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Deux cadavres empoisonnés font trembler le ministère de l'Intérieur de Paris. Vu les modes opératoires utilisés, une attaque terroriste viendrait par l'eau, menaçant de dévaster la population de Paris. "Nous serons votre peste rédemptrice..." Mais on ne sait ni quand ni comment. Paris et ses millions d'habitants sont en danger. Il faut faire vite ! Des moyens d'enquêtes appropriés sont aussitôt mis en place. C'est ainsi que Louis Laurens, Capitaine de la Police Fluviale, se retrouve au milieu de la tourmente, obligé de collaborer avec la Commissaire de la PJ de Paris, Eva Monet et de son frère, Adrien Laurens, le spécialiste de la "mémoire de l'eau". - Nous n'avons rien à perdre à essayer ! dira le Ministre de l'Intérieur d'un ton sceptique, avant de poursuivre : - Evitons des millions de morts !
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Seitenzahl: 296
Veröffentlichungsjahr: 2017
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Avant-Propos
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Epilogue
Les personnages sont entièrement fictifs.
Mais certains éléments décrits ne le sont pas.
Nous remercions Michel C et Madeleine B d’A, Simon H, Olivier B
Valérie et Jean
— « … Et oui, le coup de sifflet de l’arbitre indique la fin de la première mi-temps, annonce le journaliste derrière son micro. Les deux équipes vont donc regagner le vestiaire sur le score de : un partout. Nous faisons un passage par la régie et on se retrouve dans quelques instants pour la suite de ce match qui tient toutes ses promesses. »
Un spot publicitaire criait au milieu de la petite TV de service qui se trouvait sur une étagère du PC sécurité. Bernard Salan, une bonne quarantaine, avala la dernière bouchée de son sandwich avant de porter à sa bouche la canette de soda. Vide. Il souleva sa carcasse près du quintal et après avoir attaché son arme, un Sig-sauer 9 mm, autour de la taille, demanda à son confrère de jeter un coup d’œil à sa place en attendant son retour. Il pensait qu’il n’en aurait pas pour longtemps, juste quelques minutes. Il fallait bien aller ravitailler la bonne bête, aimait-il à dire tout en tambourinant sur son ventre rebondi. Le pas tranquille, il s’avança dans un couloir, passa devant les bureaux vides et descendit d’un étage par les escaliers pour atteindre la cuisine et tout au bout la chambre froide. Il salivait à l’avance en pensant à tout ce qui était stocké dans cette caverne d’Ali Baba. À la fin du cocktail de la veille, le traiteur avait eu la bonne idée de tout laisser pour le personnel. Il alluma la lumière et ouvrit la porte. Bernard Salan pensait avoir tout vu depuis sa longue carrière de gendarme, mais pas ça … ! Il souleva sa casquette pour se gratter la tête, puis se ravisa.
Pas question de polluer la scène de crime. Les cours d’Edmond Locard qui fut l’initiateur de la police scientifique, n’étaient pas si loin. « Tout auteur de crime laisse une trace sur son lieu de forfait et emporte avec lui des éléments de ce milieu. » En attendant, il recula de quelques pas, écrasant des morceaux de givre sous ses semelles. Les craquements retentirent brisant le silence de la pièce. Son regard n’arrivait pas à se détacher d’un bloc de glace qui surgissait de la chambre froide comme un glacier sorti du lit de sa montagne. Des taches d’un rouge vif apparaissaient. Non, ce n’était en aucun cas un sorbet à la framboise, mais du sang congelé çà et là. Son regard se promena sur la masse de glace et s’arrêta sur un bout de chair qui avait pris une teinte noirâtre. Ce devait être la paume de la main avec ses doigts crispés, puis derrière une ombre avec un bout de chair congelée qui sortait à peine du bloc, sans doute le corps, et un peu plus loin des cheveux collés et givrés. Ce qui devait être une tête … décapitée. Soudain, 22H00 sonnèrent sur sa montre, indiquant que son tour de garde était terminé. Il regarda par la fenêtre. Flottait sur les remparts du Palais de l’Elysée, le drapeau français illuminé par un projecteur. La nuit allait être longue, tant pis pour la reprise de la mi-temps. Mais comment pouvait-il penser à un truc pareil en de telles circonstances ? Quel con ! Il activa son talkyie-walkie.
Trois heures plus tard, la police scientifique opérait sur la scène de crime. Chacun des membres prenait sa fonction, deux d’entre eux protégeaient le site, deux autres relevaient les empreintes, un autre posait les petits cavaliers jaunes avec des numéros. Leurs gestes précis et sans hésitations témoignaient de leurs longues heures de services. Une expérience de plus de vingt ans pour certains. L’un d’eux félicita Bernard Salan de n’avoir pas effacé d’éventuels indices. Tout y était : empreintes de pas et de doigts. Par chance, ce n’était pas l’œuvre « meurtrière » d’un expert en criminologie. Les techniciens délimitèrent ainsi un périmètre en déployant un ruban en plastique. Puis ils filmèrent et photographièrent l’extraction du corps emprisonné dans la glace, il était totalement nu. Le meurtrier avait pris l’initiative de le déshabiller. La raison demeurait encore inconnue, un rite, une purification, un message ? Le buste fut finalement le premier à être détaché de la glace, après d’interminables heures. Un simple séchoir à cheveux avait fait l’affaire. Décoller la peau morte d’un cadavre prisonnier dans de la glace, c’était comme tenter d’arracher une fine pellicule de glue sur une feuille de papier. Exercice minutieux, au résultat finalement impressionnant, car peu de morceaux de chaire restèrent dans la glace. Puis ce fût au tour de la tête coupée qui contre toute attente fût plus rapide, laissant cependant un pan de la peau blanchâtre pendouiller au niveau du menton. La victime fut tout de même identifiée. Restait à libérer les deux mains découpées…du Ministre de l’écologie, Monsieur Marouel.
En attendant, le corps fût photographié sous toutes les coutures, y compris en gros plan. L’autopsie révéla que la victime ne portait pas de coup mortel, de strangulation, ou autre et que la décapitation avait été post-mortem. La piste de l’empoisonnement fulgurant était à envisager. Dans son rapport, le médecin légiste avait noté la trace d’une piqûre sur la jugulaire. Le meurtrier devait être sacrément proche du Ministre, à moins de cinquante centimètres, car il fallait viser juste. Aussi, la violence du coup porté pour l’injection pouvait suggérer qu’il s’agissait d’un amateur, car l’aiguille s’était tordue, éclatant au passage la veine, juste à l’endroit où apparaissait un hématome. Cela devait sûrement être la première fois pour ce meurtrier, qui en aucun cas, ne voulait se rater. Le produit injecté demeurait encore inconnu. L’analyse du sang allait répondre à cette question, il fallait juste attendre le retour du labo dans quelques heures. Ce soir-là, la Commissaire Eva Monet savait qu’elle n’avait pas le choix. Son téléphone vibrait. Oui, répondit-elle, le Président de la République et le Ministre de l’intérieur avait été prévenus. Et pour l’heure, elle devait relever les noms du personnel présent cette nuit-là. Elle avait commencé brièvement à les interroger avant de s’occuper de Bernard Salan qui l’attendait dans son office.
— Quand avez-vous découvert le corps ?
— A 22H.
— Pile ?
Il hocha de la tête, tout en regardant les cuisses d’Eva Monet moulées sous le jogging. Musclées, se dit-il. Son regard croisa le sien, il fut pris en flag. Nerveux, il passa ses mains moites sur son pantalon ce que la commissaire remarqua aussi.
— Vous avez vu quelque chose d’inhabituel, croisé quelqu’un tardivement ?
— Non, rien de particulier par rapport aux autres jours, sauf que … Il laissa deux secondes s’écouler avant de répondre. C’était calme très tôt aujourd’hui … Il n’y a eu qu’une réunion au salon Murat entre quelques Ministres et le Président et puis c’est tout.
— Vous souvenez-vous des dernières personnes qui ont quitté les lieux.
— Non, pas vraiment.
— Alors que faisiez-vous ?
Il garda le silence et tourna le visage vers le poste de télévision. Eva Monnet soupira.
— Ah, je vois.
Elle ne comprendrait jamais l’intérêt qu’avaient les hommes à regarder le foot en criant et en buvant de la bière.
— Bien, rien d’autre à me dire j’imagine ?
Elle laissa Bernard Salan planté là. Lui ne savait pas quoi faire et se sentit mal à l’aise devant cette femme flic froide et sûre d’elle. Il la suivit pour se donner une contenance. Il devait aussi admettre qu’il se dégageait de cette femme une certaine autorité naturelle. Bernard Salan ne se sentait pas de taille face à la commissaire, le mieux était de se taire et de répondre aux questions sans faire le malin.
Il faisait déjà jour, lorsque l’équipe de la police scientifique se dispersa. Eva Monet, qui en avait terminé avec Bernard Salan, le quitta dans le vestibule de l’Elysée. Il fila traversant la cour d’honneur. Eva Monet ne put contenir un sourire furtif lorsqu’elle entendit ce dernier demander à un de ses collègues.
— Alors le score ?
— 1 - 1, répondit l’autre.
— Ah finalement, je n’ai rien loupé !
Eva Monet demanda à ce qu’on l’emmène au Ministère de l’écologie, à l’Hôtel Roquelaure, au 246 boulevard Saint-Germain dans le 7 ème arrondissement de Paris avant de s’engouffrer dans une voiture de police. Sirènes hurlantes. Elle grimaça.
— Hep ! Vous pouvez éteindre ça s’il vous plaît. Nul besoin de réveiller la moitié de la ville.
Lorsque les affaires avaient lieu au petit matin, Eva Monet aimait contempler les boulevards de Paris désertés. La place de la Concorde devenue le refuge des amoureux perdus dans les ivresses d’une nuit, ou encore voir défiler les quais offrant une vue imprenable sur la Seine déjà toute scintillante sous les premiers rayons du soleil. Eva baissa la vitre pour sentir les odeurs de ce réveil printanier et s’imagina juste un instant faire un autre métier. Fleuriste par exemple ! La voiture s’arrêta devant l’Hôtel Roquelaure. Eva s’en éjecta, gravit le perron, traversa le hall dont les grandes portes vitrées offraient une vue sur un jardin arboré et délicieusement décoré de bosquets fleuris et d’une fontaine qu’elle entendit glouglouter. Fleuriste … ou jardinier ? pensa-t-elle.
— Par ici Commissaire, indiqua un charmant jeune homme.
Eva lui emboîta le pas pour atteindre le bureau du Ministre de l’écologie. Les techniciens en identification criminelle avaient déjà procédé aux relevés des empreintes.
— La voie est libre ? demanda Eva Monet à un technicien dont elle reconnaissait les yeux d’un vert émeraude.
Il terminait de prendre la photo d’une tasse à thé brisée au sol.
— On t’a fait un parcours royal jusqu’au bureau et dans quelques minutes, ils auront terminé la paperasse… J’imagine que c’est ce que tu es venu chercher.
— Tu as remarqué quelque chose ?
— Non, mis à part qu’il a été tué sur son fauteuil…
— … Et transporté jusqu’aux cuisines de l’Elysée ? s’interrogea Eva, surprise.
— Et oui ma p’tite dame, ça fait une trotte, même sur un fauteuil à roulettes !
— On doit avoir un enregistrement de tout cela. Vous m’envoyez les bandes de surveillance à la Crime, demande-t-elle en pointant du doigt les caméras.
— Nous avons déjà demandé, mais il y a eu une coupure de courant.
— Ben voyons ! Pourquoi suis-je étonnée ?
Eva nerveusement, gratta le fond de sa gorge. Elle n’était pas contente. Sous ses pieds, le vieux plancher du XVIII ème siècle craqua.
« Une ombre, je veux être une ombre, à mains nues et de noir vêtue ». Cette nuit-là, pour la première fois depuis des mois, les pierres de la Cathédrale de Notre Dame de Paris n’étaient pas trop humides. Juste ce qu’il fallait pour le frisson d’un stégophile comme moi. J’ai attaqué par la base, du côté de la chapelle, un petit échafaudage était là pour m’y aider, puis à flanc de contreforts, là, la montée facile jusqu’aux parties hautes de la façade. J’ai pu atteindre les arcs-boutants, regardé par les vitraux les quelques bougies scintiller dans la nuit, puis j’ai gravi comme un singe par une arête jusqu’à une gouttière, pour y croiser des gargouilles et négocier avec elle mon autorisation de passage. De là, il me fallut une minute ou deux pour enfin atteindre la tour, majestueuse. Me voici tout en haut. Top chrono, j’avais gagné deux minutes et trente secondes sur mon parcours. Entouré par les sculptures chimériques, je regardais le vide sous mes pieds et pensais aux conséquences. Si je n’avais pas pris appui sur cette pierre plutôt que sur celle-là, j’aurais dégringolé et serais sans doute mort. Je réalisai l’importance du choix, mais avant cela, de l’information. C’était elle qui me captivait. L’information. D’où venait-elle, comment et pourquoi ? Dessous le vide et la mort. Je me mis à tutoyer Victor Hugo qui me récita un passage de Notre-Dame de Paris : « Qu’est-ce que la mort à tout prendre ? Un mauvais moment, un péage, le passage de peu de chose à rien ! »
L’aube se levait, je m’extasiais devant un magnifique lever de soleil au-dessus des toits de Paris. Une légère pluie commençait à tomber. J’entendais les fines gouttes tapoter les feuilles entourées de bourgeons verts. Sous les arbres, l’agitation d’une ville qui se réveillait. L’heure de retrouver les miens sonna : « la Fluve ».
Quand je franchis le ponton pour rejoindre les Algécos qui faisaient office de bureau flottant à la Brigade Fluviale, il couina deux fois, m’alertant que les amarres devaient être resserrées. Tout semblait vieillot sur notre base flottante sur les quais de Seine, plantée juste en dessous du Jardin des Plantes. Cela faisait des années que je demandais que l’on rénove les toits qui prenaient l’eau, fuitant dès que les grosses pluies s’abattaient au-dessus de Paris. C’était le comble pour la Brigade Fluviale : nous étions les premiers à être trempés. Nos bureaux sur deux étages étaient vétustes comme tous les bureaux de police, mais les nôtres plus que les autres. À cause de l’humidité et du roulis, l’électricité, le chauffage, ou le téléphone étaient coupés plusieurs fois par jour. L’informatique rouillait, les papiers se racornissaient, les dossiers moisissaient. Depuis dix ans, le ministère promettait de nouveaux pontons et c’était devenue la blague récurrente à la Fluve. Le ponton couina une troisième fois. Mais que faisait donc Balthazar ? C’était à lui bon sang de gérer ce bordel. Heureusement que Némo me sauta dans les bras pour me faire la fête, la queue frétillante. Ce gros bon vieux toutou cherchait son câlin du matin, mais aussi son bout de tartine. Némo, c’était notre tube digestif. Sauvé des eaux du fleuve lorsqu’il était jeune chiot, il était devenu la mascotte de la Fluve. Grâce à lui, mais sans qu’il en fût conscient, il avait démantelé un réseau de trafic d’animaux. Rétif à toute forme de dressage, il puait, laissait ses poils partout, se soulageait n’importe où, et mangeait tout ce qui lui tombait sous la patte : mobilier, combinaison de plongée, pied du capitaine… J’ai toujours pensé qu’il nous coûtait plus cher à entretenir que les bateaux. D’ailleurs, Némo en verlan ça faisait Monnaie. Bref : tout le monde l’adorait et je lui promettais tous les matins sa tartine tout en prenant mon petit-déjeuner à la brigade Fluviale dont je poussais les portes. Étrange. Personne ! Même Christian Hay, notre secrétaire, « monsieur je suis toujours débordé », n’était pas là pour me dire « Bonjour mon Capitaine ». En regardant ma montre, je réalisais qu’il était trop tôt de quelques minutes : six heures cinquante. Nous étions encore dans les horaires de nuit, de dix-neuf heures à sept heures. Ceci expliquait pourquoi, lorsque je pénétrai dans la pièce principale, puis descendis à l’établi, cherchant Balthazar, il n’y avait toujours personne. Balthazar se devait d’entretenir les bateaux et le ponton. Sa fonction était aussi de remplacer les pièces de bois qui avaient vieilli, de s’occuper du stock de cordes, de fabriquer des meubles et des accessoires pour faciliter la vie de tout le monde. C’est vrai qu’il avait pris l’habitude de toujours en faire un peu plus que son boulot : ses réparations étaient généralement minutieuses. Il avait un vrai sens esthétique, mais si on l’écoutait, il serait encore en train de sculpter la poignée de la porte des chiottes. Sur son temps libre, il avait fabriqué en une semaine un magnifique billard qui trônait depuis au milieu de la salle commune. C’était là que l’équipe se retrouvait entre deux rondes. C’est aussi là que l’on mangeait. Un endroit chaleureux, surtout la nuit, avec une vieille chaine hi-fi et le billard. Pour y jouer, il fallait accepter quelques règles supplémentaires dues au roulis de la Fluve : l’idée générale étant que les billes avaient le droit de bouger toutes seules. Décider à qui cela devait profiter était une autre histoire. Ces parties de billard avaient souvent été mémorables. Merci Balthazar, dont le petit plus était : il connaissait un mec qui connaissait un mec qui pouvait nous trouver ce qu’on cherchait. Il était cool comme le reggae ! Mais pour l’heure, cool ou pas, il n’était pas là ! Ce ne fut qu’en traversant le ponton central que je vis l’équipe de nuit sur un Zodiac, prêt à partir. Selon le major Nathan Monroe, un cadavre avait été trouvé à Issy-les- Moulineaux, coincé entre un restaurant flottant et le quai. Le moteur du Zodiac se mit à tourner. De la main, le major Nadia Ait Menna me fit signe de me dépêcher. À son côté le brigadier Bruno Lavialle détachait l’amarre. Nadia Ait Menna, aux commandes, poussait l’accélérateur en avant. Moteur à fond, les vagues strillèrent la Seine derrière notre passage. La brume s’épaississait au fur et à mesure que le Zodiac approchait de la banlieue sud-ouest de Paris. L’équipage passa le dernier pont et Nadia activa la marche arrière pour freiner au niveau du restaurant. L’équipe des cuisiniers attendait sur le quai notre arrivée. Leurs fronts étaient traversés par de vilaines rides d’inquiétude et les cernes d’un repos qui ne venait pas. Sur le Zodiac, je me tournai vers les deux majors.
— Bon alors, qui y va ? Monroe ?
— C’est moi qui m’y suis collé l’autre fois, soupira-t-il.
— Capitaine, pas moi, j’ai déjà plongé cette nuit, avoua Nadia Menna.
— Bon alors ce sera toi, Bruno.
— Pourquoi c’est toujours moi qui me tape les cadavres ?
— T’inquiète, tu ne seras pas tout seul.
Je connaissais Bruno Lavialle, officier de police judicaire, et ancien sous-officier dans l’infanterie de marine, depuis douze ans. À l’époque nous étions tous les deux basés à Djibouti. Sans doute parce que socialement tout nous opposait, nous sommes devenus amis et sa loyauté m’avait sauvé la vie. C’est un scaphandrier hors pair et de surcroît bon plongeur. Bruno issu d’une famille bourgeoise de province avait fait des études supérieures et parlait plusieurs langues, tandis que moi, je baragouinais trois mots en anglais. Aux yeux de ses camarades, il était l’intellectuel qui nous décorait le « ponton » avec ses affiches d’expos ou de photos en noir et blanc signées Robert Doisneau. Son côté rigide, toujours très porté sur le règlement et sur les procédures était une source de conflits réguliers avec ses collègues. Mais il n’avait qu’une parole et je savais que je pouvais compter sur lui. Comme aujourd’hui. Mais était-il encore mon ami ? Je lui donnai bel et bien l’ordre de plonger dans cette eau noire et glacée. Dessous, on ne voyait pas à 30 cm. On était loin des mers chaudes, transparentes, et pleines de poissons multicolores qu’offraient les côtes de Djibouti ou des autres mutations durant nos carrières militaires. Aujourd’hui à Paris, le boulot était le boulot et la plongée restait une de nos passions.
La combinaison fermée, j’étais dans les flots quand je remarquai que Lavialle y était déjà. L’eau n’était qu’une masse maronnasse nous enveloppant. Il fallait voir comment la berge était attaquée par le ressac qui recrachait la boue comme un poulpe avec son encre, par des spasmes de nuages intenses et aveuglants. En quelques brasses et coups de palmes, nous y étions. Flottant dans l’eau, la silhouette d’un corps nous apparut. Un peu plus près, je pouvais voir que le torse était engoncé dans une parka. Il fallait le retourner en l’attrapant par le col. Mais le corps glissa et m’échappa. Lavialle de l’autre côté, le teint à bout de bras, mais malgré son aide, la récupération fut difficile. Le corps s’était emmêlé dans un câble téléphonique, le retenant vers le fond. Il nous fallait étudier la situation. Nous refîmes surface pour voir autour de nous des déchets flotter, comprimés par les équares qui retenaient la barge-restaurant à quelques mètres du quai. Il ne nous fallut pas plus d’une seconde pour replonger. Je pris la décision de sectionner le câble. Mais cette fois-ci autre chose bloquait. Un caddie. Il me fallait un objet. Je fis signe à Lavialle de m’attendre et retournai sur le Zodiac. En remontant à la surface, Nadia Ait Menna attendait patiemment. Efficace, carrée, pleine de sang-froid, je ne l’avais jamais vue avec un cheveu qui dépassait. Plus rigoureuse sur le respect des règlements que son adjoint Nathan Monroe, elle se retrouvait parfois en désaccord avec lui sur des décisions capitales. Cependant, la plupart du temps, elle finissait par le couvrir, mettant sa propre carrière en péril. Moi, je fermai les yeux. J’aimais ses contradictions et elle me faisait penser à ces femmes : le feu sous la glace et son cœur solide comme un roc. Je me demandais si un jour, je la verrais chanceler ?
— Menna passez-moi le crochet !
Elle s’exécuta.
— C’est comment en bas ?
— Pas facile, mais on va y arriver, préparez-vous !
C’était une certitude, nous allions remonter ce cadavre. Il n’y avait pas d’autre issue. À l’aide du crochet, je retirai précipitamment un bouton de la capuche de la parka coincée dans le grillage du caddie. Le corps remonta d’un bon demi-mètre. Je le fis tourner sur lui-même prudemment, évitant de me retrouver nez à nez avec son visage, sans aucun doute boursouflé par l’eau. Le genre d’image que l’on ne veut pas voir au saut du lit. C’est alors que je me mis à penser à mon café qui m’attendait sur mon bureau, fumant de ses volutes provoquantes. Je m’imaginais par ailleurs l’ambiance et l’équipe du matin qui reprenait ses habitudes laissées la veille. Comme tous les matins, le brigadier Lionnel Bastiani devait proposer du café à tout le monde. Les plus téméraires acceptaient, mais Bastiani lui-même ne s’y risquait pas : le goût de vase, ça va après le fromage, mais pas au petit-déjeuner. Sportif, intelligent, doué d’un vrai sens de l’initiative, il était le flic de la Fluve, tel que je pouvais me l’imaginer. En plus de son professionnalisme, il n’hésitait pas à risquer sa vie au mépris des règles de sécurité pour sauver une personne en détresse. Toutes ses qualités en faisaient le candidat parfait pour devenir Major de Brigade. Hélas, son ascension fut bloquée suite à une bavure dont personne ne connaissait les détails et la place fut prise par d’autres ... Comme par moi. Je sais qu’il vivait cette « non nomination » comme une insulte personnelle, à quoi s’ajoutait le fait d’être commandé par deux majors plus jeunes, et selon lui, « incompétents ». Par conséquent, son but était de prendre la place du couple de majors quitte à multiplier les coups bas. Il comptait beaucoup sur mon intransigeance pour arriver à ses fins, mais il se trompait. Je l’observais et je savais qu’il était le prédateur tapi dans l’ombre.
En attendant, je m’imaginais très bien ce qui devait se passer à la Fluve. Bastiani posait la tasse de café sous le nez de Christian Hay, qui avait sûrement encore perdu un dossier, accusant Balthazar, le menuisier, de l’avoir déplacé. Balthazar devait encore une fois nier avant de retrouver le dossier sur son établi. En réalité, Balthazar essayait de le faire ramener par Némo qui commençait déjà à le mâchouiller. Il décida donc de le ramener directement à Christian, accusant le chien.
— Mais ce n’est pas le bon dossier, celui-là avait déjà disparu depuis deux semaines !
Christian Hay n’avait jamais le temps de rien, il était constamment perdu dans ses papiers, et oubliait toujours quelque chose d’important. Il se bagarrait contre l’informatique, contre la photocopieuse, contre la machine à café, contre l’armoire à fournitures, qui étaient ses chasses gardées, mais dont tout le monde se servait sans lui demander son avis. Les hommes de la brigade l’aimaient bien, mais le charriaient beaucoup. Ils passaient leur temps à lui cacher ses dossiers, ou à l’interrompre au milieu de l’élaboration d’un tableau très compliqué. Ils ne se gênaient pas, car Christian n’avait aucune fonction de police, donc aucune autorité. Je fus interrompu dans mes pensées au moment où l’on se rendit compte que cette fois-ci, la jambe du cadavre était coincée par un tronc, lui-même bloqué entre les cailloux et la barge. Je fis signe à Lavialle qu’il fallait remonter à la surface ensemble.
— Cela ne suffira pas. Il nous faut deux autres hommes à l’eau. Menna, appelez une équipe, on aura besoin d’aide, qu’il prenne « l’Île-de-France ».
C’était un remorqueur pousseur de 22 mètres de long et d’une puissance de 1 200 CV. Véritable maison ambulante avec une cuisine et un coin couchage, il m’arrivait d’y dormir après de longues missions. « Multifonction » il était équipé d’une grue de levage qui pouvait soulever deux tonnes et d’une plate-forme pour l’hélitreuillage. Il possédait aussi un canon à eau qui pouvait arroser à soixante mètres.
— Il faudra bouger la barge. Et vous Monroe, venez nous rejoindre.
Nadia Ait Menna appela aussitôt la brigade. Le téléphone sonna deux fois avant que Christian Hay ne décide de lâcher l’affaire avec le dossier coincé dans la gueule de Némo.
— Paolo, le capitaine a besoin d’une seconde équipe ! Nadia raccrocha.
— C’est bon mon Capitaine, Bastiani et Lezeau arrivent.
L’équipe avait l’habitude de ce genre de situation et les alertes étaient courantes au sein de la Brigade. En quelques minutes à peine, la deuxième équipe était partie pour prêter main forte aux collègues qui étaient dans l’eau glacée de la Seine. Sur le chemin, ils s’équipaient avec les combinaisons et les bouteilles. Il ne fallait pas perdre de temps. Bastiani débarqua avec Lezeau aussitôt dans l’eau. Les ordres étaient clairs et nets, mais le bruit de l’eau m’obligeait à crier pour que le reste de l’équipe puisse entendre et réagisse vite.
— Bastiani vous tirez la barge, nous trois, nous sanglons et vous Nadia, vous hissez sur le quai.
— Vous êtes prêt ?
— Oui Capitaine.
— C’est parti !
Le moteur du Zodiac de Bastiani gronda tout en poussant la barge lentement qui se décala de quelques centimètres, libérant le câble électrique, les sacs plastiques fantomatiques, des déchets, et d’une manière plus onirique, une pléiade de bulles d’air qui remontait à la surface. Je sentais que les éléments se détachaient autour de nous, dénouant des nœuds d’ordures, nous laissant plus de manœuvre pour bouger le tronc et enfin sangler le corps. Une fois à la surface, je fis signe de le hisser. L’opération fut acrobatique, mais l’équipe assurait, et tout se passa finalement sans problème. Nous étions à la fois détendus par le bon déroulement des choses, mais aussi crispés face à la dépouille contractée par la rigidité cadavérique. La myosine avait coagulé dans son corps, provoquant la perte de l’élasticité des tissus. Dans quatre jours ces signes biologiques auraient disparu, habituellement au moment de la décomposition. Ce n’était pas son cas. Ce mort n’avait définitivement pas encore deux jours. Il n’était pas question d’être blasé. Nous étions une police de l’eau présente pour prévenir des dangers et sauver des vies. Pas pour la pêche aux cadavres. Aucun de nous ne s’y habituait.
Vu sa corpulence, il s’agissait d’un homme. Une fois que nous étions remontés, Nadia tendit la main pour repousser le capuchon entouré d’une fourrure collante qui cachait son visage. Ce fut un choc : tout le monde reconnut la victime. Nathan mit sa main devant sa bouche pour étouffer un cri. Il s’agissait du Commandant Bourdieu, notre Commandant qui dirigeait la Brigade Fluviale depuis douze ans… Son crâne avait clairement été enfoncé par un « objet contondant ». Il était là, immobile, rigide, froid, le visage en partie déformé par un bâillon. Je devais contacter Eva Monet de la PJ et son équipe d’experts pour qu’ils nous retrouvent sur la scène de crime. Je savais à qui j’avais affaire et soupirai sans pouvoir retenir cette émotion. Nous avions l’habitude de travailler ensemble depuis un an, date de sa mutation. Tout nous opposait, que ce soit dans les méthodes de travail, ou dans le caractère. Son côté, posé et super-méthodique m’exaspérait. C’était à la limite de la maniaquerie. Mais je crois que c’est ce qui faisait que cela fonctionnait entre nous, un peu comme deux aimants qui se repoussaient et qui s’attiraient. Je devais reconnaître aussi que je n’étais pas insensible à son physique. Je pense que, comme toutes ces jolies femmes, elle le savait et en jouait. Il fallait voir les hommes de la Brigade faire les paons quand elle mettait les pieds sur notre ponton. De mon côté son mal de mer me faisait sourire. Elle évitait dès que possible de monter sur nos bateaux et préférait rester sur la terre ferme et moi, j’insistais, juste pour voir…
Deux équipiers se chargèrent de fixer le Zodiac au quai. Personne ne parlait. La découverte du corps d’un des nôtres nous avait secoué. Notre chef, celui qui avait donné le « ton » et la « couleur » à la Brigade depuis plusieurs années venait de nous quitter. Cette nouvelle allait faire du bruit au sein de la Préfecture de Police de Paris. Un de ses chefs venait d’être tué.
Là, tous plantés sur le quai, l’attente de la PJ semblait interminable. Du coin de l’œil, j’observais Nathan Monroe qui s’éloignait pour prendre de profondes respirations. Leader par hérédité, Nathan dégageait une impression de calme et d’assurance. Il était compétent, savait prendre des décisions dans l’urgence « chaque seconde qui passe est une vie en jeu » disait-il, et j’avouais me reposer parfois sur lui. Homme de terrain au contact facile, il arrivait à développer une vraie complicité avec ses subordonnés tout en gardant sa place de chef. Il préférait toujours négocier avant de rentrer dans le lard. Mais gare au lard si la négociation échouait! Jusqu’au-boutiste, il lui arrivait de contourner les règlements pour mener ses enquêtes. Je l’avais surpris plus d’une fois et n’avais rien dit. Je savais qu’il n’aimait pas que les spécialistes de la police terrestre viennent le déposséder de ses affaires et il luttait pour en conserver la maîtrise. Dans sa vie privée, c’était un solitaire qui vivait sur un bateau amarré à la Bastille et aimait les promenades en Zodiac dans la brume matinale. Passionné d’écologie, il connaissait toutes les espèces de la faune et de la flore évoluant dans les eaux du fleuve. Il s’extasiait devant un couple de martin pêcheur niché dans des salicaires communes et parsemées d’orchidées rares dont j’avais oublié le nom. Tout le monde à la Fluve savait aussi qu’il donnait la becquée à un héron cendré au doux petit nom de « Sénèque », sans doute à cause de « Néron » et qu’il maugréait face aux invasions des cormorans s’abattant sur les jeunes nidations. C’était une passion qu’il partageait largement avec notre Commandant. Ainsi, ils devinrent l’un pour l’autre, un fils et un père. Nous le savions, parce qu’ils s’inquiétaient très souvent l’un pour l’autre, et que l’on pouvait voir dans leurs yeux respectifs cet éclat de tendresse à chaque fois qu’ils échangeaient un sujet de discussion ou des gestes protecteurs lors d’une action sur le terrain. Ce matin-là, Nathan aurait souhaité le voir rentrer à la Fluve bougonnant parce que le ponton était un véritable foutoir! C’était vrai que la nuit avait été mouvementée avec un bateau encastré dans un pont et un Suisse qui avait fait une tentative de suicide avec son chien attaché à une main et à l’autre une boite à outils Facom. Ce détail n’était pas passé inaperçu, ce n’était pas de la sous marque !
Mais non, notre Commandant Bourdieu n’était plus de ce monde. Nathan accusait le coup. Il shoota dans un caillou qu’il envoya balader dans la Seine.
Cela faisait plus d’une heure que l’on poireautait et ce n’était pas dans les habitudes d’Eva Monet d’arriver tardivement sur une scène de crime. Le boulot passait avant toute autre chose chez elle et je me demandais toujours si elle avait une vie hors du service ? Son portable collé à l’oreille, elle sortit de sa voiture. Ses cernes me disaient qu’elle n’avait pas dormi cette nuit-là.
— C’est quoi aujourd’hui ?
— C’est grave ! répondit Nathan qui souleva la capuche. Les sourcils se dressèrent aux dessus des yeux d’Eva. Elle le reconnut.
— Les gars, je suis désolée.
— Qui l’emmène à l’institut médico-légal ? Vous ou nous ?
— Allez-y Laurens, je les préviens. On doit bien ça à votre Commandant : une dernière virée sur la Seine avec son équipe.
Sur le ponton de la Fluve, loin de se douter de la mort de leur chef, dans un joyeux boxon matinal, une bimbo très blonde et très plantureuse attendait à l’entrée que quelqu’un veuille bien s’occuper d’elle. Toutes les trente secondes, une personne différente passait devant elle et lui demandait de patienter. Au début, elle attendit poliment en faisant des bulles de chewing-gum, mais elle finit par perdre patience et trépigna. Finalement, Michaël Salomon s’intéressa à elle, plus pour des raisons « esthétiques » que professionnelles. Salomon était dans la ligne de ces mecs soûlants. Si on l’écoutait, il avait tout vu, tout fait, tout essayé. Il racontait chacune des interventions auxquelles il participait comme un film dont il était le héros. En dehors de s’inventer une vie, ses principales occupations étaient d’entretenir sa cool attitude, son physique et l’admiration des femmes. Trois disciplines dans lesquelles il excellait.
Une vague vint heurter le ponton au moment où il lui demandait avec une voix de crooner s’il pouvait faire quelque chose pour elle ? Déstabilisé il posa sa main sur son genou. Elle ouvrit la bouche pour parler lorsque Monroe, Menna, Bastiani et Lezeau revinrent de leur mission en soufflant dans leurs sifflets pour attirer l’attention de leurs collègues. Michaël, intrigué comme les autres, laissa tomber la bimbo et alla les rejoindre.
La bimbo s’énerva, traversa le ponton à grandes enjambées, se planta devant tout le monde, et cria :
— Bon, ça fait une demi-heure que j’attends ! Je suis Marie Dos Santos, je suis la nouvelle brigadière et j’ai rendez-vous avec le Commandant Bourdieu ! Vous pouvez me dire où il est ?
Silence glacial. Nathan Monroe, entre les larmes et le mépris, toisa Marie et lui répondit :
— On vient de repêcher son cadavre. T’as une autre question, Dos Santos ?
Christian Hay qui venait d’arriver éclata en sanglots. André Letort, le mécano, surnommé « le vieux », secoua la tête et s’en alla, complètement abattu. Bourdieu était comme un frère. Dans un silence pesant son corps fut emmené au l’Institut médico-légal, la procédure reprenait le dessus. Il fallait prévenir la famille du Commandant. C’est le genre de message que personne ne voulait faire. En temps normal, Bourdieu le faisait lui-même, partant du principe que c’était le plus haut gradé qui devait porter la nouvelle. Je réfléchis quelques secondes. Le plus haut gradé, c’était moi ! Je levai les yeux au ciel pour prendre du courage. Je voyais déjà le visage de Catherine, la femme du Commandant. Marie Dos Santos était dans un coin. Elle n’avait pas bougé et semblait être de cire. Seuls ses yeux avec de grands faux cils bougeaient. Eva Monet qui nous avait rejoints, montra un instant de faiblesse en s’appuyant sur le rebord du bureau.
— Café ? lui proposai-je.
Eva Monet fit un signe de la tête et acquiesça. Un autre appel lui redressa la colonne vertébrale. Elle répondit. Après quelques secondes de silence, elle demanda :
— Ce sont les égoutiers qui l’ont trouvé? Eva Monet soupira en raccrochant puis se tournant vers moi, fulmina. Ça ne va jamais s’arrêter ! Capitaine, nous avons un autre problème.
— C’est où ?
— Les égouts, côté Bastille.
— Bastiani, je te laisse gérer l’équipe de jour. J’y vais avec Salomon et puis… tiens, toi la nouvelle, tu viens avec nous. Dos Santos ?
— Oui mon Capitaine.