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Pays continental et plat, situé à l'est de l'Autriche, dans un espace entouré par les Carpates – espace qu'elle partage avec la Slovaquie, la Transylvanie roumaine, le nord de la Serbie, de la Croatie et de la Slovénie –, la Hongrie est l'un des États les plus anciens de l'Europe centre-orientale. Réduite en 1920 à un tiers de son territoire...

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Veröffentlichungsjahr: 2017

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ISBN : 9782852298989

© Encyclopædia Universalis France, 2017. Tous droits réservés.

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HONGRIE

Introduction

Pays continental et plat, situé à l’est de l’Autriche, dans un espace entouré par les Carpates – espace qu’elle partage avec la Slovaquie, la Transylvanie roumaine, le nord de la Serbie, de la Croatie et de la Slovénie –, la Hongrie est l’un des États les plus anciens de l’Europe centre-orientale. Réduite en 1920 à un tiers de son territoire d’autrefois, elle s’étend sur 93 000 kilomètres carrés, soit un sixième de la France actuelle ; au recensement de 2011, elle comptait 9,93 millions d’habitants (sa population est en diminution constante depuis le début des années 1980).

Hongrie : drapeau. Hongrie (1848 ; off. 1957). Drapeau tricolore à bandes horizontales rouge, blanche et verte, dont l'origine des couleurs est fort ancienne : le rouge viendrait, selon la légende, de l'emblème du duc Arpad, fondateur de la première dynastie hongroise au IXe siècle ; le blanc est celui de la croix introduite par le roi saint Étienne à la fin du Xe siècle, époque à laquelle les Magyars embrassèrent la religion chrétienne ; le vert, qui évoque les montagnes du pays, s'inspirerait d'un blason hongrois du XVe siècle.

Le peuple hongrois (« magyar ») appartient, par ses origines et par sa langue, à la famille finno-ougrienne, dont certains groupes habitent toujours l’Oural. Après de longues migrations, pendant lesquelles ils se sont mêlés à des peuplades turques vivant alors sur les steppes au nord de la mer Noire, les ancêtres des Hongrois finirent par se fixer, à la fin du IXe siècle, dans les grandes plaines du Bassin pannonien, entre les Germains et les Slaves de l’Ouest d’une part, les Roumains et les Slaves du Sud d’autre part. Ils devaient par la suite recevoir l’apport ethnique de tous ces groupes ainsi que de certains autres peuples ou fragments de peuple propulsés sur leur territoire tantôt par les invasions mongoles (comme les Coumans), tantôt par leur propre dynamisme (Tsiganes et Juifs de Pologne), tantôt par des politiques de colonisation impériale (Saxons et autres Allemands). Le vocabulaire de la langue magyare porte la trace de toutes ces cohabitations et de tous ces métissages. À présent, les magyarophones forment plus de 95 p. 100 de la population du pays, mais de 3 à 4 millions de Magyars vivent aussi dans les pays limitrophes de la Hongrie, principalement en Roumanie (en Transylvanie), en Slovaquie du Sud, en Ukraine subcarpatique et en Serbie (Voïvodine). On estime le nombre des Hongrois dispersés dans le monde occidental (Europe de l’Ouest et Amériques) à 1,5 million, dont une fraction non négligeable (10 p. 100 ou plus) est de souche juive.

Les Hongrois s’étaient convertis au christianisme à la fin du Ier millénaire ; cette religion leur était venue de Rome, ce qui les a placés depuis lors dans l’orbite de la culture occidentale. Au XVIe siècle, la Hongrie a massivement participé à la Réforme et, en dépit de certains succès de la Contre-Réforme, une bonne partie de la population est restée calviniste ou luthérienne (30 p. 100, selon les dernières statistiques exhaustives, qui remontent à l’entre-deux-guerres). Avant la guerre, de 5 à 6 p. 100 de la population était de confession israélite ; comme en Pologne, en Tchécoslovaquie et en Roumanie, les juifs étaient particulièrement nombreux dans les villes. C’est ainsi que près du quart des habitants de la capitale (Budapest) étaient, encore au début des années 1940, de religion ou d’origine juives. De la fin du XIXe siècle à l’époque des persécutions (qui, en Hongrie, avaient débuté en 1919-1920 pour culminer en 1944 avec l’extermination de plusieurs centaines de milliers de citoyens hongrois d’origine juive), les juifs ont joué un rôle éminent dans la vie intellectuelle hongroise, en particulier dans les courants de modernisation.

La Hongrie n’est pas très favorisée par la géographie : elle a un sol fertile mais, pays de plaine (son plus haut sommet dépasse à peine 1 000 m), elle a peu de ressources minérales ; pays continental, elle est dépourvue d’accès à la mer (sauf par voie fluviale). Mais surtout, elle appartient à une zone de l’Europe qui, tant par son exposition géographique que par sa multiplicité ethnique, est rarement arrivée à se soustraire à l’influence de ses puissants voisins de l’Ouest ou de l’Est : l’Empire germanique d’un côté, l’Empire ottoman et la puissance russe, de l’autre côté. Écrasée et envahie par les Turcs au début du XVIe siècle, la Hongrie n’a pu se perpétuer comme État que dans le cadre de l’Empire des Habsbourg, ce qui l’a réduite, pendant des siècles, à un statut de colonisé. Associée, plus ou moins à égalité, à l’Autriche dans le cadre de la Double Monarchie (1867-1918), elle n’a pu éviter d’en partager la chute, avec pour conséquence l’amputation des deux tiers de son territoire. Alliée des puissances de l’Axe, elle devait être traitée par l’Union soviétique, à l’issue de la guerre, à la fois en ex-ennemi et en futur satellite. Dans la zone d’influence créée par les Soviétiques en cette partie centrale de l’Europe, les Hongrois seront d’ailleurs les premiers à se révolter les armes à la main en 1956 : mis en échec dans un premier temps, les Soviétiques devront mobiliser toutes leurs ressources pour venir à bout de la révolte hongroise. Une fois de plus, les velléités d’indépendance de la Hongrie seront écrasées par la force mais, trente-trois ans plus tard, en 1989, les Hongrois seront – une nouvelle fois – les premiers, en Europe de l’Est, à engager une transition démocratique. La sortie du système communiste s’est faite sans à-coups, résultat d’un processus arrivé comme à maturité à la veille de la chute du Mur de Berlin ; l’adhésion à l’O.T.A.N. en 1999 et à l’Union européenne en 2004 apparaissent comme son aboutissement logique.

Pierre KENDE

E.U.

1. Géographie et économie

À plusieurs reprises au cours du XXe siècle, la situation géopolitique de la Hongrie a connu des transformations fondamentales. Réduite des deux tiers de son territoire millénaire par le traité de Trianon, signé en 1920, la Hongrie a vécu une intégration forcée dans le bloc soviétique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Avec la fin de l’ordre bipolaire, l’État hongrois a recouvré en 1989 sa pleine souveraineté, et le pays a fait son entrée dans l’O.T.A.N. en 1999 et dans l’Union européenne (U.E.) en mai 2004. Dans ce nouveau contexte géopolitique, le long d’une enveloppe frontalière de 1 800 kilomètres, la Hongrie compte sept voisins : l’Autriche, la Slovaquie, l’Ukraine, la Roumanie, la Serbie, la Croatie et la Slovénie. Grâce à une stratégie graduelle de transition, l’économie hongroise figure parmi les plus avancées d’Europe centrale.

• Un pays de plaine

Pays de plaine au cœur du bassin pannonien, entouré par le grand arc carpatique et drainé par le Danube et son affluent la Tisza, la Hongrie s’étend sur 93 000 kilomètres carrés. Une dorsale formée d’une succession de petits massifs montagneux de faible altitude (de 500 à 800 m), s’étire du sud-ouest au nord-est, sur plus de 400 kilomètres, des derniers contreforts alpins aux Carpates. Cette région recèle des ressources minières (bauxite des Vértes et monts Bakony, manganèse, gisements de charbon brun et de lignite) qui ont servi de support aux activités industrielles.

Les principales différenciations topographiques, climatiques et paysagères reposent sur la coupure méridienne du Danube. À l’ouest, la Transdanubie, au relief plus accidenté, est formée d’un ensemble de plaines, de collines et de petits massifs montagneux. Au nord, la Petite Plaine (Kisalföld) s’étend au pied des derniers massifs alpins de Sopron et du Köszeg. Au centre, les monts Bakony et des Vértes dominent le lac Balaton qui forme un plan d’eau peu profond, étendu sur 600 kilomètres carrés, lieu de tourisme balnéaire ceinturé de coteaux de vignes. Entre Balaton et Danube, la plaine de Mezöföld est couverte de lœss. Le domaine des collines s’étend du pays de Zala, à l’ouest, jusqu’aux régions de Somogy et de Tolna, en Transdanubie méridionale. Au pied des monts Mecsek (682 m) s’étendent des collines, aux flancs couverts de vignobles (Villány), et de bonnes terres de culture dans la Baranya. Vers le sud, les fonds alluviaux de la Drave séparent la Transdanubie de la Croatie. À l’est du Danube commence un ensemble très différent comprenant au nord les massifs du Mátra (1 015 m au mont Kékes), de Bükk, de Zemplen qui se raccordent à la grande plaine de l’Alföld par des piémonts de collines dont l’exposition au sud favorise les vergers et les vignobles (Eger, Tokaj).

Étendue sur la moitié de la superficie du pays, l’Alföld (le terme signifie en hongrois « grande plaine ») représente un vaste bassin de subsidence remblayé par les alluvions du Danube et de ses affluents descendus des Carpates. Le Kiskunság (Petite Coumanie), entre Danube et Tisza, et le Nyirség, au nord-est, forment deux cônes de déjection sableux que le vent a modelés en dunes. Une partie des interfluves sont recouverts de lœss fertiles, tandis que des terrains marécageux caractérisent les fonds alluviaux inondables. Les travaux d’aménagement hydraulique, d’amélioration des sols et de plantations de rideaux d’arbres ont transformé les paysages d’une steppe à tendance aride, la puszta, en domaine de grandes cultures céréalières, maraîchères et arboricoles.

Les parcs nationaux du Kiskunság et de l’Hortobágy protègent des écosystèmes originaux. La Hongrie jouit d’un climat tempéré à tendance continentale, avec une température annuelle moyenne de 9 à 11 0C, un maximum de précipitations au printemps et au début de l’été. La Transdanubie et la dorsale montagneuse sont davantage arrosées que la Grande Plaine, plus ensoleillée, qui reçoit moins de 550 millimètres de précipitations par an.

• Une population en déclin

La Hongrie compte 9 937 628 habitants (2011), soit 770 000 habitants de moins qu’au début des années 1980. Cette décroissance est imputable à l’ampleur du déficit des naissances qui résulte d’un recul continu de la fécondité et d’un vieillissement accusé de la population (16,6 p. 100 de plus de soixante-cinq ans en 2010).). Le solde migratoire, positif depuis 1990, permet de rééquilibrer les pertes du bilan naturel sans toutefois les combler. Le « retour » des descendants des Hongrois vivant dans les territoires de la « Grande Hongrie », perdus en 1920, nourrit pour l’essentiel ce flux d’arrivants en provenance de Roumanie, d’Ukraine, de Serbie et de Slovaquie.

Avec une densité moyenne de 107 habitants par kilomètre carré, le peuplement, assez uniformément réparti sur le territoire, atteint ses valeurs les plus élevées dans la région de Budapest et dans les régions du nord-est. Il se distribue entre plus de trois mille localités, dont les trois quarts comptent moins de deux mille habitants et regroupent seulement 17,4 p. 100 de la population. Plus des deux tiers des Hongrois résident dans des localités de plus de cinq mille habitants, qui n’ont pas toutes le statut administratif de ville. Pour des raisons historiques, les formes de peuplement rural diffèrent. Aux gros villages de la Grande Plaine, entourés de fermes dispersées (tanya), s’opposent les petites localités de Transdanubie et du nord-est. Les maillages communaux portent la marque de cette fragmentation qui entrave l’organisation de la desserte socioculturelle. Depuis 1990, une inversion des migrations campagnes-villes s’est produite avec la diffusion d’un processus de péri-urbanisation des espaces ruraux à proximité des pôles urbains.

• Les vertus d’une transition économique graduelle

L’économie hongroise s’est écartée progressivement du modèle stalinien après l’écrasement par les chars soviétiques de la révolution de 1956. Le dirigeant communiste János Kádár – premier secrétaire du Parti communiste de 1956 à 1988 – a expérimenté une voie réformiste en introduisant, en 1968, le « nouveau mécanisme économique » puis en libérant l’initiative individuelle dans les années 1980. La transition vers l’économie de marché a été conduite avec pragmatisme sur un terrain préparé par la décentralisation des décisions économiques, la libéralisation de l’activité privée et l’ouverture aux échanges avec l’Ouest. Au lendemain de 1989, le gouvernement libéral de Jószef Antall a opté pour une stratégie graduelle d’approfondissement des réformes. Les privatisations ont été étalées dans le temps, les entreprises publiques faisant au préalable l’objet de restructurations. Concernant la propriété des terres et des biens agricoles, le législateur a cherché des solutions de compromis respectant les droits des anciens propriétaires et les intérêts des travailleurs des exploitations collectives.

Au début de la décennie de 1990, les politiques de restructuration ont eu des effets négatifs tant sur le volume de la production que sur le niveau de l’emploi (12 p. 100 de chômage en 1994). Le déficit budgétaire, signe d’une difficile gestion des finances publiques, a nécessité l’adoption d’un programme de stabilisation, en 1995 et 1996, imposant une relative austérité (réduction des dépenses publiques). Le système bancaire et financier a fait l’objet d’un vaste programme de privatisations, lancé en 1995, qui privilégiait les partenaires étrangers stratégiques. La majorité des banques hongroises ont été vendues, notamment aux investisseurs étrangers (allemands, autrichiens, belges, italiens et américains) qui contrôlent plus de 80 p. 100 du secteur. L’adaptation du système productif à la compétition internationale et la transformation du commerce extérieur ont également bénéficié de l’afflux des investissements directs étrangers, et la productivité des entreprises a progressé rapidement à partir de 1995. La réorientation des échanges extérieurs, auparavant tournés vers l’Est, s’est rapidement opérée, la part de l’Union européenne devenant prépondérante. Les réformes structurelles ont atteint leurs objectifs, comme l’indique la progression du P.I.B. (indice 120 en 2004, par rapport à 1989), l’essor des exportations témoignant des performances du secteur industriel. Mais le déficit des finances publiques, le plus élevé parmi les nouveaux membres de l’U.E., reste excessif. L’économie hongroise, encore vulnérable, est particulièrement touchée par la crise économique mondiale de 2008.

• La restructuration du système productif

L’héritage industriel de l’économie planifiée a imposé des changements structurels entraînant le déclin des industries extractives et la fermeture de centres miniers, l’effondrement du secteur textile et de l’habillement, le recul de la métallurgie et des produits chimiques. De nombreuses villes mono-industrielles, de taille petite et moyenne, ont été frappées, dès le début de la transition, par la crise de désindustrialisation. D’autres branches d’activité ont enregistré une forte croissance, en grande partie liée à l’arrivée des investisseurs étrangers.

Destination privilégiée des flux de capitaux étrangers au début de la décennie de 1990, le pays se place au troisième rang parmi les nouveaux entrants dans l’U.E. pour le stock des investissements étrangers. Les quatre cinquièmes proviennent de l’U.E.-15 (et notamment d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Autriche). Les grandes firmes multinationales ont été attirées par la rapidité du processus de transition, le mode de privatisation par vente directe, l’accessibilité géographique, la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et à faible coût salarial. Plus des deux tiers des nouvelles implantations ont été réalisées dans l’automobile avec la construction d’unités par General Motors, Audi, Suzuki et Ford. La Hongrie est parvenue à attirer des industries de haute technologie (équipement électronique et de télécommunications). L’impact positif de la pénétration des firmes étrangères, qui ont joué un rôle important dans la modernisation et favorisé la compétitivité, est toutefois resté concentré sur quelques secteurs (équipements de transport, équipements électrique et optique, produits chimiques), et limité à quelques régions (Budapest, Győr, Szombathely, Szkésfehérvár).

Les changements dans la structure sectorielle se sont donc accompagnés d’une recomposition géographique. Sous l’effet de nouveaux facteurs de localisation, une nouvelle répartition régionale des activités industrielles s’est substituée à l’ancien clivage nord-sud qui privilégiait les ressources naturelles et les régions d’industrie lourde (Nógrád, Borsod-Abaúj-Zemplén). Trois régions réalisent les deux tiers de la production industrielle sur environ le quart de la superficie du pays. En tête, la Hongrie centrale avec l’agglomération de Budapest et le département de Pest, suivie de la Transdanubie centrale (départements de Komárom-Esztergom, Veszprém, Fejér) et de la Transdanubie occidentale (Győr-Moson-Sopron, Vas). Avec une contribution de 29,5 p. 100 au P.I.B. en 2007, le secteur industriel, qui fournit l’essentiel des exportations, conserve un poids économique significatif. La structure du secteur des services, qui contribue pour 66 p. 100 au P.I.B., s’est considérablement diversifiée et complexifiée. Le système bancaire, l’un des plus solides des pays nouvellement entrés dans l’U.E. et le secteur de l’assurance, tous deux contrôlés par des compagnies étrangères, faisaient figure de facteurs de compétitivité pour l’économie hongroise. Mais, lors de la crise de 2008, avec la dépréciation du forint par rapport à l’euro, les prêts libellés en devises – la grande majorité d’entre eux – sont devenus très chers, ce qui a mis les emprunteurs en grande difficulté.

• Une adaptation agricole inachevée

Auparavant fleuron de l’économie hongroise, le secteur agricole a vu son rôle se réduire (4,2 p. 100 du P.I.B. en 2007) et son niveau de production décliner, en particulier dans l’élevage. L’agriculture conserve toutefois une place importante dans les activités de plus de deux millions de personnes (production vivrière, activité d’appoint, hobby). Les effets du processus de décollectivisation (privatisation des terres et des biens non fonciers) ont bousculé les structures sans parvenir à améliorer la productivité et la compétitivité.