La forêt des Ormes - Pauline Le Merrer - E-Book

La forêt des Ormes E-Book

Pauline Le Merrer

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Beschreibung

Ce n’était pas de la laideur que je voyais en regardant mon reflet, mais c’était bien pire, j’étais maintenant d’une beauté parfaite, effrayante. Mes souvenirs devinrent limpides comme de l’eau de roche et je me mis à secouer la tête en gémissant, essayant de me convaincre que je n’étais pas folle.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Pour Pauline Le Merrer, chacun est libre de suivre sa propre destinée. C'est ainsi que dans La forêt des Ormes, elle invente son monde et ses personnages empreints de fantaisie.

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Seitenzahl: 158

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Pauline Le Merrer

La forêt des Ormes

Roman

© Lys Bleu Éditions – Pauline Le Merrer

ISBN : 979-10-377-5751-7

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Pour toutes les créatures surnaturelles

Lire, c’est boire et manger. L’esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas.

Victor Hugo

Prologue

Nous étions encerclés, il y avait une dizaine de vampires autour de nous. Cette fois, ma volonté de vivre n’y changerait rien, nous allions mourir. Adam me cria d’emmener Ever en lieu sûr. J’étais terrifiée.

Autrefois je m’étais promis d’élever Ever loin de tout ce chaos.

Malgré tout, je courus de toutes mes forces en direction du gros chêne que je voyais devant moi.

J’allais l’atteindre quand j’entendis un cri qui me déchira les tympans. Je reconnus immédiatement Adam. Apeurée, je me retournai d’un coup et le vis, sanguinolent, à genoux dans une flaque de sang. Je n’avais qu’une envie, aller le voir et rester avec lui jusqu’au bout, mais je savais qu’il était trop tard.

J’écoutai plutôt ma raison qui m’incitait à sauver mon précieux bébé. Je sentais son petit cœur contre le mien, battant la chamade. Pour elle et pour notre avenir, je continuai à courir mais je sentais peu à peu mes forces me quitter.

Il ne me restait qu’un pas quand soudain je sentis une douleur atroce dans mon cou. Un vampire venait d’y planter ses canines. Sous le choc, je lâchai Ever qui roula dans la boue tachée de sang. Je sentis quatre autres vampires qui approchaient.

Cette fois, c’était vraiment perdu, nous étions condamnés.J’espérais juste qu’ils n’auraient pas la cruauté de tuer un bébé innocent. Ils m’agrippèrent par-derrière et me rouèrent de coups.

— Ça c’est pour avoir tué ma femme ! dit une voix que je ne reconnus pas.

On pourrait penser qu’une fois qu’on a déjà tué, les fois suivantes deviennent plus faciles. C’était totalement faux. Même en pleine guerre, je me souvenais exactement de chaque personne à qui j’avais ôté la vie.

Je sentais qu’on me griffait, frappait et bien d’autres choses encore…

Je hurlais de toute mes forces, mais cela ne suffisait pas. Un coup, plus violent que les autres, me fit sombrer dans l’oubli. La dernière chose que j’entendis fut :

— Cache le bébé dans les fougères, je ne tuerai pas des innocents. Et puis, dans deux jours, elle sera morte de faim ou de froid.

Grâce à cette phrase, je pus me laisser sombrer avec l’espoir que Ever survive, qu’un jour la guerre serait finie et que tout reviendrait comme avant.

Le rire des enfants qui jouent et non leurs pleurs. Le gazouillement des oiseaux au printemps, les repas de famille autour d’une grande table remplie de victuailles… Mais tout ça n’était pas perdu et je le savais.

Chapitre 1

Ah, qu’est-ce qu’il m’énerve à me prendre pour une imbécile ! Il ne croyait quand même pas que je ne remarquerais pas !

Non mais je vous jure mettre une souris dans mon lit… Il y a un moment où il faut arrêter de se comporter comme des gamins.

Mon frère Bastien a eu 18 ans il y a quelques jours, donc il est majeur. Pourtant il continue à me mettre des souris dans mon lit. En plus, je hais ces petites créatures, avec leurs pattes toutes velues…

Je marchais dans la rue des Russules à Orford au Québec. J’aimais bien me promener dans cette rue quand j’étais énervée contre ma famille – je devrais préciser « famille adoptive » –. Je n’avais malheureusement jamais connu mes parents. La seule chose qu’on m’ait dite, c’est qu’ils étaient décédés alors que je n’étais qu’un bébé.

Depuis toute petite, je suis traitée avec pitié par mes quelques camarades d’école à cause de mon statut d’orpheline.

Pourtant, je n’ai jamais été dans un orphelinat, j’ai tout de suite été adoptée par les Brown.

Les Brown étaient une famille correcte, mais on ne se comprenait pas. On n’a jamais vraiment été une famille, on ne se confiait rien de secret, et si j’avais des problèmes, ce ne serait pas vers eux que je me tournerai. D’ailleurs, je n’en parlerais sûrement à personne.

Peut-être est-ce pour cela que je suis devenue un peu solitaire, ou alors à cause des cauchemars que je faisais toutes les nuits. Ils étaient terrifiants mais semblaient tellement réels ! On avait presque l’impression qu’ils se passaient tous au même endroit et que mon agresseur était toujours la même personne…

Bastien, mon frère adoptif, était celui avec lequel je m’entendais le moins. On se disputait très souvent et on n’était jamais d’accord. Il était plus âgé que moi mais… on ne le dirait pas. C’était le genre de personne qui réfléchissait plus avec ses muscles qu’avec son cerveau. D’ailleurs, je n’étais pas sûre qu’il en ait un. En tout cas si c’était le cas, il ne l’utilisait vraiment pas souvent. Je crois vraiment que je n’ai jamais fait sa connaissance…

À part ça, je m’appelle Ever et j’ai 16 ans. Normalement, quand on raconte sa vie, on est censé parler de son caractère… Mais je ne sais pas trop quoi dire alors je vais sauter ce passage. Je…

— Bonjour, mademoiselle, pourriez-vous me dire où se trouve la rue des Chanterelles, s’il vous plaît ?

Perdue dans mes pensées, je n’avais pas vu approcher un jeune homme d’une vingtaine d’années environ.

Sa voix me fit sursauter, froide et tranchante elle me fit frissonner. Un peu comme ses yeux d’ailleurs, d’un rouge rappelant la couleur du sang. Il était d’une beauté effrayante, avec une peau pâle, lisse et sans défauts. Je n’avais jamais vu un homme aussi beau… ni aussi terrifiant d’ailleurs. Il m’aurait dit qu’il était un démon venu tout droit des enfers que je n’aurais pas été étonnée.

Je savais pourtant qu’il était déconseillé de sortir seule le soir. J’essayai discrètement de l’esquiver mais il me vit et me jeta un regard noir qui me glaça le sang.

— Alors, mademoiselle, où est-elle cette rue ?

C’est à peine si j’avais conscience qu’il me posait une question. Ma capacité de raisonnement et mon sang-froid m’avaient quitté.

Je regardai autour de moi et vis qu’on était dans une ruelle sombre. Il faisait noir et les réverbères étaient éteints. Pourtant j’aurai juré qu’ils étaient allumés quand je suis arrivée ! Ça commençait à me donner des frissons tout ça ! Ma seule envie était de partir en courant mais mes jambes refusaient de bouger.

— Je… ne, ne… sais… p… pas, bégayai-je en serrant mes bras autour de moi comme pour me protéger. Même si je doutais sérieusement que cela suffise.

— Mais je ne vois pas de quoi vous avez peur, mademoiselle, je ne vais pas vous manger ! dit-il d’une voix mielleuse…

Là, ça commençait à devenir vraiment terrifiant ! Il s’avança alors vers moi d’une démarche souple et agile.

Je pris de l’air, il fallait que j’appelle au secours ! Je remplis mes poumons quand…

— Un seul mot et c’est ta tête que je trancherai ! dit-il en plaquant sa main gelée sur ma bouche.

Il approcha dangereusement sa bouche de mon cou et sortit des canines blanches étincelantes. Je n’avais jamais été aussi terrifiée de ma vie. J’essayai de m’enfuir mais il me tenait d’une poigne de fer.

— Chut… doucement ! me susurra-t-il à l’oreille. Il approcha ses canines et mordit fermement dans mon cou. Il commença à boire mon sang, la sensation était étourdissante. J’eus à peine conscience qu’il me tendait son cou en retour et me forçait à boire le sien. Ce goût de fer était tout simplement horrible. Puis cela devint merveilleux et le liquide avait maintenant la saveur d’un miel chaud et nourrissant. Je m’accrochai à lui. J’étais en train de lui déchiqueter le cou. Il me fit lâcher prise et je perdis connaissance.

La dernière chose que je vis fut son visage penché vers moi.

Il n’avait pas du tout l’air de regretter son geste. Au contraire, il en paraissait fier. Je le vis sourire d’un air narquois. Dans mes derniers instants de conscience, je l’entendis dire, avec un rire tonitruant :

— Hum… ce sang était vraiment délicieux !

Chapitre 2

J’ouvris les yeux quelques heures plus tard avec d’atroces douleurs. J’avais l’impression qu’on me plantait des épées dans tout le corps. Celui-ci était brûlant, je devais avoir beaucoup de fièvre. Une personne posa un gant humide sur mon front et cela fit retomber un peu la fièvre. Je poussai des hurlements pour exprimer ma douleur mais cela ne suffisait pas. Mon corps s’arc-bouta encore une fois sous la torture. La souffrance me fit perdre de nouveau connaissance.

Maintenant c’était l’inverse, je grelottais de froid. Mes poumons étaient gelés, ils étaient en train de se congeler ! Des millions de petites aiguilles me les transperçaient. Je ne savais vraiment pas ce qui m’arrivait, je ne me souvenais plus de ce qui s’était passé.

Une brume entourait mes souvenirs des derniers jours.

J’espérais juste que je n’étais pas en train de mourir ! Au moment même où je prononçai ces paroles, mon cœur tressauta puis s’arrêta définitivement.

***

Je me réveillais quelques jours plus tardsans aucune douleur. Au contraire, je me sentais encore mieux qu’avant de tomber malade.

Je regardai autour de moi et me rendis compte que je ne me trouvais plus au même endroit qu’il y a trois jours. Ce devait être la personne qui s’était occupée de moi qui m’avait déplacée. Je la cherchai du regard afin de la remercier mais elle n’était plus là.

J’étais dans une belle forêt aux pins dorés. Quand je regardai plus attentivement, je me rendis compte que je n’y étais jamais venue. Malgré tout, je la reconnus : elle s’appelait la forêt des Ormes. J’avais déjà surpris des conversations entre mes parents où ce nom revenait souvent.

Intriguée, j’avais effectué des recherches sur Internet et m’était rendu compte qu’elle était juste à côté de chez nous. Elle était soi-disant « hantée ». J’eus un frisson, mais je le mis sur le compte de ma maladie. Je ne devais pas être complètement remise… Et, je ne croyais pas si bien dire !

En plus, elle était très belle cette forêt avec ses sapins de toutes les couleurs.

J’étais couchée à côté d’un lac qui miroitait au soleil. Je me penchai et surpris avec horreur mon reflet. J’avais complètement changé, à la place de mes cheveux lisses et bruns foncés, j’avais maintenant de beaux cheveux châtains ondulés. J’étais mince avec de belles formes. Ma peau était devenue pâle, lisse et sans défaut.

Je reculai en me traînant sur le sol afin de m’éloigner de cette vision qui me donnait la nausée.

Ce n’était pas de la laideur que je voyais en regardant mon reflet, mais c’était bien pire, j’étais maintenant d’une beauté parfaite, effrayante. Mes souvenirs devinrent limpides comme de l’eau de roche et je me mis à secouer la tête en gémissant en essayant de me convaincre que je n’étais pas folle.

Il n’y avait pas d’autre solution. Soit j’étais folle, soit c’était un rêve, soit ce que j’avais vu était vrai. Je refusais de penser à cette dernière idée qui était tout simplement impossible.

Pour me persuader que je rêvais bel et bien, je m’approchai du lac et me penchai. Non seulement le reflet n’avait pas changé, mais en plus je voyais des choses abominables dans ma bouche. Je l’ouvris pour mieux voir et discernai deux crocs blancs et étincelants. Ils essayaient tellement de sortir que j’en avais mal. J’essayai de les rétracter et par miracle, j’y parvins.

J’étais devenue un monstre, un vampire, quoi… Bientôt j’allai me jeter sur des humains pour les dévorer tout cru ? À cette idée, mes crocs ressortirent et je me mis à saliver.

— Oh mon Dieu, gémis-je avec honte.

J’en étais réduite à cela, boire le sang des humains et ne sortir que la nuit ?

J’éliminai à contrecœur cette dernière possibilité, étant donné que j’étais couchée en plein soleil et que cela ne me faisait absolument rien. J’examinai plutôt mes possibilités : retourner chez les Brown (hors de question, ils m’enverraient dans un hôpital psychiatrique), errer dans la rue et essayer de trouver un travail (personne ne voudrait de moi, et je les comprenais) ou errer dans la forêt en attendant que quelqu’un me recueille dans sa petite maison (pire idée que je n’ai jamais eue…).

Cela ne me laissait pas beaucoup de choix ! Je décidai d’aller dans la forêt afin de me dégourdir les jambes et chercher une solution.

Je me rendis vite compte que mes jambes n’étaient absolument plus ce qu’elles étaient. Je me levai tellement vite que je faillis basculer. Je fis quelques pas gracieux et rapides.

Ma vue s’était considérablement développée. C’était vertigineux tout ce qu’on ne voyait pas quand on était… Je n’allais quand même pas admettre que je n’étais plus humaine, si ?

Je pouvais voir très loin, par exemple à environ 60 km, il y avait un village. Et dans ce village, il y avait une dame qui sortait son linge. Je pouvais même voir la couleur du tee-shirt qu’elle venait d’étendre. C’était tout simplement dément !

Mon ouïe et mon odorat aussi avaient changé. Je sentais un raton laveur sous un arbre qui grattait une… branche, d’après le bruit. Dès que je pris conscience de cette odeur, plein d’autres m’assaillirent.

Elles me donnèrent d’intenses maux de tête que je tentais d’ignorer.

Je fis quelques pas de plus et me retrouvai une dizaine de mètres plus loin. J’éclatai de rire, il fallait bien qu’il y ait quelques avantages à être un buveur de sang.

Je me mis à courir. Je n’avais jamais vécu quelque chose d’aussi fantastique. Courir à près de 100 km/h était vraiment grisant. Et sans me fatiguer ! Je sautais par-dessus des troncs en faisant des sauts de plus de trois mètres.

Je me figeai, les sens en alerte, j’avais entendu un bruissement à peine perceptible. Un deuxième son se fit entendre et je sentis une biche. Allez savoir comment je savais quelle odeur avait une biche…

Elle devait être cachée derrière le buisson car je ne la voyais toujours pas. Depuis toute petite, je rêvais de m’approcher d’un animal sauvage. Afin de réaliser ce vieux rêve, j’essayai de m’approcher discrètement.

Ce n’était pas si facile mais je me déplaçai doucement et je réussis à m’approcher en contournant le buisson. Je ne fis pas craquer une seule branche, telle une ombre noire.

Je la contemplais en me demandant comment les Hommes avaient pu détruire autant de forêts et d’animaux, comme la biche que je voyais. J’étais tellement concentrée que je ne remarquai pas tout de suite que la biche avait arrêté de brouter et me fixait maintenant avec de grands yeux ronds.

Chapitre 3

Elle venait de remarquer ma présence, mais bizarrement, elle ne semblait pas avoir peur. Je ne devais pas être aussi effrayante que je le pensais.

C’était quand même étrange pour un animal sauvage. J’aurai donné cher pour savoir ce qu’elle pensait.

Ensuite, je ne sais pas réellement ce qui s’est passé, mais c’était comme si mon esprit s’était relié à celui de la bête sauvage. Je me mis à entendre tout ce qu’elle imaginait. Mais heureusement pour moi, elle ne pensait pas de mal de ma petite personne. Au contraire, elle avait plutôt l’air de m’apprécier. Le plus bizarre dans tout ça, c’était que je pouvais aussi communiquer avec elle. Je m’en rendis compte quand elle se mit à me regarder avec de grands yeux exorbités alors que je ne faisais rien d’autre que penser. Étrange ! Il me suffisait de propulser ma pensée directement dans son esprit. Elle me raconta qu’elle venait d’une forêt nommée Le bois duLevalum et qu’elle était partie de là-bas à cause d’un incendie tragique qui avait coûté la vie à ses parents. Elle avait ensuite erré pendant plusieurs années sans but. Elle me raconta aussi que maintenant, elle était sortie de sa dépression et qu’elle « croquait la vie à pleines dents » (Juré, ce sont ses mots).

Je me sentais tellement à l’aise avec cette biche (aussi bizarre que ça puisse paraître…) que je me mis moi aussi à lui raconter mon histoire, mes peurs et mes doutes. Je crois que je n’avais jamais parlé aussi librement avec une personne, ou plutôt un être vivant. Nous discutâmes pendant encore une heure puis un bruit de pas se fit entendre au loin. La biche s’enfuit et disparut entre les sapins.

Le bruit de pas était maintenant juste derrière moi. Je me retournai lentement et me retrouvai nez à nez avec une jolie jeune fille d’à peu près mon âge. Je n’avais pas remarqué qu’elle était si proche jusqu’à ce qu’elle recule précipitamment. Elle avait de longs cheveux blonds qui lui tombaient jusqu’aux épaules et de grands yeux bleus. Cette fille était vraiment magnifique.

Tant de perfection n’était pas humaine, si ? Je n’étais plus sûre de rien.

— Waouh ! Je n’avais jamais vu une chose aussi incroyable, vous étiez si prêts que vous auriez presque pu vous toucher, s’exclama la jeune fille sortie de nulle part.

— Tu aurais pu faire attention en t’approchant, tu l’as fait fuir ! répliquai-je un peu énervée. Après tout, des expériences comme ça, on n’en vivait pas tous les jours…

— Oh, je ne voulais pas gâcher un moment si… intense mais je ne savais pas qu’elle allait fuir !

Elle avait l’air sincère ; alors je lui souris timidement afin qu’elle ne culpabilise pas. Elle me rendit mon sourire, ce qui dévoila ses belles dents blanches. Finalement, cette fille me semblait plutôt sympathique !

— Au fait, moi c’est Opale, se présenta-t-elle.

— Enchantée, moi je m’appelle Ever.

Elle me fit un grand sourire. Ce fut le début d’une longue histoire d’amitié.

Chapitre 4

— C’était très sympa de discuter avec toi, il faudrait que l’on remette ça. Tiens au fait, où est-ce que tu habites ? Histoire que je puisse te revoir bientôt. Je n’ai pas souvent l’habitude de croiser des gens aussi sympathiques ! s’exclama Opale.

Comme si la réponse à cette question était facile…