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Une fois n'est pas coutume, Nourredine ZOUGGAR nous entraîne dans une fiction romancée à la première personne, pour nous révéler tout son talent. Le sujet qu'il aborde, de manière déconcertante, n'est autre qu'une des batailles des plus difficiles à mener. Il vous laisse le découvrir au gré des mots. Il vous fera pleurer, mais surtout rire. A travers ce roman, l'auteur se lance un défi de taille : redonner de l'espoir à un tiers des français. Avez-vous deviné ? Quelque soit la réponse, n'hésitez pas à plonger dans ce récit rempli de sérénité. Certaines pages sont aussi belles que du Julie GARWOOD, du Judith MCNAUGHT ou du Carole MORTIMER. L'auteur nous offre un récit truculent, époustouflant et drôle, qui fait du bien. Un second roman réussi et facile à lire. C'est certainement dû à ce vibrant cri d'amour à l'égard de son épouse et à toute l'affection qu'il porte à ceux qui luttent face à un ennemi redoutable, invisible et parfois même invincible.
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Seitenzahl: 149
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Dans mon rêve, une tumeur vient frapper à ma
porte. J’accepté de l’accueillir. Bien installée
sur le sofa, le corps posé sur un coussin en
velours rouge. Rouge comme son teint. Je lui
demande l’objet de sa visite.
La tumeur, pourvoyeuse de souffrances et le
cœur aussi noir que de l’encre, m’annonce
prendre possession de ma femme. Je reste
calme et lui réponds :
« Qu’importe ce que tu feras, face à l’amour tu
ne vaux même pas l’équivalent d’une racine
d’arbre. Tu es avisée et maintenant je te prie de
t’en aller… ».
La tumeur a l’air si peu concernée par ma mise
en garde. Elle s’en va laissant traîner une
odeur de bois de cade sur le sofa.
Au réveil, ma femme hurle de douleur. La
tumeur vient me défier…
Extrait de mon journal intime.
C’est avec un immense plaisir que je dédie ce
modeste roman :
Aux êtres les plus chers de ma vie, Rïan, Elora,
Mathéo, Kaïs, mon épouse Nadège qui a fait de
moi un homme comblé, mes parents ainsi que
mon frère et ma sœur.
Je remercie tous mes proches et toutes les
personnes qui occupent une place dans mon
cœur.
AVANT-PROPOS
Chapitre I
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Chapitre VI
Quelques jours plus tard...
Chapitre VII
Chapitre VIII
Chapitre IX
Trois semaines plus tard...
Chapitre X
Chapitre XI
Chapitre XII
Chapitre XIII
Deux heures plus tard...
Chapitre XIV
Chapitre XV
Jour J
Chapitre XVI
Deux mois plus tard
Épilogue
Trois années s’écoulèrent…
Samedi 4 juillet
Extrait de l’enregistrement du dictaphone soigneusement dissimulé par Séverine.
Au même moment à la Gendarmerie
Revenons vers la jolie maison…
Quatre heures plus tard…
Ma femme Séverine est entre la vie et la mort. Drôle de façon de commencer mon récit, n'est-ce pas ? Et pourtant... Pour la première fois en seize années de vie commune, ma moitié, ma meilleure amie, ma partenaire charnelle, mon évidence, a un amant. Qui l'eut cru ? Nous, qui sommes fusionnels et l'avons toujours été. Cet amant n'est pas comme ceux qu'on croise parfois sur un parking isolé (et croyez-moi, j'aurais préféré), non, il est bien plus sournois que cela, il se nomme : Karkinôma.
Mon rival est redoutable - petit et d’une effrayante laideur - totalement dépourvu d'émotions. J'ai souvent l’envie, irrépressible, de le prendre entre mes mains et de l'étouffer. Mais ma difficulté est la suivante : si la science n'arrive pas à le tuer, comment moi, pourrais-je faire ? Il siège en Séverine sans répit, ou devrais-je dire il l'assiège (comme le fût en son temps la célèbre Gaule de Vercingétorix lors de la bataille d’Alésia), il prend possession de son corps et de son âme.
Bien que je n’aie aucune sympathie à son égard, (logé et nourri sans y avoir été invité) je l'ai baptisé : Bob. Oui, c'est ainsi qu'il doit s'appeler. Ce matin, je me rends à l’hôpital juste avant la séance de chimiothérapie de Séverine : une guerre à mener, une bataille à livrer. Compliqué pour ce petit bout de femme, qui se révèle pourtant être ma petite Mulan à moi.
Ne vous étonnez pas de cette référence inopinée à l'univers Disney, mais ma petite guerrière adore et m'a converti.
Revenons à mon récit, j'entre donc dans sa chambre et questionne mon rayon de soleil, qui est aujourd'hui un peu terne, un nuage obscurcit notre paysage :
- Tu as réussi à prendre ton petit-déjeuner ma chérie ?
- Mouais, Bob s'est mis en colère lorsque j'ai entamé mon croissant, dit-elle d'un air renfrogné, et j'attends le médecin pour mes résultats ! Et toi poussin, comment vas-tu ?
M'égarant dans mes pensées meurtrières (bien résolu à tuer ce parasite), je ne veux pas gaspiller mon temps en paroles inutiles. Alors, j'affiche juste mon plus beau sourire en guise de réponse. Marie-Christine, infirmière d'un entre-deux mondes, pénètre dans la chambre d'une mine déconfite.
- C'est encore moi ! Votre taux de plaquettes est trop faible, le médecin va venir vous voir pour décider ou non de la poursuite du traitement !
Naturellement, Bob doit se réjouir à l'annonce de ces nouvelles catastrophiques.
Il faut réagir et vite !
Je prends la main de ma dulcinée en lui demandant ce que je peux bien faire pour l'empêcher de partir avec son amant (j'ai mieux à lui offrir, pensais-je) :
- Dis-moi chérie comment je peux t'aider à vaincre ce salop ? Donne-moi son numéro de téléphone ou son adresse mail, je vais lui dire que désormais c'est Lui ou Moi !
Je suis récompensé par l'éclatant sourire de ma femme qui porte ma main sur son ventre :
- Mon poussin ! J'ai toujours aimé ton insouciance, tu me fais rire... Je n'ai envie que d'une chose, je souhaiterais que tu me racontes une histoire... Emmène-moi dans ton imaginaire, tu es si doué pour ça.
Séverine ferme les yeux pour se concentrer sur ma voix (voie), et me voilà pris au jeu…
Alexandre était destiné à une belle carrière de photographe. Il était fait pour ça : une passion pour la création, une aisance dans la communication visuelle et surtout l'envie de témoigner autrement que par l'écriture.
En effet, inscrit précédemment en licence de lettres, il échoua, de peu (mais suffisamment pour être recalé). Le diplôme s’envola avec les espoirs de devenir un jour professeur de lettres, comme l’avait toujours espéré son père. Mais était-ce si important ? Était-ce ce que lui, Alexandre, voulait réellement ? Ce genre de destin offrant une vie large pleine d'aisance, à satisfaire les exigences d'une société où le paraître l'emporte sur l'authenticité.
Non, c'était ce que voulait son père, mais pas Alexandre. Ce père qui demeurera à jamais certes un bon père mais un piètre modèle pour son fils.
Ses parents divorcèrent à cette période, signe sans doute d’une divergence d’opinion ou plus profondément, de vision.
Il s'installa, avec sa mère, à la campagne pour s'occuper de l'exploitation familiale.
Il y avait énormément à faire - un paysan a constamment besoin de ses jambes, ses bras, et sa tête la journée (et parfois même la nuit) - pour répondre aux empressements du banquier. On ne pouvait douter de son dévouement pour sa mère. Une mère qui le décrivait en deux mots : Simple et franc.
C'était début mai. Le 5 du mois de Marie - défavorable au mariage et consacré à la Sainte-Vierge - il fallait arranger les choses en ville pour convaincre les couvreurs de faire crédit. La toiture de l'étable semblait souffrir au fil du temps. À grand-peine Alexandre laissa tout de même une belle impression aux artisans.
Affaire conclue par une simple poignée de main. C'était presque la fin de l'après-midi.
Une petite soif – de celle qui mène tout droit dans la première brasserie à portée de vue - le conduisit au « Jardin du Bœuf ». Il ne pouvait s'empêcher de sourire en lorgnant sur cet énigmatique nom pour un café-restaurant.
Au milieu de la clientèle - l'endroit se faisait le chantre de la diversité - il se produisit un événement inattendu, à vrai dire peu important, mais qui amusa Alexandre.
Il n'était pas attiré par les femmes. Ni libertin ni moine (un juste milieu qui manque cruellement à bon nombre de mâles).
Pourtant, il suivait du regard une jeune femme qui s'impatientait d'être servie. Le serveur ignora cette cliente de passage (« Les habitués d'abord », devait être sa devise) jusqu'à ce que le paysan (Lui aussi de passage) l’interpellât d'une main ferme :
- Garçon ! S'il vous plaît, pourriez-vous servir cette dame ? En s’employant à faire durer son regard sur cette femme.
D'autres femmes étaient assises non loin mais il ressentait quelque chose de particulier, lorsque ses yeux se posaient sur Elle. Quoi au juste ? Il n’aurait su le dire. Il épiait de plus en plus cette jolie femme brune. Mais comment l’aborder naturellement ?
Il priait pour que cela se fasse par l'entremise d'un tiers. Mais qui ? Qui d'autre que Lui aurait pu entamer la conversation ?
Alexandre n'avait eu que deux aventures amoureuses dans sa courte vie - une au collège et l'autre au lycée dont il ne gardait qu'un vague souvenir - ce qui le rendait excessivement timide. Il se souvenait d'une parole de sa mère qui lui revenait en mémoire au meilleur des moments.
« L'alchimie amoureuse est complexe... Un jour mon fils, tu feras des rencontres... Tu ressentiras qu'il est impossible de décoller ton regard de celle qui t'es destiné... Tu t’apercevras qu’autour de toi plus personne n'a d'importance... Tu es seul au monde avec cette femme... Il n'y a aucune règle ni raison, écoute uniquement ton cœur et assures-toi surtout que la femme n'est pas mariée ou éprise d'un autre... C'est tout ! ».
Le serveur prit la commande : Un diabolo grenadine.
« Aucune règle ni raison ! » Faisait écho en son for intérieur.
Il fixa une dernière fois cette intrigante petite bonne femme avant de se lever.
Une question, une seule question lui venait à l'esprit :
« Et si elle me rejetait ? ».
Dès le berceau, Valentine était destinée à devenir médecin, architecte ou ingénieur.
C'était la volonté de son père - à l'inverse d'une mère qui prônait l'esprit de liberté avant toute chose - et il ne fallait pas se mettre au travers de sa route. Le père de Valentine s’occupait avec ardeur de la scolarité de sa fille unique.
Selon un ordre bien établi, de la maternelle jusqu’au baccalauréat - école privée jouissant d'une excellente réputation -, Valentine devait être la première dans chaque discipline.
C'est dans cet état d'esprit - état de demi-folie comme beaucoup d'autres parents -, que se trouvait Valentine.
Trouver le moyen d'échapper à la rudesse de son père était devenue une occupation constante, elle en trouva la clé dans un travail assidu avec pour objectif principal d'entendre son père lui dire « je suis fier de toi ma fille » ou quelque chose de similaire.
Ni lui ni elle n’avait encore prononcé le moindre mot d'amour - ils s’efforçaient seulement de tenir chacun leurs rôles -, comme si c'était quelque chose de tabou.
Il faisait beau au jour de la communion de Valentine.
Elle remarqua que son père était tout à fait paisible et même plus joyeux que d'ordinaire.
Son café achevé, le père de la future communiante - l’âme en paix - ouvra la porte de la maison pour accueillir un ami. Un ami cardiologue prétentieux et désagréable. Il était accompagné de son fils François-Xavier, son fils unique, et camarade de classe de Valentine - camarade et en concurrence pour les deux pères
- qui se précipita pour offrir un joli baiser (qui ne se souvient pas de ce genre de bisou à l'âge de 9 ans ?) sur les lèvres de sa copine Valentine. Le père ne s'était pas préparé à ce genre de situation
- « Impossible d'admettre cela sous mon toit » se dit-il, avant de commettre l'irréparable : Une gifle.
Il s'était maintes fois réjoui en lui-même de cette idée d'être non-violent, et voilà qu'au hasard, un hasard si insignifiant lui révélait - ainsi qu'à sa femme et sa fille - soudain qu'il n'était qu'une brute épaisse. En vérité ce trait de caractère vivait en lui et il devait sans cesse se contrôler : Contraindre et dominer plutôt que de chérir et aimer.
Il s'excusa auprès de son ami et pria la dévergondée (c'est ainsi qu'elle fut baptisée) de ne plus jamais approcher les garçons.
Le soir venu - transportant sa part de mystère - la douce et vertueuse communiante fit un rêve :
De nouveau, elle aperçut François-Xavier, le beau blond aux yeux bleus, sous une chaleur accablante à l'heure éblouissante de midi. Elle voyait sa belle bouche mordiller un carambar caramel dans l'ombre des palmiers sur ce qui semblait être une île déserte... Elle courut pour attraper ce délicieux bonbon... Il cessa sa mastication pour lui en offrir la moitié... Ils échangèrent de tendres bisous caramélisés et se tenaient la main en remplissant leurs poches de sable fin...
La douce Valentine - forcée à la pudeur -, renonça à toutes possibilités de développer une relation avec le sexe opposé.
Absorbée par son envie de réussir - être première ou rien - Valentine grandissait en oubliant les tourments de ses tentations et de ses luttes face aux jeunes hommes. C'était à grand-peine qu'elle parvenait à rétablir une sorte d'équilibre dans son imaginaire.
« Et si elle me rejetait ? » Devenait moins intense. Pourtant, Alexandre voulait en rester là et c'était sans compter sur Valentine qui prit l'initiative de lui adresser les premiers mots :
- Excusez-moi ! Votre lacet est défait !
En réalité, ce n'était pas le cas. Il détestait nouer ses lacets.
Puis, il se leva bien décider à lui faire la conversation comme un gentilhomme.
Et secouant sa chaussure d'un air triomphant - ce qui intrigua Valentine - il quitta sa chaise en la renversant et heurta la table voisine.
« Belle entrée en la matière » pensaient les client(e)s n'ayant rien d'autre à faire que de suivre du regard ce bel homme.
Les joues rosées de gêne, le maladroit bel homme parvint à glisser quelques mots :
- Bonjour, puis-je m’asseoir à vos côtés ?
Bien que dépourvue de la moindre expérience avec les hommes, Valentine préféra le taquiner un peu. Juste un peu.
- Pourquoi ? Vous n'étiez-pas bien à votre place cher monsieur ?
« C'est trop tard maintenant pour faire machine arrière... Quelque chose t'attire... Que dois-je faire ? » Pensa-t-il.
- C'est en effet une mauvaise idée, pardonnezmoi de vous avoir importunée mademoiselle !
Cette réplique calma un peu Valentine qui se mit à lui tendre la main :
- Je plaisantais, asseyez-vous je vous en prie !
Elle et Lui se trouvaient face à face. Autour d'eux plus rien n'avait d'importance.
Elle :
- Vous venez souvent ici ?
Lui :
- Au contraire (pourquoi cette étrange expression ?) euh ! Pardon je n'ai pas l'habitude d'entretenir une conversation avec une femme. Elle :
- J'ignore si vous êtes sincère mais c'est touchant et troublant ce que vous dites ! L'artisan couvreur, de passage, salua respectueusement son client en citant son prénom.
« Il s'appelle Alexandre ! » pensa-t-elle.
Ils se mirent à sourire de connivence.
Elle :
- J'ai oublié de me présenter ! Valentine ! Enchantée… (un silence) Alexandre !
« Personne ne me paraît plus attirante que cette femme ! » s'entendit-il dire à trois reprises.
« J’aimerais être à ses côtés à chaque instant et je ne connais rien d'autre que son prénom ! » s'entendait-elle dire.
Le serveur revint vers les deux pseudotourtereaux :
- Excusez-moi ! Le monsieur là-bas souhaiterait vous parler !
Ils étaient intrigués et n'eurent qu'à faire quelques pas.
Une chaise pliante ; de la peinture ; un chevalet :
Un artiste au service de l'amour.
- Bonjour, je vous prie de m'excuser mais je n'ai pas pu résister tant vous m'inspirez l'un comme l'autre... Je me suis permis de vous dessiner au fusain... Cela vous plaît ?
Alexandre sortit de sa poche quelques billets :
- C'est magnifique... Combien puis-je vous l'acheter ?
L'artiste se mit à rire avant de répondre avec une certaine élégance :
- Donnez-moi ce que vous voulez et continuez à flotter dans cette infinie douceur !
Alexandre offrit un billet en échange de ce sublime portrait et l'offrit à Valentine :
- Tenez c'est pour vous !
Elle n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot.
Le serveur réapparut avec le sourire.
- Je vous offre les prochaines commandes !
Valentine était bouleversée et n'arrivait plus à quitter le chef d’œuvre des yeux.
« L'Amour arrête le temps, mon travail empoisonne le temps, mes jambes tremblent, mon cœur s’accélère, je n'ai jamais ressenti cela... Que m'arrive-t-il ? » pensa-t-elle.
Le portable de Valentine retentit. Elle s'excusa avant de décrocher :
- Hello Juan! I'm sorry, I don't have that document in front of me! When can I call you, please? Well... Well. OK... Bye!
En raccrochant, elle vit le regard interloqué d'Alexandre et ne put s’empêcher de passer au tutoiement.
- Je suis désolée, c'est le travail ! Parle-moi un peu de toi... En dehors de ton prénom (ta beauté et ton charisme qu'elle passa sous silence) je ne sais rien !
- Jusqu'à notre rencontre, j'estimais que toute compagnie m'était inutile, la plupart du temps je vis seul... Enfin pas vraiment... Je vis avec ma mère pas très loin d'ici... Je mène une existence quelque peu marginale... Ce qui compte le plus pour moi, c'est se vêtir, s'instruire et se nourrir, n’est-ce pas là l'essentiel ?
Elle pria Alexandre de lui confier ses mains :
- Je suis entièrement d'accord, au cours d'une vie, tout peut arriver… Une maladie incurable, un accident, une guerre ou que sais-je encore ?
Nous devons privilégier l'indispensable !
Les flèches de Cupidon venaient de traverser ces deux cœurs imbibés de pureté - tout l'univers est habité par cet idéal que l'on nomme Amour -, et le soleil était revenu pour éclairer leurs yeux humides.
Alexandre était curieux de connaître les raisons de cet appel téléphonique en anglais.
- Tu t'es exprimée en anglais ! C'était pour m'impressionner ?
- Non pas du tout ! Je suis responsable audit et j'ai souvent des missions à l'étranger ! (Alexandre reprit possession de ses mains mimant la déception)
- Que se passe-t-il ? Tu as l'air déçu... Ai-je dit quelque chose de mal ?
« Mais à quoi bon vouloir aimer cette femme qui ne pourra jamais vivre à mes côtés ? » pensa-t-il avant de répondre.
- Valentine, tous les matins en me levant, tous les soirs en me couchant, j'espérais tant... J’espère encore, ne serait-ce qu'une fois, une seule fois connaître l'amour véritable... Je sais peu de choses sur toi... Je dois t'avouer que j'ai vraiment envie de te revoir...
Je pourrais te parler pendant des heures, te décrire ce que je ressens pour toi, Valentine, mais j'ai l'impression que là subitement tout n'est qu'illusion... En roulant jusqu'ici, en ville, j'étais venu quémander un crédit pour refaire la toiture... Et par hasard, enfin quand je dis hasard, pas vraiment... Je devais te rencontrer... Valentine tu es un cadeau des Dieux, je ne crois pas que l'on se reverra si tu voyages à travers le monde mais je voulais juste que tu saches... (Valentine murmura un « chut Alexandre tout va bien »).
- Alexandre ! Ne dis pas cela s'il te plaît ! Bois un peu (portant à ses lèvres le deuxième diabolo grenadine) ! Ce que je peux te dire de façon certaine... (puis elle se ressaisit, évitant de dévoiler ses sentiments) Que risque-t-on ? Nous n'avons rien à perdre que de nous revoir, sachant que j'ai l'impression que nous en avons tous les deux envies !