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La Belle et la Bête raconte l’histoire de Belle, une jeune fille généreuse et indépendante qui se sacrifie pour sauver son père en devenant la prisonnière d’une créature terrifiante. Dans le château de la Bête, au milieu d’un univers étrange et envoûtant, elle découvre peu à peu que sous cette apparence effrayante se cache une âme sensible et tourmentée. Entre mystère et enchantement, ce conte célèbre la force du cœur, la patience et la capacité à voir au-delà des apparences. Écrit par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, ce récit plein de poésie et de sensibilité continue de toucher les lecteurs de toutes les générations.
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Seitenzahl: 27
Veröffentlichungsjahr: 2025
Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
La Belle et la Bête
Édition illustrée pour petits et grands
Copyright © 2025 Éditions Novelaris
ISBN: 978-3-68931-230-5
La Belle et la Bête
Cover
Table of Contents
Text
Il y avait une fois un marchand qui était extrêmement riche. Il avait six enfants, trois garçons et trois filles, et comme ce marchand était un homme d’esprit, il n’épargna rien pour l’éducation de ses enfants et leur donna toutes sortes de maîtres. Ses filles étaient très belles ; mais la cadette surtout se faisait admirer et on ne l’appelait, quand elle était petite, que la Belle Enfant ; en sorte que le nom lui en resta, ce qui donna beaucoup de jalousie à ses sœurs. Cette cadette, qui était plus belle que ses sœurs, était aussi meilleure qu’elles. Les deux aînées avaient beaucoup d’orgueil parce qu’elles étaient riches : elles faisaient les dames, et ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands. Elles allaient tous les jours au bal, à la comédie, à la promenade, et se moquaient de leur cadette, qui employait la plus grande partie de son temps à lire de bons livres.
Comme on savait que ces filles étaient fort riches, plusieurs gros marchands les demandèrent en mariage, mais les deux aînées répondirent qu’elles ne se marieraient jamais, à moins qu’elles ne trouvassent un duc, ou tout au moins un comte. La Belle remercia bien honnêtement ceux qui voulaient l’épouser ; mais elle leur dit qu’elle était trop jeune et qu’elle souhaitait tenir compagnie à son père pendant quelques années.
Tout d’un coup, le marchand perdit son bien et il ne lui resta qu’une petite maison de campagne, bien loin de la ville. Il dit en pleurant à ses enfants qu’il leur fallait aller dans cette maison et qu’en travaillant comme des paysans, ils y pourraient vivre. Ses deux filles aînées répondirent qu’elles ne voulaient pas quitter la ville et qu’elles connaissaient des jeunes gens qui seraient trop heureux de les épouser, quoiqu’elles n’eussent plus de fortune.
Ces demoiselles se trompaient : leurs amis ne voulurent plus les regarder quand elles furent pauvres. Comme personne ne les aimait, à cause de leur fierté, on disait :
« Elles ne méritent pas qu’on les plaigne ! Nous sommes bien aises de voir leur orgueil abaissé : qu’elles aillent faire les dames en gardant les moutons ! »
Mais en même temps, tout le monde disait :
« Pour la Belle, nous sommes bien fâchés de son malheur : c’est une si bonne fille ! Elle parlait aux pauvres gens avec tant de bonté ; elle était si douce, si honnête ! »
Il y eut même plusieurs gentilshommes qui voulurent l’épouser, quoiqu’elle n’eût pas un sou. Mais elle leur dit qu’elle ne pouvait se résoudre à abandonner son pauvre père dans son malheur, et qu’elle le suivrait à la campagne pour le consoler et l’aider à travailler.