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River Knight a hâte de passer des vacances tranquilles dans les montagnes avec Jo et Star, ses deux meilleures amies, collègues artistes de cirque et sœurs de cœur. Lorsqu’elle se rend dans les montagnes de la Caroline du Nord, au chalet loué par son amie Star, elle est sous le choc lorsqu’elle découvre que les deux sœurs sont en train de se faire enlever ! Elle les suit et découvre que leurs kidnappeurs sont tout sauf humains.
Elle se faufile alors à bord de la navette pour tenter de les sauver et se retrouve embarquée pour des vacances imprévues dans les étoiles…
Auteur de renommée internationale, S.E. Smith propose une nouvelle histoire d’action pleine de romance et d’aventure. Débordant de l’humour qui la caractérise, de paysages éclatants et de personnages attachants, il est certain que ce livre deviendra un nouveau favori des fans !
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Seitenzahl: 384
Veröffentlichungsjahr: 2020
Je voudrais remercier mon mari Steve de croire en moi et d'être assez fier de moi pour me donner le courage de suivre mes rêves. J'aimerais également remercier tout particulièrement ma sœur et meilleure amie, Linda, qui non seulement m'a encouragée à écrire mais a également lu le manuscrit. Et également mes autres amis qui croient en moi : Jennifer, Jasmin, Maria, Rebecca, Gaelle, Angelique, Charlotte, Rocío, Aileen, Julie, Jackie, Lisa, Sally, Elizabeth (Beth), Laurelle, et Narelle. Les filles qui m'aident à continuer !
Et un merci tout particulier à Paul Heitsch, David Brenin, Samantha Cook, Suzanne Elise Freeman, Laura Sophie, Vincent Fallow, Amandine Vincent, et PJ Ochlan, les voix fantastiques derrière mes livres audios !
—S.E. Smith
La Course folle de River
Les Seigneurs de Kassis Tome 1
Copyright © 2020 par Susan E. Smith
Publication E-Book en anglais février 2010
Publication E-Book en français mai 2020
Couverture par : Melody Simmons et Montana Publishing
Traduit Par : Gaëlle Darde
Relu Par : Charlotte Spender
TOUS DROITS RÉSERVÉS :
Cette œuvre littéraire ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, y compris la reproduction électronique ou photographique, en tout ou en partie, sans l'autorisation écrite expresse de l'auteur.
Tous les personnages et événements de ce livre sont fictifs ou ont été utilisés de façon fictive, et ne doivent pas être interprétés comme étant réels. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées, des événements réels ou des organisations est strictement fortuite et n'est pas voulue par l'auteur.
Résumé : River se faufile à bord d’un vaisseau spatial pour sauver ses deux sœurs et passe un marché avec un groupe de prisonniers extraterrestres qui n’ont aucune intention de respecter leur part du marché.
ISBN : 9781952021251 (livre de poche)
ISBN : 9781952021244 (eBook)
Romance (amour, contenu sexuel explicite) | Science-Fiction (Extraterrestres) | Royauté | Contemporain | Paranormal | Action/Aventure | Fantasy
Publié par Montana Publishing, LLC
& SE Smith de Florida Inc. www.sesmithfl.com
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Notes
Plus de livres et d’informations
À propos de l’auteur
River Knight a hâte de passer des vacances tranquilles dans les montagnes avec Jo et Star, ses deux meilleures amies, collègues artistes de cirque et sœurs de cœur. Lorsqu’elle se rend dans les montagnes de la Caroline du Nord, au chalet loué par son amie Star, elle est sous le choc lorsqu’elle découvre que les deux sœurs sont en train de se faire enlever ! Elle les suit et découvre que leurs kidnappeurs sont tout sauf humains.
Elle se faufile alors à bord de la navette pour tenter de les sauver et se retrouve embarquée pour des vacances imprévues dans les étoiles…
Auteur de renommée internationale, S.E. Smith propose une nouvelle histoire d’action pleine de romance et d’aventure. Débordant de l’humour qui la caractérise, de paysages éclatants et de personnages attachants, il est certain que ce livre deviendra un nouveau favori des fans !
— J’y serai. J’arriverai peut-être tard, mais j’y serai, je le promets, dit River en s’asseyant sur le lit de la chambre d’hôtel en Californie où elle venait d’arriver.
— Tu le jures, River ? demanda anxieusement Star.
Star entortillait ses cheveux blonds mi-longs autour de son doigt et regardait Jo, sa sœur aînée. Cela faisait deux jours qu’elle essayait de joindre River Knight. Cela faisait bien trop longtemps qu’elle n’avait pas vu sa meilleure amie et sœur adoptive.
— Je le jure, Star, dit River en riant. Et dis à Jo qu’elle m’en doit toujours une depuis la dernière fois qu’on s’est vues.
Star sourit à Jo et lui fit signe que c’était bon. Cela faisait un an qu’elles essayaient de se revoir toutes les trois. À présent, tout était organisé. Elles se reverraient enfin.
— Elle vient ! dit Star, tout excitée, en passant ses bras autour du cou de Jo avant de se mettre à danser.
River poussa un soupir las et fit rouler ses épaules afin d’en apaiser la tension. Elle aurait beaucoup à faire durant les jours à venir si elle allait voir ses deux meilleures amies. Elle sourit.
Elles étaient en fait plus comme des sœurs pour elle. Elles étaient sa seule famille à présent. Elle avait passé son enfance à voyager avec le cirque et les avait rencontrées quand leurs parents avaient rejoint le cirque alors qu’elle avait cinq ans.
Les Acrobates de la Famille Strauss étaient connus pour leurs numéros de voltige. Quand les parents de Star et Jo avaient pris leur retraite voilà quelques années, c’était devenu les Sœurs Acrobates Strauss. Les parents de River savaient pratiquement tout faire, des numéros de funambules au lancer de couteaux, la spécialité de River. Cette dernière était née dans la vie d’artiste de cirque, tout comme Jo et Star.
Elles avaient passé leur enfance à aller de ville en ville, de pays en pays ; des nomades des temps modernes. Cela avait été une vie très gratifiante. Elles étaient profondément aimées et très protégées. Leur éducation avait consisté à apprendre une grande variété de langues ainsi que toutes sortes de tours incroyables. Elles avaient plus de parents, de grands-parents, de tantes et d’oncles qu’aucune fille ne pourrait jamais imaginer. River avait souffert quand ses parents avaient été tués lors d’un incendie dans un hôtel où ils s’étaient arrêtés alors qu’elle avait dix-sept ans, mais sa famille du cirque l’avait entourée et soutenue.
Voilà deux ans, Jo et Star avaient décidé qu’elles en avaient assez de voyager autant et avaient accepté des postes au Cirque des Étoiles en Floride. Elles s’étaient acheté un appartement et adoraient la stabilité d’une vie sédentaire. River avait continué à voyager avec le cirque.
À presque vingt-deux ans, elle était la plus jeune des trois. Le cirque venait tout juste de finir une tournée en Asie et elle était heureuse d’être chez elle. Les filles s’étaient promises de se retrouver au moins une fois par an.
L’année précédente, Jo avait convaincu River de venir les retrouver à leur appartement où elle avait présenté au moins une douzaine de gars différents à cette dernière. River savait ce qu’elles avaient en tête. Elles se disaient que si elles parvenaient à la faire s’intéresser à quelqu’un, elle poserait ses valises. River aimait toujours trop voyager pour s’installer quelque part. Elle s’était sentie mal à l’aise et maladroite en présence de ces gars, ce qui était ridicule compte tenu du fait qu’elle était capable d’atteindre des cibles mobiles avec une série de couteaux tout en fendant l’air à l’envers, retenue seulement par les chevilles.
River n’était simplement pas à l’aise avec le sexe opposé. Elle s’était toujours sentie un peu différente. C’était peut-être dû à son apparence. Elle ressemblait plus à une elfe.
Oh, pas comme ceux du Père Noël — plus comme ceux du Hobbit. Elle n’était pas très grande du haut de son mètre soixante-sept, mais elle était très svelte. Elle avait des cheveux brun foncé et épais qui lui arrivaient à la taille, la peau pâle et de grands yeux bleu foncé soulignés par d’épais cils sombres.
La plupart des gens croyaient qu’elle portait des lentilles de contact colorées quand ils la rencontraient pour la première fois. Ses yeux étaient si insolites qu’elle portait habituellement des lunettes de soleil quand elle sortait. Cela ne la dérangeait pas pendant les spectacles — cela aidait à lui donner un côté mystique — mais en public, les gens s’arrêtaient souvent pour la dévisager. Ses parents la taquinaient souvent et lui disaient qu’elle était un cadeau des étoiles, ce qu’elle aurait peut-être cru si sa mère n’avait pas eu les mêmes yeux insolites.
River était contente qu’elles aient décidé de se retrouver ailleurs cette année. Star avait choisi un chalet au milieu de nulle part. Elles étaient censées se retrouver dans les montagnes de la Caroline du Nord dans deux jours. River était toujours en Californie, elle devait donc s’organiser pour se trouver un vol.
Elle appela Ricki, qui s’occupait de tous les déplacements pour le cirque, et en moins d’une heure, tout était réglé ; elle avait même son billet électronique et sa voiture de location. Ce qu’il y avait de mieux quand Ricki s’occupait des déplacements, c’était que River n’avait pas à s’inquiéter des restrictions habituelles pour les locations de voiture. Tout passait par la société.
River tira un grand sac noir qui ressemblait à un sac de voyage sur le lit et l’ouvrit pour regarder sa collection de couteaux soigneusement rangée. Elle était très, très difficile en ce qui concernait ses couteaux. Ils étaient sa vie, littéralement. Elle en jetait, en lançait et jonglait avec depuis qu’elle savait marcher. Certains des numéros que son père lui avait appris n’avaient jamais été exécutés par qui que ce soit d’autre.
Elle était connue comme étant la crème de la crème en ce qui concernait les lames. Bien qu’elle se fût assurée que tout ait survécu au voyage depuis l’Asie, River ne put s’empêcher de rire au souvenir de la réaction des douaniers des deux côtés de l’océan. Dieu merci, Ricki avait été là pour s’occuper de tout.
À présent, River avait trois mois de congé car le cirque faisait une pause pour que ses artistes profitent d’un repos bien mérité. Elle passerait la majeure partie de ses congés à s’entraîner à faire de nouveaux numéros au chalet que Star avait loué. Elle ferma le sac et finit de ranger ses autres affaires avant de se préparer pour aller se coucher. Elle avait vraiment hâte de profiter de la paix et du calme des montagnes.
Tout se passa bien. Elle arriva à l’heure pour son vol et pour une fois, elle n’eut pas besoin de montrer de documents justificatifs concernant son sac de voyage. Elle avait décidé de faire voyager ses bagages en soute afin de ne pas avoir à s’en occuper durant son long vol. Une fois qu’elle eut branché son iPhone et campé ses lunettes de soleil sur sa tête, elle fut merveilleusement tranquille pendant presque sept heures.
Elle récupéra ses deux sacs à l’aéroport puis les mit dans le coffre du SUV de location noir et entama le trajet de trois heures vers les montagnes. Elle n’arriverait à destination qu’après minuit. Il faisait chaud ce soir-là, mais elle ne put résister à l’envie de conduire les fenêtres ouvertes. Elle adorait la sensation de liberté que lui procurait le vent qui soufflait par la fenêtre.
Au bout d’une heure de route, elle s’arrêta pour faire le plein et manger quelque chose sur le pouce car elle ne voulait pas que Jo ou Star se sente obligée de cuisiner pour elle aussi tard. Elle ne pouvait contenir son excitation à l’idée de les voir.
Elles lui manquaient tant. Personne ne pouvait les séparer quand elles étaient adolescentes. River avait deux ans de moins que Star qui avait un an de moins que Jo. Elle avait toujours été celle que tout le monde protégeait le plus.
C’était la pleine lune et l’allée de gravier était éclairée quand River arriva près du chalet. Les quinze derniers kilomètres de la route de montagne avaient été très sinueux. Star lui avait dit de se garer dans le garage, qui se trouvait plus bas. Elle devrait porter ses affaires le long d’un sentier étroit menant au chalet.
River n’eut aucune difficulté à trouver le garage et se gara à côté du SUV avec la plaque d’immatriculation de Floride de Jo. River sourit quand elle vit l’autocollant disant « Les Acrobates Le Font Mieux ». Elle prit son sac de voyage dans une main et son sac plus petit dans l’autre et appuya doucement sur le bouton pour fermer le coffre. Elle se pencha et prit un de ses petits couteaux du sac pour le glisser dans sa botte.
Elle ne savait pas quels genres d’animaux vivaient dans les montagnes, mais si elle devait marcher dans les bois la nuit, elle voulait avoir au moins un couteau sur elle pour se défendre. Alors qu’elle avançait sous le clair de lune, elle se réjouit de porter son jean noir et son pull noir pour faire face à l’air froid de la montagne. Elle aurait brillé de mille feux si elle avait porté une de ses vestes à strass.
River profitait de la paix et du calme du sentier au clair de lune quand un cri déchira l’air, suivi d’un autre. River se figea l’espace d’un instant avant de lâcher ses sacs et de partir en courant en direction du chalet. Elle s’arrêta dans une glissade derrière un arbre quand elle entendit ce qui ressemblait à un grognement. Elle se pencha et tira un couteau de l’étui caché dans sa botte.
Elle s’approcha du porche avant et sauta en arrière quand la porte s’ouvrit brutalement et qu’une immense silhouette en sortit. Elle s’accroupit afin de ne pas être vue. Elle jeta un coup d’œil à l’angle du bâtiment et eut le souffle coupé quand elle réalisa que plus d’une énorme créature sortaient du chalet. Elle en compta trois ; deux d’entre elles semblaient porter quelque chose enveloppé dans des couvertures.
River tremblait de peur alors qu’elle regardait l’énorme créature tourner en bas des marches. Son visage, si on pouvait appeler cela un visage, était allongé et sa peau semblait être couverte d’écailles vertes. Elle se tourna et siffla quelque chose aux deux autres. Quand elles descendirent les marches, River faillit s’évanouir à la vue du bras de Star qui pendait mollement dans son dos. Les créatures commencèrent à se diriger vers un autre sentier de l’autre côté du chalet.
River remit son couteau dans sa botte et partit en direction du sentier par lequel elle était venue. Si elle comptait essayer de les sauver, le simple couteau qu’elle avait dans sa botte ne suffirait pas. Elle glissa sur les feuilles, saisit son sac de voyage noir et s’élança en courant à la poursuite des créatures. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle ferait quand elle les aurait rattrapées.
River fit prudemment le tour du chalet avant de se diriger vers le sentier de l’autre côté. Elle pouvait les entendre avancer devant elle. Elle se déplaça en silence en restant aussi près des arbres que possible afin que les ombres aident à la dissimuler. Elles avançaient d’un pas lourd, leurs longues jambes faisant des pas deux fois plus grands que les siens.
Elle se figea tout à coup quand l’une d’entre elles s’arrêta et se retourna. Elle baissa la tête afin que son visage ne soit pas trop visible et retint sa respiration. Après ce qui lui sembla être des heures, la créature émit un sifflement à l’attention de celle qui ouvrait la marche et reprit sa progression sur le sentier.
River les suivit sur presque trois kilomètres avant qu’elles n’arrivent à une clairière. Elle resta figée derrière un arbre alors qu’elle les regardait entrer dans ce qui semblait être un genre de vaisseau spatial. Il faisait presque la taille d’un terrain de football. Les deux créatures qui portaient ses amies montèrent sur une plateforme qui s’était ouverte à l’arrière. River vit des lumières briller faiblement à l’intérieur. La créature en tête siffla quelque chose aux deux autres alors qu’elles montaient la rampe, mais elle resta à l’extérieur du vaisseau. Quelques minutes plus tard, les deux créatures ressortirent. Un grand bruit à gauche du vaisseau attira soudain leur attention. Les trois créatures sifflèrent et partirent en courant vers les bois.
River tremblait de peur tandis qu’elle se dirigeait vers le vaisseau tout en gardant un œil sur les bois où les créatures avaient disparu. Elle ne savait pas s’il y en avait d’autres à bord du vaisseau ou non, mais elle savait qu’elle devait trouver ses amies et les aider à s’enfuir. Elle mit les sangles de son sac de voyage sur ses épaules et monta lentement sur la rampe tout en jetant de rapides coups d’œil aux alentours.
Alors qu’elle progressait sur la rampe, elle vit un couloir étroit menant à une grande ouverture. Elle traversa rapidement le couloir et balaya l’intérieur du vaisseau du regard. Devant elle se trouvait un autre couloir qui semblait mener à l’avant du vaisseau. De chaque côté d’elle s’étendaient des rangées de sièges avec ce qui semblait être des compartiments de rangement au-dessus et en-dessous.
Jo et Star étaient enchaînées à deux des sièges ; toutes les deux inconscientes. River s’approcha d’elles en poussant un cri silencieux. Elle mit ses mains sur leurs joues et laissa échapper un soupir de soulagement quand elle sentit leurs respirations chaudes contre ses paumes.
— Jo, Star, réveillez-vous. Je vous en prie, réveillez-vous, appela doucement River.
Elle regarda leurs poignets et vit qu’elles étaient toutes les deux enchaînées à une barre en métal entre les sièges. Elle saisit leurs poignets afin de chercher où se trouvait le trou de la clé pour voir si elle pouvait le crocheter. Elles savaient toutes très bien crocheter des serrures. Marcus le Magnifique, le plus célèbre magicien du monde, leur avait montré à toutes les trois comment crocheter des serrures avant qu’elles apprennent à faire du vélo. Elle tourna la menotte au poignet de Jo dans tous les sens mais ne vit pas d’endroit où une clé pourrait rentrer. Jo poussa un petit grognement quand River déplaça la menotte.
— Jo, réveille-toi. C’est moi, River. Je t’en prie, réveille-toi, répéta-t-elle doucement.
— River, murmura Jo avant que ses yeux ne s’ouvrent soudain avec horreur. River, tu dois t’enfuir. Sauve-toi, River. Ne les laisse pas t’attraper.
Ses yeux firent des allers-retours tandis qu’elle essayait tant bien que mal de se libérer.
— Je ne peux pas vous laisser, Star et toi. On doit trouver un moyen de vous sortir d’ici, répondit River à voix basse.
— On n’a pas le temps, dit Jo alors que ses yeux s’emplissaient de larmes.
Elle regarda Star, qui était toujours inconsciente.
— Oh, Star.
— Allez. Tu dois m’aider à trouver un moyen de vous enlever ces menottes avant qu’ils reviennent, murmura éperdument River.
Elle sortit le couteau de sa botte et essaya forcer le métal.
— Où sommes-nous ? demanda faiblement Jo.
— On dirait une espèce de vaisseau spatial, répondit doucement River. Les créatures qui vous ont attrapées, Star et toi, vous ont amenées ici. Je ne sais pas ce qu’elles sont. Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda River.
Elle essayait d’occuper Jo pendant qu’elle s’affairait sur la menotte. Il devait y avoir un moyen de les en débarrasser. Si elle avait plus de temps, elle savait qu’elle y arriverait. Il y avait toujours un moyen.
— Je ne sais pas. On t’attendait. J’ai entendu un bruit et j’ai cru que tu avais peut-être besoin d’aide, mais quand j’ai ouvert la porte du chalet, j’ai vu ces créatures. J’ai crié et j’ai essayé de fermer la porte, mais l’une d’entre elles l’a tout simplement arrachée de ses gonds. Star s’est enfuie vers la chambre, mais une des créatures l’a attrapée et elle s’est évanouie. Je ne me rappelle pas de grand-chose après ça. Elles ont mis quelque chose sur ma bouche et tout est devenu noir, murmura Jo d’une voix rauque avant de se mettre à trembler de façon incontrôlable.
— Elles arrivent ! Je les entends. Sauve-toi, River. Sauve-toi ! dit Jo en se mettant à pleurer doucement.
— Jamais. Je ne vous laisserai pas, dit River en glissant son couteau dans sa botte.
Elle regarda autour d’elle et se baissa pour ouvrir un des compartiments sous les sièges. Il était rempli d’un genre de boîtes. Elle progressa le long de la rangée et ouvrit et referma les compartiments à la hâte jusqu’à ce qu’elle en trouve un qui soit vide dans le coin de la pièce. Elle enleva son sac de ses épaules, s’y glissa les pieds en premier avant de tirer son sac devant elle et de tendre la main pour refermer le compartiment.
Jo regarda fixement River avant de hocher la tête. River ne les abandonnerait pas, elle ne les abandonnerait jamais. Jo ferma les yeux et laissa les ténèbres de l’inconscient l’emporter loin des horribles créatures qui montaient à bord du vaisseau.
River regarda l’avant du vaisseau spatial à bord duquel elle avait embarqué clandestinement pour ce qui lui sembla être la millième fois. Le vaisseau spatial utilisé par les créatures sur Terre s’était avéré n’être qu’une simple navette utilisée pour rejoindre un vaisseau bien plus grand. Après l’avoir amarré au grand vaisseau, les créatures avaient emmené Jo et Star. River était restée cachée jusqu’à ce qu’elle soit certaine que toutes les créatures aient quitté la navette. À présent, elle parcourait la navette vide, essayant de se familiariser avec ce dans quoi elle s’était lancée pendant qu’elle attendait que la zone autour de la navette se vide un peu.
River jeta furtivement un coup d’œil depuis le tableau de bord avant et vit environ dix créatures déplacer des conteneurs. Elle vit la créature qu’elle suspectait être le chef de l’équipage de la navette qui avait enlevé Jo et Star se disputer avec une autre créature faisant presque deux fois sa taille.
La plus grande créature siffla bruyamment et désigna les corps inconscients de Jo et Star enveloppés dans les couvertures. La plus petite créature répondit quelque chose en sifflant puis eut un mouvement de recul quand l’autre rugit. Les deux autres créatures firent un pas en arrière et eurent l’air de personnes qui auraient préféré se trouver partout sauf là. Finalement, l’immense créature siffla quelque chose à l’attention des deux qui tenaient les amies de River et elles la suivirent. L’autre créature se contenta de siffler et quitta la baie à navette par une autre sortie.
River savait qu’elle devait trouver un moyen de se déplacer dans le vaisseau sans être vue. Ces créatures étaient immenses comparées à Star, Jo et elle. Elle leva les yeux et remarqua une série de plateformes menant au système de ventilation. Si elle parvenait à l’atteindre sans être vue, elle pourrait se déplacer en passant par les conduits d’aération. Les créatures étaient trop grandes pour y entrer. De plus, n’était-ce pas ce qu’ils faisaient dans les films ? Si elle parvenait à les suivre, elle pourrait retrouver ses amies et ensuite, elles se cacheraient le temps de trouver un moyen de quitter le vaisseau.
Satisfaite de son plan, elle devait simplement attendre que les choses se calment un peu. Pendant ce temps, elle explora la navette à la recherche de nourriture ou d’eau et de toilettes. Après avoir trouvé une boîte de ce qui semblait être des rations de survie, elle en fourra autant qu’elle pensait pouvoir transporter sans problème dans son sac de voyage. Elle devait être prête au cas où elle aurait à se défendre.
Elle ouvrit son sac et en sortit certains des harnais qu’elle utilisait pour transporter ses couteaux lors de ses performances. Elle retira son pull et le mit dans le sac. Elle en aurait peut-être besoin plus tard, mais pas pendant qu’elle escaladait.
Après avoir enfilé un maillot noir moulant en Lycra à manches longues, elle attacha à ses poignets deux de ses bracelets en cuir qui contenaient sept petits couteaux chacun. Ensuite, elle attrapa le harnais pour son torse. Il se croisait sur sa poitrine et dans son dos et lui permettait d’y mettre toutes sortes de couteaux et de shurikens, dont deux petites épées qui s’inséraient pour former un X dans son dos. Elle mit sa ceinture et y ajouta des petits shurikens supplémentaires. Elle utilisait cette ceinture lorsqu’elle montait à cru et les lançait sur des bougies allumées autour de la piste. Elle contenait peut-être vingt-cinq shurikens très aiguisés.
Enfin, elle sortit plusieurs de ses couteaux de lancer favoris et les mit dans les étuis de ses bottes en cuir. Après avoir refermé le sac de voyage, elle resserra les sangles pour pouvoir courir plus vite si elle le devait.
River attendit presque deux heures avant que la zone autour de la navette ne soit plongée dans un silence de plomb. Elle regarda la dernière créature quitter la zone et l’éclairage diminuer. Elle s’approcha de la rampe ouverte qui était restée abaissée après leur arrivée, se baissa autant que possible et se déplaça lentement afin de pouvoir entendre le moindre bruit.
Elle s’accrocha au bord de la rampe et bascula dessous afin d’être à couvert. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et quand elle fut certaine d’être en sécurité, elle se déplaça furtivement pour rejoindre la pile de boîtes de marchandises la plus proche et se faufila entre deux d’entre elles. Elle progressa dans le passage étroit entre les piles de caisses jusqu’à être dans l’ombre sous les passerelles menant au système de ventilation.
River pivota, attrapa les tuyaux et commença à escalader. Elle espérait qu’il n’y avait pas de caméras de surveillance dans la zone. Si c’était le cas, elle aurait déjà dû avoir de la compagnie.
Elle roula sur la passerelle et prit les escaliers jusqu’au niveau le plus élevé avant de saisir les tuyaux et de grimper jusqu’au conduit d’aération. Il était étroit mais elle n’aurait aucune difficulté à s’y glisser. Ils n’avaient même pas mis de grille devant. Elle prit le tuyau à deux mains, tendit les jambes jusqu’à pouvoir les glisser à l’intérieur, puis se poussa et laissa le reste de son corps suivre. Elle avança sur environ trois mètres dans le conduit avant de s’adosser et de prendre une profonde inspiration pour calmer les tremblements de son corps. Elle n’avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. La seule chose qui la faisait avancer, c’était de savoir que Jo et Star devaient avoir encore plus peur qu’elle.
River rampa jusqu’à une intersection dans le conduit. La hauteur y était suffisante pour qu’elle puisse se tenir debout. Elle se dit que quiconque les avait construits devait être bien plus petit que les créatures qui se trouvaient actuellement à bord.
Ils auraient eu du mal à y ramper car chacun d’eux devait mesurer plus de deux mètres soixante de haut et presque autant de large. Elle prit à gauche en espérant que c’était la direction prise par les créatures qui détenaient Jo et Star, suivit le système de ventilation pendant des heures et marqua les intersections au fur et à mesure qu’elle les croisait avec un marqueur indélébile. Par chance, elle avait toujours été douée pour se repérer, sans doute parce qu’elle avait passé sa vie à voyager. Cela lui rappelait presque les catacombes sous Paris que Star, Jo et elle avaient explorées un été.
River poussa presque un cri de soulagement lorsqu’elle vit un plan du vaisseau à l’une des intersections. Elle l’arracha du mur à l’aide de l’un de ses couteaux avant de s’asseoir pour l’étudier. Il semblait y avoir des espèces de cellules de détention deux niveaux plus haut.
Si elle suivait le système de ventilation sur encore trente mètres sur la gauche, elle devrait trouver un conduit montant au niveau supérieur. Elle devait répéter l’opération au prochain niveau pour se rendre à celui qu’elle voulait. Après avoir glissé le plan rigide dans son haut, elle partit à gauche.
Comme elle s’y attendait, elle arriva à un conduit vertical. Il était étroit, mais comportait ce qui ressemblait à des prises pour les pieds. Elle attrapa le premier barreau et commença son ascension.
River passa la majeure partie des trois heures qui suivirent à se déplacer dans le système de ventilation. Elle avait réussi à atteindre le niveau des cellules de détention. Elle avait mis plus de temps à s’y rendre que ce qu’elle avait imaginé. Il était bien plus éloigné qu’elle ne s’y était attendu. Lorsqu’elle avait atteint le niveau voulu, elle avait fait une pause pour se reposer et boire quelque chose.
Au début, elle se méfia du contenu de la bouteille, mais après l’avoir senti et en avoir finalement bu une gorgée, elle fut soulagée de découvrir que c’était de l’eau. Elle but la moitié de la bouteille avant de réaliser qu’elle devait économiser ce qu’elle avait. River ferma les yeux et sentit l’épuisement submerger son corps.
Elle avait besoin de se reposer avant d’aller plus loin. Entre son retour aux États-Unis, son long vol et sa longue route, elle était debout depuis plus de soixante-douze heures. Puis il y avait eu l’attente dans la navette jusqu’à ce que tout le monde soit parti.
River sentit un frisson la parcourir quand elle s’adossa contre le métal froid. Elle n’avait aucune idée de la façon dont elles allaient bien pouvoir rentrer chez elles. Personne ne commencerait à les chercher avant au moins trois mois, quand ils verraient qu’elles ne revenaient pas des montagnes. D’ici là, qui savait où elles seraient.
River repoussa les pensées déprimantes et se concentra sur le fait de retrouver ses amies en premier lieu. Elle devait s’assurer qu’elles étaient saines et sauves. Alors que son corps cédait à la fatigue, sa dernière pensée fut qu’elle se préoccuperait du reste plus tard.
River se réveilla désorientée. Elle n’avait pas prévu de s’endormir. Elle but et se frotta les yeux pour essayer de les amener à se concentrer. Elle n’était pas très loin de la première rangée de cellules. Elle décida de laisser son sac de voyage et de vérifier chaque cellule à travers le conduit d’aération jusqu’à ce qu’avec un peu de chance, elle trouve Jo et Star. Elle fit glisser le sac de son dos et vérifia que tous ses couteaux étaient bien accrochés et qu’ils ne feraient pas de bruit.
Elle se releva et se dirigea vers la première cellule. Elle y jeta un coup d’œil et vit qu’elle était vide. Elle se dirigea vers la suivante et la découvrit vide, elle aussi. Dans la troisième, elle vit un édredon rose et blanc familier sur ce qui ressemblait à un genre de lit. River continua d’observer la pièce et attendit cinq bonnes minutes, aux aguets.
— J’ai peur, Jo, murmura Star. Tu crois qu’ils vont nous faire du mal ?
— Je ne sais pas, ma chérie, répondit doucement Jo. J’espère que non.
— Psst. Jo, Star, appela doucement River.
— River ? murmura Star avec excitation.
River tira sur la grille d’aération. Décidément, quiconque avait conçu ces cellules devait avoir pensé que ce qui allait se retrouver dedans serait trop gros pour passer par l’ouverture. C’était parfait pour les silhouettes menues de Jo, Star et River.
— Vous êtes seules ? demanda River à voix basse.
— Oui. Ils ne viennent qu’une fois par jour. Ils nous apportent à boire et à manger, puis ils ne reviennent pas avant le lendemain à la même heure, répondit Jo.
River fut surprise. Elle n’avait pas réalisé qu’elles avaient déjà passé tant de temps ici. Elle s’était endormie plus tôt, dans le système de ventilation, mais n’avait pas pensé que tant de temps s’était écoulé. Elle se sentit coupable à l’idée d’avoir dormi si longtemps.
— Quand vont-ils revenir ? demanda River d’une voix rauque.
— Pas avant huit heures, d’après mes calculs, dit Jo.
River rit doucement. Jo avait toujours été la plus réfléchie des trois. River descendit lentement par l’ouverture du conduit et atterrit sur ses pieds avec légèreté. Star sauta de son lit et étreignit fermement River.
— Oh, River, tu ne devrais pas être là, dit Star en pleurant doucement.
— Oh ? Et où devrais-je être selon toi ? la taquina doucement River en repoussant les cheveux de Star. Peu importe l’aventure dans laquelle on se lance, on y va ensemble, dit-elle doucement, répétant un mantra qu’elles se disaient depuis qu’elles étaient devenues amies.
Jo sourit à travers ses larmes.
— Ouais, mais même nous ne sommes pas assez stupides pour t’avoir invitée à te joindre à nous pour celle-là.
— Eh bien, je ne voudrais me trouver nulle part ailleurs sans vous, dit River. Maintenant, on doit réfléchir à la façon dont on va sortir d’ici et rentrer à la maison.
— Qu’est-ce que tu suggères ? Si nous sommes à bord d’un vaisseau spatial, et je crois bien que c’est le cas, Dieu seul sait où nous sommes. Même si nous parvenions à nous enfuir, où irions-nous ? Ce n’est pas comme si l’une de nous savait faire voler l’un de ces trucs, dit tristement Jo en se laissant tomber sur le lit.
— Est-ce que vous pouvez comprendre ce que ces créatures disent ? demanda River, essayant de trouver des façons de redonner leur combativité aux filles.
D’habitude, c’était Jo qui secouait tout le monde pour les tirer de leurs idées noires. C’était une nouvelle expérience pour River.
— Oui. Ils nous ont donné un genre de traducteur à porter, dit Star avant de tirer ses cheveux en arrière pour révéler un appareil qui ressemblait presque à un petit appareil auditif.
— Il m’en faut un. J’ai un peu exploré le vaisseau. Si les choses dégénèrent, on peut disparaître dans le système de ventilation jusqu’à ce qu’on trouve un moyen de nous tirer d’ici, dit River en tendant la main.
Star tendit son traducteur à River.
— Qu’est-ce que je vais leur dire quand ils découvriront que je ne l’ai plus ?
— Dis-leur qu’il est tombé dans les toilettes, sourit River. Je parie qu’ils y ont déjà fait tomber des trucs.
Jo rit.
— Tu es si vilaine.
Elle soupira et ne put s’empêcher d’admettre :
— Je suis contente que tu sois là, River.
Cette dernière sourit doucement.
— Moi aussi. S’il faut que je reste ici plus longtemps, je dois utiliser votre salle de bain. J’ai laissé mon sac en haut dans le conduit, à quelques cellules d’ici. Je me suis dit que je pourrais passer une partie de la journée avec vous et l’autre partie à faire de la reconnaissance. Il faut que vous restiez là au cas où quelqu’un déciderait de faire une visite surprise. Je vais vous laisser quelques-uns de mes couteaux au cas où vous en auriez besoin. Quoi qu’il arrive, n’ayez pas peur de vous en servir, ajouta River d’un ton sérieux.
Jo et Star hochèrent la tête tout en prenant les couteaux que River sortit de ses bottes et leur tendit. Elles savaient que ce n’était pas une blague et qu’elles n’auraient pas de seconde chance si elles hésitaient. River utilisa la salle de bain pour se rafraîchir et remplir sa bouteille d’eau.
Elles passèrent les heures qui suivirent à discuter toutes les trois et à élaborer différentes stratégies. River fit recopier à Jo le plan du vaisseau qu’elle avait et elles définirent un point de rencontre pour le cas où elles devaient disparaître dans le système de ventilation. Elles établirent trois endroits où se retrouver si elles venaient à être séparées les unes des autres.
Jo insista pour que River dorme deux heures et lui promit qu’elle la réveillerait une heure avant la prochaine visite de leurs ravisseurs afin qu’elle puisse se cacher. River resterait à proximité pour s’assurer que le traducteur fonctionnait avant de partir explorer.
Pendant les deux semaines qui suivirent, elles gardèrent la même routine. River commença à envoyer Jo et Star explorer les conduits pour se familiariser avec le vaisseau pendant qu’elle restait avec l’une ou l’autre. Elles s’étaient dit qu’elle pourrait se recouvrir de l’édredon et prétendre qu’elle dormait si les créatures revenaient plus tôt.
Jusqu’à présent, elles avaient été laissées tranquilles. Ce ne fut qu’au début de leur troisième semaine de captivité qu’elles comprirent que quelque chose d’important se passait. Le vaisseau fut ébranlé et trembla, ce qui les projeta au sol tandis que les lumières de la cellule faiblissaient.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Star, effrayée.
Elle s’agrippa au bord du lit pour essayer de ne pas tomber à nouveau.
— Je ne sais pas. Je vais aller voir, dit River. Aidez-moi.
Jo et Star firent la courte échelle à River pour l’aider à remonter dans le conduit. Cette dernière referma la grille d’aération avant de murmurer :
— Je ne serai pas longue.
Les sœurs hochèrent la tête tandis qu’elles titubaient sous l’effet d’une nouvelle secousse. Le vaisseau gémit puis tout sembla plonger dans un silence de plomb. Elles se dirigèrent vers le lit et s’y assirent, se tenant l’une à l’autre en attendant le retour de River.
River se faufila rapidement à travers les conduits. Elle arrivait à s’y repérer comme une véritable experte à présent. Elle avait même fait des réserves d’objets qu’elle pensait pouvoir se révéler utiles et entreposé de la nourriture et de l’eau à travers le vaisseau. Elle avait trouvé une réserve regorgeant d’armes.
Elle en avait pris autant que possible sans que cela puisse être remarqué et les avait également cachées à des endroits stratégiques. Sa plus grande découverte était ce qui ressemblait à des explosifs. Elle avait conclu qu’elles pourraient toujours trouver un moyen de les utiliser. Elle continua d’avancer et suivit un groupe de créatures qui courait vers la baie à navette. Il semblait que quelque chose les agitait beaucoup.
Elle courut et descendit rapidement dans les conduits jusqu’à ce qu’elle se retrouve dans celui dans lequel elle s’était initialement glissée, presque trois semaines auparavant. Tout en restant dans l’ombre, elle sortit rapidement sur la passerelle et se servit des tuyaux pour se déplacer. Il y avait un grand conduit carré derrière lequel elle pouvait se cacher tout en restant assez près pour entendre ce qui se passait car elle serait presque directement au-dessus d’eux. Elle contourna l’épaisse poutre métallique, se faufila et se cacha derrière au moment où l’immense créature qui était manifestement le chef entra soudainement dans la baie à navette avec près de vingt hommes armés à sa suite.
Dix autres hommes encerclaient déjà une navette, leurs armes en joue. Une petite explosion provoqua l’ouverture de la rampe à l’arrière de la navette. Les hommes s’y précipitèrent.
Quelques minutes plus tard, ils en sortirent, suivis par un groupe de presque une douzaine d’hommes. River eut le souffle coupé quand elle posa pour la première fois les yeux sur les hommes. Ils étaient très différents des créatures qui avaient capturé Jo et Star. Ils étaient grands, environ deux mètres, mais avec de longs cheveux noirs tirés en arrière sur leur nuque.
Ils étaient tous vêtus de pantalons en cuir et portaient des chemises de différentes couleurs à l’exception de celui qui se tenait devant, qui était plus âgé et qui portait un genre de cape de cérémonie. Ils étaient si bels hommes que River aurait presque dit qu’ils étaient magnifiques.
Ils avaient l’air presque humains en apparence. Elle ne put pas dire ce que c’était de loin, mais elle sut qu’il y avait quelque chose de différent chez eux. C’était peut-être leur carrure, qui était très musclée, ou la façon dont ils se tenaient, mais quelque chose était différent.
River observa l’immense créature du nom de Trolis s’approcher de l’homme à la longue cape et lui siffler quelque chose.
— Alors, Krail Taurus, on se retrouve. Cette fois, il n’y aura aucune négociation, siffla l’énorme créature.
— Trolis, tu as brisé le traité signé par ton peuple quand tu as attaqué un vaisseau de l’Alliance en mission diplomatique, répondit calmement Krail Taurus. Ce sera vu comme un acte de guerre.
Trolis eut un sourire mauvais avant de répondre.
— Non, c’est ça qui sera vu comme un acte de guerre.
Avant que quiconque ne comprenne ce que Trolis s’apprêtait à faire, il brandit une épée à double tranchant et sectionna le cou du vieil homme, détachant de façon nette sa tête de ses épaules. Les autres hommes rugirent de rage et s’élancèrent à l’attaque. Soudain, les dix hommes qui les encerclaient firent feu et tous les hommes tombèrent à terre.
River enfonça son poing dans sa bouche pour s’empêcher de crier. Des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues quand elle vit les hommes s’écrouler. Elle tomba presque de sa cachette lorsqu’elle entendit Trolis ordonner de traîner les hommes dans les cellules.
Ils ne sont pas morts, seulement inconscients ! pensa-t-elle avec soulagement.
Elle attendit pour entendre ce que Trolis avait à dire de plus. Elle devait savoir ce qu’il prévoyait de faire aux autres hommes. S’il prévoyait de les tuer, elle allait devoir dire à Jo et Star qu’elles devraient avancer leur attaque contre les créatures.
— Commandant Trolis, que voulez-vous que nous fassions des autres ? siffla l’une des créatures.
Trolis balança sa grande tête d’avant en arrière.
— Deux des hommes font partie de la famille royale. Je pense qu’une démonstration de qui commande est nécessaire. Attachez-les aux murs. Prenez le plus jeune avec le haut rouge et attachez-le au centre du bloc de cellules huit. Je veux que les autres regardent pendant qu’il se fait étriper. J’ai des plans pour faire souffrir son frère aîné.
— Oui, mon Commandant, siffla la créature.
Trolis appela deux autres créatures.
— Nettoyez ce bordel.
River regarda Trolis sortir de la baie à navette. Elle repassa de l’autre côté de la poutre métallique, remonta dans le conduit et partit en courant. Elle devait mettre Jo et Star au courant de ce qui s’était passé et arriver au bloc de cellules huit avant qu’ils n’aient la possibilité de tuer qui que ce soit d’autre. Elle n’aurait pas su dire d’où lui venait ce pressentiment, mais elle savait que ces hommes étaient leur seul espoir de sortir de ce vaisseau et de rentrer chez elles. Elles devaient les libérer.
— Torak, appela une voix rauque.
Torak secoua la tête pour essayer de s’éclaircir les idées. Il se concentra pour repousser la douleur à l’endroit où son torse avait reçu une rafale de l’arme paralysante. Il leva les yeux et vit tous ses hommes, dont la plupart reprenaient tout juste connaissance, enchaînés aux murs avant de voir qu’il était lui-même enchaîné par les bras et les jambes. Il balaya la pièce du regard et fronça les sourcils quand il remarqua l’absence de son jeune frère Jazin parmi les autres. Ses yeux se plissèrent quand il le vit enchaîné aux barreaux au centre de la pièce.
— Est-ce que tout le monde est là, demanda Torak d’une voix rauque.
Il était furieux. L’Alliance avait un traité avec les Tearnats. Il savait que Trolis était un opposant mortel. Il s’était battu contre lui durant les guerres avant la signature du traité. Il n’avait appris la rébellion de Trolis que récemment. Les guerres avaient pris fin voilà deux ans et une paix provisoire avait été établie avec les Tearnats. Trolis avait été commandant durant la guerre et était le deuxième fils de la famille régnante. Il n’avait pas été d’accord avec la décision de mettre fin à la guerre, bien que l’Alliance eût grandement surpassé les Tearnats à la fois en matière de technologie et en nombre de vaisseaux spatiaux.
Constituée de plus de vingt galaxies différentes, l’Alliance permettait aux vaisseaux voyageant de galaxies en galaxies d’avoir accès à une route sécurisée et à du soutien. Torak faisait partie de la famille régnante du système stellaire de Kassis. Ils comptaient parmi les membres les plus puissants de l’Alliance.
Son peuple possédait une technologie très avancée ainsi que les plus puissants vaisseaux de guerre. Son frère cadet de trois ans, dix de ses meilleurs hommes et lui étaient partis en mission diplomatique avec le chancelier en chef de l’Alliance, Krail Taurus, du système stellaire de Dramentic. Ils étaient à bord de la navette du chancelier pour retrouver le vaisseau de guerre de Torak, le Galaxy Quest, quand Trolis avait ouvert le feu sur eux et détruit leurs moteurs.
Le chancelier avait insisté pour qu’ils laissent la navette être prise et avait ajouté qu’il était convaincu qu’une solution diplomatique pourrait être trouvée. À présent, le chancelier était mort et ses hommes et lui étaient prisonniers. Son seul espoir était que son frère Manota reçoive le signal d’urgence qu’il lui avait envoyé. S’il le recevait, Manota serait peut-être capable de les rejoindre à temps.
Les yeux de Torak se plissèrent quand trois des hommes de Trolis entrèrent dans la pièce. Il reconnut l’un d’entre eux comme étant Progit. Il s’était battu contre ce dernier et lui avait laissé de quoi se souvenir de leur rencontre en lui coupant un bras. Progit émit un sifflement sonore quand il vit Torak. Si les Tearnats pouvaient sourire, Torak aurait pu jurer que c’était un sourire qu’il voyait sur l’affreux visage de son ennemi.
— Comme on se retrouve, espèce d’ordure de Kassis, siffla Progit avant de brandir son épée à double tranchant et de faire comme s’il l’inspectait.
— Progit, répondit Torak. Tu es bien plus sûr de toi quand je suis enchaîné. Libère-moi et nous pourrons terminer ce que nous avons commencé il y a trois ans, railla-t-il l’immense créature.
Progit se contenta de siffler. Il brandit à nouveau son épée et lui fit fendre l’air avant de la laisser entailler une fine coupure sur la joue de Jazin. Du sang commença à couler de la plaie.
Torak grogna.
— C’est contre moi que tu te bats.
Il tira de toutes ses forces sur les chaînes qui le retenaient.
— Pas cette fois. Cette fois, Trolis m’a donné le droit d’obtenir ma vengeance. Je vais commencer par étriper ton frère sous tes yeux. Je le couperai en petits morceaux, très lentement, afin que tu puisses l’entendre crier. Ensuite, je ferai la même chose à chacun de tes hommes. Quand j’aurai fini, tu sauras exactement à quoi t’attendre, siffla Progit d’un air satisfait.
Torak grogna plus fort.
— Je vais te tuer.
Progit se contenta de sourire tout en faisant un signe de tête aux deux autres créatures avec lui.
— Assurez-vous que son corps soit bien tendu. Je veux qu’il sente jusqu’à la moindre coupure que je lui ferai. Je pense que je vais commencer par son bras.
Jazin regarda gravement Torak. Il garda la tête haute et parla calmement.
— Je te retrouverai dans la prochaine vie, mon frère. Bats-toi bien.
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