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Jamais les festivals n'ont été si nombreux ni si populaires. Jamais ils n'ont concerné autant de domaines artistiques – de l'opéra au cinéma, en passant par le théâtre, la danse et les arts plastiques.

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Veröffentlichungsjahr: 2016

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ISBN : 9782341003520

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Johnkwan/Shutterstock

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Festivals

Introduction

Jamais les festivals n’ont été si nombreux ni si populaires. Jamais ils n’ont concerné autant de domaines artistiques – de l’opéra au cinéma, en passant par le théâtre, la danse et les arts plastiques. Identifiés à un lieu et à une régularité dans le temps, initialement tournés vers un public de connaisseurs, ils ont su, à partir de la seconde moitié du XXe siècle, séduire un public plus large, au risque de passer de la célébration initiale de l’art au pèlerinage et au « show » culturel. Parallèlement, leur poids économique et leur rôle dans la vie culturelle d’une région n’ont cessé de prendre de l’ampleur. En cela aussi, les noms de Cannes, Avignon ou Salzbourg sont bien des exemples de la médiatisation de l’art.

E.U.

1. Les festivals d’opéra

Les ouvrages lyriques s’inscrivent dans le temps, mais aussi dans l’espace. Ils sont liés à quelques hauts lieux où ils furent créés ou connurent leurs plus légendaires représentations. Il arrive même que certains compositeurs ne puissent plus être séparés du temple lyrique qui a été élevé à leur culte : imagine-t-on Wagner sans Bayreuth ou Mozart sans Salzbourg ?

En matière d’opéra, quatre lieux – qui ont chacun leur identité et leur âme – sont, par les événements et les artistes qui ont fait leur gloire, emblématiques ; il s’agit (dans l’ordre chronologique de leur création) de Bayreuth, en Allemagne, de Salzbourg, en Autriche, de Glyndebourne, en Angleterre, et d’Aix-en-Provence, en France.

Philippe DULAC

• Le festival de Bayreuth

Pour Richard Wagner (1813-1883), un festival représente une utopie sociale plus qu’une réalité artistique. Dès 1848, il envisage une réforme de l’Opéra de Dresde – le Königliches Sächsisches Hoftheater, encore appelé Semper Oper – avec pour principe sa démocratisation. Puis, dans son exil suisse, entamé en 1849, il élabore un projet de théâtre pour Zurich, dans lequel il insiste sur le mot « Fest », qui désigne en allemand autant le caractère festif d’une manifestation que sa dimension solennelle. Sa cible principale est alors le théâtre de répertoire. Lorsqu’en 1864 Louis II de Bavière devient son mécène, l’idée prend forme : après l’échec d’un premier projet à Munich, c’est sur Bayreuth, petite localité campagnarde et provinciale, que Wagner jette son dévolu ; la première pierre du Festspielhaus est posée le 22 mai 1872. La famille Wagner s’installe dans la villa Wahnfried en 1874, et le premier festival a lieu en 1876, avec la création du cycle intégral de la tétralogie L’Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen).

Un projet idéologique

L’architecture du Festspielhaus est l’exact reflet du projet idéologique de Wagner : une bâtisse sans décorum et un intérieur qui rompt avec le théâtre à l’italienne pour privilégier la forme de l’amphithéâtre, sans loges fermées (donc sans distinction de rang social), tous les regards convergeant vers la scène. Wagner préconise l’obscurité totale dans la salle afin que rien ne vienne détourner le spectateur de l’illusion théâtrale. Mais l’innovation la plus extraordinaire reste la fosse d’orchestre couverte, donc invisible. Rien ne vient jamais troubler l’attention du spectateur, qui peut se concentrer totalement sur l’action, tandis que le son de l’orchestre, toujours reflété par une paroi ou un auvent, lui parvient comme amorti, ce qui favorise la fusion sonore et rend l’acoustique unique au monde.

Une histoire mouvementée

Le premier festival a lieu en août 1876, avec le prologue – L’Or du Rhin – et les trois journées – La Walkyrie, Siegfried et Le Crépuscule des dieux – de L’Anneau du Nibelung, donné trois fois sous la direction de Hans Richter. Il connaît un tel échec qu’il faudra attendre six ans pour que l’expérience soit renouvelée, avec la création, le 26 juillet 1882, du testament musical et spirituel de Wagner, Parsifal, six mois avant la mort du compositeur. La manifestation n’a pas encore atteint la stabilité financière et artistique. C’est à Cosima (1837-1930), l’épouse du compositeur, que revient cette lourde tâche. Directrice du festival de 1883 à 1906, elle en fait un rendez-vous recherché des mélomanes et en fixe le répertoire, tel qu’il est encore joué de nos jours : Le Vaisseau fantôme, Tannhäuser, Lohengrin, la tétralogie de L’Anneau du Nibelung, Tristan et Isolde, Les Maîtres Chanteurs de Nuremberget Parsifal. Les apports de Cosima sont incontestables mais, en s’érigeant en gardienne du temple, elle empêchera toute évolution des mises en scène et figera le style d’exécution de l’œuvre de son mari, y compris sur le plan musical.

Tannhäuser, mise en scène de Wieland Wagner à Bayreuth, 1955.. L'opéra wagnérien va tenter de refonder l'alliance entre musique, poésie et art scénique, en se référant directement à la tragédie grecque. «Tannhäuser» dans la mise en scène de Wieland Wagner à Bayreuth, en 1955. (AKG)