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Le best-seller de la littérature d'horreur ! Dans l'héritage du professeur Angell se trouvent trois documents clés suggérant l'existence d'un culte ancien et universel. Le protagoniste tente de les exploiter, même si son bagage scientifique l'empêche de croire à l'existence du culte et à ses implications surnaturelles - encore que ce doute s'estompe au fil de ses recherches. Pendant quelques semaines, d'étranges cauchemars, des suicides et des éruptions de folie collective se succèdent dans le monde entier. Tous sont liés à la même vision fantomatique d'un démon terrifiant. Plus les recherches avancent, plus les doutes sur l'existence du culte et sa portée se dissipent. Avec L'Appel de Cthulhu, H. P. Lovecraft pose les bases du mythe de Cthulhu, lequel a captivé d'innombrables lecteurs depuis un siècle et qui a été entre-temps repris par de nombreux auteurs. Lovecraft est l'auteur de plusieurs best-sellers de la littérature d'horreur du 20e siècle.
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Seitenzahl: 64
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H. P. Lovecraft L'appel de Cthulhu
Table des matières
I. L'horreur dans l'argile.
II. Le récit de l'inspecteur Legrasse.
III. La Démence venue de la Mer.
(Trouvé parmi les documents de feu Francis Wayland Thurston, de Boston)
" De si grandes puissances ou de si grands êtres il pourrait éventuellement subsister des reliques... ... reliques d'une période extraordinairement lointaine où... la conscience se manifestait, peut-être, sous des formes s’étant depuis longtemps perdues en travers du progrès humain... des formes dont seules les légendes et la poésie ont pu conserver un souvenir passager et les ont alors appelées dieux, monstres et autres êtres mythiques de toutes sortes et de tous genres. . .."
-Algernon Blackwood.
I. L'horreur dans l'argile.
La chose la plus indulgente au monde est, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à mettre en corrélation tous ses aspects. Nous vivons sur une île placide d'ignorance au milieu de sombres étendues infinies, et il ne fut pas spécialement prévu que nous devions y voyager bien loin. Les sciences, chacune s'efforçant d'aller dans leurs propres directions, nous ont jusqu'à présent peu porté préjudice ; mais le jour viendra où l'assemblage de ces connaissances disparates nous permettra d’entrevoir des pans si terrifiants de la réalité, incluant notre affolante situation dans celle-ci, que soit nous deviendrons fous devant cette révélation, soit nous fuirons cette illumination funeste dans la quiétude et l’insouciance d'un nouvel âge sombre.
Les théosophes pressentirent la formidable ampleur du cycle cosmique dans lequel notre monde ainsi que la race humaine constituent des sujets transitoires. Ils firent allusion à d'étranges vestiges en des termes qui vous auraient glacé le sang s'ils n'avaient pas été masqués par une forme d’optimisme rébarbatif. Mais ce n'est pas d'eux qu'est venu l’unique aperçu des ères passées me faisant froid dans le dos lorsque j'y pense et me rend fou lorsque j'en rêve. Cet aperçu, comme tous les aperçus redoutables de la vérité, a jailli d'un assemblage accidentel de choses séparées - dans ce cas, un vieil article de journal et les notes d'un défunt professeur. J'espère que personne d'autre n'accomplira cet assemblage ; certainement, dans le cas où je survis, jamais je ne fournirai sciemment un seul maillon d'une chaîne aussi épouvantable. Je pense que le professeur, lui aussi, avait l'intention de garder le silence sur la partie qu'il connaissait, et qu'il aurait probablement détruit ses notes si une mort soudaine ne l'avait pas pris de court.
Ma compréhension de la chose a commencé durant l'hiver 1926 avec la mort de mon grand-oncle George Gammell Angell, professeur émérite de langues anciennes à l'Université Brown, Providence, Rhode Island. Le professeur Angell était largement reconnu comme une autorité en matière d'inscriptions anciennes, et les responsables d'éminents musées lui avaient souvent recouru, de sorte que son décès à l'âge de quatre-vingt-douze ans puisse être remémoré par beaucoup. Localement, le mystère sur la cause de son décès attisa la curiosité. Le professeur s’est éteint alors qu'il revenait du bateau de Newport, tombant soudainement, comme l'ont dit les témoins, après avoir été malmené par un marin ayant surgi de l'une des sombres allées sur le flanc d’une bute ; constituant un raccourci entre le front de mer et la maison du défunt dans Williams Street. Les médecins ne purent déceler le moindre symptôme apparent, mais conclurent après un débat confus qu'une lésion cardiaque, provoquée par l'ascension effrénée d'une colline aussi abrupte par un homme aussi âgé, fut responsable de son décès. À cette époque, je ne voyais aucune raison de m'écarter de ce postulat, mais dernièrement, je fus porté à m'interroger – et même plus encore.
En tant qu'héritier et exécuteur testamentaire de mon grand-oncle, décédé veuf et sans descendance directe, il fut attendu de moi que j'examine ses documents avec une certaine minutie et, à cette fin, je fis transporter l'ensemble de ses affaires et de ses dossiers dans mes locaux à Boston. La majeure partie des documents que j'ai corrigés sera l'objet d'une publication future par l'American Archaeological Society, mais il restait une boîte que j'ai trouvée fort singulière et dont je craignais qu'elle ne soit révélée à d'autres regards. Cette boîte avait été verrouillée et je n'ai trouvé la clé que lorsque j'ai eu l'idée d'examiner l'anneau personnalisé que le professeur portait toujours en poche. J'ai alors réussi à l'ouvrir, mais ce faisant, j'ai eu l'impression de me heurter à une autre barrière, plus ample et plus occulte. En effet, quelle pouvait être la signification de l'étrange bas-relief d'argile ainsi que des inscriptions disjointes, des divagations et des découpes que je venais d’y trouver ? Mon oncle, dans ses dernières années, était-il devenu crédule face aux impostures les plus superficielles ? Je me résolus de trouver le sculpteur excentrique responsable de cette apparente perturbation de la sérénité d'esprit du feu vieil homme.
23/09/2022
Le bas-relief se présentait sous la forme d'un rectangle approximatif de moins d'un pouce d'épaisseur et d'environ cinq pouces sur six ; il était manifestement de facture récente. Ses dessins, cependant, étaient loin d'être contemporains dans leur atmosphère comme dans leur suggestion ; car bien que les vagabondages du cubisme et du futurisme soient variés et extravagants, ils ne reproduisent que rarement cette uniformité cryptique tapie derrière une écriture presque préhistorique. Et la plupart de ces gribouillages paraissaient être des écritures, bien que mes connaissances des papiers et des collections de mon oncle ne m'aient pas permis d'identifier cette tournure particulière, ni même de suggérer ses plus lointaines affiliations.
Au-dessus de ces hiéroglyphes apparents se trouvait une figure dont l'intention était manifestement picturale, bien que son exécution impressionniste empêchât de se faire une idée vraiment nette de sa nature. Il semblait s'agir d'une sorte de monstre, ou bien d'un symbole représentant un monstre, d'une forme que seule une imagination pathologique pouvait concevoir. Si je dis que mon imagination quelque peu extravagante eut produit des images concomitantes d'une pieuvre, d'un dragon et d'une caricature humaine, je ne serai pas déloyal envers la substance de la représentation présente sous mes yeux. Une tête tentaculaire et visqueuse surmontait un corps grotesque et écailleux doté d'ailes primitives, mais la silhouette générale de l'ensemble était ce qui la rendait le plus effroyable. Derrière la figure se profilait une vague suggestion d'un fond architectural qualifiable de cyclopéen.
Le texte accompagnant cette bizarrerie était, à l'exception d'une pile de coupures de presse, de la main la plus familière du professeur Angell, et ne faisait pas mine de respecter un quelconque niveau de style littéraire. Ce qui semblait être le document principal était intitulé "CULTURE CTHULHU" en caractères soigneusement imprimés afin d'éviter la lecture erronée d'un mot aussi inusité. Le manuscrit était divisé en deux sections, la première étant intitulée "1925-Dream and Dream Work of H. A. Wilcox, 7 Thomas St., Providence, R.I.", et la seconde "Narrative of Inspector John R. Legrasse, 121 Bienville St., New Orleans, La., at 1908 A. A. S. Mtg. Les autres documents manuscrits étaient tous constitués de brèves annotations, certaines relatant les rêves étranges de différentes personnes, d'autres citant des livres et des magazines théosophiques (notamment Atlantis and the Lost Lemuria de W. Scott-Elliot), et les autres présentant des commentaires sur des sociétés secrètes et des cultes dissimulés ayant survécu depuis longtemps, avec des références à des passages de livres de référence mythologiques et anthropologiques tels que Golden Bough de Frazer et Witch-Cult in Western Europe de Miss Murray. Les coupures de presse font en grande partie allusion à des maladies mentales excentriques et à des excès de folie ou de manie collective survenues durant le printemps 1925.