Fairy tails - Françoise Sanquer - E-Book

Fairy tails E-Book

Françoise Sanquer

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Beschreibung

À travers des mots, une femme exprime sa frustration face à l’absence de son amant retenu loin d’elle. De ses fantasmes surgit une explosion de plaisir authentique. S’inspirant de situations réelles, son esprit vagabonde jusqu’au royaume du fantastique, évoquant des contes de fées pour adultes. Fairy tails est constitué de récits crus et pourtant pudiques, car ils explorent les fantasmes féminins avec précision, parfois en sondant minutieusement ce continent sombre, pour reprendre les mots de Freud.


À PROPOS DE L’AUTRICE

Françoise Sanquer, sexologue et spécialiste en sexoanalyse, accorde une grande importance à l’imaginaire érotique. Ses travaux ont déjà été publiés par Circle Square et les Éditions Blanche.

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Seitenzahl: 80

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Françoise Sanquer

Fairy tails

Nouvelles

© Lys Bleu Éditions – Françoise Sanquer

ISBN : 979-10-422-0050-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

De la même auteure

Tauromachie, nouvelle érotique publiée dans Désirs de femmes, Éditions Blanche, Paris 1999

Pocket 2003, 2005

L’araignéedans 2000 ans d’amour, Éditions Blanche, Paris 2000

Caprices de femme, Pocket 2004

Début, collection Circlesquare, Éditions Bruno Leprince, Paris 2001

La volupté, Éditions Bruno Leprince, Paris 2002

Suite, collection Circlesquare Éditions Bruno Leprince, Paris 2003

La bisexualité féminine, Collection Circle Square, Éditions Bruno Leprince, 2007

Le sexe en une leçon, Collection Circle Square, Éditions Bruno Leprince, 2011

Le bruit du silence, Éditions Bruno Leprince, 2014

Pour toi mon amour

Je suis allé au marché aux oiseaux

Et j’ai acheté des oiseaux

Pour toi mon amour

Je suis allé au marché aux fleurs

Et j’ai acheté des fleurs

Pour toi mon amour

Je suis allé au marché à la ferraille

Et j’ai acheté des chaînes

De lourdes chaînes

Pour toi mon amour

Et puis je suis allé au marché aux esclaves

Et je t’ai cherchée

Mais je ne t’ai pas trouvée

Mon amour

Paroles, Jacques Prévert Folio 1993

Tu étais quelque part dans mon rêve ou mes émois, dans ma vie, mon présent, mon passé ou mon futur, peut-être dans une vie antérieure ou une vie à venir. Je ne sais plus qui tu es, ce que tu me veux, si tu me veux, mais je t’ai rêvé jour après jour.

Tu m’as conté des palais, des masures, de sombres forêts et de larges déserts. Tu m’as murmuré des princes et des princesses, des mendiantes et des prostituées. Tu m’as parlé de moi et je t’ai écouté.

J’ai entendu tes rires, tu as perçu mes larmes.

Tu m’as donné tes doutes, je t’ai tendu les miens.

J’ai cueilli ton sourire, je t’ai montré mon cœur.

Tu m’as offert tes certitudes, je les ai échangées contre mes envies.

Nous avons marché ensemble sous les hautes frondaisons, nous avons eu soif dans les mêmes steppes, nous nous sommes touchés, couchés, aimés dans les mêmes orages.

T’ai-je rêvé ou existes-tu ? T’ai-je créé ou bien est-ce toi qui m’as inventée du bout de tes doigts ? Quelle importance ? Ce sont les rêves des hommes qui créent les vivants et les fantômes qui leur servent de nourriture.

Viens dans mon songe, viens dans ma réalité, viens dans mon ailleurs et dans notre maintenant.

I

Le papillon

La nuit est lourde de miasmes sans nom, de torpeur inavouée, de sanglots et de rires étouffés.

Quelques bruits assourdis, un sommier qui craque, un soupir, une femme qui geint, hurle son plaisir.

Je ne dors plus. La moiteur m’engourdit cependant. Ma peau ruisselle, je n’ai pas le courage d’appuyer sur le bouton du climatiseur qui est là sur la table. La nuit n’est pas totalement noire. À travers la baie vitrée, je distingue les formes vaguement découpées des éventails des palmiers qui se balancent. La piscine luit faiblement sous les quelques étoiles.

La paix des tropiques.

Je ne dors pas. Le drap qui me couvre est trop lourd. Je m’agite et me rallonge les yeux grands ouverts.

Un faible bruit, comme une porte que l’on ouvre avec précaution. La mienne est bien fermée depuis hier soir, la clé sur la serrure et le loquet poussé.

Un grincement : peut-être un renard égaré, une hulotte partie en chasse ou un de ces rongeurs enhardis par la nuit.

Un soupir. Je me retourne sur le ventre, cherche le sommeil.

Un craquement. J’écrase un peu plus mes seins contre le drap dont le contact me rafraîchit un peu.

Une sensation sur la fesse gauche découverte. Comme un frôlement, une aile de papillon qui se serait posée. Je le sens frotter ses antennes sur ma peau devenue le plus beau pétale d’hibiscus.

L’impression est si réelle que je manque de me retourner pour emprisonner l’insecte entre mes doigts. Faire l’amour avec un papillon, le laisser m’aimer plutôt.

Il s’enhardit, court sous le tissu léger du drap. Je sens sa caresse enflammer la peau de mes deux fesses et la faire devenir braise. Je me cambre lentement et écarte imperceptiblement les jambes. Comme si le gentil lépidoptère était doté d’un vit de chair humaine.

J’attends presque son coup de boutoir. Le drap s’écarte et tombe à terre. A-t-il glissé ? Mon amoureux ailé a-t-il disparu ?

Non, je sens ses pattes agiles qui reprennent leur danse, remontant le long de la colonne vertébrale en un massage discret.

Je n’ai pas envie d’ouvrir les yeux, même si un moment des images de mygales monstrueuses me viennent à l’esprit. Qu’elles me piquent si elles veulent, après avoir fait de moi leur reine !

Je sens leur baiser léger sur mes épaules nues, mes cheveux.

Mes jambes se sont disjointes, attentives. Un doigt – ma propre main pourtant me semble immobile – touche à peine mes lèvres refermées sous moi, s’y insinue, s’y insère, s’en approprie.

Mon clitoris se gonfle, s’humidifie, devient chaud et dur.

Je ne bouge toujours pas. Le doigt contourne mon bouton de chair, comme pour l’examiner. Te convient-il, mon ami ailé ? Est-il à ton goût de lépidoptère saugrenu ?

Une femme a-t-elle déjà été aimée par un papillon ? Suis-je une elfe, une fée ou une nymphe des bois ? Viens, viens, mon amour aux ailes veloutées.

Tu pénètres ma chatte ouverte, suis les petites lèvres. Je te sens en moi, sondant les profondeurs du gouffre qui s’offre devant toi. Tu touches de tes antennes de feu les bords sinueux du fleuve débordant de mes émois secrets.

Mais tu ressors, papillonnes, butines et suis maintenant les plis de mon anus. Je sens les ventouses de tes multiples pattes en exciter l’aréole.

Elle se détend lentement, presque rose d’émotion comme une jeune fille pudique. Mon con désire, mon cul réclame. Où es-tu mon bel amant ?

Une tension, une pression. La chose a investi mon trou. Je te sens réel, si réel que je n’ai pas envie de me réveiller. Je me cambre sous le plaisir qui monte, déferle. Un deuxième doigt, non une bite de chair glisse dans mon con ruisselant. Je suis prise, ouverte, offerte, épinglée comme une femme de collection sur le liège d’un tableau.

Belle vengeance pour l’animal pourchassé dans les rets de coton.

La jouissance monte. Peu importe que le papillon soit devenu humain pour peut-être venger sa race éternellement pourchassée.

Fais-moi ta femelle. Féconde-moi. Que de nos amours s’envolent des nymphes de chair et de pourpre. Qu’elles aillent raconter aux dieux, l’accouplement monstrueux de la femme et de l’insecte jusqu’à la fin des temps.

Ta bite profondément enfoncée en moi ne bouge plus. Ta caresse reprend dans mon dos, fait voler mes cheveux.

Mon amant invisible, et que je ne veux pas voir me soulève. Mon corps t’obéit. Je suis dressée à genoux sur le lit, la lumière blafarde de la nuit me montre une ombre presque doublement humaine sur le mur. Je ne me tourne pas.

Tes deux bras m’encerclent. Tes deux mains à cinq doigts saisissent mes mamelons et les étirent. Ta queue se fait impérieuse, s’enfonce d’un coup au plus profond. Je pars pour de bon.

Je jouis longuement et retombe à plat ventre. Seul, un petit papillon de nuit palpite contre la vitre.

II

L’olivier de l’Argolide

Le soir tombe.

Une fois de plus, la chaleur est étouffante. Quelques coups de tonnerre dans le lointain.

Je me presse, la route est encore longue. Je suis à pied, me baladant entre les échoppes de souvenirs le long de la plage déserte. Soudain, le déluge, la pluie comme elle sait seule tomber dans ces pays chauds. Je me hâte. L’hôtel est encore loin.

Je cours presque. Mes vêtements légers collent à ma peau, je vois le regard scrutateur et concupiscent de quelques badauds, à l’abri. Les vendeurs de bimbeloterie, stoïques, referment leurs boutiques.

Brusquement, panne générale d’électricité.

Les lumières de la bourgade inconnue s’éteignent. Et elle en devient hostile. Je cours maintenant dans dix centimètres de liquide chaud qui roule comme mille serpents sous mes pas. Je me presse, légèrement inquiète, cherchant presque ma route sous les roulements du tonnerre qui accompagne le martèlement des gouttes plus larges que des soucoupes qui s’écrasent sur le sol.

Le jour du jugement dernier, les vannes célestes du déluge semblent s’être réouvertes. Je fuis vers un abri.

À la simple lueur des veilleuses de secours, je regagne ma chambre dans l’hôtel silencieux.

Pas un bruit révélant une présence humaine. Je tremble non pas de froid, mais d’un furtif malaise.

Je me déshabille rapidement, enlève le tee-shirt et le short trempés qui révèlent plus qu’ils ne cachent mes formes féminines. Mes fines sandales d’été sont fichues, détrempées par la boue. Je les repousse du bout du pied.

J’empoigne une serviette de bain.