Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau d'Honoré de Balzac - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau d'Honoré de Balzac E-Book

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C’est en 1831 qu’Honoré de Balzac (1799-1850) eut l’idée de l’ Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau d'Honoré de Balzac

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Veröffentlichungsjahr: 2015

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ISBN : 9782852296725

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, Honoré De Balzac (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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HISTOIRE DE LA GRANDEUR ET DE LA DÉCADENCE DE CÉSAR BIROTTEAU, Honoré De Balzac (Fiche de lecture)

C’est en 1831 qu’Honoré de Balzac (1799-1850) eut l’idée de l’Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau. Mais, doutant de l’attrait qu’il pourrait exercer sur le public, il fit longtemps traîner la mise en chantier du roman : « J’ai conservé César Birotteau pendant six ans, en désespérant de pouvoir intéresser qui que ce soit à la figure d’un boutiquier assez bête, assez médiocre, dont les infortunes sont vulgaires et symbolisent ce dont nous nous moquons beaucoup : le petit commerce parisien. » Toutefois, en 1837, le journal Le Figaro, qui souhaitait offrir un volume de roman à ses abonnés, commanda une œuvre inédite à Balzac pour la somme, énorme à l’époque, de vingt mille francs. Celui-ci, qui venait de connaître des déboires financiers, sauta sur l’aubaine et reprit son projet. Il acheva en dix-sept jours un roman dont il n’avait encore rédigé que le premier tiers.

• Une tragédie bourgeoise ?

César Birotteau est un commerçant prospère, établi près de la place Vendôme. Venu de la Touraine à Paris à l’âge de quatorze ans, il est entré comme garçon de magasin chez le parfumeur Ragon, dont il a plus tard racheté la boutique, La Reine des roses. Il a donné à celle-ci un important essor, grâce au lancement de produits à succès comme « L’Eau carminative » ou « La Double Pâte des sultanes ». Légitimiste, il s’est montré fidèle à la monarchie sous le Consulat et l’Empire. Quand vient la Restauration, il se voit récompensé de sa loyauté : officier de la garde nationale, juge au tribunal de commerce, adjoint au maire du IIe arrondissement, il a reçu la Légion d’honneur. Grisé par la réussite, il nourrit des ambitions encore plus hautes. Il veut embellir sa demeure, doter richement sa fille Césarine et donner un grand bal. Pour financer ses projets, il confie à son commis Popinot le soin de fabriquer une nouvelle huile capillaire et investit des fonds importants dans une spéculation immobilière menée par le notaire Roguin.

Mais celui-ci disparaît en emportant l’argent qu’on lui avait confié. Pour éviter la ruine, Birotteau tente d’obtenir un prêt auprès des banques. Du Tillet, un ancien commis que le parfumeur a jadis chassé parce qu’il volait dans la caisse et courtisait sa femme, et qui est devenu une figure influente du monde des affaires, fait en sorte, par vengeance, que le commerçant ne trouve aucun crédit. Birotteau ne peut que déposer son bilan. La vente de ses biens lui permet de payer en grande partie ses créanciers. Obsédé par la probité, et pour que Césarine puisse épouser Popinot, il met un point d’honneur à acquitter intégralement ses dettes. Il prend un emploi de bureau ; sa femme travaille comme caissière et sa fille comme vendeuse de nouveautés. Au bout de trois années de labeur et de privations, il a tout remboursé. Usé par la tâche, il meurt au moment même où il se voit réhabilité.

• « C’est Socrate bête »

Si Balzac eut tant de mal à venir à bout d’un récit qu’il comparait à une épine dans le pied, c’est qu’il hésita beaucoup sur le sens à lui donner. Avant de le ranger dans les Études de mœurs et les Scènes de la vie parisienne, il songea en effet à le faire entrer dans les Études philosophiques. L’histoire de ce parfumeur, tellement rongé par l’obsession du devoir qu’il en meurt, n’illustre-t-elle pas un des thèmes particulièrement chers à l’auteur depuis qu’il s’est approprié la doctrine du philosophe Swedenborg : la destruction de l’individu par la pensée ?

Toutefois, si, comme Louis Lambert ou Raphaël de Valentin, le héros de La Peau de chagrin, Birotteau périt bien « sous le foudroiement de quelque acide moral », il n’en reste pas moins un boutiquier parvenu : « C’est Socrate bête, buvant dans l’ombre et goutte à goutte sa ciguë. » Le tragique de sa destinée ne fait pas oublier la trivialité de sa condition et le grotesque de son être. Comme le souligne l’auteur, « il semble que les personnages bourgeois supportent mal d’être élevés au-dessus d’eux-mêmes ».

Si Balzac accentue, parfois jusqu’à la caricature, la bêtise de Birotteau, c’est que, sachant qu’il n’est pas facile de rendre intéressant un personnage vertueux, il cherche à renforcer la consistance littéraire de celui-ci. Ridicule au temps de sa grandeur, le parfumeur n’en devient que plus pathétique quand vient la décadence, d’autant que Balzac qui, avec le désastreux rachat de La Chronique de Paris, vient lui-même de connaître la faillite, se projette dans son personnage, auquel il prête nombre de ses traits. Cela explique qu’après l’avoir dévalorisé, il s’y attache jusqu’à faire de lui un « type » universel : « Les infortunes de Birotteau sont pour moi celles de l’humanité. »

Le roman comique ou héroï-comique fait alors place au mélodrame et à son affrontement manichéen entre les représentants du Bien et ceux du Mal. D’un côté, Birotteau, sa femme Constance, belle et sage comme une madone, son oncle Pillerault, sa fille Césarine et Popinot, son soupirant ; de l’autre, l’inhumanité des banquiers pour qui « le cœur n’est qu’un viscère », l’amoralité de Du Tillet, de son comparse Claparon et de Molineux, l’avide propriétaire du parfumeur.

Par-delà une intrigue édifiante, le roman s’avère un des meilleurs points d’entrée dans la bourgeoisie de commerce et d’affaires de La Comédie humaine. Monde du commerce d’abord, que Balzac n’avait pas abordé depuis La Maison du chat-qui-pelote (1842). C’est l’occasion pour lui de décrire les nouvelles pratiques apparues sous Louis-Philippe : le lancement de produits miracles pour lesquels la caution de grands savants est sollicitée, les affiches et les prospectus, le rôle du représentant de commerce, incarné ici par l’illustre Gaudissart. Monde de la finance ensuite, dont le récit permet de visiter toutes les coulisses, depuis les palais d’un Keller ou d’un Nucingen jusqu’aux mauvais lieux où officient un Claparon ou un Gigonnet.

Sans être l’« œuvre capitale » que Balzac ambitionnait d’écrire, César Birotteau n’en est pas moins un roman essentiel à l’économie générale de La Comédie humaine et à sa bonne compréhension. Il a en tout cas permis à son auteur de créer une figure haute en couleur, qui, à l’instar de ces autres martyrs de la société que sont Pons et Goriot, est devenue l’une des plus populaires de sa mythologie.

Philippe DULAC

Bibliographie
H. de BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, R. Guise éd., in La Comédie humaine, t. VI, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1977 ; César Birotteau, G. Gingembre éd., Garnier-Flammarion, no 854.
Études
P. BARBÉRIS, Le Monde de Balzac, Arthaud, Paris, 1973M. MÉNARD, Balzac et le comique dans « La Comédie humaine », P.U.F., Paris, 1983.
Pistes
H. de Balzac, Histoire des TreizeH. de Balzac, Illusions perduesH. de Balzac, La Comédie humaineH. de Balzac, La Cousine BetteH. de Balzac, La Peau de chagrinH. de Balzac, La RabouilleuseH. de Balzac, Le Cousin PonsH. de Balzac, Le Père GoriotH. de Balzac, Les ChouansH. de Balzac, L’Envers de l’histoire contemporaineH. de Balzac, Louis LambertH. de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes

BALZAC HONORÉ DE (1799-1850)

Introduction

Prométhée, Protée, homme à la robe de bure, créateur halluciné immortalisé par Rodin, Balzac a suscité toutes les imageries et toutes les gloses. L’œuvre immense vit, de réédition en réédition : elle est traduite et lue dans le monde entier et la télévision lui a redonné, plus que le cinéma, peut-être, une nouvelle fortune.