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"Contes en folie" est une série de douze chapitres, chacun dévoilant une histoire magique et imaginative. Ces récits emmènent les lecteurs dans des mondes uniques, explorant des thèmes allant des horloges enchantées aux jardins de verre, en passant par des échos des étoiles et des ballets d'ombres. Chaque chapitre est une fenêtre vers un univers captivant et fantastique. Une série parfaite pour ceux qui aiment la magie et l'aventure.
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Seitenzahl: 176
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Les Ailes d’argent
L’Horloge Enchantée
L'Écho des Étoiles
Le Jardin de Verre
Les Pas dans l'Arc-en-Ciel
Le Reflet d'Améthyste
Le Chant de la Forêt Urbaine
Les Lumières de Minuit
Le Ballet des Ombres
La Bibliothèque des Souvenirs
Les Bulles de Bonheur
L’histoire d’un jeune rêveur et de ses aventures dans un monde de nuages.
Au cœur de la petite ville de Prakizo résidait un jeune garçon nommé Élian. Ses yeux brillaient d’une curiosité inextinguible, et son esprit était plongé dans une rêverie perpétuelle. Les journées s’étiraient dans la monotonie, mais pour Élian, la véritable magie s’éveillait une fois que la lueur du soleil s’estompait.
Prakizo était une cité simple et modeste, avec ses rues goudronnées et ses maisons en pierre qui évoquaient une époque révolue. Ses six mille habitants, bien que nombreux, ne se connaissaient pas tous intimement. C’était un endroit où les visages se croisaient sans vraiment se reconnaître, où chacun poursuivait sa propre route dans cette mosaïque humaine.
Elle était entourée de paisibles champs verdoyants, et les collines, qui la dominaient, veillaient sur elle. Les rues animées par le va-et-vient donnaient un souffle de vie à Prakizo, même pendant les journées d’accalmie.
Elian se sentait seul et ne trouvait pas sa place sur cette terre qui s’ouvrait à lui. Ses camarades de classe préféraient les jeux bruyants et les activités sportives, tandis qu’il se perdait dans des coins tranquilles de sa ville, où il laissait son imagination vagabonder librement.
Chaque nuit, l’enfant plongeait dans un univers qui était le sien, un univers où les nuages argentés devenaient sa toile, les étoiles ses guides. Des ailes translucides prenaient forme dans son dos, l’effleurant d’une douce caresse de liberté. Il s’élevait dans les cieux, créant des forteresses qui atteignaient les astres célestes, tissant des rivières de brume qui scintillaient comme des diamants liquides. Dans ce royaume, son imagination se transformait en une source de pouvoir, un moyen de sculpter son existence avec ses pensées viscérales. Ici, tout était possible.
Chaque nuit, il retrouvait ses amis imaginaires, des créatures fantastiques qui l’accueillaient avec des sourires chaleureux et des rires joyeux. Ils représentaient une famille aimante et présente, comblant le vide laissé par l’absence de compagnons humains dans sa vie quotidienne. Ils comprenaient ses songes, écoutaient ses histoires et le réconfortaient quand les ombres de la réalité se montraient trop sombres. Dans ce pays des rêves, il ne sentait pas abandonner. Ses amis imaginaires ne le jugeaient pas et l’aimaient inconditionnellement pour ce qu’il était.
Il pouvait être lui-même sans réserve. Il n’avait pas à cacher sa sensibilité ou à réprimer son imagination. Les rires résonnaient comme des éclats de cristal, et chaque instant était empreint de magie. Les rivières de brume argentée incarnaient des chemins vers l’aventure, les montagnes de nuages représentaient des refuges contre les tempêtes émotionnelles. Il explorait des contrées inconnues avec des amis ailés, partageait des conversations profondes avec des créatures sages et découvrait des secrets anciens. Dans cette illusion, il se sentait vivant et heureux.
Ainsi, il pouvait être le héros de son univers, défiant les limites de la réalité et embrassant les possibilités infinies de l’imaginaire. Les étoiles, témoins silencieux, fragmentaient des indices pour les aventures à venir. Et quand le jour se levait, il se réveillait avec le souvenir de ce monde éphémère, avec la certitude que même dans les moments les plus tristes, sa propre créativité et son rêve pouvaient devenir des lumières scintillantes dans le ciel de son quotidien. Cela lui donnait la force nécessaire pour surmonter la journée qui s’offrait à lui, à espérer des jours meilleurs.
Au fil du temps, sa vie avait perdu de son éclat pour Élian. Fils unique, il n’avait personne à ses côtés pour partager son univers extraordinaire et confier sa détresse. Les rires d’autres enfants, les jeux qui l’occupaient les aprèsmidis, lui semblaient des échos lointains. Solitude pesante, il cherchait refuge dans les nuages, où sa créativité n’avait pas de limites.
À l’école, une ombre planait. Les élèves le considéraient comme étrange, peut-être même effrayant avec ses cheveux en bataille, ses vêtements froissés et non coordonnés. Son calme et sa tranquillité représentaient des énigmes pour eux, et ils trouvaient du plaisir à le taquiner, à l’isoler. Élian était régulièrement la cible de moqueries cruelles, ses rêves moqués et sa sensibilité exploitée. Il se rendait à l’école la boule au ventre, le regard triste et l’envie de fuir loin, de l’autre côté du miroir.
La salle de classe, autrefois un lieu de curiosité et de découverte, était devenue une source d’anxiété et de frustration. Les enseignants, avec leurs encouragements qui sonnaient de plus en plus comme des reproches, ne faisaient qu’accentuer son sentiment d’inaptitude. Il se sentait souvent submergé par le rythme de l’apprentissage, se noyant dans un océan d’informations inintelligibles.
Même le plaisir dans la connaissance commençait à s’estomper. Les livres qui étaient autrefois des portails vers des mondes inconnus devenaient des sources de frustration. Les exercices, jadis des opportunités de savoir, représentaient des montagnes insurmontables de stress et d’incertitude. Chaque tentative de comprendre le conduisait à un cul-de-sac, une impasse où il étouffait face à l’immensité de la tâche.
La maison, censée être un refuge, n’offrait que peu de répit. Il était seul face à ses devoirs, les pages blanches de son cahier devenant des miroirs reflétant son propre désespoir. L’absence de parents pour le guider et le soutenir ajoutait un poids supplémentaire à son fardeau. Les voix des camarades de classe qui disaient que l’apprentissage était facile s’avéraient être des brouhahas lointains et inaccessibles.
Pourtant, dans la nuit, quand les étoiles brillaient au-dessus de lui, quelque chose changeait. Lorsqu’il s’endormait, les chiffres et les lettres perdaient leur forme intimidante. Ils devenaient des éléments d’un puzzle fascinant, des clés pour ouvrir les portes de l’imagination. Ses amis imaginaires se transformaient en tuteurs bienveillants, l’aidant à résoudre des énigmes et à démêler les mystères.
Dans ces rêveries, il n’était pas limité par ses difficultés. Là, il travaillait à son propre rythme, déchiffrant des problèmes complexes avec patience et persévérance. Le travail pédagogique se redéfinissait, libéré des contraintes du temps et des attentes extérieures.
Ces nuits-là, il retrouvait le plaisir d’apprendre. Il emportait avec lui ses réussites et sa créativité qu’il avait acquises. Comme des étoiles brillantes dans l’obscurité, elles brillaient dans sa vie quotidienne, rappelant que la connaissance pouvait être un voyage personnel, unique et plein de découvertes, même dans les moments où la réalité offrait moins indulgence.
Tandis que les jours s’écoulaient, la souffrance d’Élian s’intensifiait, un orage silencieux qui grandissait en lui sans que personne ne s’en aperçoive. Les sourires qu’il arborait en public étaient devenus de plus en plus fragiles, masquant habilement les tempêtes émotionnelles qui grondaient en son sein. Il se sentait comme un acteur dans sa propre vie, jouant un rôle de normalité alors que les émotions tumultueuses menaçaient de le submerger.
Les moqueries dans sa classe pénétraient plus profondément sous sa peau, laissant des marques invisibles, mais vivement ressenties. Les difficultés scolaires persistantes le submergeaient comme un navire dérivant sans boussole, incapable de trouver un cap sûr dans les eaux turbulentes de l’apprentissage. La solitude à la maison pesait sur lui comme un écrasant fardeau, accentuant sa sensation de désespoir et d’isolement.
Après ses journées éreintantes à l’école, Élian rentrait chez lui, le cœur lourd et les épaules affaissées. Les rires moqueurs des élèves résonnaient encore dans sa tête, comme un écho persistant dans sa claustration. Il s’approchait de son domicile, espérant y trouver un refuge contre le tourbillon de ses émotions. Au moins, là, il n’entendrait plus ses camarades et ses professeurs lui reprocher son comportement et son allure. Mais il ne pouvait pas non plus partager ses tracas à sa famille.
Dès qu’il franchit la porte, il fut accueilli par une atmosphère silencieuse et terne. Son logement était vide, son écho résonnant comme une mélodie triste dans les espaces déserts. Ses parents étaient trop souvent absents, leurs emplois prenant le pas sur leur présence à la maison. Les horaires tardifs devenaient la nouvelle norme, effaçant les agréables rituels familiaux.
Les enjambées d’Élian retentissaient dans les couloirs froids. Les voix chaleureuses s’étouffaient, absorbées par les murs. Autrefois, source de réconfort avec ses bras doux et ses baisers délicats, sa mère le repoussait par son absence. Son père, un homme fier et protecteur, représentait une silhouette fugace, se croisant avec Élian dans comme une ombre furtive. Certes, au début, il trouva cela amusant de se débrouiller comme un grand. Il pouvait s’amuser des heures sans que personne ne le dérange. Il pouvait manger tout ce qu’il voulait. Mais au fur et à mesure, il commença à ressentir une frustration de ne pas pouvoir partager sa journée, de ne pas parler qu’aux murs et à ses jouets.
La tristesse s’agrippait à Élian comme une vieille amie familière. Les images d’une époque où la maison se remplissait de rires et de lumière contrastaient douloureusement avec la réalité actuelle. Ses parents, sans le vouloir peut-être, étaient devenus des étrangers dans leur propre demeure.
À la tombée de la nuit, Prakizo sombra dans l’obscurité, et Élian s’allongea dans son lit, le cœur alourdi par une solitude oppressante. Les étoiles, visibles à travers sa fenêtre, évoquaient l’échappatoire où il pouvait rompre à son isolement. Pourtant, même ce refuge lui paraissait distant, sa vie lui semblant étroite, sans qu’il puisse envisager l’avenir.
Alors que la maison était plongée dans la noirceur du silence, Élian s’effondra. Ses émotions tourbillonnaient à l’intérieur de lui comme une tempête intérieure. Des larmes coulaient de ses petits yeux marron, dévalant ses joues et se mêlant au linceul de tristesse qui l’enveloppait.
C’était un chagrin profond et mélancolique, une douleur qu’il gardait enfermée en lui, comme si exprimer sa vulnérabilité pouvait s’entendre. Les murs silencieux étaient les seuls témoins de son désarroi, mais l’affliction qu’il ressentait était palpable, presque suffocante.
Les sanglots, salés et amers, étaient les messagers de sa peine. Elles étaient le reflet de toutes les fois où il s’était senti en exil, ignoré, comme si son besoin d’amour et d’attention avait été oublié. Les rires des autres enfants paraissaient lointains, insaisissables, alors qu’il se noyait dans une mer de sentiments complexes.
Chaque soir, il se blottissait sous les draps, ses pensées fuyant vers cet univers de flocons argentés. Ici, il n’était pas jugé pas ridiculisé. Ses ailes le soulevaient au-dessus des tracas quotidiens, les soucis glissant comme des gouttes de pluie sur son plumage invisible.
Cette nuit-là, pourtant, le monde onirique s’altérait. Les nuages, autrefois savoureux et accueillants, se transformaient en monstres grisâtres. Ses ailes, symboles de sa liberté, étaient désormais pesantes, inutiles. Une panique sourde s’éveillait en lui, menaçant de le submerger.
C’est alors qu’une voix douce fendit les ténèbres, une lueur d’espoir dans l’obscurité.
— N’aie pas peur, Élian.
Il se tourna, apercevant Lysandra, une créature formée de lumière et de brouillard. Ses paroles apaisantes agirent comme une bouée de sauvetage dans le tumulte de son désespoir. Lysandra expliqua que les nuages reflétaient ses inquiétudes et ses peurs. Qu’il pouvait chasser avec courage et raison !
Guidé par Lysandra, Élian entreprit un voyage intérieur au cœur de sa tourmente. Pendant des jours, il avait blâmé les autres pour ses malheurs, refusant de reconnaître le mal profond qui le rongeait depuis si longtemps. Cependant, à mesure qu’il affrontait ses craintes, il réalisait qu’elles étaient le fruit de ses propres doutes et de sa solitude. Et enfin, les coins sombres de son esprit commencèrent à s’éclairer. À chaque ombre qu’il confrontait, les cumulus qui obscurcissaient son âme se dissipaient, lui rendant sa légèreté et sa conscience. Il comprenait que cette intériorisation l’avait conduit dans un dédale de désolations.
Au sommet d’une colline faite de nuages moelleux, là où les étoiles brillaient d’une intensité inconnue, Élian trouva un nouvel éveil intérieur. Ses ailes, autrefois translucides, s’illuminaient de mille feux, reflétant la confiance et la résilience qu’il avait acquises au fil de ses aventures oniriques. Ce lieu éthéré s’imprégnait de la sagesse accumulée de ses propres désirs, une sagesse qui lui révéla une vérité importante : il possédait la force non seulement d’affronter ses angoisses, mais aussi de les transcender.
Lysandra, la créature de lumière et de brouillard, était là à ses côtés. Cette présence bienveillante lui rappela celui de sa mère. Elle l’entourait d’une aura apaisante. Elle était comme un guide, une muse, qui lui avait montré que ses illusions étaient bien plus qu’une simple échappatoire, mais représentait une source de pouvoir puissant, une fenêtre ouverte sur son haut potentiel.
Il devinait que ses nuits de rêves n’étaient pas seulement un refuge, mais un moyen de sonder les profondeurs de son existence. Lysandra lui avait enseigné que les ombres qu’il avait rencontrées reflétaient la part obscure qu’il portait en lui. Il avait affronté des créatures chimériques, mais en réalité, il avait commencé à braver les monstres de sa propre peur et de sa solitude.
Comme un doux murmure dans le vent, les paroles de Lysandra guidaient ses pensées vers un chemin de lumière. Elle lui souffla que le néant dans lequel il avait glissé n’était pas inévitable. Elle l’encouragea à partager sa douleur avec ses parents, à ouvrir son cœur et à leur raconter tout ce qu’il avait gardé enfoui en lui.
L’idée l’intimidait, mais dans cette atmosphère céleste où la peur se dissolvait, Élian ressentit un élan de courage. Il prit une profonde inspiration, sentant l’énergie de ses divagations fondre avec détermination. Lysandra le guiderait, pour l’entourer de sa bienveillance. Ses ailes étincelaient comme des étoiles filantes, rappelant qu’il avait la capacité de briller audelà de cette mélancolie.
La nuit reculait doucement, les astres disparaissaient dans le ciel alors que l’aube approchait. Élian savait que le temps était venu de retourner dans le monde réel, de laisser derrière lui cet environnement éphémère composait de rêves et de réflexion. Cependant, il emportait avec lui la sagesse et la force qu’il avait trouvée en ces lieux. Les paroles de Lysandra résonnaient en lui comme une mélodie apaisante, une mélodie qui l’encourageait à ouvrir son cœur et à se libérer de l’isolement dans lequel il s’était enfermé.
Il quitta cette colline de nuages avec une grande résolution. Les étoiles brillaient avec une intensité différente qui reflétait son propre courage grandissant.
Ainsi, le matin venu, alors que la première lueur de l’aube embrassait timidement le ciel, Élian se leva de son lit avec une détermination nouvelle. Il avait pris une décision, et il était prêt à la mettre en action. Les ombres de la nuit se retirèrent devant cette force, laissant place à la lumière de son aplomb.
Ses parents dormaient encore, profondément plongés dans leurs rêves. La maison était calme, comme si elle retenait son souffle en attendant le moment décisif qui allait suivre. Élian traversa les couloirs silencieusement, son cœur battant au rythme de son audace grandissante. Il savait qu’il ne pouvait plus laisser sa souffrance inaudible, il devait briser le silence. Il avait si longtemps gardé ses émotions prisonnières.
Arrivé devant leur chambre à coucher, il s’arrêta un instant pour prendre une profonde inspiration. L’image de Lysandra, sa guide dans ses rêves, flottait dans son esprit comme un rappel silencieux de sa mission. Il se rapprocha du lit où sa mère reposait, sa respiration douce et régulière. Il saisit sa main avec délicatesse, sentant la chaleur familière de sa paume dans la sienne. Puis, d’une voix douce, mais ferme, il l’appela :
— Maman.
Les paupières de sa mère papillonnèrent légèrement, et ses yeux s’ouvrirent pour révéler une expression de surprise mêlée de douceur. Élian la regarda droit dans les yeux, déversant son cœur dans son regard. Les mots qu’il avait gardés enfermés pendant si longtemps étaient sur le point de trouver leur voie.
— J’ai besoin de te parler, dit-il d’une voix qui portait tout le poids de sa peine.
Lentement, sa mère se redressa sur le lit, l’invitant silencieusement à poursuivre. Le regard de son fils contenait à la fois des vagues prêtes à submerger son visage et une flamme vacillante qui tentait d’illuminer son âme.
Élian prit une profonde inspiration et il commença à partager son histoire : les moqueries à l’école, les difficultés qui l’étouffaient, le poids de la solitude qui pesait sur lui. Il parla avec honnêteté, laissant ses pensées jaillir comme des ruisseaux longtemps retenus par des digues fragiles. Chaque mot était comme un pas vers la guérison, chaque phrase prononcée apportait un soulagement qu’il n’avait jamais ressenti auparavant.
Ses parents écoutaient en silence, leurs regards fixés sur lui, absorbant chaque syllabe. Sa mère lui serra doucement la main, le rapprochant d’elle pour lui témoigner son amour à travers cette étreinte chaleureuse. Son père, réveillé par la discussion, se leva pour rejoindre le petit groupe qui se formait autour du lit.
Élian sentait le poids de sa vérité s’alléger à mesure qu’il communiquait sa douleur longtemps cachée. Il éprouvait encore de la vulnérabilité, mais en même temps, il constatait qu’il était écouté. Il avait enfin brisé ce silence éprouvant, ouvrant la porte à la connexion du mode réel. Lysandra avait raison, il avait le pouvoir de changer son existence en exprimant ses émotions, en formulant ses besoins.
En cet instant, dans la lueur naissante du jour, Élian avait retrouvé la joie de vivre. Ses parents, soucieux de son bien-être, avaient modifié leurs habitudes. Ils étaient désormais présents pour lui, rentrant plus tôt afin de partager des moments de discussion et de complicité.
Un conte sur une horloge magique qui contrôle le temps d’un quartier oublié.
Au cœur d’un quartier oublié de Visby, caché entre les ruelles étroites et les habitations délabrées, se trouvait une horloge singulière. Elle était bien plus qu’un simple instrument pour mesurer le temps ; elle était magique, une gardienne du passé et du présent. Les habitants l’appelaient affectueusement « Horloge Enchantée ».
Elle était une merveille architecturale figée dans le temps, une véritable œuvre d’art mécanique. Son cadran était sculpté dans un bois exotique et poli avec grand soin. Les chiffres romains finement ciselés l’encadraient, ajoutant une touche d’élégance intemporelle.
Les aiguilles, d’un métal lustré à la perfection, glissaient en douceur sur le visage de l’horloge, marquant chaque seconde avec une précision impeccable. À chaque sonnerie, des figurines miniatures surgissaient de petits compartiments secrets, donnant vie à un spectacle mystérieux qui annonçait le passage du temps.
Le mécanisme interne était un chef-d’œuvre d’ingénierie, composé de rouages délicats et de ressorts parfaitement ajustés. Chaque tic-tac était un murmure apaisant qui remplissait l’air de sagesse et de sérénité.
La base de l’Horloge enchantée était ornée de sculptures représentant le quartier et ses habitants, figées dans des postures variables. Des personnages gloussaient et des musiciens improvisaient une complainte enchanteresse.
Elle représentait un joyau vivant, une gardienne des souvenirs et une conteuse d’histoires, rappelant aux Visbyois que l’existence pouvait être fugace, qu’il fallait profiter de chaque minute qui passe et surtout de s’alléger l’esprit des tracas du passé.
Avec sa splendeur énigmatique, elle avait une circonférence imposante de vingt pieds. Ses proportions généreuses en faisaient une pièce maîtresse majestueuse du quartier, captivant tous ceux qui s’aventuraient à proximité de son emplacement emblématique. Nul ne pouvait l’ignorer.
Fixée à la cime d’une tour historique depuis des générations, elle représentait un véritable mystère. Chaque jour, elle sonnait ses douze coups à midi, martelant le sol d’un tambour déconcertant. Cependant, à minuit, quelque chose de spécial se produisait. L’Horloge Enchantée prenait vie, ses aiguilles dansaient en un ballet gracieux alors que des lumières chatoyantes s’échappaient de son cadran, enveloppant le bourg d’une aura impénétrable.
Ceux qui avaient le privilège d’observer ce spectacle étaient témoins d’un phénomène extraordinaire : le temps lui-même se pliait aux désirs de l’Horloge enchantée. Les rues, autrefois silencieuses et désertes, s’animaient soudainement. Les bâtiments fissurés et délabrés retrouvaient leur splendeur d’antan, les arbres fanés bourgeonnaient, et les visages rayonnaient de jeunesse.
Pendant ce temps de minuit magique, les souvenirs oubliés se ravivaient, les histoires perdues se racontaient, et les amitiés brisées se réparaient. Les habitants se rassemblaient sur les places, partageant des rires et des danses, renouant avec leurs racines et leurs rêves enfouis. Ils étaient irrémédiablement attirés par elle, à se regrouper pour exhiber de la volupté. Cette pendule devenait le maître du temps, offrant un aperçu fugace de ce que le quartier avait été et de ce qu’il pouvait être à nouveau.
Amara, avec sa chevelure d’ébène qui encadrait délicatement son visage, était une jeune fille d’une perspicacité exceptionnelle. Ses yeux bruns étincelaient d’une lueur d’intelligence vive qui captivait quiconque avait le privilège de la croiser. Elle avait toujours été fascinée par l’Horloge Enchantée, et chaque nuit, elle attendait avec une impatience palpable l’instant magique de minuit. Pour elle, c’était bien plus qu’un simple spectacle ; c’était comme si le quartier tout entier retrouvait son âme, et elle se sentait connectée à chaque histoire et chaque sourire qu’elle rencontrait sous cette lumière féérique.
Cependant, au fur et à mesure que le temps passait, plus le faubourg se détériorait pendant les heures diurnes. Les bâtiments se fissuraient davantage, les rues s’emplissaient