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Dépouillé de tout, sans repères ni refuge, Salah survit dans les marges d’une société qui ne lui laisse plus d’espace. Il erre dans l’ombre, au cœur de lieux abandonnés où l’on oublie jusqu’à l’espoir. Mais une main se tend : celle de Jena, une jeune serveuse animée d’une bonté rare. Cette rencontre, fragile et inattendue, bouleverse le cours de son existence. À travers les méandres du rejet, les blessures de l’exil, les élans du cœur et la difficile quête de dignité, ce roman retrace le destin d’un homme brisé qui tente de renaître.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Stacy Plez, enseignante passionnée de langue espagnole, cultive depuis l’enfance un profond attachement à l’écriture, perçue très tôt comme un exutoire et une forme de liberté. À travers ses mots, elle dénonce les préjugés et les injustices qui régissent ce monde. Son nouvel ouvrage se veut être un hymne à l’espoir et aux miracles.
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Seitenzahl: 63
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Stacy Plez
Je te promets
Roman
© Lys Bleu Éditions – Stacy Plez
ISBN : 979-10-422-7743-7
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Je te promets une vie meilleure, loin de cette misère, loin de cette douleur que tu ressens à chaque instant. Je te promets la liberté, la dignité et l’égalité, car, en ce monde d’injustices, d’ignorance et de différences, tu y as ta place. Je me battrai pour défendre ta cause, toi qui crois être dépourvu de toute solution, toi seul, sans espoir, qui crois que tel est ton destin, qui crois ne pas avoir de chance. Détrompe-toi, car la vie est constituée d’obstacles, dont celui-ci que tu dois surmonter, car un avenir meilleur t’y attend à la fin. Rien n’est définitif, seulement si tu le choisis. Tu as la pensée, la réflexion, l’intelligence et autrui. Tu me diras : « Tout le monde est différent », tu as raison, mais au sein de ces différences, certaines personnes savent se distinguer, et c’est sur celles-ci que tu dois compter. Je te vois te morfondre sur ta « triste réalité », dis-tu, mais nous sommes tous des êtres humains, même couleur de sang, même anatomie, et appartenons au même monde. Pourquoi eux ? Pourquoi nous ? Et pourquoi pas toi ? Si l’on se donne les moyens d’y parvenir, on y arrive. Certes, un coup de pouce est toujours le bienvenu, et c’est ce que je compte faire pour toi. Tu te sens seul, sans abri et discriminé par ta couleur de peau et tes origines, mais rien de tout cela ne doit t’empêcher d’avancer. La force intérieure, on la trouve au sein de sa famille, de ses amis, de ses souvenirs ou en se projetant. Tu te rendras compte que ces personnes qui te font souffrir, qui te portent un regard et une vision néfastes, sont en vérité les plus malheureuses. Elles ne connaissent pas cette réalité, car elles ne la vivent pas. Je ne la vis pas moi non plus ; néanmoins, je me questionne : pourquoi est-ce ainsi ? Et je me dis que – et c’est là qu’une vision extérieure est utile – tout est possible, il faut s’en donner les moyens. Sans-abri ! Sans-papiers ! Sans famille ni amis ! Hier et aujourd’hui, seul avec ton cœur, demain t’attend une vie meilleure. C’est ainsi, par ce constat, que son histoire commença.
J’arrive dans ce pays, je m’éloigne de la véritable misère pour en rejoindre une « meilleure ». Le chemin a été long et difficile, mais j’y suis parvenu. J’arrive dans ce pays sans amis ni famille, le seul parent qui me restait a succombé au froid, s’est éteint alors que nous étions si proches du but. J’arrive dans ce pays dépourvu de papiers, et j’ignore même mon identité : je ne sais plus qui je suis. Je vis ma vie depuis quelques jours sans penser au lendemain, qui ne pourrait exister. Je vis ma vie au jour le jour, comme si c’était le dernier.
J’arrive dans ce pays, dans cette ville, métropole connue pour avoir une belle vie, pour sa tolérance et son respect envers autrui. Hélas, je me rends compte que tout cela n’est qu’illusion. J’arrive dans cette ville, mais je n’ai pas la belle vie dont je rêvais. J’arrive dans cette métropole, mais les gens ne sont qu’ignorants, intolérants et irrespectueux envers les personnes comme moi. Il y a bien sûr des exceptions, mais rien qui ne vaille la peine d’être dit. Je vois toujours la même chose : ils passent devant moi, ne m’adressent aucun regard, ne m’accordent aucune attention. Je dors par terre, seul, au milieu de détritus, voire d’excréments et d’urine. Cela peut vous répugner, mais je n’amplifie rien, entouré de ces odeurs infectes, mais dont on prend l’habitude. On évite de s’en plaindre, car cela ne sert à rien. Je me lave la nuit, lorsque les fontaines de la ville sont en service, remplissant une bouteille d’eau trouvée non loin de là, dans une poubelle. Je me lave comme je peux. L’hiver, dans le froid, et l’été pour essayer d’enlever le maximum de transpiration, qui ajoute une autre odeur nauséabonde dans l’entourage. Une odeur que je ne choisis pas, mais dont j’ai honte. Mais arrivé à un état comme le mien, on ne prend plus goût à rien, on en vient à se ficher de ce que peuvent penser les autres, de la vision qu’on peut leur procurer.
Certains réagissent ainsi : « Il est noir, c’est un étranger, il est à sa place ici, il n’avait qu’à rester dans son pays. » Graves propos, qui deviennent cependant très courants. Rester dans mon pays est la chose que j’aurais voulue, la situation étant qu’il n’est que poussière désormais. Pourquoi je viens dans le vôtre ? N’êtes-vous pas contents que votre pays donne une image qui fasse rêver et attire nombre de gens ? Quelle réputation va-t-il avoir ? Celui qui accueille des migrants, qui loge des sans-abris ? Non. Celui qui sait accueillir et prendre conscience de cela. Mais, celui qui, au final, laisse même sa propre population mourir de froid dehors. Chercher désespérément à manger, en venir à voler, car si on ne vole pas, on meurt. Cela devient un besoin vital ! Et dire aussi que certaines personnes sont comme moi parce qu’elles l’ont choisi ! Comment peut-on profiter de sa vie ainsi ? Comment délaisser le confort ? Nous n’avons qu’une vie, profitons-en !
Vous vous demanderez alors : et moi ? Pourquoi je reste dans cette situation ? Je n’ai plus rien à perdre, moi, il ne me reste qu’un vulgaire sac troué et puant. Jusqu’à ce jour, je ne pensais plus avoir d’avenir, je pensais demeurer éternellement ainsi. J’avais tort, et c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que, dans la vie, tout est possible.
Eh oui ! La roue tourne, et j’ignorais qu’aujourd’hui allait être mon jour de chance. Je traînais, comme tous les jours, dans un squat désert situé en dessous d’un pont où nichaient quelques rats, par un temps de pluie accompagné de vents particulièrement violents et glacials. Plusieurs personnes passent devant moi, évitent mon regard ; d’autres m’accordent une petite douceur, une petite attention, ce qui représente déjà beaucoup pour moi, mais c’était alors sans savoir ce qui allait m’arriver.