L'armoire à pharmacie de l'Abbé Kneipp - Sébastian Kneipp - E-Book

L'armoire à pharmacie de l'Abbé Kneipp E-Book

Sebastian Kneipp

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Beschreibung

Ce petit livre est un court extrait de « Meine Wasserkur » — « Ma cure d’eau » —, paru en Allemagne en 1886, où Kneipp décrit toutes les applications d’eau qu’il a découvertes et pratiquées. Il avait aussi développé en complément l’usage des plantes, dont rend compte le présent opuscule. Ce petit ouvrage contient d’abord une présentation plus ou moins détaillée de chaque plante et de ses applications ; puis une liste succincte des plantes les plus indispensables pour une petite armoire à pharmacie domestique ; ensuite, quelques remèdes complémentaires ; enfin une notice un peu détaillée de la vie de l’Abbé Kneipp. La forme particulière du livre s’explique à la fois par son sujet, et par le fait qu’il est un extrait d’un ouvrage plus vaste. Et comme le dit lui-même l’auteur dans la préface de la première édition, par son style « fruste » – mais efficace… Kneipp a certainement été très célèbre en son temps, et il reste relativement connu en Allemagne et dans les pays germaniques, par la fédération d’associations qui continuent à diffuser sa méthode.


À PROPOS DE L'AUTEUR


L’ Abbé Kneipp est un prêtre diocésain allemand du XIXe siècle, issu d’une famille rurale très pauvre. Durant ses études, atteint par la tuberculose, il s’est soigné lui-même en mettant en pratique un livre du XVIIIe siècle sur les vertus de l’eau. Encouragé par ces résultats, il les a ensuite appliqués à de nombreux malades, et l’on venait de toute l’Allemagne pour se faire soigner selon sa méthode. Il avait ajouté à l’utilisation de l’eau quelques remèdes à base de plantes, qui font l’objet de ce petit livre.

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Sébastien Kneipp

Traduit de l’allemand par sr Myriam Pélabon ocd

L’armoire à pharmacie de l’Abbé Kneipp

Plantes, tisanes, teintures, huiles et poudres du jardin du Bon Dieu

Préface soeur Odile Adenis-Lamarre

Note importante aux lecteurs

Lorsqu’une plante contient des principes actifs, on peut s’attendre à ce qu’elle puisse produire des effets néfastes si on l’emploie de manière excessive. Cela vaut pour la plupart des plantes présentées dans ce livre. Certaines peuvent même causer de graves dommages en cas d’utilisation inappropriée, surdosage ou usage prolongé. En cas de doute, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre pharmacien.

Veuillez noter que ce livre ne peut pas remplacer une consultation médicale. L’autodiagnostic et l’automédication sont dangereux !

Avertissement de la traductrice

Kneipp est très connu en Allemagne, surtout pour ses « cures d’eau ». À la fin de sa vie, il avait remis son savoir à un pharmacien, ce qui a permis de le transmettre aux générations futures sous la forme d’associations réunies en une fédération, de fabrication de produits pharmaceutiques et de centres de soins.

Ce petit livre est extrait du livre « Meine Wasserkur » – « Ma cure d’eau », où Kneipp décrit toutes les applications d’eau qu’il a découvertes et pratiquées. Il avait aussi développé en complément l’usage des plantes, dont rend compte le présent opuscule.

Il est à noter qu’il se servait des produits courants à sa disposition à son époque. Certains sont devenus assez rares dans le monde actuel, et sont plutôt pour nous une information historique.

D’autre part, il s’agit d’une approche empirique, que chacun doit adapter avec bon sens. Certaines des plantes dont il parle sont d’un usage très délicat.

On peut souhaiter que le reste de la thérapie développée par Kneipp se développe un jour en France, car ­l’ensemble forme un tout. Il existe des centres francophones en Belgique et en Suisse, peut-être bientôt en Alsace.

Son approche est sous-jacente chez quelqu’un comme l’autrichienne Maria Treben, qui s’intéressait surtout aux plantes, mais n’hésite pas à évoquer des « enveloppements humides » probablement inspirés de Kneipp.

Je pense que les effets obtenus par les applications d’eau s’appuient sur les propriétés physiques de l’eau, et notamment sur ses propriétés électriques.

Au moment où beaucoup expérimentent des techniques renouvelées de culture potagère, et recherchent un mode de vie plus sain et plus connecté à la nature, les découvertes pratiques de l’Abbé Kneipp pourront peut-être apporter un complément intéressant.

Préface

À quand remontait la rencontre ? Sœur Hortense était incapable de le dire, c’était il y a si longtemps… En revanche, elle se rappelait parfaitement l’émerveillement qui avait été le sien en découvrant – peut-être était-ce sur l’un des rayons de la bibliothèque de la vaste maison creusoise où ses grands-parents recevaient leurs petits-enfants durant les congés d’été ? – ce très vieux volume daté de 1897, traduction française du célèbre ouvrage de l’abbé Kneipp Meine Wasserkur, Ma cure d’eau. Un livre que l’auteur désirait simple et accessible à tous, car destiné aux « malades délaissés et oubliés de la campagne ». Un livre dont chaque paragraphe est le fruit de l’expérience, celle de l’auteur, guéri durant sa jeunesse en suivant les conseils du Traité d’hydrothérapie de Johann Sigmund Hahn. Avec la perspective d’apporter quelques adoucissements aux méthodes drastiques de son prédécesseur : « On opère le plus efficacement et le plus sûrement avec l’eau quand on en fait l’emploi le plus simple, le plus facile et le plus inoffensif ». C’est à cette lecture que notre sœur fait remonter certaines de ses habitudes ; par exemple : toujours faire sa toilette à l’eau froide – c’est stimulant –, terminer une douche (chaude) par quelques minutes d’eau froide sur les jambes (que cela rend légères), prévenir tout risque de rhume en prenant dès les premiers symptômes, le soir au moment de se coucher, un bain de pieds très chaud avant de revêtir de confortables chaussettes.

Mais une cure d’eau n’est pas au goût de tout le monde ! Aussi l’abbé Kneipp a-t-il jugé bon d’introduire dans son ouvrage, comme un joyau dans son écrin, les pages que Myriam Pélabon nous propose aujourd’hui. Pages consacrées aux diverses propriétés des plantes sauvages, précédées des recettes permettant de les utiliser au mieux pour « détruire, éliminer les matières toxiques et pathogènes du corps », et « fortifier l’organisme » : teinture, tisane, poudre, huile. Comment ne pas songer ici à la grande Hildegarde de Bingen, et à tant d’autres qui, depuis des temps immémoriaux, se sont mis « en quête avec assiduité » de ces innombrables plantes qui, grâce à la prodigalité du Créateur, « se mettent amicalement à notre disposition » ?

À plusieurs reprises, notre traductrice insiste sur la prudence à adopter lorsque l’on utilise les plantes pour se soigner, sur « l’usage délicat » de certaines d’entre elles, sur le fait aussi que certains produits qu’utilisait l’auteur ne sont plus disponibles aujourd’hui. Elle évoque le respect de la biodiversité, mettant en garde contre ce que l’on appelle une « cueillette sauvage ». Sœur Hortense ajouterait volontiers un détail supplémentaire : il est sage de ne pas ramasser n’importe où les plantes que l’on désire utiliser, en raison de la pollution croissante causée par les transports automobiles ; on évitera soigneusement les abords des routes ou la proximité des centres industriels. Ce qui amène notre sœur à une constatation : l’abbé Kneipp assure écrire pour soulager les pauvres qui, à la campagne, trouvent aisément les plantes recommandées dans son livre ; mais aujourd’hui, la pauvreté s’est étendue depuis les zones rurales jusqu’aux faubourgs de nos villes, et nombre de nos concitoyens n’ont certes pas les moyens de s’adonner à ce type de médecine, tout simplement parce que les plantes médicinales ne poussent pas sur les trottoirs de nos banlieues !

De nombreuses circonstances, qu’il serait trop long d’énumérer ici, ont conduit nos contemporains à réfléchir sur leur mode de vie, à réinventer, si c’est encore possible, ce lien à la terre qui est essentiel pour l’être humain, et qui est si malmené à notre époque. Souci d’une alimentation saine, attrait pour l’exercice physique, recherche d’une vie sans stress, désir d’une médication naturelle : si, à ces quelques objectifs qui mobilisent l’attention de bien des personnes, l’on ajoute l’hydrothérapie, nous nous trouvons en présence des « cinq piliers » que prônait – déjà ! – Sébastien Kneipp !

C’est dire combien le petit livre que vient de traduire Myriam Pélabon est d’une brûlante actualité. Puissent ses lecteurs y trouver de quoi soulager les petits maux de chaque jour, et surtout, prendre plaisir à reconnaître, lors de leurs promenades et grâce aux planches illustrées de l’ouvrage, ces innombrables merveilles dont fourmille la création ; souvent nous ne les regardons même pas, parce que nous avons perdu le contact avec elles, préférant le spectacle offert par nos écrans à celui, sans cesse renouvelé, d’une nature dont nous n’aurons jamais fini de scruter la splendeur. Et pourtant, quoi de plus extraordinaire que le calice d’une fleur sauvage fièrement dressé vers un soleil qui en fait resplendir le moindre détail ?

Grand merci, Myriam !

P.-S. Toujours à l’affût de nouvelles recettes, sœur Hortense a été attirée par celle des petits pains de son, juste pour voir ! Elle se demandait bien à quoi pourrait ressembler un pain sans levure, sans sel ni autre assaisonnement : compact, sans nul doute, et bien fade ? Et elle n’a pas été déçue : compact, certes, mais le goût ! Notre cuisinière y retrouvait la saveur des grains de blé mâchonnés autrefois durant les promenades à la campagne, tombés des gerbes au moment de la moisson. Proposés à ses sœurs au réfectoire, ces petits pains ont rencontré un franc succès. Mieux : elles en redemandent !

Préface de la première édition

En tant que prêtre, ce qui me tient à cœur avant tout, c’est le bien des âmes immortelles. C’est pour cela que je vis, c’est pour cela que je veux mourir. Toutefois, au cours des quatre dernières décennies, durant 30 à 40 ans, les corps mortels ont été pour moi la source de beaucoup de travail et de grandes préoccupations. Je n’ai jamais cherché ce travail. La venue de chaque malade était et est pour moi (à proprement parler) une charge. Seuls le regard vers Celui qui est descendu du Ciel pour guérir toutes nos maladies, et la pensée de la promesse : « Heureux les miséricordieux, car ils recevront miséricorde… (Mt 5,7) ; le moindre verre d’eau ne restera pas sans récompense (Mc 9,40) » ont été en mesure de résister à la tentation très présente de décliner toutes les requêtes sans faire de distinction entre les solliciteurs. La tentation était d’autant plus forte que mon lot quotidien était : rien à gagner, mais bien plutôt une perte de temps incalculable ; aucun honneur, mais souvent calomnie et poursuites ; aucune reconnaissance, mais plus d’une fois ingratitude, moquerie et mépris. Il devait bien en être ainsi, et cela me convient tout à fait. Mais qu’après de tels antécédents – de tels faits – je n’aie pas particulièrement envie d’écrire, chacun pourra le saisir, d’autant que l’âge se fait déjà sentir, et que l’esprit et le corps aspirent au repos.

Seule la pression insistante et ardente de mes amis, qui parlent d’un péché contre l’amour du prochain si jamais mes expériences allaient pourrir dans la tombe avec mon corps, les innombrables lettres de requête de ceux qui ont été guéris, et surtout les suppliques de pauvres malades abandonnés dans la campagne m’ont remis le stylet dans une main réticente et déjà tremblante.

En tout temps, j’ai accueilli avec une attention et un amour particuliers les classes défavorisées, les malades, souvent négligés et abandonnés dans les campagnes isolées. Que ce petit livre leur soit dédié tout particulièrement. Le langage est adapté à son but, simple, clair. Je cherche intentionnellement, en évitant tout étalage savant, à écrire sous la forme d’un entretien, plutôt qu’à donner un maigre squelette desséché, sans goût et sans force. Il faudra considérer avec indulgence le développement de tel ou tel récit, et certaines répétitions, en gardant à l’esprit l’objectif visé et la sincérité de l’intention.

Rien ne m’est plus étranger que de polémiquer ou de lutter contre quelque orientation de la médecine actuelle, ou de m’aventurer sur son domaine, ou d’attaquer quelque personnalité que ce soit, ses connaissances scientifiques ou sa réputation, sur quelque point que ce soit.

Je sais très bien que de telles publications reviennent de droit aux véritables spécialistes ; je suis pourtant convaincu qu’ils devraient justement être eux-mêmes reconnaissants que, pour une fois, un profane communique lui aussi ses multiples expériences en ce domaine. Je tendrai toujours la main avec joie à toute bienveillance sincère, recevant avec reconnaissance les corrections et les conseils. Mais en ce qui concerne les reproches faciles et aussi cette critique aisée qui proviennent de points de vue partisans, je ne m’en soucierai absolument pas, et j’accepterai paisiblement qu’on me traite de « charlatan » ou de « bricoleur ».

Moi-même, je n’ai rien désiré plus ardemment que de voir un homme du métier, un médecin, m’ôter cette lourde charge et ce travail pesant, et je n’ai pas de souhait ni de désir plus intenses sinon qu’enfin les hommes de l’art étudient aussi d’une manière plus générale et approfondie, et avec rigueur, la méthode d’hydrothé­rapie, et puissent la prendre en main sous leur responsabilité. Un tel homme pourrait considérer ce travail de profane comme une aide modeste. Ici, je peux assurer qu’en dépit de mon comportement abrupt et repoussant, le plus grand bâtiment n’aurait pas suffi à accueillir tous les malades et les souffrants, qui se comptent, sans exagération, par milliers et dizaines de milliers ; qu’en outre, j’aurais pu facilement être riche, très riche, si j’avais voulu accepter ne serait-ce qu’une partie des honoraires qui m’étaient proposés. De nombreux patients venaient et disaient : « Je vous donne 100, 200 Marks, si vous me guérissez. » Le patient cherche de l’aide où qu’il la trouve, et il remet avec joie au médecin ce qui lui revient, peu importe que la guérison provienne du flacon de médicament ou du broc à eau.

Des hommes célèbres, médecins de leur état, ont commencé la cure d’eau avec détermination et plein succès. Avec eux furent enterrés leurs remarques, conseils et connaissances. Qu’une belle matinée durable succède enfin un jour à l’aurore !

Je me porte garant de chaque nom cité ou évoqué dans ce livre, en toute responsabilité, et je n’hésiterai jamais à les nommer publiquement si l’on m’en fait la demande. On peut mettre sur le compte de mon tempérament quelque peu revêche et mal dégrossi certaines tournures plutôt rudes. C’est avec ce tempérament que j’ai vieilli, et à mon âge, il m’est difficile aussi bien de me renier que d’essayer de me changer.

Surtout, que la bénédiction divine ne manque pas à ce petit livre qui commence sa pérégrination !

Et qu’au jour où mes amis de l’eau apprendront que je suis entré dans l’éternité, ils me rendent le service fraternel de m’envoyer le jet rafraîchissant d’un Notre Père, là où le médecin des médecins purifie et guérit la pauvre âme dans la cure de feu qui lui permet d’accéder à la vie éternelle.

Woerishofen, gare de Turkheim en Souabe,1er octobre 1886

L’auteur,Sébastien Kneipp

L’Armoire à pharmacie de l’abbé Kneipp

Benedicite universa germinantia

In terra Domino !

« Et vous, les plantes de la terre,

Bénissez le Seigneur ! »

(Dn 3,76)

Généralités et classification

Parmi les choses que je déteste et que j’exècre, il en est une que je hais d’une manière plus foncière et fondamentale, et il s’agit des remèdes confidentiels, du trafic de médications qui passent pour être un secret de leur inventeur.

Personne ne doit pouvoir me faire ce reproche. C’est pourquoi, dans cette seconde partie, j’ouvre les armoires de ma pharmacie et je permets à tout un chacun d’examiner et de goûter jusqu’au moindre sachet de tisane ou au moindre flacon d’huile.1

Toute pharmacie renferme un fonds coûteux ; dans la mienne, rien de bien rare. Je le concède très volontiers, et je considère ce qui pourrait être un léger reproche comme un grand avantage de ma pharmacie.

Pratiquement toutes mes tisanes, extraits, huiles et poudres sont à base de plantes médicinales autrefois appréciées, souvent méprisées aujourd’hui, et peu onéreuses : le Bon Dieu laisse pousser dans nos propres jardins, en pleine nature, parfois autour de nos maisons, dans des endroits isolés et sauvages, des plantes médicinales qui, pour la plupart, ne coûtent pas un sou.

C’est bien en tout premier lieu pour les malades pauvres qu’est écrit mon petit livre, et c’est aussi pour eux que, moi aussi, songeant à la récompense céleste, je me suis employé à cette œuvre laborieuse, ou si l’on veut, « je m’y suis attelé ». C’est pour ces malades pauvres que j’ai cherché intentionnellement dans les vieilles connaissances tout aussi pauvres, en laissant beaucoup d’autres occupations de côté. Des années durant, j’ai exploré et testé, séché et haché, fait cuire et goûté. Pas la moindre petite plante, pas la moindre poudre que je n’aie moi-même essayée et validée ! Je ne souhaite qu’une chose, c’est que ces anciennes connaissances soient mises à l’honneur, au moins dans une classe sociale donnée.

La cure d’eau se suffit à elle-même, aussi j’ai longuement réfléchi avant de me décider à ajouter cette pharmacie, c’est-à-dire cette liste de remèdes qui interagissent de l’intérieur avec l’eau [bien en phase avec l’eau]. Cela aurait pu ressembler à une mise en doute de la vertu thérapeutique de l’eau.

Mais il y a aussi des malades qui ont beaucoup de mal à se décider à faire une cure d’eau, qui doit souvent être longue, en raison d’une peur de l’eau insurmontable. Ce sont eux que je voulais soulager, en d’autres termes : réduire et simplifier les applications d’eau, et raccourcir le temps de traitement. Mais cela ne peut se produire que lorsque j’associe étroitement une cure interne (les remèdes) à une cure externe (avec de l’eau).

Celui qui examine l’ensemble des éléments de cette pharmacie s’aperçoit tout de suite que, comme toutes les utilisations de l’eau, ils ont un triple objectif : détruire, éliminer les matières toxiques et pathogènes du corps, mais aussi fortifier l’organisme. Dans cette mesure, je crois pouvoir affirmer à bon droit que les deux méthodes, l’intérieure et l’extérieure, se correspondent, et agissent de concert. Je mets en garde contre une illusion : il se trompe, celui qui croit qu’il devrait appliquer la cure d’eau d’une manière très rigoureuse.

Mais celui qui croit qu’il devrait recourir souvent et en quantité à des remèdes internes se trompe tout autant. La règle d’or suivante vaut toujours et dans tous les cas : la pratique la plus modérée, qu’elle soit externe ou interne, est la meilleure.2

J’ai totalement ignoré les plantes dont l’effet est douteux, comme la guimauve, la réglisse, etc. ; ou des plantes qui aient le moindre effet indésirable [fût-il vraiment minime], sur l’estomac par exemple, comme les feuilles de séné, le houblon, etc. ; et les plantes totalement toxiques.3

Comme Dieu est bon ! C’est mon cri du cœur ! Il ne se contente pas de faire pousser pour nous ce qui est nécessaire pour nous maintenir en vie, le pain quotidien dont le corps a besoin ; Lui qui, dans sa sagesse infinie, a tout créé avec mesure, poids et nombre, dans son amour paternel, fait aussi jaillir de terre ces innombrables herbettes qui sont une consolation pour l’homme aux jours de maladie, un adoucissement et une guérison pour son corps qui se tord de douleur.

Comme Dieu est bon ! Puissions-nous en être conscients ! Nous voulons nous mettre en quête avec assiduité des petites plantes qui, par les capsules odorantes ou les parfums salutaires et délicieux que le Créateur leur a accordés, se signalent à nous et se mettent amicalement à notre disposition ; et en les cueillant, nous voulons louer dans une reconnaissance filiale notre Père qui est au ciel et qui nous aime infiniment !

Notre pharmacie domestique devra se composer de quatre parties principales, ou quatre compartiments, et quelques petits tiroirs annexes.

Dans les compartiments, nous mettons :

dans le premier, les teintures,

dans le second, le plus grand, toutes les tisanes,

dans le troisième, les poudres,

et dans le quatrième, les huiles.

Dans les tiroirs annexes, et toujours bien ordonné aussi, se trouve tout le reste, tout ce qui n’entre pas dans les quatre catégories ci-dessus. Les morceaux de tissu – toujours propres et frais – qui servent à faire des bandages et des compresses, le coton, etc., peuvent aussi occuper l’un des tiroirs annexes.

Les teintures et les huiles doivent être conservées dans du verre, les diverses tisanes et poudres soit dans des sachets solides, soit, mieux, dans des cartons (celui qui voudrait s’en faire faire de neufs devrait commander une forme cylindrique et de même apparence, même s’ils sont de différentes tailles, pour qu’ils soient alignés comme des soldats au défilé. Cela charme l’œil, et donne de l’allure à la pharmacie – et c’est ce qui convient). Tout cela dans un endroit frais – mais pas humide, pour qu’il ne s’y mette pas de moisissure – et pas trop à l’écart dans la maison !

Sur chaque flacon en verre, sur chaque carton ou sachet, doit se trouver une étiquette précise et que tout le monde puisse lire, indiquant le contenu. Par conséquent, le mieux serait que les divers remèdes soient rangés par ordre alphabétique dans chaque section. Ce qui commence par A (par exemple, Alun), sera au début de la rangée ; et ce qui commence par V (par exemple, Violette) est à la fin du rang.

Surtout, un grand ordre doit régner dans la pharmacie. Quiconque, qui ne l’aurait jamais vue auparavant, doit instantanément trouver tel flacon, telle tisane, etc. Et puis il faut une très grande propreté. Il ne doit y avoir sur les cartons, je ne dis pas une couche, mais pas même un grain de poussière ; sur aucun flacon, y compris ceux qui contiennent de l’huile, il ne doit y avoir de salissure ou de trace de coulure ressemblant à des cheveux mal peignés. Rien ne déshonore plus une maison que la malpropreté ; notez-le bien : on juge principalement une maison sur deux points – et cela, à bon droit, et, la plupart du temps, en toute certitude. Si ces points sont en ordre, on peut en conclure que tout est en ordre. S’ils ne le sont pas, alors : dans cette maison, dans cet appartement, les habitants doivent être des gens très désordonnés. Voulez-vous savoir quels sont ces deux points ? Les voici :

L’armoire à pharmacie et les toilettes.

Le rangement de la pharmacie pourra être assuré au mieux si le suivi et la responsabilité sont assumés par la mère de famille, un fils dévoué, ou celle des filles qui est la plus amie de l’ordre et de la propreté. S’il s’agit de cette dernière, elle mettra un point d’honneur à maintenir la propreté de la manière la plus ponctuelle et consciencieuse, et elle aura toujours le chiffon à poussière à portée de main. Si elle remplit bien sa mission, ce qui est une bénédiction pour toute la maison et pour tous ses membres, elle pourra penser avec joie à cette parole du divin Sauveur : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

J’ai indiqué à la fin de ce petit livre le contenu approximatif d’une petite pharmacie domestique.4

Je déconseille tout ce qui n’est pas nécessaire. À l’occasion, on peut ajouter l’un ou l’autre produit.

Juste un mot encore sur la préparation des teintures, des tisanes et des poudres.

Teintures ou extraits

La force inhérente et le pouvoir thérapeutique d’une plante peuvent être extraits de diverses manières. Mais celle qui est la meilleure et la plus puissante est celle qui est précisément nommée « extrait ».

Il est préparé de la manière suivante :

Parmi les plantes, baies, etc… dont on veut produire l’extrait, on choisit les meilleures : les plus mûres, celles qui sont sans défaut ; on les fait sécher à l’air libre, sur des planches, mais cependant toujours à l’ombre (c’est à bien retenir), jamais au soleil. Le séchage fera encore apparaître quelques éléments impropres devant être éliminés.