau était habitée ou non. Bizarrement, j’imaginais les Martiens avec la tête de Walter.

Un soir, Abigail m’a présenté Mitzi, sa sœur. Une beauté ! Sa taille fine, sa jolie nuque, ses cheveux bruns et courts se découpaient à merveille sur le clair de lune. Son amoureux lui donnait des baisers dans le cou, la serrait contre lui. Je ne savais plus où me mettre.

–Eddie Taylor joue avec son groupe rock à l’hôtel. Vous venez danser avec nous ? a proposé Mitzi.

Abigail a compris à ma mine que je n’en avais pas plus envie qu’elle.

–Non merci, on n’a pas envie de bouger.

–Comme vous voulez. Bonne nuit, les amoureux !

–Elle a toujours un troupeau de mecs à ses genoux, ça doit être fatigant. Elle te plaît ? T’arrêtais pas de la regarder.

–Qui ? Moi ? Ta sœur ? Euh… pourquoi ?

Il faisait trop nuit pour qu’elle me voit rougir.

On a marché jusqu’au ponton et fait des ricochets dans l’eau avec des coquillages. Au loin, des yachts de milliardaires, posés comme des pions sur l’océan, se laissaient bercer par les vagues.

–Tu n’aurais pas envie d’en visiter un ? m’a demandé Abigail.

–Tu veux y aller à la nage ?

–Mais non, regarde !

Juste devant nous, une barque attachée au ponton par une simple corde semblait nous attendre.

–Mais on ne va pas monter sur un yacht qui n’est pas à nous !

–Qu’est-ce qu’on risque ? On dira qu’on aimerait faire une balade en mer, c’est pas un crime. Tu dis que tu t’ennuies et quand je te propose un truc rigolo, tu ne veux pas. Tu as peur de quoi ? Tu veux rester un petit garçon obéissant toute tavie ?

À sa façon, Abigail me disait ce que me répétait papa à tout bout de champ « Sois un homme, Bobby, sois un homme ! ».

Je n’avais plus d’argument.

On a dénoué la corde, on est montés dans la barque et j’ai attrapé les rames. Abigail riait toute seule, contente de notre escapade. Elle s’est assise à côté de moi et m’a aidé à ramer.

–Et si on faisait le tour du monde en ramant ? Quand on aura faim, on pêchera des poissons.

–J’aime pas le poisson !

–Comment tu ferais sur une île déserte ?

–C’est pas dans mes projets.

–Tu n’en sais rien. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve.

Elle avait raison. On n’aurait jamais imaginé ce qui nous attendait.

Dans le premier yacht qu’on a croisé, une lumière nous a attirés.

–On y va ?

–Mais enfin, Abigail. Ce serait mieux d’en trouver un où il n’y a personne. Sinon, on va se faire jeter.

–Eh bien, tu n’as qu’à continuer tout seul, moi j’yvais.

On a encore donné quelques coups de rames, j’ai attaché la barque et on est montés tout trempés sur la passerelle.

–Et maintenant, on fait « Youhou, c’est nous ! » ? j’ai demandé à Abigail.

Elle m’a fait signe de me taire et a jeté un œil à l’intérieur. À travers le store, on a aperçu une femme et trois hommes accoudés à un bar, en pleine discussion. Le plus âgé portait des lunettes et une casquette de base-ball.

–De quoi peuvent-ils bien parler, t’as une idée ?

–Je suis sûre que ce sont des gangsters qui préparent un coup. Leur chef, c’est celui à la casquette. Ça ne m’étonnerait pas qu’ils appartiennent à la Mafia.

L’un d’eux, cheveu ras, mâchoire carrée, genre Superman en méchant, s’est précipité vers la porte sans qu’on ait eu le temps de se cacher.

–Qu’est-ce que vous foutez là ? a-t-il aboyé.

–Ben, euh… c’est simple, a improvisé Abigail. On a vu de la lumière et, euh…

L’homme à la casquette de base-ball nous a rejoints. Une bouille ronde, des yeux rieurs, il ne ressemblait pas à un gangster.

Il a demandé comment je m’appelais.

–Popkin. Bobby Popkin.

–Moi, c’est Wilder. Billy Wilder.

–Et moi, Abigail Pentecost. Il est très joli votre yacht. Est-ce qu’on pourrait faire une balade en mer avec vous ?

Une balade avec des gangsters ! Pour qu’ils nous noient au fond de l’océan avec un bloc de ciment ?

–On n’a malheureusement pas le temps, s’est excusé Billy. On a trop de travail. Et le yacht n’est même pas à nous. Mais, venez.

Il nous a invités à entrer dans la pièce luxueuse, toute en bois avec un gramophone sur une table et des coupes en argent au-dessus du bar.

À priori, personne n’était armé, mais bon, un couteau, ça se cache facilement.

Les trois autres semblaient impatients de nous voir partir. Peut-être cachaient-ils un cadavre sous le canapé. Ou plusieurs, qui sait ?

–Si vous voulez, a proposé Billy, vous pouvez venir nous voir demain sur la plage. On tourne unfilm.

–Chouette ! s’est exclamée Abigail. J’espère que ce ne sera pas une comédie idiote.

Billy a éclaté derire.

–J’espère aussi ! On ne le sait qu’après, quand le film est sorti. Vous n’êtes pas avec vos parents ?

–Si, on est en vacances au Coronado, a répondu Abigail.

–Vous êtes trempés, vous allez prendre froid.

–C’est parce qu’on est venus en barque.

–Je peux faire venir un hors-bord pour vous raccompagner, si vous voulez.

–Non, merci, c’est gentil, mais c’est pas la peine.

On a redescendu l’échelle sous l’œil de Billy.

–Faites attention à vous ! Et venez nous voir demain !

–Oui, merci monsieur, on viendra. Il y a des grandes vedettes dans votre film ? j’ai demandé en reprenant les rames.

–Les deux garçons, je ne sais pas si vous les connaissez. Ce sont Jack Lemmon et Tony Curtis. Mais la fille, je suis sûr queoui.

–C’est qui ?

–Marilyn Monroe, a répondu Billy.

J’ai cru rêver, mais non. Il avait bien dit Marilyn Monroe. D’un coup, je n’étais plus fatigué, je n’avais plus froid, ni rien.

–Alors, Bobby, a rigolé Abigail, elle n’était pas bonne, mon idée ?

Comme tu vas voir, Marjorie, à partir de là, je n’ai plus eu le temps de m’ennuyer.

3

Aux aurores, entouré de sa ribambelle de techniciens et de figurants, Billy était déjà au boulot. Badauds, photographes, journalistes étaient là aussi pour voir Marilyn. Heureusement que la plage était grande.

J’étais censé rester avec Elmer, mais comme il passait son temps à dormir, je ne lui servais pas à grand-chose. Comme Abigail avait pris froid dans la barque, elle n’arrêtait pas de se moucher.

–C’est Billy qui a… Atchiiiiiii !... filmé Marilyn quand elle soulève sa jupe sur une grille d’aération,* m’a-t-elle dit, plus au courant que moi.

Billy s’est levé de son fauteuil marqué à son nom pour rejoindre une douzaine de filles en maillots de bain.

L’une d’elles se faisait repoudrer le nez par une maquilleuse.

Hystérique, Abigail m’a donné un méchant coup de coude.

–C’est elle ! C’est Marilyn !!!!!!!!