L'Art au temps des rois maudits. Philippe le Bel et ses fils, 1285-1328 (Paris - 1998) - Encyclopaedia Universalis - E-Book

L'Art au temps des rois maudits. Philippe le Bel et ses fils, 1285-1328 (Paris - 1998) E-Book

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Deux règnes ont marqué l'histoire de l'art gothique en France, celui de Saint Louis (1226-1270) et celui de Charles V (1364-1380). Entre les deux, une sorte de hiatus s'est instauré : l'éclosion des grandes cathédrales est alors terminée, le style rayonnant poursuit ses raffinements...

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Seitenzahl: 76

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341009508

© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Bluraz/Shutterstock

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Les grandes expositions sont l’occasion de faire le point sur l’œuvre d’un artiste, sur une démarche esthétique ou sur un moment-clé de l’histoire des cultures. Elles attirent un large public et marquent de leur empreinte l’histoire de la réception des œuvres d’art.

Sur le modèle des fiches de lecture, les fiches exposition d’Encyclopaedia Universalis associent un compte rendu de l’événement avec un article de fond sur le thème central de chaque exposition retenue : - pour connaître et comprendre les œuvres et leur contexte, les apprécier plus finement et pouvoir en parler en connaissance de cause ; - pour se faire son propre jugement sous la conduite de guides à la compétence incontestée.

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L’Art au temps des rois maudits. Philippe le Bel et ses fils, 1285-1328 (Paris - 1998)

Deux règnes ont marqué l’histoire de l’art gothique en France, celui de Saint Louis (1226-1270) et celui de Charles V (1364-1380). Entre les deux, une sorte de hiatus s’est instauré : l’éclosion des grandes cathédrales est alors terminée, le style rayonnant poursuit ses raffinements sans se renouveler véritablement, le génie créateur des artistes semble s’épanouir hors du royaume. Beaucoup d’œuvres françaises de cette époque sont ainsi approximativement datées « fin du XIIIe-début du XIVe siècle » ou « première moitié du XIVe siècle ». L’exposition L’Art au temps des rois maudits. Philippe le Bel et ses fils, 1285-1328, présentée au Grand Palais du 17 mars au 29 juin 1998, a donc apporté une contribution majeure à la connaissance de la production artistique de cette période. Elle complétait remarquablement l’exposition Les Fastes du gothique, le siècle de CharlesV (Grand Palais, 1981), qui débutait avec l’avènement des Valois, en 1328. Les œuvres présentées et le catalogue, articulé en douze sections qui vont de l’architecture aux armes, ont permis de découvrir un art inventif et ont apporté des repères chronologiques plus précis.

Certes, l’architecture religieuse n’a plus le dynamisme qui la caractérisait auparavant, bien que l’on bâtisse alors des églises étonnantes, telles que la cathédrale d’Albi ou la collégiale de Mussy-sur-Seine (Aube). L’architecture civile prend le relais. À Paris, le palais de la Cité par exemple, construit pour Philippe le Bel, reflète les changements institutionnels de son règne et rassemble, non seulement la Sainte Chapelle de Louis IX et la demeure du souverain, mais aussi les organes du pouvoir politique, administratif et judiciaire. Celui-ci était évoqué dans l’exposition par des statues de personnages assis, découvertes à l’occasion de travaux dans le sous-sol du palais en 1899 et présentées pour la première fois au public.

La multiplication des statues en ronde bosse, dans le décor intérieur et extérieur des édifices civils et religieux, constitue en effet une des particularités de l’art du début du XIVe siècle. Certains ensembles, dispersés à la suite de démolitions, comme celui des anges de Saint-Louis de Poissy, ont pu être reconstitués. D’autres, notamment les admirables statues commandées par Enguerrand de Marigny pour la collégiale Notre-Dame d’Écouis et exécutées vers 1310-1313, ont bénéficié d’une mise en valeur éblouissante. La sculpture, comme les autres arts, montre que le roi, sa famille et son entourage ont exercé un mécénat qui a favorisé nettement une prédominance de l’art parisien. Les documents de comptabilité et d’imposition conservés indiquent cependant que les artistes qui exerçaient à Paris venaient d’horizons très divers.

En outre, des foyers provinciaux ont coexisté sans heurt et ont fait preuve de vitalité, du nord de la France au Midi et de la Normandie à la Lorraine et à la Bourgogne. Dès l’entrée de l’exposition, une cohorte d’anges en bois des régions septentrionales accueillaient ainsi le visiteur, avec une grâce souriante. Pour les sections les plus importantes – sculptures, arts précieux, manuscrits à peintures – les centres de production ont été distingués, de même que les rares artistes connus. Pépin de Huy, sculpteur de la comtesse Mahaut d’Artois, et les peintres maître Honoré et Jean Pucelle étaient représentés par la plupart des œuvres qui leur sont attribuées. Le nord de la France, de la Normandie au Hainaut, a été particulièrement productif et très influencé par le milieu parisien. Les régions de l’Est et de la Bourgogne, et surtout le Languedoc, ont connu un art plus original, qui s’observe aussi bien dans l’atelier de sculpture de Mussy-l’Évêque (Aube) que dans le reliquaire de la Vraie Croix d’Albi ou dans les manuscrits toulousains. Section particulière, « Les Prémices du XIVe siècle », rassemblait les œuvres les plus tardives (1310-1330).

La plupart des manuscrits et des objets précieux conservés, dans des bibliothèques et des trésors, sont rarement visibles, et leur réunion éphémère a permis à la fois de les admirer, de les comparer, d’imaginer l’activité artistique de l’époque en dépit des lacunes et de constater ou de confirmer certains traits caractéristiques. Pour les ivoires par exemple, Paris semble avoir un quasi-monopole et présente une production très diversifiée, depuis les Vierges en ronde bosse et de grande taille jusqu’aux valves de miroir ornées de reliefs à sujets profanes. La technique précieuse des émaux « de plique », c’est-à-dire des émaux translucides, cloisonnés sur fond d’or, paraît être pratiquée pour la première fois à Paris vers 1280. Les rares exemplaires qui subsistent, d’un raffinement extraordinaire, furent rassemblés pour l’exposition. Les illustrations à encadrement carré, insérées dans le texte au fil des pages et en liaison avec lui, apparaissent aussi à Paris dans les mêmes années et se substituent peu à peu aux initiales historiées. Même les scènes marginales, qui sont surtout exécutées dans les pays septentrionaux et en Angleterre, sont imaginées d’abord à Paris, toujours vers 1280. Le premier exemple connu, le Chansonnier de Montpellier, était exposé. Les inventions se marquent aussi dans l’art du vitrail, avec la découverte du jaune d’argent, appliqué comme un émail sur le verre avant cuisson. Grâce à ce procédé, on peut peindre désormais des modelés et des dégradés dans toutes les nuances du jaune, voire du vert, sur des pièces à fond bleu. Le premier vitrail connu réalisé à l’aide de ce procédé, daté de 1313 par une inscription, venait de l’église du Mesnil-Villeman, dans la Manche.

Outre une sélection de vitraux, l’exposition présentait aussi des documents historiques, des sceaux, des monnaies, des tissus et des broderies. Certaines sections faisaient le point sur les découvertes effectuées depuis une trentaine d’années. C’est le cas de la peinture murale, dont on ne connaissait que quelques représentations datables de cette période et dont on a retrouvé à travers toute la France des ensembles et des fragments, plus ou moins bien conservés sous des badigeons et des crépis. Loin d’avoir été supplantée par les vitraux, la peinture murale était au contraire très répandue, aussi bien dans les modestes églises que dans les cathédrales et les édifices publics et privés. Le catalogue des objets de la vie quotidienne a été aussi considérablement enrichi par les apports des fouilles archéologiques récentes. On distingue mieux l’évolution de ces pièces difficilement datables au fur et à mesure de l’accroissement des collections. Les derniers Capétiens ont certes été maudits par le grand maître de l’ordre du Temple, Jacques de Molay ; leur règne n’en a pas moins été auréolé par une production artistique éclatante.

Anne PRACHE

GOTHIQUE ART

Introduction

L’approche de l’art gothique a été profondément renouvelée depuis la fin des années 1970 à la suite d’une remise en cause des thèses énoncées au milieu du XIXe siècle. Les schémas traditionnels ont éclaté à la suite de recherches qui concernent d’abord l’architecture, mais également les autres techniques.