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Le géocaching, vous connaissez ? C'est une chasse aux trésors des temps modernes. Les joueurs sont munis d'un GPS et doivent, à l'aide des coordonnées, retrouver une boîte nommée "cache". Il en existe plus de trois millions réparties dans plus de deux cent pays. En France, il y a près de trois cent mille caches. La Bretagne est la troisième région en nombre de boîtes posées. Seul, en famille ou entre amis, le géocaching se pratique librement toute l'année. 4 octobre 2017 : le géocaching brétilien se retrouve plongé dans l'horreur. Un joueur est retrouvé mort sur les lieux d'une cache, assassiné. Mais qui s'en prend aux géocacheurs ? C'est ce que devront élucider les enquêteurs de la section de recherches rennaise.
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Veröffentlichungsjahr: 2020
Du même auteur :
Le fantôme de Romain Stern
La malédiction de l’œil bleu
Partie 1 : L’enquête
Partie 2 : Le plan de Jim
Partie 3 : Le ciel jaune
Epilogue
Cache traditionnelle – Le Nid au Merle
Par Zeus. bzh
Nord 48°13.160 Ouest 1°34.463
Bonjour !
Venez découvrir les vestiges de l’abbaye Notre-Dame-du-Nid-au-Merle !
N’ayez pas peur et entrez en ce lieu magique…
Pour la petite histoire, l’abbaye a été fondée au début du XIIème siècle par le moine Raoul de la Fustaye à la demande du duc de Bretagne.
La plus grande partie des vestiges que vous pouvez voir sur ce site est d’architecture romane.
Les pierres utilisées sont : du grès, du schiste et du granite.
Elles sont presque toutes d’origine mais vous pouvez essentiellement en admirer le transept.
Profitez de ce lieu surprenant avant de chercher la petite boîte…
Bonne chasse amis Géocacheurs !
Indice : dans un trou du mur
Jeudi 5 octobre 2017
Les ruines de la grande bâtisse impressionnaient. Guillaume n’était pas rassuré en ce lieu. Le jour n’était pas encore levé et il faisait bien sombre. Il était habitué à se promener seul, tôt le matin. Mais aujourd’hui, il avait une impression bizarre. Peut-être étaient-ce les hauts murs de cette ancienne abbaye qui le rendaient parano. Un léger vent faisait bruisser les feuilles. Il s’était arrêté pour regarder son GPS. La cache n’était qu’à une vingtaine de mètres…
Tout avait commencé par hasard, deux ans plus tôt, Guillaume chassait les champignons avec sa femme et ses deux enfants en forêt. Ils étaient tombés sur un drôle de spécimen. Il s’agissait d’un cèpe en porcelaine. Ce faux champignon était creux et dissimulaient des choses à l’intérieur. Elodie lui avait dit de ne pas y toucher, il s’agissait peut-être d’une cachette pour le trafic de drogue. Mais son mari était curieux et avait voulu en avoir le cœur net. Il avait enlevé le capuchon sous le cèpe et sorti un rouleau de papier, ainsi qu’une figurine représentant un éléphant. Qu’est-ce-que c’était ? En défaisant le rouleau de papier, il trouva une petite notice lui expliquant que cette boîte faisait partie d’un jeu au nom incompréhensible, le géocaching !
Aujourd’hui, Guillaume chassait des boîtes partout. Il était devenu complètement addict au géocaching. Le jeu était simple, tout d’abord des « placeurs » dissimulaient des boîtes de toutes formes dans n’importe quel lieu. Puis, munis des coordonnées GPS, les autres joueurs devaient retrouver cette « cache ». Une fois la boîte en main, le « géocacheur » devait signer un « logbook » et pouvait échanger de petits objets. Une inscription gratuite sur le site internet officiel suffisait pour commencer à jouer. Le jeu était né aux Etats-Unis dans les années 2000 et s’était progressivement imposé comme un vrai loisir partout dans le monde. Avec environ sept millions de joueurs et plus de trois millions de caches sur la planète, Guillaume avait de quoi s’amuser pour longtemps.
Le jeune homme était rapidement devenu accroc et cherchait toujours à être le premier à trouver une nouvelle cache. Pour cela, il avait paramétré son compte géocaching afin de recevoir des alertes lorsqu’une cache venait d’être publiée. Il avait reçu le mail sur son téléphone hier soir vers 23h30 mais il venait de se mettre au lit. La cache était à une quinzaine de kilomètres de son domicile. Il avait modifié le réglage du réveil pour être levé plus tôt et faire un petit crochet avant de se rendre au travail.
Cette nouvelle cache était sur le site du nid-au-merle, à Saint-Sulpice-la-forêt, où se trouvent les ruines de l’abbaye Notre-Dame-du-Nid-au-Merle. Une brève description historique du lieu accompagnait les précieuses coordonnées. Guillaume avait garé sa voiture sur le parking de l’institut médico-éducatif, à proximité et s’était dirigé, GPS à la main, vers les imposantes ruines.
Il progressait lentement dans les vestiges de l’abbaye à la lueur de son vieux téléphone portable qui ne disposait pas de lampe torche. Il avait du mal à se repérer et se retrouva dans une petite alcôve, la cache était tout près, à moins de cinq mètres. Avec son GPS d’une main et son téléphone de l’autre, il commença à inspecter le mur en face de lui. Il fouilla quelques trous, sans rien trouver. Soudain, alors qu’il approchait sa main d’une énième anfractuosité, une chauve-souris s’en échappa rapidement, ce qui le fit sursauter. Il venait de se faire une belle frayeur. Le cœur battant à tout rompre et le front en sueur, il s’assit le long du mur pour reprendre ses esprits. Il se frotta le front avec le dos de la main droite et ses yeux tombèrent sur une chose qui brillait sur le sol en face de lui, à une dizaine de mètres. Près de cette lueur, une masse sombre. Il se releva et s’approcha. Guillaume devint livide. La lueur était celle d’un téléphone portable. Un individu était allongé à côté et sa main tenait encore le smartphone. Le jeune géocacheur resta interdit, il ne pouvait pas voir le visage mais reconnut des traces caractéristiques. Des traces de sang.
***
La section de recherches de Rennes avait été saisie et, au lever du soleil sur le site du Nid-au-Merle, arrivèrent les deux lieutenants Eléonore Ramirel et Damien Béranger. Ce dernier venait d’être muté à Rennes après avoir commencé sa carrière à Paris. Il avait trente-cinq ans, une compagne et n’avait qu’une seule passion : son boulot. De taille et corpulence moyenne, brun, avec un visage doux et deux yeux noisette, le gendarme paraissait beaucoup plus jeune, ce qui l’agaçait. De cinq ans son ainé, le lieutenant Ramirel, petite brune aux yeux bleus, était une femme qui partageait sa vie entre la gendarmerie et ses deux enfants : Audrey et Benjamin. Sans parler de Pierre, son ex-mari qui tentait en vain de la reconquérir. Son aspect négligé, de mère débordée, n’enlevait rien à ses compétences d’enquêtrice. Elle disposait d’un des meilleurs taux d’élucidation de la section rennaise. Les deux gendarmes n’avaient encore jamais travaillé ensemble et cette affaire faisait office de baptême du feu.
- Impressionnant cet endroit, dit Eléonore en observant les imposantes ruines et réajustant son chemisier froissé. Dire que j’habite à quelques kilomètres d’ici et que je ne connaissais même pas ce lieu.
Son partenaire ne répondit pas, il n’était pas ici pour faire du tourisme mais pour un meurtre. Il se contenta d’un petit sourire et sortit un crayon et un calepin. Passée la découverte du site, ils se dirigèrent vers le fond de l’abbaye.
- Qu’avons-nous là Sergio ? demanda la gendarme en s’adressant au médecin légiste, accroupi au pied du cadavre.
- Bonjour, je vous présente monsieur Gabriel Couvreur.
Il avait accompagné ses mots d’un grand geste théâtral, avant de poursuivre :