La Littérature à l'ère de la photographie de Philippe Ortel - Encyclopaedia Universalis - E-Book

La Littérature à l'ère de la photographie de Philippe Ortel E-Book

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Dans son ouvrage La Littérature à l'ère de la photographie (collection Rayon Photo, éditions Jacqueline Chambon, Nîmes, 2002), Philippe Ortel convie ses lecteurs à une enquête inédite dans l'univers de la création littéraire du xix e siècle. En analysant les bouleversements ...

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur La Littérature à l'ère de la photographie de Philippe Ortel.

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

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Seitenzahl: 52

Veröffentlichungsjahr: 2017

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782341003070

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Bluraz/Shutterstock

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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici La Littérature à l'ère de la photographie, Philippe Ortel (Les Fiches de lecture d'Universalis).

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LA LITTÉRATURE À L’ÈRE DE LA PHOTOGRAPHIE, Philippe Ortel (Fiche de lecture)

Dans son ouvrage La Littérature à l’ère de la photographie (collection Rayon Photo, éditions Jacqueline Chambon, Nîmes, 2002), Philippe Ortel convie ses lecteurs à une enquête inédite dans l’univers de la création littéraire du XIXe siècle. En analysant les bouleversements esthétiques, stylistiques et formels de la littérature à travers le filtre de ce que Victor Hugo appela la « révolution photographique », il nous conte les conditions d’intégration de l’esthétique photographique par la littérature. Révélée au monde sous la forme du daguerréotype, en 1839, la photographie est perçue alors comme l’une des inventions les plus importantes du siècle : pour la première fois une machine était capable d’enregistrer puis de livrer une image automatique et exacte du monde visible. Un débat s’engagera alors très vite non seulement sur la valeur à accorder à ces nouvelles images, mais également sur le statut du photographe.

Artisanat dans les premiers temps, la photographie intégrera pourtant rapidement l’industrie de la production des images. En entrant alors dans les usages, qu’ils soient scientifiques, politiques ou privés, la photographie fit rapidement oublier son caractère « révolutionnaire » pour figurer au rang des produits de consommation courante. Et c’est ainsi que, recevant les faveurs de la foule, elle se trouva non seulement méprisée par les artistes mais également minimisée comme phénomène social et esthétique, capable d’influencer la création.

Pourtant, par-delà les anathèmes, le bouleversement que représente l’irruption de la photographie dans l’univers de la communication visuelle n’a pas laissé les artistes indifférents, loin s’en faut. On connaît l’influence qu’a pu avoir la vision photographique sur l’impressionnisme, et au-delà sur les beaux-arts en général. Mais le défi lancé par Philippe Ortel est de rendre visibles les effets de cette révolution photographique sur la littérature. Car la photographie n’est pas seulement une image sur un morceau de papier, c’est aussi la machine qui l’a produite, l’opération qui lui a donné naissance, le choix entrepris par l’opérateur, et la « vie » de cette image particulière dans la sphère sociale et artistique. Ainsi, pour cet art de la représentation qu’est la littérature, la photographie remet en cause une multitude de paramètres depuis l’acte de création jusqu’à la diffusion de l’œuvre : rapport entre objectivité et subjectivité, opposition entre fiction et réalité, choix des sujets jugés dignes d’accéder à la représentation, prédominance du visible sur le savoir, accessibilité des sujets traités, don d’ubiquité renouvelé... Philippe Ortel repère trois composantes communes aux actes de création photographique et littéraire, trois composantes qui sont autant de prises en compte par les écrivains de la photographie, qui, de repoussoir, se transforme alors en modèle : une scène de création commune, où la chambre noire devient le symbole du lieu de projection de la création littéraire ; un cadre de référence commun lorsque la littérature s’interrogera sur le choix et le traitement de sujets nouveaux ; enfin un « interprétant » commun, la photographie, par son appréciation nouvelle du réel et sa photogénie, a pu inspirer voire conditionner le regard des écrivains sur le monde.

En traquant les mentions relatives à la photographie dans les textes connus et moins connus de la littérature du XIXe siècle, Philippe Ortel y repère ces points de contacts derrière lesquels se profilent des rapports plus profonds touchant à l’évolution même de la littérature. L’enquête débute dès les années 1820, alors que nous n’en sommes qu’aux toutes premières expérimentations sur la fixation de l’image produite par la chambre noire mais que déjà, avec la vogue des panoramas, s’instaure une esthétique de la « vue » à laquelle les romantiques seront très sensibles. À l’image d’Alphonse de Lamartine, qui se définissait lui-même comme étant « né impressionnable et sensible », les romantiques, emmenés par Victor Hugo, se reconnaîtront dans une esthétique préphotographique de la machine dans laquelle le rapport entre l’homme et la nature se trouve idéalisé grâce à la projection du spectacle du monde dans l’esprit créateur. Plus tard, alors que les réalistes de 1850 semblent tout faire pour se défendre d’une quelconque assimilation de leur style à la photographie, il s’avère pourtant que ces mêmes artistes furent très attentifs, non seulement à la démocratisation de la représentation opérée par la photographie, qui pointe son objectif vers d’autres sujets que ceux de la peinture, mais également à la révolution de la diffusion des images grâce à l’automatisme photographique. Ainsi le poème en prose, auquel Charles Baudelaire, fervent adversaire de la photographie, donna ses lettres de noblesse, trouve ses racines dans une même volonté d’accessibilité accrue du message artistique auprès du public. Enfin l’appareil photographique donnera à la littérature de la fin du XIXe siècle un modèle permettant de décrire l’homme moderne et ses facultés, l’étude se clôturant sur l’œuvre de Marcel Proust qui s’inspira autant du dispositif photographique que des images du cinématographe naissant.

Dans cet ouvrage, Philippe Ortel, qui est allé fouiller dans les moindres recoins de la littérature du XIXe siècle, démontre que, pour les écrivains, ce siècle fut avant tout celui du visible et de l’image, et donc a fortiori celui de la toute jeune photographie. Il illustre également la pertinence d’une telle approche et souligne la place nouvelle qu’est en train d’acquérir l’histoire de la photographie dans l’historiographie des représentations.

Paul-Louis ROUBERT

PHOTOGRAPHIE

Introduction