L'enfant dévolée - Ketty Capodici - E-Book

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Ketty Capodici

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Beschreibung

EDIZIONE IN FRANCESE
“Un livre qu’une fille n’aurait jamais dû écrire.”
“L’enfant dévoilée raconte l’histoire d’une famille d’emigres italiens en Belgique, dans laquelle un despote pendant des années a offensé la dignité et la valeur 
de la parole même de “père”.

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KETTY CAPODICI

DANIELE LAMA TRUBIANO

L’enfant

dévoilée

Ketty Capodici

Daniele Lama Trubiano

L’ENFANT DÉVOILÉE

Première édition 2019

Isbn978-88-3343-204-5

Editing Serena Palamati

Tous les droits littéraires et artistiques sont réservés. Les droits de traduction, de stockage électronique, de reproduction et d’adaptation totale ou partielle, par tous moyens (y compris les microfilms et les photocopies) sont réservés pour tous les pays.

L’enfant Dévoilée 2019 ©

[email protected]

LFA Publisher

Via A. Diaz,17 -80023

Caivano-Naples Italie

Partita Iva 06298711216

[email protected]

Distribution Libro Co. Italia-Florence-WWW.libroco.it

Ce roman, tout en racontant des faits qui peuvent avoir réellement eu lieu ou décrire des personnes qui ont réellement existé, est totalement le fruit de l’imagination et toute référence à des faits, des personnes ou des choses est purement fortuite.

“Peu importe qui était mon père

Ce qui est important c’est le souvenir que je garde de lui”

Anne Sexton

PREFACE

Dans certaines fables apparait le méchant ogre: un personnage terrifiant qui ‘’mange les enfants’’. Pour les latins ‘’Orcus’’ était le dieu de la mort et symboliquement il incarne le mal. Ce mal qui devient concret, là où l’on ne s’attend pas de le rencontrer, dans le lieu où l’on devrait se sentir le plus protégé: la famille. Le père, cette figure de référence si importante pour une enfant, qui représente l’homme qui protège, qui accompagne, qui accueille. L’homme que l’on regarde dans les yeux et à qui on se confie totalement, parce qu’il est source d’amour inconditionnel…Ce père qui se transforme en ogre devenant le cauchemar le plus terrifiant qu’une enfant puisse rencontrer. Quand ceci se produit, les implications psychologiques pour le mineur sont dramatiques. Chez les enfants abusés il apparait une fermeture défensive et une difficulté profonde. Les conditions psychologiques se font extrêmement complexes et perturbées et si en plus ils ne trouvent pas un support affectif dans les autres figures de référence, l’isolement se fait plus évident au point de créer une sensation de tristesse et d’apathie persistante, parce qu’il devient impossible vivre et verbaliser les propres émotions. Ce traumatisme marque si profondément l’enfant qu’il portera dans l’âge adulte des blessures profondes et difficilement guérissables, qui en dévient le développement normal, tant à miner l’estime de soi, le développement de la sexualité et les aptitudes sociales. Généralement les enfants abusés réagissent en élevant les niveaux de défense et en effaçant ce qui est arrivé parce que le souvenir est insoutenable. Le sentiment de culpabilité qui se déclenche est d’autant plus intense que l’environnement ignore ou couvre l’épisode, de cette façon se développe un profond sentiment de méfiance et de peur envers les autres, ce que nous faisons tous semblant d’ignorer c’est que l’abus sexuel sur les mineurs est une plaie ancienne dont il est dérangeant parler. Cela semble un fait monstrueux, mais pas fréquent, qui affecte l’enfance dans les milieux socialement et culturellement dégradés ou il est plus facile que le mauvais ogre se manifeste sans être dérangé. Mais ce n’est pas le cas! l’abus sexuel sur les mineurs se produit au contraire sans distinction de classe et se consomme souvent dans ces familles apparemment ‘’normales’’. L’enfance violée est une douleur sourde qui se propage tout au long de la vie. L’enfant abusé vivra l’adolescence comme s’il avait été marqué; une marque de diversité qui conditionnera toutes ses relations.

Docteur Maura Luperto

Psychothérapeute

8 AOUT 1956

C’est un matin d’Aout et le soleil a commencé à réchauffer l’entrée du Bois de Cazier, où presque trois cent hommes sont déjà descendus dans le puits Saint-Charles pour commencer une autre dure journée de travail dans une des plus grandes houillère de la Belgique. Il est depuis peu passé les huit heures du matin, quand tout à coup une fumée noire et dense, faite de cendre et de suie commence à sortir du puits et en quelques minutes devient visible à des kilomètres de distance.

Peu après une radio française annonce ce qui s’avèrera être le désastre le plus grave jamais avenu dans une houillère belge.

Il est huit heures dix du 8 Aout 1956 et la cage qui fait d’ascenseur pour le transport des choses et des personnes dans un des trois puits qui descendent dans la mine, se trouve bloqué au niveau 975 même si en réalité elle n’aurait pas dû s’arrêter à cet étage. Un mineur pensant par erreur qu’elle est vide y pousse à l’intérieur une berline pleine de charbon. Normalement la berline devrait entrée toute entière dans la cage et au contraire celle-ci, trouvant une autre berline déjà à son intérieur destinée à un autre niveau, n’arrive pas à entrer complètement et avant que le garçon ne réussisse à retirer le chariot qui est resté à cheval de la cage, celle-ci peut-être pour une avarie sur la ligne, repart soudainement vers la superficie, trainant vers le haut la berline pleine de charbon. Le chariot se heurte violement contre l’échafaudage du puits arrachant deux câbles d’alimentation à haute tension, les câbles téléphoniques, une ligne d’huile pressurisée et les tubes d’air comprimé. L’arc électrique formé par les câbles de la hautes tension, entre en contact avec l’huile qui sort des tubes tranchés et en un instant éclate un incendie alimenté par l’air qui sort sous pression qui permettent la respiration dans les galeries de la mine. En quelques minutes du second puits commence à sortir de la fumée noire et dense. L’air dans la mine devient de plus en plus irrespirable et le monoxyde de carbone se répand à travers toutes les galeries pleines de charbon prêt pour être chargé sur les berlines. Les secoureurs se retrouvent dans l’impossibilité d’utiliser les puits pour aider ceux qui sont restés dans la mine, parce qu’un des puits est bloqué par la cage encastrée et l’autre par les flammes et par la fumée. Tous se rendent compte immédiatement de la gravité de la situation, avec la mine pleine d’ouvriers distribués dans les étages qui vont du niveau moins 170 à moins 1035.

A huit heures vingt-cinq, six hommes arrivent à sortir de la mine, du puits numéro 2, au travers d’une cage qu’un autre ouvrier actionné pour les faire remonter, en restant lui-même à l’étage١٠٣٥ pour commander la remontée. A peine sortis, les mineurs confirment qu’il y a encore des personnes vivantes l’intérieur ‘’de l’enfer’’ implorant les sauveteurs d’aller les sauver.

Ceci ne sera pas possible parce qu’après peu, à neuf heures dix, le puits 2 sera complétement en feu et à cause de la chaleur dégagée, les câbles des cages se briseront les faisant glisser au fond du puits.

A ce point-là il était clair à tous qu’il n’y avait plus pas moyen d’entrer dans la mine à travers les puits 1 et 2.

Il aurait dû y avoir un troisième puits appeler ‘’Foraki’’ mais en réalité il doit être encore perforé. Malgré le sacrifice et la volonté des secoureurs, qui avec un effort démesuré réussirent à arriver au niveau 765 en utilisant le ‘’Foraki’’, rejoignant les galeries ils ne trouvèrent aucune trace de vie. Entretemps devant les grilles de la mine commencent à se rassembler les familles des mineurs et les habitants du quartier, alertés par la fumée.

A quinze heures, sept heures après le commencement de la tragédie, les secoureurs réussissent à descendre du le puits numéro 3 jusqu’au niveau 715 où se trouvent trois hommes encore en vie, protégés sous une berline et trois dans l’auditorium du boulevard.

Ces trois mineurs sont les uniques à être retrouvés vivants. Les recherches des survivants continueront jusqu’au jour 22 Aout, quand les secoureurs, sortant du puits numéro 1 répondront avec la triste et fameuse phrase que personne n’aurait voulu entendre aux alentours d’un mine: “il n’y a plus de survivants”. Pour récupérer tous les corps il faudra quatre mois à partir de la tragédie.

Dans le cimetière de Marcinelle, qui aujourd’hui fait partie de la commune de Charleroi où sont enterrés les victimes du Cazier, il y a une plaque qui commémore ce 8 Aout 1956 dans lequel 262 mineurs: 136 italiens, 95 belges, 8 polonais, 6 grecs, 5 allemands, 5 français dont certains d’origine algérienne, 3 hongrois, 1 anglais, 1 hollandais, 1 russe et 1 ukrainien, perdirent la vie dans l’un des plus grave incendie en minière de l’histoire de l’humanité.

Plus ou moins dans ces années-là se furent 50 milles italiens qui émigrèrent en Belgique pour travailler dans les houillères et l’histoire que nous allons vous raconter dans ce livre commence précisément par un mineur italien nait ‘’voilé’’, qui au terme de sa dure et crûe existence faite de secrets et de mystifications familiales et sociale nous offrira enfin une ‘’enfant dévoilée’’.

INTRODUCTION

Ernesto naît dans une famille noble sicilienne qui dans les premières années du IXXe siècles vit à Casteltermini, un petit village sur les montagnes de l’Agrigente. Ses parents avaient pensé pour lui une vie de noblesse avec à ses coté une femme titrée, qui puisse augmenter le lustre de leur famille. Ernesto de bel aspect, yeux et cheveux noirs, la peau olivâtre, avec des mains soignées bien qu’il travaille dans la menuiserie de famille. Il est toujours bien habillé et s’est un très grand romantique; comme dans les meilleurs fables il tombe amoureux de Giulia, une très belle jeune fille de quinze ans aux cheveux longs dorés desquels ressortent ses grands yeux verts qui semblent des émeraudes enchâssés dans sa peau couleur de marbre. Une jeune fille qui ha un caractère ferme et décis mais qui des fois le confond avec sa douceur innée.

Elle provient d’une famille de simples paysans et Ernesto allant contre sa propre famille décide malgré tout d’épouser la belle paysanne; cette décision le portera à être déshérité et peut-être même maudit par sa propre famille.

Parce que ce que nous allons raconter dans ce roman n’est pas, malheureusement une fable avec un fin heureuse mais une histoire qui nous narre quelque chose qui nous porte à ouvrir les pages plus obscures de l’âme humaine.

Juste après le mariage commence le calvaire de Ernesto et Giulia, même la naissance de leur premier enfant, ainé ‘’d’une portée’’ qui à la fin sera de six enfants, au lieu d’apporter de la joie et de la sérénité dans leur vie, se démontrera aussitôt comme un évènement dramatiquement funeste. Durant la grossesse Giulia est ‘’touchée’’ par un cochon, cette chose étant considérée en Sicile une catastrophe, culminant avec la naissance d’un ‘’enfant voilé’’.

Pour la science cet évènement est un cas plus unique que rare, qui est mis en évidence lorsque l’on accouche d’un enfant encore dans son sac embryonnaire; si pour la science cette naissance à une explication plus que rationnelle, pour la culture paysanne des années trente cet évènement a au contraire un sens dramatique, ésotérique et maléfique. Adolfo, ainsi sera appelé l’enfant né ‘’voilé’’ et pour les villageois de Casteltermini, il sera pour ce motif un homme ‘’protégé par le diable’’.

Adolfo peut-être pour ce même motif grandira gâté par ses oncles et par les nombreux membres de sa famille, ceci lui permettra de vivre une enfance dans laquelle les meilleurs parfums raconteront toujours de son passage. C’est un bel homme et une mèche de cheveux blonds lui retombe sur ses profonds yeux noirs. Sa façon de se vêtir soigné et à la mode le font se démarquer de ses camarades déchainant en même temps les attentions des femmes du village, mariées ou pas, à la conquête desquelles il ressent une nécessite de maniaque.

A seize ans pour aider sa famille qui ne roule certes pas sur l’or, il commence à travailler dans une mine de soufre, tandis que son père jette en l’air ses journées au bar du village. La mère adorée, de conséquence soutient toute seule le poids de l’éducation, des soins des enfants et de la maison. Adolfo grandit avec la poids de l’absence de son père et peut-être est-ce cette situation qui le transforme ensuite en un adulte exigent et problématique, imbu de soi, égoïste, opportuniste et sans pitié dans ses choix sans qu’il soient mis en doute ou qu’il ait pu – des fois- avoir éprouvé des remords pour les conséquences de ses actions, simplement pour satisfaire son Ego, au vice du jeu, des femmes, de la musique mais surtout à la recherche spasmodique et continue du Dieu argent.

Adolfo à vingt- neuf ans épouse Mafalda, une très belle jeune fille aux grands yeux noirs et avec une cascade de boucles noires qui lui entourent un doux visage, dans lequel un nez important fait de contraste à une belle bouche charnue. Mafalda est sensible et généreuse, très croyante et comme toutes celles de son âge un peu commère. On pourrait croire qu’elle a un caractère fort et indépendant, issue d’une famille connue de commerçants de Casteltermini et c’est depuis qu’elle a douze ans, qu’elle s’est promise en mariage à Adolfo, lequel malgré qu’il lui ait promis le grand amour continu à plusieurs reprises à ‘’l’offenser’’ avec toutes les autres femmes qui s’en vont remplir son lit. La belle jeune fille de vingt et un an malgré qu’elle ait des doutes sur ses actions, se marie avec le jeune dandy sicilien et commence le calvaire que nous allons raconter dans ce roman.

PARENTHESE

Quand Ketty m’a proposé de collaborer pour la rédaction d’un livre, en partant de l’histoire d’un ‘’enfant né voilé’’, qui aurait dû raconter la vie d’une enfant qui de par la suite se serait ‘’ dévoilée’’ allant ainsi outre les souffrances endurées à cause d’un père autoritaire, l’idée m’a tout de suite fasciné même si jamais je n’aurais pensé que les notes qu’elle m’envoyait afin que je puisse les transformer en récit auraient autant griffé mon âme, m’ouvrant les portes d’une réalité à moi méconnue et qui m’a fait entrer à grands pas dans des problématiques familiales, la plus importante de notre époque.

Presque 70% des violences sur les femmes et les enfants se vérifient à l’intérieur des foyers souvent par la main de ces hommes qui devraient en réalité et de toutes façons être les défenseurs acharnés surtout de ceux qu’ils ont mis au monde.

Raconter en détails ce qu’a dû subir ‘’l’enfant dévoilée’’ a été bouleversant mais nécessaire afin que le lecteur puisse vraiment comprendre le niveau de bassesse, auquel peut arriver l’être humain. Même en ce moment où j’écris ces lignes, il y a des enfants autour de nous, garçons et fillettes qui subissent des choses difficilement imaginables. De la part d’amis de famille, de parents et trop souvent par les mêmes géniteurs.

Apprenons à regarder autour de nous et à écouter les signes que nous envoient ses âmes sans défense. Nous avons le devoir d’aider les plus faibles à ne plus subir de violences et je suis convaincu que ce livre, pour lequel je remercie Ketty pour m’avoir fait l’honneur de pouvoir collaborer, pourra indiquer la voie pour une issue à beaucoup de personnes qui pensent encore que subir des violences soit une chose nécessaire et dû.

“Qui t’aime ne te touche jamais”.

Daniele Lama Trubiano

Ketty Capodici

Daniele Lama Trubiano

L’enfant

dévoilée

CASTELTERMINI

Le Baron de Chiuddia d’une famille de l’ancienne noblesse catalane s’était installé en Sicile en 1209, fondant divers petits villages en territoire de Trinacrie. Aux alentours de 1620 le baron Giovanni Vincenzo Maria Termini et Ferreri, décide de construire un château sur une colline dans les environs de Agrigente et demanda ai Vice-Roi de Sicile de pouvoir fonder une commune, comme chef-lieu des terres de sa baronnie.

Ainsi, obtenue la permission, le 5 Avril 1629 naissait le mandat du château des Termini, devenu de par la suite l’actuelle commune de Casteltermini.

Ce territoire est riche de légendes et d’épisodes mystiques, rappelés par la population et justement à une de celle-ci est liée l’histoire d’une croix sainte retrouvée dans un champ utilisé comme pâturage, environ vers la moitié de 1600.

La légende veut que certains éleveurs restèrent intrigués par le fait qu’une vache chaque fois qu’elle passait dans un endroit en particulier du champs s’arrêtait et s’agenouillait pour quelques minutes et après que le bovin avait répété l’opération diverses fois, les éleveurs décidèrent de creuser dans l’endroit qui se trouvait dans le ‘’pâturage de Chiuddia’’ juste où l’animal s’agenouillait, à leur grande surprise ils trouvèrent une grande croix de bois.

De nos jours on fête encore cette croix à Casteltermini les premiers jours de Mai, dans le cadre d’une célébration religieuse qui voit cette même croix portée en procession à cheval pour culminer dans la ‘’kermesse du Tararatà’’ en mémoire d’une dance armée résultant – plutôt – de la période de domination arabe sur le territoire.

Le rapport entre animaux domestiques, de pâturages et la population de Casteltermini a toujours été lié à des histoires où des légendes souvent dramatiques pleines de prophéties qui naissent justement de cette interaction.

Il en avait été de même pour le cochon qui avait touché Giulia lorsqu’elle était enceinte avant d’accoucher de Adolfo, qui pour la malédiction de ce contact serait de par la suite indiqué comme ‘’L’enfant né voilé’’ par tout le monde

LA DECHIRURE

Adolfo et Mafalda sortent de l’église de Casteltermini en un froid Janvier 1960 pendant que résonnent encore dans les oreilles de la jeune et belle fille les paroles que sa belle-mère Giulia lui a dit avant qu’elle n’entre dans l’église: ”es-tu sûre de ce que tu vas faire? Après ne viens pas pleurer parce que si il m’a battu, moi sa mère, il le fera même avec toi!”.

Mais les traces de mauvaises pensées disparaissent immédiatement de son visage sur lequel rayonne à présent un magnifique sourire,alors que son Adolfo la prend dans ses bras, sur le parvis de l’église, enveloppée dans sa candide robe blanche pendant qu’une pluie de riz les frappe joyeusement. Mafalda est convaincue que ce que sa belle-mère lui a prophétisé ne pourra jamais lui arriver, simplement parce que Adolfo l’aime profondément. Entre autre cela fait neuf ans qu’elle attend ce moment magique et elle ne permettra à personne de perturber son magnifique rêve.

Après tout, elle en a eu amplement les preuves, peu avant leur mariage Adolfo a commencé à travailler en Belgique et il n’a jamais perdu l’occasion pour lui démontrer son amour, en courant vers à Casteltermini chaque fois qu’il pouvait, en train, en scooter et même quelques fois en passant la frontière à pieds, pour ne pas risquer d’être arrêté come clandestin. Mais à présent tout changera, maintenant ils seront une famille pour toujours ensemble, unis dans leur grand amour, fait seulement de joie et de félicité.

Terminé le banquet nuptial’ consommé dans la maison des parents de la jeune mariée, les deux époux après avoir salué les amis et les parents partent en enfourchant un scooter en direction de la mer où ils passeront leur première nuit de noce. Le quai de Sciacca, illuminé par les lumières des lamparos des barques qui se préparent à sortir en mer pour la pêche nocturne, les accueille romantiquement pendant qu’une légère brise cinglante flagelle leur jeunes visages. Une petite enseigne attachée par une chaine, leur indique qu’il sont arrivés à destination dans la petite pension du port où ils passeront la première nuit de noce. Mafalda est folle de joie; elle n’a jamais dormi ailleurs que dans sa chambre et cette nuit finalement elle pourra réaliser son rêve de coucher auprès de son prince charmant. La belle sicilienne ne sait pas encore qu’elle est en train d’aller à l’encontre du plus terrible des cauchemars que ses pensées aient pu concevoir, dans les bras non pas du prince charmant qu’elle avait toujours rêve mais d’un vile chevalier qui lui aurait anéanti totalement l’existence.

Après avoir présenté les documents et le certificat de mariage au propriétaire de la pension, les deux époux montent au premier étage ou les attend une chambre spartiate pour la nuit. Mafalda entre dans la chambre et reste étourdie à la vue du grand lit en fer sombre, appuyé contre le mur, avec à côté une petite table en marbre sur laquelle est allumée une lampe verte en verre. Les murs sont jaunes et décrépits, en certains endroits ressortent des vieilles fresques de scènes érotiques, qui révèlent clairement qu’elle était la fonction de cette pension quelques années auparavant. Dans un angle de la chambre, auprès de la fenêtre qui donne sur le port de Sciacca, un petit buffet en noyer, surmonté par un miroir tâché, montre clairement le passage des ans et des clients. Par une petite porte latérale, on accède à une petite salle de bain dans laquelle une toilette en fer battu soutient une cuvette dans laquelle est posée une carafe en métal blanc avec des fleurs bleues dessinées, pleine d’eau tiède tandis qu’une grande serviette délavée est accrochée sur son côté.

“Quel drôle d’endroit; comment le connais-tu?” Adolfo se regarde autour satisfait, se souvenant sans doutes de ses conquêtes, il s’adresse ensuite à sa jeune épouse sur un ton péremptoire “apprends à ne pas poser de question si tu ne veux pas te repentir de la réponse!” Mafalda pour un instant reste pétrifiée par le ton de sa voix, qu’elle n’avait jamais entendu chez Adolfo mais ensuite l’idée que dans cette chambre ils pourront finalement consommer l’amour tant désiré lui efface une ombre de tristesse du visage. A être sincère elle n’a pas la moindre idée de ce que veut dire consommer le mariage, elle l’a toujours entendu dire par les ‘’adultes’’ mais personne lui a jamais vraiment expliqué ce que cela signifiait. Elle est encore une enfant et certaines pensées, certaines envies ne l’on jamais effleurée. Peu après la jeune fille se retire dans la salle de bain en proie à une angoisse qui lui tenaille les boyaux. Elle se lave minutieusement, s’enlevant les derniers grains de riz qui sont restés collés à sa peau et pour quelques minutes elle se brosse nerveusement les cheveux. Elle entend Adolfo qui l’appelle et elle applique très rapidement un voile de rouge à lèvres sur la bouche comme lui a conseillé son amie Anna qui lui en a fait cadeau comme don de noce afin qu’elle puisse plaire, un peu plus, à son jeune époux.

Elle a peur de ne pas être à la hauteur des attentes de son homme et son sa totale absence d’expérience la déstabilise. Ella n’a jamais regardé d’autre homme qui ne soit Adolfo, depuis ce jours de neuf ans en arrière quand il lui donna un baisé innocent sur ses lèvres de jeune adolescente. Mafalda jette un coup d’œil par la fenêtre de la pension et reste bouche bée à regarder les activités du port et certains jeunes pêcheurs préparent les filets pour la battue de pêche qu’ils entreprendront d’ici peu. Un de ceux-ci, très beau et musclé, s’aperçoit d’elle et lui envoie un baisé avec la main, la faisant s’éloigner rapidement de la fenêtre, gênée. Mafalda est profondément timide et réservée. Elle ne porte qu’une chemise de nuit en satin qu’elle a trouvé dans le petit trousseau reçu en dote et après avoir enfilé une robe de chambre de laine claire, elle recueille les cheveux avec un ruban et sort de la salle de bain, s’approchant craintivement du lit ou Adolfo l’attend déjà sous les draps sans cacher le fait que l’attente l’a fait un peu impatienter.

Il la regarde choqué, touchant la robe de chambre et indiquant tous ces oripeaux que la jeune fille portait, pour ensuite lui murmurer en se moquant d’elle: “mais ta mère ne t’as rien dit?”. La jeune fille reste immobile très embarrassée démontrant clairement de ne pas avoir la moindre idée de ce qui va se passer. Avec la main il lui fait signe de s’assoir à ses côtés sur la lit et sans tant de préambules, il lui explique crûment ce qui l’attend d’ici peu. Pour Mafalda c’est comme être engloutie dans un cauchemar et ce qui devrait être le moment le plus important et le plus significatif de sa vie de femme se transforme, d’après les paroles de cet homme en un acte violent et vulgaire qui la font exploser en un pleur terrorisé. Elle n’a même pas le temps de réaliser ce qui est en train de se passer que Adolfo agacé par ses jérémiades, lui envoie une gifle sur la figure et pendant qu’elle continue à pleurer avec la joue meurtrie par le coup reçu, elle se sent transpercée par la chair de l’homme qui la renverse sur le lit et la possède comme un animal. Quelques jours après, ayant salué Casteltermini, ils partent en train pour aller vivre en Belgique où Adolfo travaille dans une houillère et malgré que ces jours de jeune mariée ne se soient pas vraiment passées comme elle l’avait imaginé, Mafalda est quand même contente de pouvoir commencer cette nouvelle vie avec son Adolfo. Il faudra deux jours de voyage pendant lesquels il traverseront l’Europe en train pour arriver à leur destination dans la ville où ils passeront leur future existence, qui bien avant de voir ce que devra sacrifier Mafalda, avait déjà vu couler le sang de trop d’italiens.

CHARLEROI

Charleroi est une ville de la Belgique située dans la province de Hainaut et c’est la localité la plus peuplée de la Vallonie et la 4ème de la Belgique après Bruxelles, Anvers et Gand. Elle est baignée par le fleuve Sambre et l’étendue de la ville actuelle remonte à 1977, quand la vieille commune de Charleroi fut absorbée avec les communes limitrophes de Couillet, Dampremy, Gilly, Gosselies, Goutroux, Jumet, Lodelinsart, Marchienne, Montaignies-sur-Sambre, Ransart, Roux, et de Marcinelle où commence ce livre. Aujourd’hui ces localités constituent les périphéries de la nouvelle Charleroi. Cette ville belge ressent de l’influence de l’ocean Atlantique, qui provoque de longues périodes pluvieuses en été comme en hiver avec de forts vents froids qui tranchaient l’air avec des pointes allant jusqu’à rejoindre les 150 kilomètres/ heure. Le climat subit aussi les courants arctiques, froids et secs qui en très peu de temps peuvent faire précipiter la température.