L'épicerie d'Antoinette - Valérie Chèze Masgrangeas - E-Book

L'épicerie d'Antoinette E-Book

Valérie Chèze Masgrangeas

0,0

Beschreibung

Antoinette tient une épicerie et un bar en Corrèze depuis les années 30 jusque dans les années 60 du siècle d'avant. Quand elle arrête son commerce, elle stocke les produits qui lui restent dans la petite pièce jouxtant le four à pain de la grange. Cinquante ans plus tard, quand l'auteure et son mari prennent possession de la grange pour la rénover, ils découvrent ces objets. Au début de l'année 2021, confinée dans cette bâtisse, Valérie décide de se lancer dans la publication sur Instagram (@liera_s_art_corner) et Facebook (@ Liera's Art Corner) d'une série qu'elle appelle L'épicerie d'Antoinette. Du 1er février au 15 avril 2021, elle poste chaque jour les photos d'objets accompagnées d'un petit texte, entrant ainsi dans l'univers d'une femme, d'une famille, d'un village et d'une époque par l'objet. Des objets disparus, désuets. Des objets intemporels. Des emballages, des logos, des marques, des slogans. Des objets qui racontent une histoire. Ce livre est un vibrant hommage à sa grand-mère et un travail de mémoire sur une époque aujourd'hui révolue.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 56

Veröffentlichungsjahr: 2021

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



En mémoire d’Antoinette et Julien Chèze et de leurs enfants Germaine, Denise, Yvette et Jean-Louis.

À tous leurs descendants, mes enfants Léa, Louise et Antonin et tous mes cousins et leurs enfants, Gérard, Jocelyne, Pascal, Christophe, Frédéric, Mylène, Erwan, Titouan, Zoé, Octave et Valentine

« Une seule femme est plus forte que mille hommes. » Joost Van den Vondel

« La mémoire est dans le coeur. » Madame de Sévigné

« Avoir un endroit où aller est un foyer. Avoir quelqu’un à aimer est une famille. Avoir les deux à la fois est une bénédiction. » Donna Hedge

Février 2021. Le monde est à l’arrêt, la pandémie continue son avancée et, réfugiée dans notre maison de campagne au cœur de la Corrèze, je repense à mes grands-parents qui ont vécu bien pire et se sont relevés. Mes yeux se portent sur une vieille boîte en bois, remplie des objets que vendait Antoinette, ma grand-mère paternelle, et soudain il me vient une idée.

Je décide de me lancer dans la publication sur Instagram et Facebook d’une série que j’appelle L’épicerie d’Antoinette.

Mon idée est de rentrer dans l’univers d’une femme, d’une famille et d’une époque par l’objet. Des objets disparus, désuets. Des objets intemporels. Des emballages, des logos, des marques, des slogans. Un petit objet peut avoir l’air de rien mais il raconte une histoire. Non seulement la peinture et la photo me passionnent mais j’aime aussi beaucoup les arts graphiques et tout ce qui a trait à la réclame comme on disait alors.

Je n’ai fait que croiser la vie d’Antoinette car à peine née depuis quatre ans, je l’ai simplement sentie s’envoler sans m’en apercevoir. Mais les récits de mon père et de ses trois sœurs ont enrichi mes souvenirs et nourri ma passion pour cette famille pleine de joie et d’entrain.

Voici Antoinette, prise en photo devant chez elle, le 25 septembre 1964 à l’âge de 66 ans.

Ma grand-mère Antoinette avait une épicerie et un bar dans la maison familiale, depuis les années 30 jusque dans les années 60 du siècle d’avant. Quand elle a arrêté son commerce elle a stocké les produits qui lui restaient dans la petite pièce jouxtant le four à pain de la grange, dans laquelle elle organisait ses bals du samedi soir. Quand nous avons racheté cette grange à mon oncle et mon cousin, nous avons ouvert cette pièce, fermée depuis près de 50 ans, et découvert des objets incroyables. J’ai souhaité garder un exemplaire de chacun. Je peux presque entendre Antoinette me demander pourquoi…

L’entrée de la réserve…

…et nos découvertes !

Sommaire

L’origine de notre famille, en bref !

Tout ce que nous avons retrouvé

Et tout ce que nous n’avons pas retrouvé…

Bibliographie

L’origine de notre famille, en bref !

Nous serions apparemment issus d’une famille noble et descendants du comte de Louyas qui était seigneur des Plas (sans t à cette époque).

Mon grand-père Léonard Julien Chèze (dit Julien) est né le 9 décembre 1891 au Chazal sur la commune de Saint Clément de l’union d’Antoine Chèze de Naves et de Marie Soulier de Saint-Mexant. Il était l’aîné de quatre enfants, deux garçons et deux filles. Ils furent rapidement orphelins et il s’occupa de son frère et de ses sœurs. Il commença par fréquenter une jeune-fille nommée Claire et quand elle annonça à son père qu’elle voulait épouser Julien, le père, un simple métayer pourtant, déménagea toute sa famille en Dordogne. Julien épousa donc Antoinette le 29 avril 1921 et ils eurent quatre enfants : Germaine en 1922, Denise en 1924, Yvette en 1933 et Jean-Louis dit Jeannot le 18 mars 1935. Julien est mort aux Plats le 31 mars 1952. Albert Mirat, le doyen du village, m’a raconté que Julien avait une expression rigolote : « non d’un rat » !

Antoinette Combes, née le 4 novembre 1898 (et morte le 18 septembre 1974) était la fille de Léonard Félix Combes (dit Félix) et de Marie Chansy, descendante des Louyas. La légende familiale raconte que Félix était parisien, conducteur de fiacre et qu’il avait débarqué en Corrèze car il faisait de l’anémie (manque de globules rouges dans le sang) et aurait suivi l’avis de son médecin qui lui conseillait un changement d’air. Il se trouve que j’ai retrouvé des documents attestant sa naissance le 23 août 1847 au lieu-dit Lespinat de Saint Clément et son carnet militaire qui nous apprend qu’il fit la guerre de 1870, fut retenu en captivité d’octobre 1870 à juin 1871 et fut blessé d’un éclat d’obus à la fesse droite le 14 août 1870 lors de la bataille de Borny. Ses origines parisiennes seraient donc bien une légende.

Félix et Marie eurent 6 enfants, 5 filles et un garçon, Antoinette étant la dernière. Le garçon fut tué à la guerre de 1914. L’une des filles, victime d’un accident de tramway, perdit son mari Monsieur Bournazel, en 1914 aussi et son fils unique Clément lors de la bataille de Dunkerque tandis qu’il cherchait à gagner l’Angleterre sous le feu des avions allemands.

Félix a aidé sa femme à tenir un commerce, épicerie, bar et restaurant et il faisait en même temps office de notaire, remplissant des gros registres paraphés. Antoinette et Julien ont perpétré cette tradition car j’ai retrouvé un registre dont voici quelques extraits.

Durant la seconde guerre mondiale, notre famille était engagée dans la résistance. Denise passait des messages, et son mari et son beau-frère, tous les deux prénommés Robert, étaient très actifs dans le maquis corrézien. Julien avait par ailleurs enterré des armes dans le sol en terre battue de la grange.

À la même époque nos voisins les Mirat ont sauvé une famille juive de la déportation en les cachant dans leur maison. Il s’agissait des Held, les grands-parents et le père de l’actrice Ingrid Held.

Antoinette a pu tenir son commerce jusqu’au début des années 60 quand sa dernière fille Yvette était là pour l’aider. Lorsqu’Yvette s’est mariée et a quitté le village, Antoinette a entreposé son dernier stock dans la pièce attenant au four à pain.