Histoire des Treize d'Honoré de Balzac - Encyclopaedia Universalis - E-Book

Histoire des Treize d'Honoré de Balzac E-Book

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Publiée de 1833 à 1835, Histoire des Treize se compose de trois récits – Ferragus, chef des dévorants, La Duchesse de Langeais, La Fille aux yeux d’or – qui retracent quelques-unes des aventures des membres d’une société secrète.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Histoire des Treize d'Honoré de Balzac

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 80

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852294820

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Histoire des Treize, Honoré de Balzac (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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HISTOIRE DES TREIZE, Honoré de Balzac (Fiche de lecture)

Publiée de 1833 à 1835, Histoire des Treize se compose de trois récits – Ferragus, chef des dévorants, La Duchesse de Langeais, La Fille aux yeux d’or – qui retracent quelques-unes des aventures des membres d’une société secrète. Les Treize sont des hommes supérieurs qui, lassés de leur existence plate, ont décidé de s’unir par un pacte et de conjuguer leurs forces pour, au mépris de l’ordre social, s’adonner à « la religion du plaisir et de l’égoïsme » et mener « une vie de flibustier en gants jaunes et carrosse » : « Ce furent treize rois inconnus, mais réellement rois, et plus que rois, des juges et des bourreaux qui, s’étant fait des ailes pour parcourir la société de haut en bas, dédaignèrent d’y être quelque chose, parce qu’ils y pouvaient tout. » En fait, même si Honoré de Balzac (1799-1850) a tissé quelques liens entre eux, ces trois récits sont largement autonomes. Toutefois, ils sont bâtis sur un scénario assez similaire : la mise en présence de personnages qui n’auraient pas dû se rencontrer et qu’une fatalité tragique va réunir et détruire.

• Trois passions secrètes

Dans Ferragus, c’est Maulincour qui, alors qu’il flâne dans une ruelle sordide, aperçoit une femme élégante entrant dans une masure. Il reconnaît celle qu’il aime en secret, Clémence Desmarets, la femme d’un riche agent de change. Convaincu qu’elle se rend à un rendez-vous galant, la jalousie le pousse à mener une enquête. Celle-ci le conduit sur la piste de Ferragus, alias Jean-Joseph Bourignard, un forçat évadé que la police croit mort. Ce dernier tend des pièges mortels à son poursuivant qui les esquive avant de mourir empoisonné. Maulincour a eu le temps de faire part de ses soupçons à Jules Desmarets, qui interroge son épouse ; Clémence ne peut prouver son innocence et tombe gravement malade. Elle répond néanmoins à un nouvel appel de Ferragus. Informé, Jules assiste en cachette à leur rencontre. Il découvre que sa femme est non pas la maîtresse, mais la fille du forçat, ce qui explique son silence. Par là, il porte un coup fatal à Clémence qui meurt en l’assurant de son amour.

Même fatalité dans La Duchesse de Langeais. Antoinette de Navareins a épousé le marquis de Langeais, duquel elle est séparée. Entourée de soupirants, elle mène une vie mondaine au cœur du faubourg Saint-Germain. Elle s’amuse à séduire le marquis de Montriveau, héros de l’armée napoléonienne qui rentre d’un long séjour en Afrique. Celui-ci tombe éperdument amoureux de la duchesse, mais ne trouve en face de lui qu’une coquette décidée à le faire languir sans lui accorder ses faveurs. Humilié et exaspéré, Montriveau la fait enlever, résolu à lui imprimer au fer rouge sur le front une croix de Lorraine qui fera d’elle son bien. En fait, il se contente de la menacer et la libère, en lui témoignant à son tour une froideur méprisante. Domptée, la duchesse s’éprend alors du marquis. Cependant, elle a beau compromettre sa réputation pour lui, elle ne parvient pas à le revoir. Désespérée, elle se retire dans un couvent. C’est parmi les religieuses, sur une île de la Méditerranée, que Montriveau, qui a exploré tous les couvents d’Europe, la retrouve. Toujours épris, il projette de l’enlever. Mais, au moment d’y parvenir, il ne trouve qu’une morte.

La troisième rencontre, enfin, est celle de la « fille aux yeux d’or » que croise un jour aux Tuileries le jeune dandy Henri de Marsay. Après l’avoir fait suivre, il apprend qu’elle se nomme Paquita Valdès et habite un splendide hôtel où elle est quasi prisonnière. Après qu’il a réussi à entrer en contact avec elle, Paquita lui accorde un mystérieux rendez-vous où elle manifeste autant de désir que de peur. Lors d’une deuxième rencontre, elle se donne à lui en l’appelant Mariquita. Henri comprend peu à peu que Paquita est l’esclave sexuelle de la marquise de Saint-Réal. En s’introduisant dans l’hôtel de celle-ci pour la châtier, il découvre le corps de Paquita, lacéré par le poignard et la jalousie de la marquise, qui s’avère être la fille de Lord Dudley et donc sa demi-sœur.

• Une œuvre-charnière

Respectivement dédiés à Berlioz, à Liszt et à Delacroix, les trois récits qui composent l’Histoire des Treize s’inscrivent dans l’imaginaire romantique. Romantisme des amours impossibles et des désordres de la passion. Romantisme de la société secrète et des conspirations souterraines, thèmes qui resteront toujours chers à Balzac : les Treize annoncent L’Envers de l’histoire contemporaine, comme Ferragus préfigure Vautrin. Romantisme paroxystique, enfin, directement inspiré des romans noirs d’Ann Radcliffe, qui imprégnait déjà les premiers romans de l’auteur et donne lieu à des pages qui ne reculent pas devant l’excès, comme l’assassinat de Paquita ou l’empoisonnement de Maulincour : « C’était un homme rapetissé, dissous, arrivé à l’état dans lequel sont ces monstres conservés au Muséum, dans les bocaux où ils flottent dans l’alcool. »

Simultanément, en réemployant des articles publiés par ailleurs, Balzac insère dans ces histoires où prédominent les tête-à-tête et l’analyse psychologique de vastes développements à caractère sociologique ou politique qui les lestent de réalisme. Sans rien perdre de leur romantisme flamboyant, elles changent dès lors de statut et deviennent les premières des Scènes de la vie parisienne : Ferragus s’ouvre sur une classification des rues de la capitale ; La Duchesse de Langeais consacre de longues considérations au faubourg Saint-Germain ou à la Restauration ; les premières pages de La Fille aux yeux d’or sont une description de l’« enfer » parisien. Enfin, parmi beaucoup de novations et d’audaces, tant thématiques – les amours saphiques de Paquita – que narratives – l’admirable retour en arrière sur lequel se construit La Duchesse de Langeais –, Balzac, afin d’assurer un lien cyclique entre les récits et d’illustrer la solidarité des Treize, expérimente pour la première fois le retour des personnages : Ferragus prête ainsi main-forte à Marsay qui lui-même vient en aide à Montriveau. Pour ces raisons, Histoire des Treize, par-delà sa beauté propre et notamment celle de La Duchesse de Langeais, sorte de conte moral dont le pur classicisme de style dément la légende absurde selon laquelle Balzac écrirait mal, présente l’intérêt de montrer un moment charnière dans l’œuvre de l’auteur : celui où le récit cesse d’exister dans sa singularité, pour prendre place dans le vaste ensemble organique que sera La Comédie humaine.

Philippe DULAC

Bibliographie
H. DE BALZAC, Histoire des Treize, in La Comédie humaine, tome V, P. G. Castex dir., Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 1977.
Étude
J.-P. RICHARD, Études sur le romantisme, Seuil, 1973.

BALZAC HONORÉ DE (1799-1850)

Introduction

Prométhée, Protée, homme à la robe de bure, créateur halluciné immortalisé par Rodin, Balzac a suscité toutes les imageries et toutes les gloses. L’œuvre immense vit, de réédition en réédition : elle est traduite et lue dans le monde entier et la télévision lui a redonné, plus que le cinéma, peut-être, une nouvelle fortune.

La prodigieuse vitalité de cette vie aux multiples entreprises et au gigantesque travail littéraire se développe sur le terrain d’une famille bourgeoise représentative des ascensions de ce temps de mutations. La famille du père, né Balssa, est une famille de paysans du Tarn. Le père, Bernard-François, petit clerc de notaire, monte à Paris à vingt ans et finit comme directeur des vivres aux armées. La mère, née Laure Sallembier, appartient à une famille de passementiers-brodeurs parisiens. Quand Balzac naît à Tours le 20 mai 1799, le père a cinquante-trois ans et la mère vingt et un. Balzac est l’aîné de quatre enfants : Laure, la sœur bien-aimée, naît en 1800 ; Laurence en 1802 ; Henri-François en 1807, vraisemblablement fils naturel de M. de Margonne, le châtelain de Saché. Bachelier en droit, d’abord clerc de notaire et clerc d’avoué à Paris, Balzac décide, à vingt ans, de se consacrer à la littérature. C’est en effet sa principale occupation de 1820 à 1824, puis de 1829 à 1848, deux ans avant sa mort. Mais, de 1824 à 1828, et pendant tout le reste de sa vie, parallèlement à l’œuvre littéraire, les entreprises de tout ordre se sont succédé. En 1825, l’édition. En 1826, l’imprimerie. En 1827, une société pour l’exploitation d’une fonderie de caractères d’imprimerie. C’est l’échec ; ce sont, déjà, les dettes. Après le retour à la littérature, les années 1829-1833 sont des années d’intense activité journalistique. Des ambitions électorales se manifestent en 1831. En 1836, c’est l’entreprise malheureuse de la Chronique de Paris