L'arbre à rêve - Maryline Vigne - E-Book

L'arbre à rêve E-Book

Maryline Vigne

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Beschreibung

Dans les méandres envoûtants de la plume, les mots dansent en harmonie, tissant l'épopée captivante de Wendy D. Chaque chapitre évoque un enchantement mystérieux, provoquant sourires complices et réflexions malicieuses. "L'Arbre à Rêve" vous entraîne dans une folle aventure ! Les rebondissements enchevêtrés, les retournements palpitants captivent et font tourbillonner les émotions. Espoir vibrant, désespoir frémissant, amitiés exceptionnelles, et aversions acérées, tout y est ! Une magie universelle unit humains et animaux. Leur présence discrète, loyale et réconfortante, nous accompagne avec sincérité. Des amis vrais, sans jugement, qui pardonnent et protègent. Parfois, ce sont eux nos anges gardiens ! Ce quatrième tome étincelle ! Un univers inconnu où rêve et réalité s'entremêlent. Des frissons et des surprises en cascade ! L'arbre, les monstres, mais aussi un humain combattant le mal avec l'aide de chiens et de chats ! Prêts pour une aventure merveilleuse et audacieuse ? Les personnages cherchent leur vérité, guidés par la force des rêves. Ouvrez le livre, laissez-vous emporter ! L'imagination dévoile les mystères de Wendy D. Joyeux voyage !

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Seitenzahl: 187

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Série : La véritable histoire de Wendy D

— Tome 1 : Les sentinelles

— Tome 2 : Mélice

— Tome 3 : Révélations

— Tome 4 : L’arbre à rêve

Autres :

— 30 années au côté du berger blanc suisse

— Un éléphant grenouille

— un chat-chien

— Léo le panda

— Les poèmes de Mirabel

— Contes en folies

© Éditions de Mary © Maryline VIGNE

© Éditions de Mary © Maryline VIGNE

Table des matières

Avant-Propos

L’île sans nom

Disparitions inquiétantes

Abandon

Le volcan

Les monstres

Une nuit sans fin

Le labyrinthe de Pan

Mélice

Les flammes de l’enfer

Un repos inoubliable

Avant-Propos

Dans les dédales ensorcelants de la plume, les mots s’entremêlent tels des fils de soie, dévoilant l’épopée captivante de Wendy D., une histoire authentique. Chaque chapitre compose une mélodie envoûtante, semée d’énigmes qui bousculent les lecteurs, les incitant à remettre en question leurs convictions.

« L’Arbre à Rêve » nous transporte vers des dimensions vertigineuses. Les rebondissements complexes et les retournements de situation ensorcellent, nous entraînant dans une danse tourbillonnante d’émotions, oscillant entre un espoir vibrant et un désespoir frémissant, entre des amitiés exceptionnelles et des aversions acérées.

Au cœur de cette magie universelle, au-delà des frontières des espèces et des mondes, s’établit un lien indéfectible entre les hommes et les animaux. Ils tissent une toile invisible, reliant les êtres dans un élan de compréhension et d’affection. Parfois surprenants, étonnants, voire fascinants, nos amis à quatre pattes nous accompagnent avec une sincérité désarmante, offrant une loyauté inconditionnelle, une écoute sans jugement et un réconfort dans les moments difficiles.

L’amitié entre humains et bêtes abolit les barrières de la communication, s’exprimant par des caresses, des regards complices et surtout par des aventures partagées. Elle nous rappelle que nous ne sommes jamais seuls dans cet immense cosmos et que chacun joue un rôle essentiel.

En réalité, ce sont souvent nos compagnons à poils et à plumes qui se révèlent être nos anges gardiens, nous pardonnant aisément nos maladresses et nous protège des dangers.

Ce quatrième tome, étincelant de mille éclats, promet un voyage inoubliable vers un univers inconnu où la frontière entre le rêve et la fiction s’estompe. Une surprise de taille attend notre aventurier, qui vous émoustillera avec frissons et fortes émotions.

« L’Arbre à Rêve » n’est pas uniquement une histoire d’arbres et de monstres, mais plutôt le récit touchant d’un pauvre mortel combattant le mal avec l’aide ses amis canins et félins.

Comme vous pouvez le remarquer, l’autrice a veillé à laisser le mot « rêve » au singulier. Mais pourquoi donc ? Vous allez vite le découvrir !

Préparez-vous à une péripétie merveilleuse et audacieuse, où les personnages luttent pour leur vérité, guidée par la force des rêves. Ouvrez ce livre et laissez-vous emporter dans un tourbillon d’émerveillement, car les portes de l’imagination vous attendent, prêtes à dévoiler les mystères de l’incroyable histoire de Wendy D.

Si vous appréciez cette belle histoire, d’autres tomes de la série vous attendent ! Alors découvrez-les vite !

L’île sans nom

Jamais je n’aurais pu concevoir qu’un pareil fléau s’abatte sur mon île bien-aimée ! Hélas, ma vie tout entière en fut bouleversée et métamorphosée à jamais.

Je me nomme Jean Hubert Félix de Sumburgh, le fils cadet d’une noble famille d’Autriche. Notre renommée nous a placés parmi les proches de l’empire, tandis que notre ferveur religieuse dépasse de loin celle des hautes bourgeoisies qui se complaisent dans la débauche et l’opulence. Chaque membre représente une pièce soigneusement ajustée dans une horloge complexe, harmonieusement orchestrée par les préceptes dictés par l’Église catholique.

Mon noble père incarne une multitude de principes, tels que celui de travailler ardemment, avec acharnement, se levant dès les premières lueurs de l’aube pour s’assurer une journée remplie d’activités productives. Sa détermination ressemble à celle d’un capitaine qui conduit son navire à travers les tempêtes sans jamais dévier de sa trajectoire. Son aura imposante inspire respect et obéissance aux domestiques qui veillent sur nos vastes domaines, leur rappelant sans cesse que chacun doit connaître et respecter sa place au sein de la société.

Que la paix repose sur l’âme de ma chère mère, une femme effacée, toujours dans l’ombre des ordres de mon père. Durant de longues journées interminables, elle s’adonnait à la broderie, je l’observais souvent laisser échapper de doux soupirs, son regard perdu dans l’horizon. Alors, lentement, elle se levait et s’éclipsait mystérieusement. Comme un cavalier d’exception, elle partait pour des chevauchées solitaires, cherchant un répit dans notre immense domaine.

Sa beauté simple, empreinte d’une élégance discrète, se révélait par ses cheveux argentés, témoins des épreuves traversées tout au long de son parcours. Marquée par les responsabilités domestiques pesant sur ses épaules délicates, sa lueur vacillait au travers de nuages combatifs intérieurs. Ses discours murmurés démontraient une complète éducation reflétant les dames du monde.

Je garde précieusement en mémoire son regard bienveillant à mon égard, un rayon de douceur illuminant mon existence dans les moments les plus difficiles. Cependant, derrière cette expression radieuse, ses yeux trahissaient un désarroi silencieux, une profonde détresse face à la séparation qui nous fut imposée. Lorsque l’on m’a arraché à elle, j’ai ressenti sa peine contenue comme une cascade de larmes retenue par un barrage fragile, comme si mon départ venait briser un lien si ténu, fragilisant davantage sa présence en ces lieux.

Malgré sa docilité apparente, il y avait dans ses gestes et dans ses regards une force intérieure, une flamme étouffée par les contraintes et les exigences dictées par notre père. Je m’imprégnais de ses soupirs dissimulés, cherchant à percer les mystères de sa vie bridée, semblable à un souffle léger s’efforçant de dissiper le voile épais. Pourtant, dans l’ensemble, elle demeurait une figure énigmatique, captivée par un rôle qui ne lui permettait que peu de liberté et d’expression.

Aujourd’hui, ma mère repose en paix, délivrée des fardeaux et des chaînes qui limitaient sa bonne fortune. Son souvenir est gravé dans mon cœur, comme une étoile lointaine dont le scintillement éveille en moi une regrettable nostalgie. Sa présence aimante et douce demeure constante, cependant une tristesse abyssale révèle les sacrifices et les renoncements qui ont jalonné son chemin. Sa lumière continue de briller, guidant mes pas sur les chemins tortueux de l’existence.

Mon frère aîné, aux formes rebondies et à l’attitude prétentieuse, reflétait mon père. Son embonpoint et sa suffisance découlaient directement de l’imposante présence patriarcale. Tout comme notre géniteur, il avait acquis cette fâcheuse habitude de souligner inlassablement que j’étais voué à assumer les tourments qui pesaient sur notre destinée. Que ce soit lors des repas de famille ou des réunions mondaines, il ne manquait jamais une occasion de faire valoir sa position privilégiée, cherchant sciemment à éveiller ma colère.

Je me rappelle encore ces instants où sa voix résonnait, imprégnée d’une assurance arrogante, tandis qu’il lançait ses piques acerbes à mon encontre. Chaque mot était soigneusement choisi pour accentuer mon rôle présumé dans la perpétuation des malheurs parentaux. Il prenait un malin plaisir à me dépeindre comme le maillon faible de notre lignée, destiné à porter le fardeau des épreuves passées et à venir.

Je n’avais alors qu’une compréhension limitée de ces jeux de pouvoir et des intrications familiales qui les sous-tendaient. Mon esprit infantile m’empêchait de déchiffrer les subtilités dissimulées derrière les paroles blessantes de mon frère. En quête de refuge, je m’éloignais de ces confrontations malsaines, choisissant plutôt de me plonger dans des divertissements de mon âge pour échapper au poids écrasant de cette relation exigeante.

Ma sœur aînée, dont les charmes ne brillaient pas particulièrement et dont l’éducation incarnait la modestie, se destinait à embrasser le rôle d’épouse, sa principale vertu résidant dans sa capacité à donner une descendance de mâles. Comme une ombre docile, elle suivait les pas de notre mère, sans se rebeller contre les conventions qui régissaient notre lignée.

Cependant, alors qu’elle n’avait que quinze ans, notre père prit l’initiative d’organiser une réception grandiose dans l’espoir de lui trouver un mari à la hauteur de sa fortune. Comme une scène de théâtre, chaque personnage se livrait à une représentation soigneusement orchestrée. C’était une occasion propice pour les prétendants de se présenter, étalant leurs atours et leur prétendue noblesse. Les discussions allaient bon train, les alliances se tissaient dans l’ombre des salons feutrés, tandis que ma sœur se prêtait à cette mascarade avec une apparence de résignation.

Et puis vint ce bourgeois, âgé de trois fois son âge, possédant richesses et titres honorifiques, comparables à un roi fatigué par le poids des années, mais encore puissant dans sa couronne. L’entente fut scellée rapidement, comme si les enjeux matrimoniaux surpassaient les considérations de l’amour et de la compatibilité. Elle accepta son sort sans protester, se pliant aux désirs de notre père, et l’année suivante, elle fut unie à cet homme dans les liens sacrés du mariage.

La lueur d’espoir qui brillait autrefois dans ses yeux s’était estompée, éclipsée par les convenances sociales et les intérêts familiaux. Elle se résigna à son destin, sacrifiant peut-être ses propres aspirations sur l’autel des traditions et des exigences de notre filiation.

Selon les coutumes ancestrales, je devais vouer ma vie à Dieu, dans le but de protéger ma famille des tourments et des calamités du monde. Éduquée par des nourrices et des diacres dévoués, ma foi s’épanouissait au sein de notre sainte Église, nourrie quotidiennement par leurs enseignements bienveillants. Je me familiarisais avec les prières absolvant les péchés, celles qui renforcent la ferveur religieuse, ainsi que les rites sacrés qui rythment la vie ecclésiastique. Cependant, mon existence se déroulait dans les grands séminaires, loin des réalités de la société et des sombres travers de l’humanité.

Un jour, je perçus l’insidieuse présence du mal se dissimulant au sein même de mon institution la mieux dotée en apparence. Une curiosité grandissante m’incita à plonger dans les affaires du monde, cherchant à comprendre les questions sociales qui s’agitaient à ma porte. Cette exploration éveilla en moi d’autres aspirations, suscitant l’espoir d’un avenir différent. Lourdement, je croyais qu’un ravissement magnifique m’attendait ailleurs, prêt à me combler totalement.

Malheureusement, les circonstances m’imposèrent de suivre ma destinée, ici, aux côtés de ma famille, enchaînée par une restriction pécuniaire.

Après avoir conclu mes années au collège et traversé la douloureuse perte de ma chère mère, je me retrouvai à bord du premier navire qui se présentait, espérant enfin échapper à cette existence vide de sens. Cependant, la colère divine me rattrapa, rendant toute délivrance impossible. Similaire à une âme égarée, je me retrouvai finalement échoué sur cette terre oubliée, comme si le destin lui-même avait tracé cette route pour moi.

Mon noble nom résonne avec une dissonance énigmatique sur cette île perdue au cœur de l’océan. Que pourrais-je accomplir d’autre ici, sinon d’être celui que j’avais été façonné depuis ma plus tendre enfance ?

Depuis lors, deux années se sont écoulées dans une lenteur envoûtante, où le temps se plie aux mystères de cet atoll insaisissable.

Enclavée entre les flancs majestueux d’une montagne imposante, cette île mystérieuse exerce sur moi une attraction irrésistible, m’invitant à errer sans but précis à travers le bourg délabré par les tempêtes impitoyables. La silhouette élancée du volcan se dresse tel un gardien solennel, son cratère s’élevant vers les cieux, offrande à la puissance des éléments. Ses pans abrupts et tourmentés évoquent la majesté de la nature, rappelant aux âmes égarées leur insignifiance face à sa grandeur insondable.

Comme un voyageur solitaire, mes pas me guident à travers le village, révélant les secrets et les visages familiers qui peuplent ce coin oublié du monde. Les habitants, marqués par la rudesse du temps, dévoilent une simplicité authentique. Leurs paroles rugueuses et leurs gestes bruts témoignent d’une providence enracinée dans le labeur et l’humilité. Au gré de mes déambulations, je m’imprègne des murmures de la vie quotidienne, des histoires transmises de génération en génération, représentant les mémoires d’une île qui s’estompe peu à peu. Les petites maisons en bois, patinées par le temps, reflètent des existences modestes, mais empreintes de fierté. Parfois, j’ai l’impression qu’elles poussent naturellement, laissant apparaître un feuillage pleurant et des racines traçantes. Les ruelles étroites, pavées de galets noirs polis par les flots impétueux, me guident vers des horizons qui se dévoilent progressivement.

Ainsi, ma vie s’est harmonieusement accordée à la cadence paisible de cette île sans nom, en compagnie des villageois rustres qui l’habitent et du diacre généreux qui m’a offert l’asile. Ensemble, nous partageons cette énigme insulaire, acceptant les mystères qui l’entourent tout en éprouvant une certaine mélancolie face à une existence en apparence modeste.

Je contemple avec admiration mêlée d’étonnement ces gens qui, comme des gardiens fidèles, ne songent guère à s’échapper de l’univers qu’ils ont bâti de leurs propres mains. Pourtant, une déception teinte mes pensées, car je ne peux m’empêcher de ressentir un profond désarroi face à leur résignation envers une vie si torturée.

Les jours s’écoulent au rythme des marées et des campagnes de pêche, insufflant une cadence immuable à leur existence. Au sein de cette petite communauté, les enfants, de turbulents héritiers de cette terre, vaquent sans objectif précis. Ils trouvent leur joie dans la collecte des débris échoués des riches navires naufragés et prêtent main-forte à leurs parents. De temps à autre, quand la tempête se soulève, ils s’adonnent aux querelles enfantines qui animent leur vie. Il n’y a pas de guerre ici, pas de classes sociales, mais un groupe soudé pour un même sort.

En qualité d’apprenti moine, mes journées se dédient entièrement aux tâches ecclésiastiques et à la surveillance bienveillante du troupeau des fidèles, sous la sage guidance du prêtre émérite de la paroisse. C’est un honneur et un privilège de veiller sur ces brebis curieuses et leurs petits, qui échangent dans des dialectes oubliés. Le décryptage de leurs conversations mystérieuses demande un temps considérable, tandis que je m’efforce inlassablement de discerner des analogies dans mes connaissances pour percer leur secret.

Dans cette existence humble, empreinte de piété et de dévotion, les murmures de mes plaintes se taisaient, submergés par la reconnaissance de ma modeste subsistance. Mes repas sommaires, mais suffisants rassasiaient mon corps éreinté, tandis que mon sommeil se drapait de douceur, bercé par le confort d’un lit respecté au sein de cette honorable demeure.

En tant que disciple du sacerdoce en devenir, ma formation spirituelle se poursuivait sous la bienveillante tutelle du vénérable père Magnus. Cet homme au visage buriné, un roc sculpté par les rigueurs de l’existence, cachait en son sein une sagesse profonde, acquise au fil d’une vie entièrement consacrée à la foi. Similaire à un phare dans la tempête, il savait naviguer avec prudence et perspicacité, gardant toujours le recul nécessaire, s’en remettant humblement à la prière pour éclairer les chemins escarpés qui se dressaient devant lui.

Ses journées s’épuisaient, ponctuées de messes solennelles dédiées aux âmes égarées, de rituels de consécration offerts aux défunts qui avaient quitté cette terre pour l’éternité. Par moments, il disparaissait durant des heures, abandonnant les insulaires. Lorsque je le retrouvais enfin, essoufflé, il répondait évasivement à mes questions pleines de sollicitude, affirmant que cela ne regardait que Dieu.

Échoué sur cette plage au sable noir, vêtu d’une aube grise et les pieds nus, je n’avais pas conscience du destin qui m’attendait. Lorsque j’offris humblement mon assistance en tant qu’apprenti moine, une lueur de soulagement illumina le regard du père Magnus, comme si le fardeau qui pesait sur ses épaules se dissipait un instant, lui permettant de reprendre son élan et de puiser à la source de l’espérance.

Notre île comptait quelques commerces égayant l’unique bourg : un poissonnier, un boulanger et un broquelandier. Cet établissement, ainsi nommé par les villageois, s’apparentait à un mélange déconcertant entre un brocanteur et un brigand. Traiter avec lui revenait à pactiser avec un pirate ! Il pillait les maisons abandonnées, principalement à la suite du décès de leurs occupants, et vendait ou échangeait tout ce qui était possible.

Une petite étable émergeait solitairement au sein de cet îlot isolé, dernier vestige d’une ferme autrefois florissante. La vie animale y était réduite, les résidents à fourrure et à plumes étant les survivants chanceux des abîmes maritimes. Les rescapés, des miraculés de la mer, se réfugiaient dans cet abri rustique.

Ainsi, les bestiaux qui peuplaient cette minuscule exploitation symbolisaient les fruits de la bonne providence, échappés des naufrages et épargnés par les caprices de l’océan. Ils devenaient les compagnons fragiles de la population, symbolisant la lutte perpétuelle contre les conditions hostiles de leur environnement. Chaque bête représentait une ressource vivante et précieuse à protéger, car elle assurait la subsistance de la communauté insulaire. Chaque déchet, alors, prenait un sens vital en nourrissant ces inestimables animaux. Lorsqu’un cochon était prêt à être sacrifié, tous les insulaires se réunissaient pour le préparer et ainsi partager les morceaux et le sang, comme un rite essentiel à leur vie commune.

La réalité de cette terre inhospitalière et presque stérile ne laissait que peu de possibilités aux villageois pour cultiver des légumes savoureux ou se délecter de fruits juteux. Les modestes récoltes de betteraves rouges, de rhubarbe, de topinambours ou encore de pois ne fournissaient qu’un maigre approvisionnement pour assurer la survie des habitants. Heureusement, de temps en temps, des colis miraculeux échouaient sur la plage, transportant une assistance heureuse, comme si Dieu veillait sur nous.

Le boulanger était le gardien exclusif de l’unique four à bois, qu’il entretenait avec une passion dévorante. Doté d’un talent exceptionnel, il savait harmoniser différentes farines à base de pois, de blé, de seigle ou même de riz, qu’il chérissait comme un trésor. Chaque miche de pain, conservé avec précaution jusqu’à son épuisement, représentait un aliment précieux et indispensable, remplissant les ventres creux des villageois.

Nous étions privés de médecin pour prendre soin de nous, mais le père Magnus incarnait un savoir extraordinaire. Il avait le pouvoir de concocter des recettes miraculeuses pour guérir la fièvre à l’aide de racines, de résorber les verrues avec de la sève, et de préparer des onguents à base d’algues et d’herbes pour apaiser les douleurs dentaires et corporelles.

Mon village pittoresque, habité par une centaine de familles, se dressait modestement au milieu d’une étendue limitée par les flancs de la montagne. Chaque rencontre s’organisait selon les besoins dans leur quotidien.

Au cœur de ce bourg au charme rustique, les habitants vivaient dans une évidente modestie. Ici, nulle place pour les parures envieuses qui suscitait l’envie du voisin. Pourtant, malgré leurs maigres ressources, ils débordaient d’une féconde abondance. Les villageois défiaient les contraintes économiques en accueillant une progéniture nombreuse. Un joyeux chaos régnait, animé par ces enfants dont l’innocence contagieuse apportait une lueur d’espoir et de bonheur au sein de cette vie ardue.

Chacun, jeune ou vieux, contribuait de manière inestimable à la survie de la communauté. Les adultes, avec une ingéniosité née de la nécessité, exploraient la mer environnante pour subvenir aux besoins de leurs familles. Chacun avait un rôle à jouer, que ce soit dans les travaux agricoles, l’artisanat, la pêche ou le commerce local.

Malgré les épreuves pesant sur leurs épaules, les insulaires rayonnaient d’une résilience indomptable. Unis dans l’adversité, ils partageaient fardeaux et joies. Ce village, où la solidarité était leur moteur, incarnait une harmonie fragile et une détermination collective à transcender les limites de la pauvreté. Leur satané refrain, « Avec très peu, on peut accomplir l’extraordinaire. », résonne encore dans mes oreilles, témoignant de leur capacité à accomplir l’impossible avec de faible de moyens.

L’éducation des enfants se confinait à l’âpreté des ruelles et aux labeurs du quotidien. La connaissance dans les lettres incarnait des concepts étrangers et lointains pour cette population. Leur journée était marquée par des obsessions immédiates liées à la survie et à la subsistance.

Les jeunes grandissaient en absorbant les enseignements pratiques de leurs aînés, apprenant essentiellement à pêcher et à entretenir le matériel. Leur éducation se construisait à travers les expériences concrètes de la vie quotidienne, guidées par les perceptions transmises par la tradition et la communauté.

Le manque de culture formelle n’était pas considéré comme une lacune ou une source de préoccupation. Les habitants se résignaient à leur sort et s’adaptaient aux contraintes difficiles. Ils n’avaient pas le luxe de rêver d’un avenir radieux ou de s’échapper vers des horizons démesurés. Leur énergie était focalisée sur les tâches nécessaires à leur survie et à celle de leur communauté.

Les dédales des lettres et des mots leur demeuraient étrangers, des trésors verrouillés, inaccessibles à leurs mains innocentes. Semblable à un scribe des temps anciens, il m’incombait souvent d’officier comme messager, donnant voix aux pensées des nombreux villageois qui, prisonniers de l’ignorance scripturale, se confiaient à ma plume habile. Les missives se destinaient à rester sur cette île perdue dans cet océan.

Malgré nos modestes efforts pour offrir à quelques-uns la chance de recevoir une éducation religieuse, dispensée avec parcimonie, notre village demeurait enchaîné aux croyances étranges, tissées autour de mythes fantaisistes.

Quand la lune s’enveloppait de pourpre, les murmures des âmes agitées prophétisaient la naissance d’un galapiat. Au début, je ne compris pas le sens de cette insolite prédiction, mais les femmes enceintes venaient nous demander une bénédiction pour s’en assurer.

De même, lorsque les bourrasques tourbillonnantes dansaient, susurrant avec fureur, on prétendait que le précieux nectar des vignes s’altérerait, répandant dans l’air des effluves aigres.

Et quand l’écume frémissante ourlait les rivages, les ragots annonçaient un destin tout tracé, annonçant l’union imminente d’une jeune fille chaste.

Parfois, les maisons blanchissaient sous le vent du Nord. Pour ces rustiques insulaires, aux cœurs campagnards de notre île, ceci constituait le funeste présage aux marins intrépides. Malgré nos efforts, les croyances ancestrales persistaient, enracinées dans le tissu de notre village, nous rappelant notre attachement aux mystères de la vie et de la nature.

L’évocation du volcan symbolisait le tabou absolu, proscrite parmi les habitants de l’île. Une peur indescriptible s’emparait de tous dès lors que l’on évoquait ce fléau en puissance. Les paroles évoquaient le présage d’un malheur imminent, une menace invisible suspendue dans l’air. Cette crainte, si palpable, teintée d’irréalité, se nourrissait des histoires ancestrales et des récits terrifiants qui se transmettaient de génération en génération.

Un jour, alors que l’ennui m’envahissait profondément, une idée me vint d’explorer les hauteurs du village. Lorsque j’atteignis l’orée de la forêt, des cris alarmants retentirent derrière moi. Sans avoir le temps de faire volte-face, des femmes me saisirent par