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L'histoire des États-Unis est celle assez improbable de treize colonies anglaises coincées au XVIIIe siècle entre la côte atlantique et les hauteurs des Appalaches, devenues quelque deux cents ans plus tard la plus grande puissance mondiale....
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Seitenzahl: 147
Veröffentlichungsjahr: 2015
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L’histoire des États-Unis est celle – assez improbable – de treize colonies anglaises coincées au XVIIIe siècle entre la côte atlantique et les hauteurs des Appalaches, devenues quelque deux cents ans plus tard la plus grande puissance mondiale.
États-Unis : drapeau. États-Unis (1777 ; modif. 1960). C'est la fameuse bannière étoilée (Star-spangled banner), le drapeau aux étoiles et aux raies (Stars and stripes), né lors de la guerre d'Indépendance. Le nombre de raies, immuable (sept rouges alternant avec six blanches), célèbre les treize premières colonies à s'être libérées de la tutelle européenne : Massachusetts, New Hampshire, Rhode Island, Connecticut, New York, New Jersey, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie, les deux Carolines et la Georgie. Dans le canton bleu du tout premier drapeau, treize étoiles remplaçaient l'Union Jack ; les autres étoiles furent ajoutées au fur et à mesure de l'entrée de nouveaux territoires dans la Fédération ; la dernière date de 1959, année de l'admission de Hawaii comme cinquantième État de l'Union (actuelle disposition des étoiles : cinq rangées horizontales de six étoiles, alternant avec quatre rangées de cinq).En 1997, les proportions des étoiles ont été agrandies.
Le continent nord-américain est abordé par les puissances européennes à partir de la fin du XVIe siècle. Au sud, les Espagnols, au nord-est les Français, à l’est les Anglais et les Hollandais, à l’ouest les Russes ; tous se taillent des empires en s’alliant avec les tribus indiennes. Le territoire est exploré peu à peu, et les luttes pour la maîtrise des ressources naturelles, dont le commerce des fourrures, aboutissent à la victoire des Anglais avec l’expulsion des Hollandais en 1664 et la fin de la Nouvelle-France en 1763 après la guerre de Sept Ans.
La vulnérabilité de l’empire britannique vient de l’intérieur. S’insurgeant contre l’imposition de taxes par la métropole, les colons proclament le 4 juillet 1776 leur indépendance, qu’ils obtiennent en 1783, après une guerre menée avec l’aide des Français. C’est une guerre d’indépendance plus qu’une révolution. Les treize colonies de la côte est, devenues les treize États unis, se séparent du Canada resté loyal à l’Angleterre, se dotent d’une Constitution démocratique en 1787 et commencent un essor territorial qui les conduit aux rives du Mississippi puis, en 1803, à la Louisiane qu’ils achètent aux Français et, en 1848, à l’annexion des États du Sud-Ouest après la guerre menée contre le Mexique.
États-Unis, formation territoriale. La constitution du territoire actuel des États-Unis depuis les treize colonies anglaises d'origine.
La théorie, exprimée en 1845, d’une « destinée manifeste » qui leur donne pour mission de propager leur système politique d’un océan à l’autre soutient et justifie l’expansion aux dépens des tribus indiennes et du Mexique. Les États fondateurs impriment fortement leur marque sur les institutions et la culture. Le fédéralisme offre cependant une certaine autonomie aux États et, jusqu’en 1865, la fiction d’une possible séparation. Au milieu du XIXe siècle, trois ensembles se distinguent : le Nord-Est urbanisé et en voie d’industrialisation, le Sud, domaine des plantations agricoles travaillées par des esclaves descendants d’Africains, et l’Ouest, terre de la « frontière » et de la « sauvagerie », selon la formule de l’historien américain Frederick Jackson Turner.
Face à l’expansion territoriale du Nord, le Sud, craignant la perte de sa supériorité politique et la disparition de l’institution de l’esclavage, décide de faire sécession en 1860, après l’élection à la présidence du candidat du Parti républicain, hostile à l’esclavage, Abraham Lincoln. La guerre civile brise les États confédérés du Sud, abolit l’esclavage, et donne au Nord la légitimité pour développer le pays selon ses intérêts politiques et économiques. À la fin du XIXe siècle, les États-Unis connaissent une industrialisation rapide et des fortunes considérables sont bâties sur l’utilisation des nombreuses ressources naturelles et d’une main-d’œuvre abondante fournie par l’immigration de masse. Tandis qu’au milieu du XIXe siècle, les immigrants venaient principalement d’Europe du Nord et de l’Ouest, à la fin de ce même siècle, ils proviennent surtout d’Europe du Sud et de l’Est.
À l’orée du XXe siècle, les États-Unis acquièrent une stature de grande puissance mondiale. Les dernières guerres contre les tribus indiennes ont « assuré la paix » à l’intérieur du pays, qui tourne désormais les yeux vers l’expansion outre-mer et impose son leadership au continent américain, du nord au sud.
Les États-Unis jouent un rôle de plus en plus important sur la scène mondiale. S’il respecte les conseils de George Washington – le premier président de la nation – de rester à l’écart des luttes intra-européennes, le moment isolationniste des années 1920 et 1930, qui aboutit au vote des lois des quotas limitant sévèrement l’immigration, est éphémère. Les États-Unis sont entraînés au XXe siècle dans des conflits loin de leur territoire, avec les deux guerres mondiales, la guerre froide, la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, lesquelles leur permettent de tester leur puissance.
En 1945, la puissance militaire, économique, politique, culturelle, des États-Unis est inégalée. Face au bloc soviétique, ils dirigent le « monde libre ». À l’intérieur du pays, le « mode de vie américain » exalte la prospérité mais aussi le conformisme. Les années 1950 sont l’âge d’or des classes moyennes. L’État fédéral impose la fin de la ségrégation dans l’armée et à l’école.
Les années 1960 voient les luttes victorieuses des Afro-Américains pour l’égalité de leurs droits, avec la personnalité charismatique du pasteur Martin Luther King, et une remise en cause de la société et de la morale traditionnelles par la génération issue du baby-boom de l’après-guerre. De nouvelles lois rouvrent les portes de l’immigration, par lesquelles se pressent des populations venues de l’Amérique au sud du Rio Grande et de l’Asie.
Les chocs pétroliers des années 1970 posent de façon aiguë la question des sources d’approvisionnement énergétique et de la dépendance des États-Unis vis-à-vis du Moyen-Orient où ils sont amenés à intervenir militairement. Après l’effondrement en 1991 de l’empire soviétique, les États-Unis deviennent la seule superpuissance mondiale. Mais, à la suite des attentats perpétrés le 11 septembre 2001 contre le World Trade Center de New York et contre le Pentagone à Washington, ils sont entraînés dans la lutte contre le terrorisme islamiste et s’engagent dans deux guerres, en Afghanistan et en Irak. À l’intérieur, les inégalités s’accentuent aux dépens des classes moyennes, sous l’effet des baisses d’impôts dont bénéficient les plus riches et de la délocalisation de la production industrielle vers des pays à très bas salaires. Une crise économique majeure éclate en 2008, qui relance les spéculations sur le déclin de l’Amérique.
La question posée en 1782 par Hector Saint-John de Crèvecœur, « Qu’est-ce qu’un Américain ? », prend une nouvelle signification lorsque, le 4 novembre 2008, Barack Obama, fils d’un Kenyan et d’une Américaine du Kansas, né à Hawaii, est élu 44e président des États-Unis, renvoyant de la sorte un puissant symbole de la diversité croissante de la population américaine.
Annick FOUCRIER
Le continent nord-américain entre assez tard dans l’histoire, par rapport à l’Amérique centrale et méridionale. Les « grandes découvertes » ont, en effet, pratiquement ignoré les immenses espaces situés au nord du golfe du Mexique, reconnu par Hernán Cortés au cours de son voyage de 1519.
Les premiers explorateurs furent des Espagnols qui découvrirent la Floride et le « Nouveau Mexique ». En 1513, Ponce de León croisa le long des côtes de Floride, sans pourtant s’avancer à l’intérieur du pays. Un peu plus tard, en 1528, Narváez explora la partie septentrionale du golfe du Mexique, de la Floride jusqu’au Texas. À la recherche d’or, Hernando de Soto traversa le sud-est du continent, allant de l’actuel État de Georgie vers l’Ouest, jusqu’au Mississippi. Partant du Mexique, Vázquez de Coronado parcourut les présents États d’Arizona, du Nouveau-Mexique et du Texas, pour constater que ces territoires, dépourvus d’or, intéressaient peu les Espagnols.
Ces premières explorations aboutirent donc à une grande déception, qui explique l’établissement relativement tardif des Espagnols dans ces régions. Le premier poste permanent fut fondé à Saint Augustine, en Floride, en 1565, point de départ de missions établies le long des côtes. Vers l’ouest, la pénétration espagnole gagna d’abord le Nouveau-Mexique et l’Arizona, où des missions et encomiendas étaient établies dès la fin du XVIe siècle, puis le Texas, partiellement occupé au XVIIe, enfin la Californie où, parties du sud, les missions remontèrent jusqu’à Sonoma à la fin du XVIIIe siècle.
La France et l’Angleterre s’intéressèrent à l’Amérique du Nord dès la fin du XVe siècle, mais, découragées par les résultats, cessèrent rapidement toute tentative. Les voyages de Cabot et de Verrazano permirent d’explorer les côtes, du Saint-Laurent à la Caroline du Nord, ceux de Jacques Cartier amenèrent la découverte de ce qui allait devenir le Canada. Pour les contemporains, avides de métaux précieux, ces régions ne présentaient aucun intérêt.
Cependant, la présence au large de ces côtes de bancs très poissonneux attira, dès le début du XVIIe siècle, un nombre croissant de pêcheurs, français au nord, hollandais au centre, de part et d’autre de l’embouchure de l’Hudson, suédois au sud, dans ce qui allait devenir le Delaware et la Pennsylvanie. Des contacts s’établirent avec les Indiens, Hurons et Penobscots au nord, Algonquins au centre, Delawares au sud. En 1609, Henry Hudson, Anglais au service de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, fonda à l’extrémité de la presqu’île de Manhattan, sur un emplacement déjà reconnu par Verrazano, le poste de Nouvelle-Amsterdam. Des colons hollandais vinrent s’y établir après que le gouverneur Peter Minuit eut acheté l’île pour 24 dollars aux Algonquins en 1624. La fondation de Québec date de 1608, et les premiers établissements suédois de 1638. Des échanges s’instaurèrent avec les populations locales qui demandaient objets et instruments en métal, armes et eau-de-vie, en échange de fourrures, très prisées en Europe.
L’essor de la colonisation coïncide avec l’entrée en scène d’un concurrent nouveau, l’Angleterre, à la fin du XVIe siècle.
Dans la lutte contre l’Espagne, l’Amérique du Nord, dont l’importance avait été reconnue par Humphrey Gilbert, constituait une position de premier ordre. Ainsi s’expliquent les missions confiées à Walter Raleigh en 1585 et 1587, le débarquement de colons dans l’île de Roanoke et leur mystérieuse disparition, sans doute sous les coups des Indiens. Le XVIe siècle se terminait donc sans que les Anglais eussent réussi à s’installer sur le continent, mais ils allaient prendre leur revanche peu de temps après. En 1607, un groupe de marchands, muni d’une charte au profit de la Virginia Company of London, débarqua dans l’estuaire de la James River et y fonda la ville de Jamestown. Ce fut le début de la colonie de Virginie. En 1620, un groupe de puritains, embarqués sur la Mayflower, aboutit au cap Cod et établit la première colonie de Nouvelle-Angleterre.
Partie dernière dans la course coloniale, l’Angleterre rattrapa rapidement son retard. Profitant des conflits internationaux, elle élimina successivement les Suédois, les Hollandais (New Amsterdam tomba entre ses mains en 1674) et, plus lentement, les Français, dont les possessions furent progressivement rognées au XVIIIe siècle. Dans le même temps, des émigrants débarquaient et peuplaient la plaine côtière : puritains chassés par la réaction anglicane, anglicans et catholiques chassés par la réaction puritaine, huguenots expulsés après la révocation de l’édit de Nantes, Hollandais victimes des crises politiques des Pays-Bas. Sous la diversité de ces apports successifs et la multiplicité des sectes religieuses existait un lien : la résistance à l’oppression sous toutes ses formes. Tous avaient fui l’Europe en raison de leurs convictions religieuses ou politiques, pour défendre la liberté. De là, le caractère nouveau des colonies créées sur les 3 000 kilomètres de côtes séparant la Floride de la Nouvelle-France.
Assez vite, chacune des treize colonies prit une physionomie originale, favorisée par une large autonomie. Elles eurent leur régime propre, différent l’un de l’autre, et si elles conservaient des rapports lointains avec Londres, elles n’avaient aucun lien entre elles. Certaines étaient colonies de la Couronne, d’autres colonies à chartes, d’autres encore colonies de propriétaires. Mais toutes avaient des institutions analogues : un gouverneur, choisi parmi les vieilles familles et représentant la Couronne ; une assemblée, élue par les propriétaires et chargée de voter les impôts.
Le groupe du Sud – Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud et Georgie – vit de l’exploitation du sol, divisé en plantations sur lesquelles travaillent des esclaves noirs sous la surveillance d’intendants (overseers). Le Sud est une région semi-tropicale, favorable à la grande culture de produits complémentaires de ceux de l’Europe ou nouveaux : tabac, maïs, riz, indigotier et, surtout, plus tard, le coton. Les conditions climatiques y rendent le travail très pénible pour des Européens, qui ont préféré importer depuis 1618 des Noirs d’Afrique, vendus comme esclaves par les puritains du Massachusetts ou du Rhode Island sur les marchés locaux ou antillais. La société sudiste est ainsi compartimentée en trois groupes : les Noirs, esclaves, privés de droits ; les planteurs, constituant une aristocratie financière et politique ; les Blancs pauvres, pourvus de droits mais dépourvus d’influence.
Le groupe du Nord – Nouvelle-Angleterre, Rhode Island, Massachusetts, New Hampshire et Connecticut – est peuplé à l’origine par des puritains et des dissidents fuyant la persécution des Stuarts. La vie quotidienne y est profondément marquée par une morale religieuse très rigide, l’esprit d’intolérance à l’égard des chrétiens non calvinistes et l’hospitalité offerte aux juifs. La théocratie a marqué le gouvernement local, la vie intellectuelle (collège de Harvard, 1636), les relations sociales. Sol et climat rendent aléatoire l’agriculture, qui cède ici la première place au trafic des ports (rhum, mélasses, esclaves) et à de nombreuses activités artisanales (petits ateliers de poterie, d’orfèvrerie, constructions navales). Aussi la vie urbaine y est-elle plus développée que dans le Sud, avec une métropole connue pour son austérité, Boston.
Le groupe du centre – New York, New Jersey, Pennsylvanie et Delaware – est le plus mêlé du point de vue ethnique, car la vallée de l’Hudson a été colonisée par des Hollandais, le Delaware par des Suédois et la Pennsylvanie par des quakers aux mœurs simples et aux idées tolérantes. La position centrale en fait une région de contacts entre le Nord et le Sud, et c’est là que se sont développées les deux grandes villes, New York et surtout Philadelphie, la plus belle et la plus grande ville d’Amérique, avec son plan régulier, imposé par William Penn, et une activité intellectuelle sans rivale.
Les Indiens, peu nombreux sans doute le long de la côte, sont toujours présents. À leur égard, les colons adoptèrent des attitudes différentes, allant de la franche hostilité des puritains, qui les considéraient comme des suppôts de Satan, à la bonté des quakers, les seuls à les traiter sur un pied d’égalité. Les Indiens apprirent aux nouveaux venus à cultiver le maïs (Indian corn), le tabac, le potiron, et reçurent en échange le cheval, les armes à feu, les métaux, mais furent atteints par la syphilis et d’autres maladies contagieuses. Le grand sujet de friction était la possession du sol, que revendiquaient les colons par droit de conquête et que leur refusaient les Indiens, ignorants de ce qu’était la propriété individuelle. À la différence des Français et des Espagnols, les Anglo-Saxons se mêlèrent peu aux populations locales et préférèrent les repousser vers l’Ouest au prix de guerres qui se traduisaient, en fait, par des escarmouches continuelles. Ainsi apparaît très tôt la Frontière et se crée un folklore qui remplace le vide culturel de l’Amérique.
D’autres Européens, Espagnols et surtout Français, installés au Canada, cherchent à développer un empire continental qui, par la vallée du Mississippi, rejoigne la Louisiane. Les colons anglais redoutent l’asphyxie qui résulterait de cet encerclement. Dès la fin du XVIIe siècle, une lutte s’engage entre les deux puissances pour la domination du continent et tourne à l’avantage de l’Angleterre qui élimine progressivement son adversaire, du traité d’Utrecht (1713) à celui de Paris (1763). Les Espagnols de Floride et du Nouveau-Mexique ne présentaient aucun danger, et les progrès russes le long de la côte du Pacifique sont trop lointains pour être connus.
Si les colons furent reconnaissants aux Anglais d’avoir chassé les Français, ils supportaient de plus en plus difficilement leur tutelle et leur pression fiscale. De là un conflit qui allait entraîner la rupture avec la mère patrie.
L’élimination de la France, à laquelle les colons avaient contribué avec leurs milices, avait fait disparaître tout danger immédiat et rendait donc quasi inutile et vexatoire la présence des troupes anglaises. Mais, en même temps, le gouvernement de Sa Majesté estimait légitime de répartir entre tous ses sujets les charges financières nées de la guerre et de remettre en vigueur le pacte colonial. Toutes ces mesures furent jugées illégales par les colons qui n’avaient pas été consultés : tout impôt nouveau, disaient-ils, doit avoir été accepté par les intéressés. À quoi les Anglais répondaient que le Parlement représente tous les sujets de Sa Majesté et peut donc les taxer.
Dès 1765, les esprits s’échauffent de part et d’autre de l’Atlantique, sans que les colons songent toutefois à la rupture : ce qu’ils désirent, c’est seulement être reconnus comme des citoyens à part entière. Le Parlement de Londres, sensible à ces arguments, supprima en 1770 tous les impôts en litige, sauf un, le droit sur le thé. Ce succès, qui ne réglait pas le problème essentiel, celui du droit du Parlement de taxer ses sujets britanniques outre-mer, ne produisit pas l’apaisement escompté. Des incidents éclatèrent entre colons et troupes britanniques et culminèrent avec la « partie de thé de