La force des forts - Jack  London - E-Book

La force des forts E-Book

Jack London

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Beschreibung

La force des forts (titre original : The Strength of the Strong) est une nouvelle américaine de Jack London publiée aux États-Unis en 1911. Devant sa caverne préhistorique, Barbe-Longue, un ancien, raconte à ses petits-fils l'histoire des conflits entre les Mangeurs-de-Poisson et les Mangeurs-de-Viande. "Un jour, tous les imbéciles seront morts et alors, tous les vivants iront de l'avant ensemble. La force des forts leur appartiendra et ils s'uniront, si bien que de tous les hommes du monde, pas un ne se battra contre les autres"

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Seitenzahl: 31

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Les paraboles ne mentent pas mais les menteurs s'en servent.

Lip-King.

Le vieux Barbe-en-Long fit une pause dans son récit, lécha ses doigts pleins de graisse et les essuya sur ses flancs laissés à découvert par le fragment usé de peau d'ours qui constituait son unique vêtement. Accroupis sur leurs jarrets l'entouraient trois jeunes gens, ses petits-fils, Courre-Daim, Poil-de-carotte et Froussard-de-Nuit. Ils se ressemblaient beaucoup, chichement vêtus de peaux de bêtes, maigres et mal bâtis, hanches étroites jambes torses, mais avec de vastes poitrines, des bras musclés et des mains énormes. Le poil leur foisonnait sur le thorax et les épaules, ainsi que sur la partie extérieure des bras et des jambes ; de leurs longues chevelures en broussaille s'échappaient à chaque instant des mèches qui retombaient devant leurs yeux, petits, noirs et étincelants comme ceux d'oiseaux de proie ; leurs orbites étaient rapprochées, leurs pommettes écartées, leurs mâchoires inférieures proéminentes et massives.

Sous la voûte étoilée s'étageaient des chaînes de montagnes couvertes de forêts, Très loin, le reflet d'un volcan rougissait le ciel. Derrière eux s'entrouvrait une sombre caverne, d'où soufflait un courant d'air intermittent. Devant eux, tout près, flambait un feu ; à côté gisait la carcasse à demi dévorée d'un ours, que surveillaient à distance plusieurs gros chiens hirsutes et pareils à des loups.

Chaque homme avait posé près de lui son arc, ses flèches et sa massue, et à l'orifice de la caverne étaient appuyés plusieurs javelots rudimentaires.

— Voilà comment nous quittâmes la caverne pour l'arbre, résuma le vieux Barbe-en-Long.

Ils éclatèrent de rire, comme de grands enfants, à cette évocation d'une histoire mille fois racontée. Barbe-en-Long en fit autant, et la cheville d'os de dix centimètres qui lui traversait le cartilage du nez se mit en branle, ajoutant à la férocité de sa physionomie.

Naturellement la phrase ci-dessus ne ressemble guère à la série de sons animaux qui sortirent de sa bouche et qui signifiaient la même chose.

— Et tel est mon premier souvenir de la Vallée de la Mer reprit Barbe-en-Long. Nous étions une bande de sots qui ignorions le secret de la force car chaque famille vivait seule et se débrouillait par elle-même. On en comptait trente, mais elles ne s'entraidaient pas, ne se faisaient pas de visites, et se craignaient mutuellement. Au sommet de notre arbre nous construisîmes une hutte de roseaux sur une plate-forme où nous empilâmes de grosses pierres destinées aux crânes de visiteurs éventuels. En outre, nous avions nos javelots et nos arcs, et ne passions jamais sous les arbres d'autres familles. Mon frère s'aventura une fois sous l'arbre du vieux Bou-ouf : il eut la tête cassée, tout simplement.