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- Herausgeber: Books on Demand
- Kategorie: Geisteswissenschaft
- Sprache: Französisch
2019, Fantine aurait eu dix-huit ans, comme sa soeur jumelle. Mais elle n'est jamais née, la vie en a décidé autrement. Cette histoire est singulière et c'est Fantine qui la raconte. La rencontre de ses parents, leur union, leur envie d'enfant puis le jour où tout a basculé.
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Seitenzahl: 37
Veröffentlichungsjahr: 2021
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« La blessure est le lieu par où la Lumière entre en vous. »
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« Parler de ses peines, c’est déjà se consoler. »
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« Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis. »
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Sommaire
Une étoile est née
La rencontre
Une prière
La joie
L’annonce
Jours après jours, nuits après nuits
Le grand départ
La vie continue
Ma sœur a 18 ans bientôt
Moi aussi Maman
Une étoile est née
Depuis dix-huit ans je vole. Je vole dans le firmament, je vais au gré de mes envies, de mes souvenirs et là où le vent me porte. Mon monde est un dégradé de noirs, de gris, de bleus, avec une lueur tout en bas. Une grosse boule de lumière entourée d’un halo plus sombre, qui tourne, tourne à n’en plus finir, qui vire à me donner le tournis. Aussi le plus souvent je ne la regarde pas, enfin j’essaie, tant je suis happée par mes souvenirs, ou le peu que j’en ai.
Car j’ai simplement failli entrer dans cette nébuleuse, je n’ai fait qu’y passer. Mon corps l’a effleurée un soir de décembre quand il n’était qu’un petit être en projet, en latence, en formation, en devenir. Mon âme n’a fait que frôler la surface de ce monde, laissant une trace indélébile dans le cœur de ceux qui auraient dû être les miens, si seulement On avait voulu me faire entrer dans leur monde. Qui est ce « On » qui m’a refusé la porte du bonheur ? Qui se cache derrière cet être sans âme, sans chaleur, sans douceur ? Je ne le saurai jamais et je dois vivre avec cette faille. Vivre non, mais survivre en tout cas, oui, sur-vivre, survoler ceux qui auraient dû être les miens, les regarder vivre et les protéger. Voilà quel est mon destin maintenant.
Je m’appelle Fantine et j’aurais eu dix-huit ans cette année.
La rencontre
Avril 1992. Tu dois aller dîner chez ton amie Karine. Un petit repas à la bonne franquette entre copains. Tu as enfilé ton jean 501 délavé, un t-shirt, des mocassins plats et une veste cintrée. Tu t’es maquillée légèrement. Un peu de fond de teint, de l’eye-liner et du mascara, le tout rehaussant joliment ton visage encadré d’un carré châtain. Tu montes dans la voiture de ta mère et tu parcours les trente kilomètres en chantant du Sardou à pleins poumons. En arrivant en ville, dans le quartier de la gare, tu as eu du mal à trouver une place. En ce samedi soir tout le monde est de sortie. Après un petit détour chez un fleuriste, tu sonnes rue de Turenne. Et quand la porte s’ouvre, tu te trouves soudain face à un jeune-homme inconnu.
Cachée derrière ton bouquet, tu te présentes, un peu intimidée. En le suivant à l’étage tu te mets à trembler légèrement. Toi d’ordinaire si à l’aise tu deviens gauche quand tu te trouves impressionnée. Et ce garçon est le charme personnifié : les cheveux un soupçon ébouriffés, le regard franc et rieur, l’accent chantant. Originaire de Toulouse et fils d’amis de la famille, il est venu passer le week-end dans la petite ville avec l’un de ses amis. La soirée se déroule merveilleusement. Vous parlez, vous riez et même vous chantez accompagnés d’une batterie improvisée sur des casseroles. En plus d’être charmant il est batteur. Un musicien. Toi qui joues du violoncelle depuis des années cela t’émeut. Tu rentres au milieu de la nuit, ivre d’une sensation nouvelle : tu as le sentiment que c’est Lui l’homme de ta vie et que tu dois le revoir à tout prix. Mais tu n’oseras jamais le rappeler.
Une prière
5 juillet 1997. Le grand jour est enfin arrivé. Le garçon brun à l’accent chantant et au regard franc et rieur t’épouse ! Après un passage à la mairie dans le village le plus proche, vous allez sceller votre union devant Dieu. Lorsque tu aperçois, en haut de la côte, la petite église et le château derrière, ton cœur se serre. C’est là que tu vas te marier.
