L'OPERATION VIDOC - Fabien MALBEC - E-Book

L'OPERATION VIDOC E-Book

Fabien MALBEC

0,0

Beschreibung

Un obscur coronavirus a réussi l'exploit de mettre à l'arrêt la plupart des économies. D'où vient-il ? Pourquoi a-t-il toqué à votre porte ? Surtout, qui s'est chargé de sa dissémination ? Un septuagénaire encore énergique et une très jeune geek talentueuse vont peut-être répondre à vos interrogations. Une mission totalement impossible menée par un couple improbable. L'opération vidoc.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 161

Veröffentlichungsjahr: 2022

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


Fabien est un jeune écrivain. Heurté de plein fouet comme tous les français par le covid 19 et contraint au télétravail, il a reconverti aussitôt ses 10 heures de transport hebdomadaires économisées dans l’écriture d’un roman. Fabien a de la fantaisie, de l’imagination, il est aussi un brin complotiste. Mais qu’est-ce qui a bien pu l’inspirer pendant cette période si particulière ?

Pour mon épouse et tous ceux que j’aime.

A la mémoire d’une période compliquée.

Toute ressemblance avec quelqu’un existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.

Sommaire

CHAPITRE 1

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

CHAPITRE 5

CHAPITRE 6

CHAPITRE 7

CHAPITRE 8

CHAPITRE 9

CHAPITRE 10

CHAPITRE 11

CHAPITRE 12

CHAPITRE 13

CHAPITRE 14

CHAPITRE 15

CHAPITRE 16

CHAPITRE 17

CHAPITRE 18

CHAPITRE 19

CHAPITRE 20

CHAPITRE 21

CHAPITRE 22

CHAPITRE 23

CHAPITRE 24

CHAPITRE 25

CHAPITRE 26

CHAPITRE 27

CHAPITRE 28

CHAPITRE 29

CHAPITRE 30

CHAPITRE 31

CHAPITRE 32

CHAPITRE 33

CHAPITRE 34

CHAPITRE 1

14 Octobre 1969

Zang commençait vraiment à souffrir. Le soleil tapait encore fort en ce début d’automne mais surtout son camarade Qi ne ralentissait pas. Son allure féline paraissait absorber sans effort cette montée interminable sur un chemin défoncé.

« Qi, stop, je n’en peux plus ».

Son ami s’arrêta, un rien narquois.

« A ce rythme, nous serons obligés de dormir en haut ! Secoue-toi un peu » répondit ce dernier

Les deux garçons étaient partis de bon matin accomplir une mission pour leur escouade des jeunesses communistes, escalader une petite montagne, ou une grosse colline c’est selon, afin de déterminer jusqu’où on peut voir l’ennemi en cas de conflit. Ils emportaient avec eux une carte rudimentaire qui devrait être annotée lorsqu’ils seraient arrivés au point le plus élevé.

« N’en rajoute pas, il est à peine neuf heures et il reste au pire deux ou trois kilomètres. Tu vas trop vite, c’est tout» insista Zang

Ce type d’exercice avait pour but d’en faire des guerriers, des authentiques gardiens du régime. Les nationalistes honnis étaient depuis longtemps partis sur leur île mais le parti et le gouvernement entretenaient régulièrement la fiction d’un débarquement éventuel afin de mobiliser les troupes et les esprits.

Zang et Qi étaient des amis inséparables depuis deux ans, tous deux enrôlés dans le mouvement ô combien inspirant du Grand Timonier. Ils admiraient Mao et ne rêvaient malgré leurs seize ans qu’à le servir.

Zang avait des parents paysans pauvres qui avaient ainsi échappé aux différentes purges de la Révolution Culturelle. Il avait fait des études brillantes de lettres et d’histoire malgré cette époque troublée qui voulait que les intellectuels soient à l’origine de tous les maux. Il avait même appris des rudiments d’anglais et de français avec un ancien moine défroqué à la nationalité indécise rescapé des épurations.

Qi était lui le fils d’un compagnon historique de Mao, un cadre du nouveau parti. C’était un leader dans l’âme, il excellait en tout sans être jamais le meilleur. Il avait tout de suite remarqué la vive intelligence de son ami et il lui avait d’ailleurs demandé d’écrire son discours quand il s’était présenté l’an passé comme premier secrétaire de leur troupe de jeunes.

Ils se complétaient merveilleusement. L’un devant, toujours devant, et l’autre dans la réflexion, dans l’ombre et la protection de son camarade.

Après un court arrêt pour se désaltérer, ils continuèrent leur montée. La végétation n’était pas bien haute ni fournie et elle se raréfiait au fur et à mesure où ils prenaient de l’altitude. Bientôt, ils n’eurent plus que des cailloux et quelques trop rares arbres pour seule compagnie. Au loin vers le haut, ils pouvaient distinguer une espèce de muret de pierre qui couronnait le sommet.

Il avait dû sans doute y avoir un temple à cet endroit mais ce dernier n’avait pas résisté aux différentes guerres civiles qui s’étaient succédées dans cette région. Les matériaux nobles avaient été emportés et réutilisés ne laissant que quelques murs de pierre en ruines. Le chemin montait maintenant en colimaçon autour de la butte et sa largeur par endroits était particulièrement faible. Nouvel arrêt demandé par Zang qui n’avait pas les mollets ni le souffle de son ami.

« J’adore vraiment ces missions mais vivement que celle-ci se termine car j’ai les pieds en miettes ».

Les derniers hectomètres étaient tout particulièrement pentus et les deux jeunes furent tout heureux d’atteindre enfin le sommet.

Après un peu de repos, Qi inspecta l’horizon avec une longue vue un peu rouillée qui datait au moins du temps de la guerre de l’Opium. En tournant petit à petit sur lui-même, il donna des indications brèves à son compère qui tentait avec beaucoup d’application de reporter sur la carte les maigres indications fournies. Moulin – rivière – lac – village - colline – moulin - village - forêt. Une demi-heure d’intense occupation s’écoula rapidement.

Zang s’adossa ensuite au muret et enleva enfin ce qui lui servait de chaussures, mi sandales, mi sabots. Il massa ses pieds nus et constata une énorme ampoule sous le pied gauche. Il ferma ensuite les yeux et s’abandonna au soleil, savourant un repos dont il devinait qu’il serait limité. Qi lui ne s’était pas assis, il refit tranquillement le tour de l’horizon comme une vigie à la recherche d’une terre nouvelle.

« Je t’ai dit le lac à environ cinq kilomètres au nord-ouest ? »

Zang rouvrit les yeux

« Oui c’est celui de Shin »

« Bien, en route pour la descente » décida Qi.

Il regarda son ami qui tentait de déformer la semelle de sa chaussure gauche afin de moins peser sur son ampoule.

« D’accord chef, je suis prêt dans un instant ».

Un dernier regard sur cette butte déserte et abandonnée et ils reprirent le chemin en sens inverse. Qi semblait se jouer des cailloux qui roulaient sous leurs pieds. Zang était beaucoup moins habile avec son pied gauche qui le faisait terriblement souffrir mais malgré tout, la descente était quand même moins difficile que la montée. Ils furent même tentés de courir parfois.

Subitement, dans un tournant un peu plus fermé, ce fut la chute. Zang cria de douleur et roula dans le chemin. Son corps bascula complètement dans la pente et il ne s’arrêta qu’au prix d’un effort désespéré. Les mains crispées sur le sol, les ongles retournés, les paumes ensanglantées, il s’accrocha enfin le corps juste au-dessus du vide, un vide presque vertical d’une bonne dizaine de mètres. Alerté par le cri, Qi qui était devant remonta immédiatement. Il évalua rapidement la situation.

« Ne bouge plus, laisse ton corps épouser la paroi, je m’attache et viens t’aider ».

Qi ouvrit la grande toile qui leur servait de sac et fit tomber rapidement gourde, carte, longue vue et tout ce qui s’y trouvait. Il bouchonna le tissu afin de faire une espèce de cordage. Il fit un nœud sur le tronc de l’arbre le plus proche. Un bras bien arrimé avec ce cordage de fortune il donna l’autre bras à son ami. Ce dernier l’attrapa difficilement. Leurs deux mains étaient maintenant solidement ancrées l’une dans l’autre.

Zang reprit petit à petit son souffle, assuré qu’il était par la poigne de Qi. Il soulagea de son mieux son ami qui le tirait vers le haut en s’appuyant sur les genoux et les pieds. Le sauvetage leur parut interminable. Dans un dernier effort Qi le tira sur le chemin.

Ils se retrouvèrent tous les deux sur le dos le souffle court. La sueur coulait sur leurs visages et ils recherchaient avec avidité de l’air. Toujours main dans la main.

« A la vie et à la mort » murmura Qi.

« A la vie et à la mort » répondit Zang.

CHAPITRE 2

Cinquante ans plus tard, 28 septembre 2019

Zang regarda son ami venir seul vers lui, sans aucun garde du corps. Ce rendez-vous près du kiosque à musique l’avait un peu étonné mais après tout, en un peu plus de cinquante ans, ce n’était pas la première fois qu’il était surpris par son ami Qi.

Le kiosque à musique était absolument superbe, il venait de la partie coloniale de Shanghai. Il avait été soigneusement démonté lors de la modernisation effrénée de la ville et remis en état avec son lustre de l’époque. Le bois avait été nettoyé, peint et vernis selon les meilleures pratiques chinoises. Qi avait insisté pour le positionner à l’intérieur de l’enceinte de la présidence comme si ce symbole devait démontrer que la Chine dominait maintenant l’ancien monde colonial.

Comme tous les membres de son cabinet, Zang voyait formellement le Président la plupart des mardis matin afin de savoir quels discours son service devrait préparer puisque c’était son occupation officielle à ses côtés depuis la prise de pouvoir du parti communiste par son ami.

L’espace d’un instant Zang se remémora en souriant le premier discours où il glissa une citation de Confucius. Qi était encore très jeune à ce moment et il avait été à la fois surpris et honoré de citer ce grand philosophe qu’il n’avait pas spécialement côtoyé pendant ses études et ne connaissait même pas de nom avant le discours. Heureusement, avec la complicité de son ami, cela avait bien changé avec le temps.

Qi avait deux chapeaux blancs à large bords à la main et il en donna un à Zang qui s’était levé à son approche. Devant son air étonné, il lui expliqua que ce qu’il avait à lui dire devait strictement rester entre eux, sans possibilité que personne ne puisse écouter ni lire sur leurs lèvres. Zang s’inclina légèrement en signe d’assentiment en rabattant au maximum les bords du chapeau

« Bien compris Président ».

Il connaissait tellement bien l’attitude complètement paranoïaque de son ami et patron qui se méfiait des technologies nouvelles qu’elles soient d’origine russe, japonaise, américaine, occidentale ou même chinoises d’ailleurs. Il se méfiait de tout le monde y compris de ses propres troupes. Il avait toujours peur que des engins quelconques – drones, satellites, antennes, téléphones - ennemis ou amis ne le surveille. Comme expressément demandé, Zang n’avait d’ailleurs pas pris de portable sur lui.

« J’ai besoin de tes lumières Zang, j’ai besoin de toi ».

Qi baissa encore le niveau de sa voix

« Comme tu le sais la situation à Hong Kong n’est pas celle que je souhaitais et j’ai beau taper sur la table, rien ne se passe. Je crains que les démocrates anti Pékin ne gagnent encore les élections dans deux mois. Outre le plan actuellement en route, j’ai bien sûr différents plans B mais aucun ne me convient vraiment. ».

Ils marchaient tranquillement autour du kiosque comme deux vieux compagnons qu’ils étaient.

« Hong Kong tombera un jour comme un fruit mur. Pourquoi cette urgence ? » S’étonna Zang soudainement inquiet que le Président ne soit malade et veuille absolument régler certains problèmes au plus tôt.

« Ce n’est pas tant le timing qui me préoccupe mais le chemin emprunté. J’ai le sentiment de rentrer dans une impasse. De me heurter à des murs. Pareil pour Taiwan aussi. Et je ne suis pas loin de penser que c’est la même chose qui démarre avec les Ouighours. Rétrospectivement, la mise au pas du Tibet a été infiniment plus facile et plus rapide. Il est vrai qu’à l’époque, internet et les portables n’existaient pas. »

« La Chine n’a jamais été aussi puissante mais paradoxalement nous butons de plus en plus sur ce type de problèmes » ajouta-t-il avec une pointe de regret.

Devant construire les discours officiels et étant le plus ancien complice du Président, Zang recevait absolument toutes les informations confidentielles quotidiennes qui parvenaient au Chef de l’Etat. Il savait donc bien combien les diverses contestations étaient maintenant fortement aidées par les réseaux sociaux mondiaux même si certains d’entre eux étaient théoriquement interdits. Sans parler des Etats dits démocrates qui ne loupaient aucune occasion de critiquer l’exécutif soi-disant dictatorial de son pays.

Qi continua :

« Je pourrais utiliser les forces spéciales militaires, les services secrets ou même une triade pour créer un évènement médiatique qui me permettrait d’intervenir mais là encore, je crains le grain de sable, la caméra indiscrète de surveillance de rue, l’enregistrement d’un téléphone portable ou le témoignage ultérieur de quelqu’un d’aigri »

« De plus les pays occidentaux nous attendent probablement sur ce terrain-là. Ce sont des pratiques bien connues maintenant» ajouta-t-il.

Ils se faisaient maintenant face à face.

« Tu fais partie des très rares dans lesquels j’ai une totale confiance et tu m’as toujours étonné par tes idées, par ta créativité. Aide-moi si tu peux à trouver une solution, une alternative. Si tu ne trouves rien, tant pis, ce n’est pas grave »

Zang sourit en entendant ces dernières paroles qu’il savait sincères.

« D’accord, je m’y mets sans tarder».

Zang passa une main sur son visage tout en parlant et Qi put apercevoir fugitivement le majeur de sa main gauche amputé d’une phalange ainsi que deux autres doigts auxquels il manquait l’ongle. Il se rappela cette aventure de leur jeunesse qui avait scellé leur inaltérable amitié. Qi donna une tape tout en douceur sur l’épaule de Zang et repartit vers son bureau non sans avoir récupéré le deuxième chapeau.

En dépit de son apparence de doux panda et de ses joues de bon grand papa, il n’avait rien perdu de cette énergie et de cette volonté qui avaient tant alimenté tout au long de ces années son impressionnant charisme. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter.

CHAPITRE 3

9 octobre 2019

Cela faisait dix jours maintenant que Zang cherchait une solution. Dix jours d’enfermement dans son bureau et de réflexion pour l’instant totalement stérile. Il eut beau passer des heures à écrire, à marcher, à lire, à dessiner, rien.

Le principal handicap était évidemment l’obligation de travailler seul.

D’habitude, pour construire les discours les plus importants, il réunissait ses collègues du service. Entre cinq et dix personnes selon les disponibilités de chacun. Une heure d’échanges et de ping-pong intellectuel lui ramenaient toujours de quoi trouver la bonne voie, de quoi faire l’introduction originale et la conclusion inspirante, de quoi conforter l’image de grande solidité de leur Président, de quoi glorifier le rayonnement de son Pays. Après, il déroulait et allait chercher les citations et les références qu’il fallait.

Là, pour dire simplement et très humblement, il pédalait dans le vide.

Le onzième jour, devant le mur qui l’empêchait d’avancer, Zang décida de changer radicalement de méthode. L’atmosphère d’enfermement de son bureau officiel ne lui convenait pas. Il ordonna de vider la chambre de son épouse qui était morte deux ans et demi plus tôt. Il demanda d’y mettre une simple table de travail, une chaise et une ligne pour l’intranet gouvernemental.

Il avait jusqu’alors gardé cet endroit en l’état et venait s’y allonger de temps à autre lorsque la solitude lui pesait trop. Il expliquerait à sa fille lorsqu’il la verrait pour les fêtes de nouvel an que tous ces meubles devenus inutiles lui sapaient le moral et qu’il lui fallait tourner la page. Ce qui n’était pas complètement faux.

Le lendemain soir, une fois la pièce libérée et ré agencée, il ramena une pile de post-it et un livre que lui avait offert un de ses amis chinois journalistes : « 2000 – 2018 : Les cent évènements mondiaux qui ont marqué le début du vingt et unième siècle ». Il avait déjà feuilleté ce livre et il avait noté avec étonnement que certains des évènements qui avaient marqué l’humanité étaient parfaitement prévisibles, d’autres beaucoup moins.

Bien sûr, ces faits avaient été sélectionnés par un chinois et donc une bonne moitié d’entre eux concernaient l’Empire du Milieu. Ce travail de mémoire était très partial et orienté selon la pensée dominante du parti. Cela étant, ce coup d’œil dans le rétroviseur, tout imparfait qu’il soit, était fort intéressant.

Il était dix–huit heures quand il posa le tout sur le grand plateau de dessinateur qui trônait désormais au milieu de la pièce vide. Il décida que déboucher une bonne bouteille de vin, ce qu’il ne pouvait pas faire au bureau, serait un bon début pour cette nouvelle approche.

Zang passa une partie la nuit à travailler et lorsqu’il se coucha avant l’aube, il avait noirci, si l’on peut dire, tout un mur de post-it de toutes les couleurs. Chacun d’entre eux se rapportant à un évènement parmi ceux réunis dans le livre. Rouge quand cela concernait des personnalités, bleu quand c’était des réalisations techniques remarquables, vert quand cela avait trait aux choses naturelles, jaune quand l’économie était concernée, violet pour les guerres et autres évènements politiques, etc. Il avait mis en haut ce qui relevait de l’inattendu et en bas ce qui découlait naturellement de la marche du monde, le reste étant au milieu.

Quand il se coucha, la seule chose qui l’avait marqué était que tous les post-it verts (tsunami en Thaïlande, volcan Islandais qui se réveille après trois cents ans, incendies gigantesques en Californie, inondations en Chine, accident de Fukushima, etc...) étaient en haut tous groupés même si certains écologistes occidentaux « woke » auraient volontiers mis en cause le réchauffement climatique pour dire qu’il n’y avait aucune surprise. Il s’endormit à l’aube d’un seul coup avec Fukushima dans la tête.

Zang se réveilla vers midi avec un allant et un optimisme retrouvés. Il savait qu’il n’était pas loin. Il n’aurait pas su dire pourquoi mais il le sentait. Il croyait même l’avoir rêvé !

Ce qui était tout à fait irrationnel.

Après un solide repas et une douche, il retourna à son bureau pour prendre les dernières nouvelles du pays et du monde. Il décida de relire attentivement toutes les synthèses sur la marche du pays des deux derniers mois.

Il était un peu plus de vingt et une heures lorsqu’il trouva. Juste une simple dépêche venant d’une des provinces. C’était comme si un rideau s’était déchiré d’un seul coup, comme lorsque la brume tenace qui empoisonnait à petit feu depuis des années les habitants de Pékin avait cédé la place au soleil lors des jeux olympiques. Fukushima ! Fukushima l’avait éclairé ! Il en avait certainement rêvé toute la nuit de cet incident. Il avait maintenant le début d’une solution.

Avec prudence, Zang se laissa la journée du lendemain pour mettre en forme son idée directrice, pour dérouler ensuite un plan d’action raisonnable et détaillé, pour identifier les moyens nécessaires à sa mise en œuvre, sans oublier la liste des difficultés et des impondérables dont il faudrait imaginer la parade.

Il connaissait par cœur son patron et il n’échapperait peut-être pas aux questions qui fâchent. Il voudrait sans doute voir la photo d’ensemble du projet. Il avait même immédiatement trouvé un nom à cette opération.

La cerise sur le gâteau.

Sur le réseau interne de la présidence, il envoya un message à Qi : « J’ai noté l’autre jour qu’il y avait un éclat de peinture sur le kiosque à musique. J’ai pu trouver la bonne peinture, j’irai après-demain matin le réparer à partir de neuf heures »

CHAPITRE 4

15 octobre 2019

« La clé du succès, c’est qu’il faut que tu puisses intervenir avec une totale légitimité, sans aucune contestation possible, ni en interne, ni au niveau international vis-à-vis des autres pays » démarra Zang.

Qi approuva de la tête en marchant.