L'Évolution créatrice d'Henri Bergson - Encyclopaedia Universalis - E-Book

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Véritablement adulé de son vivant, Henri Bergson (1859-1941) est ensuite longtemps tombé dans l’oubli, victime à la fois de l’ascendant intellectuel exercé par Jean-Paul Sartre et de la domination des sciences humaines à partir des années 1960.


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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341013024

© Encyclopædia Universalis France, 2023. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Dirk Ercken/ Shutterstock

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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici L'Évolution créatrice, Henri Bergson (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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L’ÉVOLUTION CRÉATRICE, Henri Bergson (Fiche de lecture)

Véritablement adulé de son vivant, Henri Bergson (1859-1941) est ensuite longtemps tombé dans l’oubli, victime à la fois de l’ascendant intellectuel exercé par Jean-Paul Sartre et de la domination des sciences humaines à partir des années 1960.

Son livre majeur,L’Évolution créatrice(1907) a joué un rôle déterminant dans l’octroi à Henri Bergson, vingt ans plus tard, du prix Nobel de littérature. Cette récompense l’a peut-être desservi, dans la mesure où, à l’instar des œuvres de quelques-uns de ses grands prédécesseurs (Blaise Pascal ou Jean-Jacques Rousseau, par exemple), ses ouvrages ont parfois été considérés comme appartenant davantage à la littérature qu’à la philosophie.

Un dernier élément a pu influer sur le peu d’estime accordée dans la seconde moitié du XXesiècle à L’Évolution créatrice: les grandes découvertes de la biologie, et plus particulièrement de la génétique (découverte de la structure de l’ADN en 1953 par James Watson et Francis Crick), ainsi que l’exploitation épistémologique de cette découverte par de grands vulgarisateurs, tels que Jacques Monod dans Le Hasard et la nécessité (1970). Celui-ci pourfend le « vitalisme », hypothèse selon laquelle la vie ne saurait s’expliquer que par la présence au sein des êtres vivants d’une énergie mystérieuse échappant au savoir objectif, et qui croit voir dans Bergson son plus éminent représentant.

1. Un effort pour penser autrement

Henri Bergson interroge de façon très originale la capacité de l’intelligence à expliquer le vivant en nous invitant à ne pas oublier que l’intelligence possède une histoire qui lui est propre.

Instrument forgé au cours de l’évolution pour adapter notre espèce à son environnement, « l’intelligence humaine se sent chez elle tant qu’on la laisse parmi les objets inertes, plus spécialement parmi les solides, où notre action trouve son point d’appui et notre industrie ses instruments de travail », écrit Bergson dès la première page de L’Évolution créatrice. Analytique, ancrée dans le langage mathématique qui est, comme le langage de communication, un outil de découpage qui isole les choses et ne peut se mouvoir que dans la dimension du discontinu, notre intelligence n’est efficace que dans les domaines où la répétition est la règle : par la déduction aussi bien que par l’induction, elle projette le présent sur le futur et dégage de ses observations des lois qui déterminent la marche du monde. Or, tout n’est pas mathématisable.

Contrairement au temps de l’horloge, qui est répétition de l’identique, la durée est invention, création, renouvellement constant : « L’Univers dure. Plus nous approfondirons la nature de la durée, plus nous comprendrons que durée signifie invention, création de formes, élaboration continue de l’absolument nouveau » (L’Évolution créatrice, chapitre premier). La vie est, dans son essence, nouveauté, surgissement de l’imprévisible. Aucun savant déterministe, même doté d’une connaissance absolue de tous les éléments existants il y a cinq milliards d’années, n’aurait été capable de prédire le chemin qu’a pris l’évolution. Le vivant défie la formule de Laplace lorsqu’il affirme au début du XIXe siècle que, pour une intelligence ayant connaissance de toutes les particules dont l’Univers est composé et de toutes les forces qui les animent, le futur serait aussi transparent que le passé. Sans doute les sciences de la matière ont-elles renoncé à ce strict déterminisme. Mais ont-elles pour autant renoncé à appliquer au vivant les méthodes et les outils intellectuels qui leur ont longtemps été propres ? Rien n’est moins sûr.

Le vivant est par définition imprévisible : « Ce courant de vie, traversant les corps qu’il a organisés tour à tour, passant de génération en génération, s’est divisé entre les espèces et éparpillé entre les individus sans rien perdre de sa force, s’intensifiant plutôt à mesure qu’il avançait » (L’Évolution créatrice, chapitre premier). Du même coup, « c’est en vain qu’on voudrait assigner à la vie un but, au sens humain du mot. Parler d’un but est penser à un modèle préexistant qui n’a plus qu’à se réaliser ». Rejetant le finalisme autant que le mécanisme, la philosophie bergsonienne ne peut être qualifiée de « vitaliste » et échappe donc à toutes les étiquettes.

2. Le rôle de l’intuition

Par son inscription dans la durée et sa constante nouveauté, le vivant requiert une autre faculté mentale que l’intelligence. Le philosophe nomme