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Sigmund Freud (1856-1938) emploie pour la première fois le terme de psychanalyse en 1896. Mais la naissance de la psychanalyse elle-même date de 1897, au moment du renoncement à la théorie traumatique, de la découverte du fantasme et du complexe d’Œdipe.
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur L'Interprétation des rêves de Sigmund Freud
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Seitenzahl: 85
Veröffentlichungsjahr: 2015
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ISBN : 9782852294714
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici L'Interprétation des rêves, Sigmund Freud (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Sigmund Freud (1856-1938) emploie pour la première fois le terme de psychanalyse en 1896. Mais la naissance de la psychanalyse elle-même date de 1897, au moment du renoncement à la théorie traumatique, de la découverte du fantasme et du complexe d’Œdipe. L’Interprétation des rêves, qui paraît, daté de 1900, en novembre 1899, est la première publication à proprement parler psychanalytique et constitue une sorte d’origine. Le livre a commencé à être rédigé en 1896. Il est donc contemporain de ce qu’il est convenu d’appeler l’auto-analyse de Freud et en porte témoignage. L’ouvrage sera réédité huit fois et régulièrement remanié par Freud.
Le rêve est la voie royale de l’inconscient, celle qui aura permis à Freud de s’analyser comme un autre. D’emblée le rêve subvertit les frontières du normal et du pathologique, puisqu’il fait preuve chez le normal « d’une série de formations psychiques anormales ». Mais c’est en tant que modèle qu’il a une importance particulière.
Le livre comprend un premier chapitre qui traite de « la littérature scientifique concernant les problèmes du rêve ». Dans les quatre chapitres suivants, Freud développe sa théorie générale du rêve appuyée sur plusieurs exemples. Il expose une méthode d’interprétation, soutient l’affirmation que le rêve est un « accomplissement de désir », étudie les déformations du matériel dans le rêve, ainsi que les sources de celui-ci.
Les deux derniers chapitres revêtent une importance particulière. Ils développent les processus propres à l’inconscient et exposent un modèle de l’appareil psychique qui constitue le premier état des conceptions métapsychologiques de Freud, avant qu’il ne propose, dans les années 1920, une deuxième topique.
Dans le chapitre VI, Freud précise les mécanismes du travail du rêve, travail nécessaire à cause de la censure. En effet, les déformations sont nécessaires pour produire, à partir d’un contenu latent, le contenu manifeste du rêve. Ces mécanismes sont principalement la condensation et le déplacement. Ce travail du rêve est identique à l’activité psychique des névroses. Un même élément est surdéterminé et renvoie à plusieurs éléments inconscients différents, c’est la condensation. Quant au déplacement il consiste en ce que la quantité d’énergie normalement attachée à une représentation inconsciente peut être déplacée sur une autre de moindre importance, le long d’une chaîne associative. Deux autres éléments du travail du rêve sont également mis en avant, bien que d’importance moindre : d’une part la prise en considération de la figurabilité par le matériel psychique propre au rêve – il s’agit, le plus souvent, des images visuelles – et, d’autre part, l’élaboration secondaire par la censure, qui tend à rendre compréhensible le rêve manifeste. Pourquoi le rêve apparaît-il ainsi et que manifeste-t-il ? « Le rêve est un acte psychique complet, sa force pulsionnelle est toujours un désir à accomplir ; sa non-reconnaissance en tant que désir, ses bizarreries et ses absurdités multiples proviennent de la censure psychique qu’il a subie lors de sa formation. » Et Freud ajoute : « Le désir représenté dans le rêve est nécessairement infantile. Il provient, chez l’adulte, de l’inconscient. »
L’ouvrage se termine par un septième et dernier chapitre qui reprend la plupart des propositions mises en avant dans L’Esquisse d’une psychologie scientifique. Dans cette étude rédigée en 1895 que Freud a renoncé à publier, il s’agissait de « faire entrer la psychologie dans le cadre des sciences naturelles ». Dans L’Interprétation des rêves ce n’est plus le cas et la formulation ne s’appuie plus sur des modèles biologiques. Dans ce chapitre, Freud propose un modèle métapsychologique complet constitué des trois systèmes inconscient, préconscient et conscient.
Freud attendait de la publication de son livre un scandale, elle passa plutôt inaperçue. La psychanalyse, avec ce livre qui en constitue véritablement le premier traité complet, vise à se séparer de l’approche scientifique traditionnelle du rêve, considéré jusque-là comme effet d’un processus biologique, et à arracher le rêve au domaine de l’interprétation religieuse ou superstitieuse. Ces deux écueils bornent le chemin de l’aventure analytique et Freud n’aura de cesse de préserver la psychanalyse de ces ornières qui nécessairement la menacent toujours. Le rêve a donc un sens ; il est susceptible d’interprétation. Et cette interprétation ne peut se faire qu’en fonction des significations du rêveur. Néanmoins, l’interprétation comporte une limite : il faut écarter l’idée d’une interprétation complète possible ; tout rêve a un « ombilic », par où il communique avec l’inconnu.
Alain VANIER
Sigmund Freud est l’un des savants qui ont le plus marqué la pensée du XXe siècle. Parti d’une recherche sur l’étiologie des névroses, il a créé une œuvre qui déborde largement le domaine de la pathologie pour couvrir de nombreux secteurs du savoir, en particulier ceux qu’on groupe aujourd’hui sous le nom de sciences humaines. La théorie freudienne s’applique à l’homme normal comme au sujet malade ; elle décrit l’organisation de l’appareil psychique en s’appuyant principalement sur la notion d’inconscient, notion tout empirique, très différente de celle des philosophes, qui permet de définir la psyché dans ses rapports obscurs avec l’instinct (Trieb). Freud a dû lutter de longues années pour imposer cette idée d’un vaste espace mental soustrait à la conscience de l’individu, où cependant les souvenirs refoulés et les désirs interdits restent éternellement actifs. Longtemps seul pour affronter la résistance malveillante des milieux savants et du public, il comparait volontiers sa situation à celle de Copernic et de Darwin, qui, pour avoir humilié l’homme en lui montrant sa place dans l’ordre naturel des choses, s’étaient eux aussi attiré la haine et les sarcasmes des esprits conformistes. Il est vrai qu’après la publication de son livre majeur, Die Traumdeutung (La Science des rêves, Paris, 1926, ou, selon une version plus récente, L’Interprétation des rêves, Paris, 1967), il put peu à peu sortir de l’isolement, de sorte que, aidé de quelques disciples enthousiastes, il parvint à jeter les bases d’un véritable mouvement. Mais la paix ne lui fut pas accordée pour autant : il lui restait à se battre au-dehors comme au-dedans pour faire accepter chacune des conséquences de ses découvertes, puis pour préserver l’intégrité et le sens de sa doctrine. Admiré, aimé, raillé, trahi souvent par ceux-là mêmes qui s’étaient les premiers attachés à ses pas, il est demeuré intraitable sur cette portion de vérité qu’il avait conscience d’apporter à l’homme de son temps. Et c’est sans aucun doute à ce qu’il appelait lui-même son courage intellectuel qu’il doit d’avoir été l’un de ceux qui ont le plus fait pour abolir l’ancien régime de la pensée.
Né à Freiberg, en Moravie, d’une famille de commerçants juifs aisés dont la situation sociale s’était dégradée, Sigmund Freud avait cinq ans lorsque ses parents se fixèrent à Vienne, où il passa presque toute sa vie (il y serait sans doute resté jusqu’à sa mort, n’eût été l’arrivée du nazisme qui, en 1938, le contraignit à l’exil) Il a lui-même souligné les deux données de sa biographie qui lui paraissaient propres, sinon à expliquer l’extraordinaire aventure de ses découvertes, du moins à éclairer les dispositions particulières de son esprit : ses origines juives et la structure remarquable du milieu familial dans lequel il avait grandi. De son judaïsme, il pensait tenir un jugement critique libre d’idées préconçues et de préjugés, ainsi que l’habitude de faire front à l’hostilité de la « majorité compacte ». Quant à sa situation de famille, le remariage du père avec une femme à peine plus âgée que le fils aîné du premier lit accusait sans aucun doute pour Sigmund Freud enfant le schéma affectif fondamental qu’il a décrit plus tard sous le nom de complexe d’Œdipe. Quoi qu’il en soit, du reste, du rôle qu’a pu jouer dans la genèse de ses idées ce rapprochement inhabituel de deux générations – son frère aîné aurait pu être l’époux de sa mère, tandis que son père était isolé par l’âge dans une sphère anormalement reculée –, le fait est que Jakob et Amalia Freud, vus par le fils génial qui fit sur eux la plus périlleuse des expériences intérieures, sont devenus les personnages exemplaires du drame secret de la famille humaine, où, à chaque génération, l’homme engage son destin.