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L'importance biologique du foie humain est attestée par son volume et par sa densité cellulaire; il pèse environ 1,5 kg chez l'adulte et représente le 1/50 du poids du corps, formant ainsi la masse viscérale la plus volumineuse de l'organisme, avec près de trois cents milliards de cellules...
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Seitenzahl: 66
Veröffentlichungsjahr: 2016
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ISBN : 9782341003544
© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.
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L’importance biologique du foie humain est attestée par son volume et par sa densité cellulaire ; il pèse environ 1,5 kg chez l’adulte et représente le 1/50 du poids du corps, formant ainsi la masse viscérale la plus volumineuse de l’organisme, avec près de trois cents milliards de cellules. Sa situation lui permet d’accomplir des fonctions indispensables à la vie : il est placé sur le trajet du courant sanguin qui provient de l’intestin, de telle sorte qu’il peut contrôler tout l’apport alimentaire. Cependant, dans l’échelle zoologique, le développement du foie coïncide avec la présence du glucose à un taux constant dans le sang circulant. Ce fait illustre la tâche primordiale du foie qui est, chez des êtres vivants ne s’alimentant pas de façon continue, de métaboliser sans cesse les nutriments ingérés de façon intermittente de manière à fournir à l’organisme un courant incessant de matériaux susceptibles d’être transformés en énergie.
Les recherches physiologiques classiques ont mis en évidence l’extraordinaire polyvalence métabolique du tissu hépatique : fonction glycogénique, réglant la glycémie (taux de glucose sanguin) ; fonction de synthèse des protéines (sérum-albumine, fibrinogène, complexe prothrombinique) ; fonction de synthèse et de dégradation des graisses (lipides) ; fonction de détoxication (transformation de substances variées, métabolites résiduels, poisons, substances chimiques médicamenteuses ou non, par mise en œuvre de processus de conjugaison, avec l’acide glycuronique, par exemple) ; fonction uréogénétique (élimination sous forme d’urée de l’azote ammoniacal produit par la dégradation des acides aminés).
Quant à la fonction biliaire, elle consiste dans la formation des sels biliaires aux dépens du cholestérol sanguin, et dans l’excrétion de bilirubine conjuguée, par transformation de la bilirubine que produit à partir de l’hémoglobine le système réticulo-histiocytaire, responsable de la destruction par phagocytose (ici au niveau des cellules de Küpffer du foie) des globules rouges périmés.
Le métabolisme, surtout celui des glucides et des lipides, la digestion grâce aux sels biliaires, la circulation du sang, grâce à la fabrication par le foie des facteurs de la coagulation, l’immunité par l’intermédiaire des immunoglobulines, dépendent d’un fonctionnement hépatique correct. Une telle importance biologique explique que l’on ait cherché, par la technique des transplantations, à remplacer un foie détruit ou gravement lésé par un foie sain.
Le foie est un organe thoraco-abdominal : la majeure partie de cette glande est logée sous la très profonde coupole diaphragmatique droite qui le sépare du poumon droit et d’une partie du cœur ; il surplombe (fig. 1) la partie droite des viscères abdominaux, auxquels le relient d’une part des vaisseaux (veine porte et artère hépatique qui lui apportent le sang ; veines sus-hépatiques qui en assurent le drainage), d’autre part, les voies biliaires (qui permettent l’évacuation vers l’intestin de la bile, sécrétion exocrine hépatique).
Il est nécessaire de connaître l’agencement microscopique des tissus hépatiques pour comprendre les fonctions du foie. Dans une coupe histologique d’un fragment de foie, on reconnaît des unités parenchymateuses hexagonales, ou « lobules » ; les cellules parenchymateuses, les hépatocytes, sont disposées en travées, ou plutôt en lames (fig. 2), qui convergent vers le centre du lobule. À la périphérie, on trouve les espaces portes, dont chacun contient une triade portale : un petit canal biliaire, une artériole, branche de l’artère hépatique, et une veinule, branche de la veine porte. Les ramifications de la veinule porte et (dans une moindre mesure) celles de l’artériole hépatique assurent la vascularisation du lobule en se jetant dans les sinusoïdes ; ce sont des espaces vasculaires qui alternent avec les travées cellulaires ; ils confluent dans la veine centrolobulaire, rameau d’origine des veines sus-hépatiques. C’est au long des parois du sinusoïde que se trouvent les cellules de Küpffer, de nature différente des hépatocytes.
Tissu hépatique. Le tissu hépatique
Cette représentation traditionnelle permet d’établir les grandes divisions qui servent de fil conducteur pour l’étude de la physiologie et de la pathologie du foie : les hépatocytes, support des fonctions métaboliques, constituent le foie cellulaire ; les canalicules et canaux biliaires sont les structures visibles du foie biliaire, organe de sécrétion de la bile ; les veines, artères et sinusoïdes représentent anatomiquement le foie vasculaire, organe de régulation de la masse sanguine dans l’organisme.
Bien que péchant par excès de schématisme, cette division des fonctions hépatiques permet d’éclairer les divers rôles physiologiques du foie et de classer ses maladies.
Le foie est l’organe qui possède la plus grande capacité à se régénérer après destruction partielle. Il est, d’autre part, indispensable à la survie de l’organisme, comme le montrent les expériences d’hépatectomie totale.
Les cellules hépatiques ont une durée de vie limitée (de 300 à 500 jours). Des hépatocytes disparaissent çà et là et sont constamment remplacés par division de cellules voisines. Mais ces divisions sont rares : 1 pour 10 000 cellules.
En revanche, si une partie du foie est détruite ou enlevée chirurgicalement, on constate une recrudescence de divisions cellulaires telle que le foie retrouve bientôt sa taille normale : si 75 p. 100 de la masse du foie sont supprimés, il y a restitution complète du poids de l’organe en huit semaines chez le chien, trois semaines chez le rat, quatre mois chez l’homme. Aucun autre organe ne présente une telle puissance de régénération : les potentialités de prolifération hépatique sont supérieures à celles des cancers de malignité extrême ou à celles des tissus embryonnaires.
Au terme de sa régénération, le poids du nouveau foie est le même que son poids de départ (il y a « dépendance à l’organisme ») et la régénération anatomique s’accompagne d’une régénération fonctionnelle tout aussi rapide. Cette précieuse faculté peut tirer d’affaire certains malades frappés d’une nécrose massive au cours d’hépatites virales ou toxiques ; c’est elle aussi qui autorise des interventions d’exérèses hépatiques extrêmement étendues.
L’ablation du foie ou hépatectomie, réussie pour la première fois par F. C. Mann chez les Mammifères, a véritablement inauguré la physiologie hépatique. L’analyse des phénomènes qui résultent chez le chien de l’ablation du foie permet, en effet, de dresser le bilan des grandes fonctions de cet organe.
Dans une première période, consécutive à l’intervention, l’animal semble normal ; mais bientôt, il se couche, des contractions musculaires se produisent ; convulsions, coma et mort suivent très vite.
Mann sut rapidement déceler dans ces accidents précoces une diminution du glucose dans le sang circulant, ou hypoglycémie. L’administration de glucose par injection intraveineuse ramène la glycémie à la normale, et l’animal retrouve de façon spectaculaire un état de santé apparente. Cela confirmait ce qu’avait déjà démontré Claude Bernard : l’un des rôles essentiels du foie est de fournir le glucose sanguin.
Lorsque le chien hépatectomisé est maintenu en survie par perfusion glucosée, on voit se manifester les autres symptômes de l’insuffisance hépatique, traduisant la défaillance des grandes fonctions métaboliques du foie :
– métabolisme de la bile : un ictère (jaunisse) se déclare progressivement, car le sang se charge de bilirubine ;
– métabolisme des graisses : le taux de cholestérol sanguin s’effondre ;
– métabolisme des composés azotés : accumulation dans le sang d’acides aminés, d’ammoniac et de sels ammoniacaux, disparition de l’urée, car la foie est le principal organe du catabolisme des acides aminés avec désamination et production d’urée ;
– métabolisme des protéines : les animaux hépatectomisés présentent des hémorragies graves dues à la carence de certaines protéines nécessaires à la coagulation du sang (fibrinogène, prothrombine, proconvertine).
Le foie est, en outre, la seule source de l’albumine