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La Pensée de l'Humanité est la dernière oeuvre de L. Tolstoï. "Les pensées recueillies ici, appartiennent aux auteurs les plus divers, depuis les écrits des brahmanes, de Confucius, des bouddhistes jusqu'à l'Evangile, aux Epitres et aux travaux de bien des penseurs, tant anciens que modernes. La plupart de ces pensées ont été tellement modifiées par mes traductions et adaptations, qu'il serait déplacé de maintenir la signature de leurs auteurs. Les meilleures de ces pensées ne sont pas de moi, mais des plus grands sages de l'univers." (Préface de l'auteur)
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Seitenzahl: 445
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Les pensées recueillies ici, appartiennent aux auteurs les plus divers, depuis les écrits des brahmanes, de Confucius, des bouddhistes jusqu'à l'Évangile, aux Épitres et aux travaux de bien des penseurs, tant anciens que modernes. La plupart de ces pensées ont été tellement modifiées par mes traductions et adaptations, qu'il serait déplacé de maintenir la signature de leurs auteurs. Les meilleures de ces pensées ne sont pas de moi, mais des plus grands sages de l'univers.
Léon Tolstoï
CHAPITRE I
I.—En quoi consiste la véritable foi.
II.—L'enseignement de la vraie foi est toujours clair et simple.
III.—La véritable foi est dans l'amour de Dieu et de son prochain.
IV.—La foi dirige la vie des hommes.
V.—La fausse religion.
VI.—Le culte extérieur.
VII.—L'idée de la récompense pour la bonne conduite est incompatible avec la vraie foi.
VIII.—La raison vérifie les dogmes de la foi.
IX.—La conscience religieuse des hommes ne cesse de se perfectionner.
CHAPITRE II
I.—L'homme découvre Dieu en soi-même.
II—Tout homme doué de raison est forcé de reconnaître Dieu.
III.—La volonté de Dieu.
IV.—On ne peut comprendre Dieu par la raison.
V.—Du manque de foi en Dieu.
VI.—L'amour de Dieu.
CHAPITRE III
I.—Qu'est-ce que l'Âme?
II.—Le «Moi» spirituel.
III.—L'âme et le monde matériel.
IV.—Le côté spirituel et le côté charnel de l'homme.
V.—La conscience, voix de l'âme.
VI.—La divinité de l'âme.
VII.—La vie de l'homme n'est pas dans le corps, mais dans l'âme, et non pas dans le corps et dans l'âme, mais dans l'âme seule
VIII—Le vrai bonheur de l'homme n'est que la joie spirituelle.
CHAPITRE IV
I.—La Conscience de la divinité de l'âme unit les hommes.
II—Le même principe spirituel vit non seulement dans tous les hommes, mais aussi dans tout ce qui vit
III.—Plus les hommes sont bons, mieux ils conçoivent l'unité du principe divin qui vit en eux.
IV.—Les conséquences résultant de la conception de l'unité de l'âme de tous les hommes.
CHAPITRE V
I. L'Amour unit les hommes à Dieu et aux autres êtres.
II.—De même que le corps a besoin de nourriture et souffre lorsqu'il en est privé, l'âme a besoin d'amour et souffre en son absence.
III.—L'amour n'est vrai que lorsqu'il se répand sur tout.
IV.—On ne peut aimer réellement que l'âme.
V.—L'amour est un sentiment naturel à l'homme.
VI.—L'amour seul donne le bonheur réel.
CHAPITRE VI
I.—La vraie vie n'est pas dans le corps, mais dans l'âme.
II.—Qu'est-ce que le Péché?
III.—Les Tentations et les Superstitions.
IV.—L'œuvre essentielle de la vie de l'homme est de se débarrasser des péchés, des tentations, et des superstitions.
V.—L'importance des péchés, des tentations, des superstitions, et des fausses doctrines dans la manifestation de la vie spirituelle.
CHAPITRE VII
I.—Tout le superflu dont jouit le corps est nuisible, tant au corps qu'à l'âme.
II.—L'Insatiabilité des passions charnelles.
III.—Péché d'intempérance dans la nourriture.
IV.—Le péché de manger de la viande.
V.—Péché de la griserie: vin, tabac, opium, etc.
VI.—Servir le corps, c'est nuire à l'âme.
VII—Seul celui qui est maître de ses désirs charnels est libre.
CHAPITRE VIII
I.—On doit tendre à la complète chasteté.
II.—Le péché de luxure.
III.—Malheurs provoqués par la licence sexuelle.
IV.—Altitude criminelle des conducteurs d'âmes dans la question sexuelle
V.—Lutte contre le péché sexuel.
VI.—Le Mariage.
VII—Les enfants servent à l'expiation du péché mortel
CHAPITRE IX
I.—L'homme commet un grand pèché s'il profite du travail d'autrui sans travailler lui-même.
II.—La loi du travail n'est pas pénible, mais agréable à accomplir.
III.—Le meilleur travail est le travail agricole.
IV.—Ce qu'on appelle la division du travail, n'est qu'une excuse de l'oisiveté
V.—Les occupations des gens qui se sont libérés de la loi du travail sont toujours vaines et inutiles.
VI.—Le mal de l'oisiveté.
CHAPITRE X
I—Le péché du riche.
II.—-L'homme et la terre.
III.—Les conséquences nuisibles de la richesse.
IV.—On ne doit pas envier la richesse, mais en avoir honte.
V.—L'excuse de la richesse
VI.—Pour atteindre le bonheur, l'homme ne doit pas se soucier de l'accroissement de son avoir, mais de l'amour qui est en lui.
VII.—La lutte contre de péché de cupidité.
CHAPITRE XI
I.—Péché de malveillance.
II.—L'absurdité de la colère
III.—La colère contre les hommes nos frères est déraisonnable parce que le même Dieu vit en nous tous
IV.—Plus l'homme se diminue, mieux il vaut
V.—La nécessité de l'amour pour la communion entre les hommes.
VI.—La lutte contre le péché de malveillance
VII.—La malveillance nuit toujours à celui qui la ressent
CHAPITRE XII
I.—L'absurdité de l'orgueil.
II.—L'orgueil national
III.—Un homme n'a pas de raison de s'enorgueillir devant les autres, parce que le même Esprit vit dans tous les hommes.
IV.—Conséquences de la tentation de l'orgueil.
V.—La lutte contre la tentation de l'orgueil.
CHAPITRE XIII
I.—De la tentation de l'inégalité.
II.—Les excuses de l'inégalité.
III.—Tous les hommes sont frères.
IV.—Tous les hommes sont égaux.
V.—Pourquoi tous les hommes sont égaux.
VI.—La reconnaissance de l'égalité de tous les hommes est possible et l'humanité s'y rapproche.
VII.—Tous les hommes sont égaux pour celui qui vit de la vie spirituelle
CHAPITRE XIV
I.—La violence de l'homme exercée sur l'homme.
II.—La lutte contre le mal par la violence est inadmissible parce que les hommes conçoivent le mal différemment.
III.—L'inefficacité de la violence.
IV.—L'erreur d'organiser la vie par la violence.
V.—Les conséquences néfastes de la superstition de la violence.
VI.—Seule la non-résistance au mal par la violence permet à l'humanité de substituer la loi de l'amour à la loi de la violence.
VIII.—Interprétation erronée du commandement du Christ interdisant d'user de la violence contre le mal.
CHAPITRE XV
I.—Le châtiment n'atteint jamais le but par lequel on le justifie.
II.—Superstition de l'efficacité de la vengeance.
III.—La vengeance dans les rapports individuels.
IV.—La vengeance dans les rapports sociaux.
V.—Dans les rapports personnels des hommes, la vengeance doit faire place à l'amour fraternel et le mal ne sera plus enrayé par la violence.
VI.—Il est tout aussi important de ne pas combattre le mal par la violence dans les rapports sociaux que dans les rapports individuels.
VII.—La véritable conception des conséquences de la doctrine défendant la nécessité de la violence, commence à pénétrer dans la conscience de l'homme moderne
CHAPITRE XVI
I.—En quoi consiste la tentation de la vanité.
II.—Si beaucoup de gens partagent la même opinion, cela ne prouve pas que cette opinion soit juste.
III.—Conséquences pernicieuses de la vanité.
IV.—La lutte contre la tentation de la vanité.
V.—On doit se préoccuper de son âme et non pas de sa gloire.
VI.—Celui qui vit de la vraie vie n'a pas besoin de louanges.
CHAPITRE XVII
I.—En quoi consiste la supercherie des fausses croyances.
II.—Les fausses croyances ne satisfont pas les exigences supérieures, mais les exigences inférieures de l'âme humaine.
III.—Le Culte extérieur.
IV.—La pluralité des croyances et l'unité de la religion vraie.
IV.— Conséquences de la confession des fausses croyances.
VI.—En quoi consiste la vraie religion?
VII—La seule religion, vraie unit les hommes de plus en plus.
CHAPITRE XVIII
I.—En quoi consiste la superstition de la science.
II—La science sert à justifier l'organisation de la vie sociale.
III.—Conséquences nuisibles de la superstition de la science.
IV.—La quantité de matières à étudier est innombrable, tandis que
V.—La quantité des connaissances est innombrable. C'est à la vraie science de choisir les plus importantes et les plus nécessaires.
VI.—En quoi consiste le sens et le but de la vraie science.
VII.—De la lecture des livres.
VIII.—De la pensée indépendante.
CHAPITRE XIX
I.—La libération des péchés, des tentations et des superstitions est dans l'effort.
II.—La vie pour l'âme exige des efforts.
III.—Le perfectionnement de soi-même ne saurait être atteint que par des efforts de conscience
IV.—Pour se rapprocher de la perfection, l'homme ne doit compter que sur ses propres forces.
V.—Il n'y a qu'un seul moyen d'améliorer la vie sociale: l'effort de chaque homme pour obtenir une vie morale et bonne.
VI.—L'effort vers la perfection donne le vrai bonheur.
CHAPITRE XX
I.—La vraie vie ne dépend pas du temps.
II.—La vie spirituelle de l'homme en dehors du temps et de l'espace.
III.—La vraie vie n'est que dans le présent.
IV.—L'amour ne se manifeste que dans le présent.
V.—Tentation de la préparation à la vie, au lieu de la vie même.
VI.—Les conséquences de nos actes regardent Dieu, et non pas nous.
VII.—Ceux qui croient que le sens de la vie est dans le présent ne se préoccupent pas de la vie d'outre-tombe.
CHAPITRE XXI
I.—L'abstention est le meilleur moyen de mener une bonne vie.
II.—Conséquences de l'incontinence.
III.—Toute activité n'est pas digne d'estime.
IV.—L'homme peut éviter de mauvaises habitudes s'il a conscience d'être non une créature charnelle, mais spirituelle.
VI.—La portée de la continence pour chaque homme et pour l'humanité entière.
CHAPITRE XXII
I.—La parole est une grande chose.
II.—Tais-toi lorsque tu te fâches.
III.—Ne discute pas.
IV.—Ne juge point.
V.—Le danger de l'intempérance de langage.
VI.—L'utilité du Silence.
VII.—L'Utilité de la tempérance du langage.
CHAPITRE XXIII
I.—Le rôle de la pensée.
II.—La vie de l'homme est déterminée par ses pensées.
III.—La cause des plus grands malheurs des hommes réside non pas dans leurs actes, mais dans leurs pensées.
IV.—L'homme est maître de ses pensées
V.—Il faut vivre d'une vie spirituelle pour avoir la force de gouverner ses pensées.
VI.—La faculté de s'unir par la pensée aux vivants et aux morts est un des grands bienfaits dont jouit l'homme.
VII.—La vie juste est impossible sans un effort de pensée.
VIII.—Seule la faculté de penser distingue l'homme de la bête.
CHAPITRE XXIV
I.—La loi de la vie est dans le renoncement à la chair.
II.—L'imminence de la mort amène nécessairement l'homme à la conscience de la vie spirituelle qui n'est pas assujettie à la mort.
III.—Le renoncement à son «moi» corporel révèle Dieu dans l'âme de l'homme.
IV.—Le vrai amour envers les hommes n'est possible que par l'abnégation.
V.—L'homme qui emploie toutes ses forces à satisfaire uniquement ses besoins bestiaux, détruit sa vraie vie
VI.—On ne peut se libérer de ses péchés qu'à condition de renoncer à soi-même.
VII—Le renoncement à sa personnalité bestiale donne à l'homme le vrai bonheur spirituel qui est inaliénable.
CHAPITRE XXV
I.—L'homme ne peut être fier de ses œuvres, parce que tout le bien qu'il fait ne vient pas de lui, mais de l'élément divin qui vit en lui.
II.—Toutes les tentations viennent de l'orgueil.
III.—L'Humilité unit les hommes par l'amour.
IV.—L'Humilité unit l'homme à Dieu.
V.—Comment lutter contre l'orgueil.
VI.—Conséquences de l'orgueil.
VII.—L'Humilité donne à l'homme le bonheur spirituel et la force de lutter contre les tentations.
CHAPITRE XXVI
I.—Comment on doit se comporter envers les opinions et les coutumes établies.
II.—Le mensonge, ses causes et ses conséquences.
III.—Sur quoi repose la superstition.
IV.—Les superstitions religieuses.
V.—Le principe raisonnable de l'homme.
VI.—La raison vérifie les principes de la foi.
CHAPITRE XXVII
I.—Ce que nous appelons la souffrance est la condition inévitable de la vie.
II—Les souffrances éveillent l'homme à la vie spirituelle.
III.—Les souffrances apprennent à l'homme à considérer la vie au point de vue raisonnable.
IV.—Les maladies n'entravent pas la vraie vie, mais y aident.
V.—Ce que nous appelons le mal, ce sont nos fautes.
VI.—La conscience des bienfaits de la souffrance supprime son poids.
VII—Les souffrances ne peuvent entraver l'accomplissement de la volonté de Dieu.
CHAPITRE XXVIII
I.—La vie de l'homme ne finit pas lorsque son corps meurt.
II.—La vraie vie est en dehors du temps; c'est pourquoi elle n'a pas d'avenir.
III.—La mort ne peut effrayer un homme qui vit de la vie spirituelle.
IV.—L'homme doit vivre par ce qu'il y a d'immortel en lui.
V.—La pensée à la mort aide à la vie spirituelle.
VI.—L'approche de la mort.
CHAPITRE XXIX
I.—La mort charnelle n'est pas la fin de la vie, mais uniquement uns transformation.
II.—Le principe du changement de l'existence qui a lieu pendant la vie corporelle est inaccessible à la raison humaine.
III.—La mort est une libération.
IV.—La naissance et la mort sont les bornes au delà desquelles notre vie nous est cachée.
V.—La mort libère l'âme des limites de la personnalité.
VI.—La mort dévoile ce qui paraissait inconcevable.
CHAPITRE XXX
I.—La vie est le bonheur suprême, accessible à l'homme.
II.—Le vrai bien est dans la vie présente, et non dans la vie «d'outre-tombe».
III—Tu ne trouveras le vrai bonheur qu'en toi-même.
IV.—La vraie vie est la vie spirituelle.
V.—En quoi consiste le vrai bonheur.
VI.—Le bien est dans l'amour.
VII.—Plus l'homme vit pour son corps, plus il est privé du vrai bonheur.
VIII.—L'homme n'éprouve pas le bien de la vie uniquement quand il ne suit pas la loi de la vie.
IX.—Seule l'observance de la loi de la vie donne le bien à l'homme.
DE LA FOI
Pour vivre heureux, l'homme doit savoir ce qu'il peut et ce qu'il ne peut pas faire. Et seule la foi le lui apprend. La foi indique ce qu'est l'homme et pourquoi il est sur la terre. Cette foi a toujours existé et existe chez tous les hommes doués de raison.
1
Afin de vivre d'une vie heureuse, l'homme doit comprendre ce qu'est la vie, ce qu'il peut et ce qu'il ne peut pas faire. Ceux qui furent les meilleurs et les plus sages parmi tous les peuples l'enseignèrent de tout temps. Toutes les doctrines de ces sages se rejoignent par leur base. Et c'est cet ensemble des doctrines, révélant le but de la vie humaine et la conduite à observer, qui constitue la véritable religion.
2
Quel est la signification de l'univers dont je ne conçois ni la fin ni le commencement? Que représente ma vie dans cet univers et comment dois-je vivre cette vie?
La foi seule répond à ces questions.
3
La vraie religion a pour mission de révéler la loi qui prime toutes les lois humaines et qui est une pour tous les hommes.
4
Il peut exister plusieurs croyances erronées, mais la vraie croyance est une. KANT.
5
Si ta foi a été effleurée d'un doute, tu n'as plus la foi. La foi est alors seulement la foi, quand il ne te vient même pas la pensée qu'elle puisse être mensongère.
6
Il existe deux sortes de croyances: la confiance qu'on accorde à ce qu'affirment les hommes; c'est, la foi en l'humanité, et on en compte un grand nombre. L'autre croyance reconnaît la dépendance dans laquelle on se trouve envers Celui qui nous a envoyés dans ce monde. C'est la foi en Dieu, et il n'en existe qu'une pour tous.
1
Croire—signifie avoir confiance en ce qui nous est révélé, sans nous demander pourquoi il en est ainsi et ce qu'il en résultera. C'est en cela que réside la vraie foi. Elle nous apprend qui nous sommes et quels devoirs suscite en nous cette connaissance; mais elle reste muette sur les conséquences et les résultats des actes ordonnés par elle.
Si je crois en Dieu, point n'est besoin de connaître le but de mon obéissance à la volonté divine, car je sais que Dieu est amour et que l'amour n'a qu'un but: le Bien.
2
La véritable loi de la vie est si simple, si claire et si compréhensible que les hommes n'ont pas d'excuse à leur mauvaise vie sous prétexte d'ignorer cette loi. Si les hommes vivent contrairement à la loi de la vraie vie ils répudient la raison. Et c'est ce qu'ils font.
3
On dit que l'accomplissement de la volonté divine est ardue. C'est faux. La loi de vie ne nous demande qu'amour envers notre prochain. Et l'amour n'est pas pénible, mais joyeux.
D'après GRÉGOIRE SKOVORODA.
4
Le sentiment qu'éprouve l'homme lorsqu'il découvre la vraie foi est semblable à celui d'une personne faisant jaillir la lumière dans une chambre obscure. Tout s'éclaire et le bonheur remplit l'âme.
1
«Aimez-vous les uns les autres comme je vous aime; tous vous reconnaîtront pour mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres»,—a dit le Christ. Il ne dit pas: si vous croyez en ceci ou en cela, mais si vous aimez.—La foi chez différents hommes, à diverses époques, peut varier, mais l'amour est invariable chez tous. La vraie foi est unique—c'est l'amour pour tout ce qui vit.
YBRAHIM DE CORDOUE.
3
L'amour rend les hommes heureux, parce qu'il unit l'homme à Dieu.
4
Le Christ a révélé aux hommes que l'éternel n'était pas la même chose que le futur, mais que l'éternel, l'invisible, est en nous, dans cette vie même, que nous devenons éternels lorsque nous sommes en communion avec le Dieu-Esprit en lequel tout vit et se meut.
Nous parvenons à cette éternité uniquement par l'amour.
1
Seul, celui qui agit selon ce qu'il considère comme loi de la vie, connaît la loi de la vie.
2
Toute foi n'est qu'une réponse à ceci: comment dois-je vivre dans le monde, non pas aux yeux des hommes, mais aux yeux de Celui qui m'a envoyé sur la terre?
3
La vraie foi n'est pas de savoir bien parler de Dieu, de l'âme, de ce qui a été et de ce qui sera, mais uniquement de bien savoir ce qu'il faut faire et ne pas faire dans cette vie.
D'après KANT.
4
Si un homme éprouve des malheurs dans la vie, c'est uniquement parce que cet homme n'a pas de foi. Il en est de même pour tout un peuple. Si un peuple est malheureux, c'est parce qu'il a perdu la foi.
5
La vie des hommes est heureuse ou malheureuse, suivant leur conception de la vraie loi de la vie. Plus ils comprennent clairement cette loi, plus leur vie est heureuse; plus ils la comprennent faussement, plus leur vie est malheureuse.
6
Pour sortir des souillures du péché, de la dépravation et de la vie malheureuse,'il ne faut aux hommes qu'une chose, une religion dans laquelle ils ne vivraient pas, chacun pour soi, comme ils le font à présent, mais d'une vie commune, en reconnaissant tous la même loi et le même but. Alors seulement les hommes, en répétant les paroles de la prière du Seigneur: «Que ton règne arrive sur la terre comme au ciel» pourraient espérer que le règne de Dieu viendrait réellement sur la terre.
D'après MAZZINI.
7
Si une religion nous apprend qu'il faut renoncer à cette vie pour la vie éternelle, c'est une religion mensongère. On ne peut pas renoncer, à cette vie pour la vie éternelle, pour cette raison que la vie éternelle existe déjà dans cette vie.
WEMANA indienne.
8
Plus la foi de l'homme est solide, plus sa vie est ferme. La vie d'un homme sans religion est celle d'une bête.
1
La loi de la vie commandant d'aimer Dieu et son prochain est simple et claire: tout homme, ayant atteint l'âge de raison la conçoit par son cœur. Par conséquent, s'il n'y avait, pas de doctrines erronées, tous les hommes reconnaîtraient cette loi, et le royaume des cieux serait sur la terre.
Mais, partout et toujours, des faux docteurs ont appris aux hommes à reconnaître comme loi de Dieu, ce qui n'est pas sa loi. Les multitudes ont accepté ces fausses doctrines et se sont éloignées de la vraie loi de la vie et de l'accomplissement de la véritable loi. Aussi, leur vie n'en est devenue que plus pénible et plus malheureuse.
Il ne faut donc croire à aucune doctrine, si elle n'est pas d'accord avec l'amour de Dieu et de son prochain.
2
Il ne faut pas croire que la religion est vraie parce qu'elle est vieille. Au contraire, plus les hommes vivent, plus la vraie loi de la vie leur devient claire. Supposer qu'à notre époque, il faut continuer à croire à ce que croyaient nos grands-pères et aïeux, c'est croire qu'un adulte peut continuer à porter les vêtements d'enfant.
3
Nous nous lamentons de ce que nous ne croyons plus en ce que croyaient nos pères. Il ne faut pas s'en désoler, mais s'efforcer de créer une religion à laquelle nous puissions croire aussi fermement que nos pères croyaient à la leur.
MARTINEAU
1
La vraie foi est dans la croyance en une seule loi qui convient à tous les hommes de l'univers.
2
La vraie religion enseigne de vivre dans le bien, en accord avec tous et d'agir envers son prochain comme on voudrait qu'on agisse envers nous.
Cette vraie religion a été enseignée par tous les sages, par tous les saints de tous les peuples.
1
Quiconque, pratique une religion seulement en vue des récompenses qu'elle peut lui assurer pour ses bonnes œuvres, ne fait pas preuve de foi mais de calcul, calcul toujours faux. Il est faux, parce que la vraie foi assure le bonheur dans le présent uniquement, qu'elle ne donne et ne peut donner aucun bonheur dans l'avenir.
2
Un ouvrier cherchait à s'embaucher. Il rencontra deux embaucheurs, qui, chacun de son côté, se mirent à lui vanter leurs patrons. L'un lui dit que la place était excellente. «Il est vrai, que si tu ne contentes pas le patron, il te frappera, t'emprisonnera; mais si tu réussis à le satisfaire, tu ne pourras pas avoir de vie plus agréable. Quand tu auras fini ton temps de travail, tu auras ta retraite, tu vivras sans rien faire; des fêtes, du vin, des friandises et promenades chaque jour. Plais-lui seulement; la vie sera telle que tu n'en peux imaginer de meilleure.»
L'autre embaucheur invita, à son tour, l'ouvrier à aller chez son patron, mais ne dit pas comment il serait récompensé; il ne pouvait même pas dire où et comment vivaient les ouvriers et si le travail était facile ou pénible; il affirma seulement que le maître était bon, qu'il ne punissait personne et qu'il vivait lui-même au milieu de ses employés.
L'ouvrier réfléchit: «Le premier patron promet trop. Si tout était vrai, il n'aurait pas besoin de tant promettre. En me laissant tenter par une vie grasse, je pourrai bien mal tomber. Le maître doit être méchant, parce qu'il punit sévèrement ceux qui ne travaillent pas à son gré; j'irai plutôt chez l'autre; au moins, celui-ci ne promet rien, mais on dit qu'il est bon et qu'il vit au milieu de ses ouvriers.»
Il en est de même des doctrines religieuses. Certains docteurs incitent les hommes à bien faire en les intimidant par les punitions et en les attirant par des promesses de récompenses dans l'autre monde où personne n'a été. D'autres enseignent seulement que l'amour, base de la vie, est en nous et que celui qui reconnaît ce principe est heureux.
3
Si tu sers Dieu pour obtenir la jouissance éternelle, tu te sers toimême et non pas Dieu.
1
On n'obtient pas la foi par la raison. Mais la raison nous est nécessaire pour contrôler la religion qu'on nous enseigne.
2
Ne craignons pas de rejeter de notre religion tout ce qui est inutile, matériel, tangible, autant que ce qui est vague, indécis: plus nous purifierons le noyau spirituel, mieux nous comprendrons la véritable loi de la vie.
3
Celui qui ne croit pas à tout ce que tout le monde croit autour de lui n'est pas un incroyant; tandis que celui qui pense et dit qu'il croit à ce qu'il ne croit pas, est un véritable incroyant.
1
Nous devons nous servir des doctrines des anciens sages et des saints posant la loi de la vie, mais nous devons vérifier ce qu'ils nous apprennent: accepter ce qui est conforme à la raison et rejeter ce qui lui est contraire.
2
Il est surprenant que la plupart des hommes restent fidèles aux doctrines les plus anciennes, à celles qui ne conviennent plus à notre temps, tandis qu'ils rejettent et considèrent comme inutiles et malfaisantes toutes les nouvelles doctrines. Ils oublient que si Dieu a révélé la vérité aux anciens, il demeure le même et peut la révéler de la même façon aux hommes qui ont vécu jadis et à ceux qui vivent maintenant.
D'après THOREAU.
5
La religion n'est pas vraie parce que les saints l'ont prêchée, mais les saints l'ont prêchée parce qu'elle est vraie.
LESSING
6
Lorsque l'eau de pluie coule dans les chenaux, il nous semble que l'eau en vient. Mais l'eau tombe du ciel. Il en est de même des doctrines des sages et des saints: il nous semble que ce sont ces derniers qui les ont formées; mais elles viennent de Dieu.
D'après RAMA-KRICHNA
DE DIEU
Outre la matière dont nous et l'univers sommes faits, nous connaissons encore quelque chose d'immatériel qui donne la vie à notre corps et est uni à lui. C'est cette chose immatérielle que nous appelons l'âme. De même, cette chose immatérielle qui n'est unie à rien et qui donne la vie à tout ce qui existe, est ce que nous appelons Dieu.
1
La base de toute religion est dans la reconnaissance, non seulement de tout ce que nous voyons et ressentons matériellement, mais encore de ce quelque chose d'invisible, d'immatériel qui nous donne la vie, à nous et à tout ce qui est tangible et matériel.
2
Je sais que j'ai en moi quelque chose sans quoi rien ne serait. C'est ce que j'appelle Dieu.
D'après ANGÉLUS.
3
Tout homme, en réfléchissant à ce qu'il est, est forcé de s'apercevoir qu'il n'est pas tout, mais une partie isolée de quelque chose. L'ayant compris, l'homme pense généralement que ce quelque chose dont il est séparé est le monde matériel qu'il voit: la terre sur laquelle il vit et où ont vécu ses ancêtres, et aussi le ciel, les étoiles et le soleil qu'il aperçoit. Mais en y réfléchissant plus à fond, ou en apprenant ce qu'en pensaient les sages de tout l'univers, il reconnaît que ce quelque chose, dont les hommes se sentent séparés, n'est pas le monde matériel qui s'étend à l'infini, dans l'espace et dans le temps, mais quelque chose d'autre. Si l'homme réfléchit encore et qu'il apprend ce qu'en pensaient également les sages, il comprendra, que le monde matériel, qui n'a jamais commencé, ne finira jamais et ne peut avoir de limites, n'est pas réel, mais est une conception de notre cerveau et que, par suite, le quelque chose dont nous nous sentons séparés, n'a ni commencement ni fin, ni dans le temps ni dans l'espace, mais qu'il est immatériel et spirituel.
Ce quelque chose de spirituel, que l'homme reconnaît, comme son commencement, est ce que les sages appelaient et appellent Dieu.
4
On ne peut reconnaître Dieu qu'en soi-même. Tant que tu ne l'as pas trouvé en toi, tu ne le trouveras nulle part.
Il n'y a pas de Dieu pour celui qui ne Le sens pas en soi.
5
Je sens en moi un être spirituel séparé de tout. Je sens le même être spirituel, également séparé de tout, dans les autres hommes. Mais si je le reconnais en moi et si je le reconnais dans les autres êtres, il ne peut ne pas exister lui-même. C'est cet être existant par lui-même que nous appelons Dieu.
6
Ce n'est pas toi qui vis: ce que tu considères comme toi est mort. Ce qui t'anime est Dieu.
ANGÉLUS.
7
Ne pense pas gagner Dieu par tes actes; toutes les œuvres sont nulles devant Dieu. Il ne faut pas gagner Dieu, mais être Lui.
ANGÉLUS.
8
Si nous ne voyions pas de nos yeux, si nous n'entendions pas de nos oreilles, si nous ne touchions pas de nos mains, nous ne saurions rien de ce qui est autour de nous. Mais si nous ne reconnaissions pas Dieu en nous-mêmes, nous ne nous connaîtrions pas nous-mêmes; nous ne connaîtrions pas en nous-mêmes celui qui voit, qui entend le monde autour de soi.
9
Celui qui ne saura devenir fils de Dieu, restera à jamais dans l'étable avec le bétail.
ANGÉLUS.
10
Si je mène la vie du siècle, je peux me passer de Dieu. Mais je n'ai qu'à réfléchir d'où je suis issu, quand je suis né et où j'irai après ma mort, pour que je reconnaisse aussitôt qu'il y a quelque chose dont je suis venu et où je vais. Il m'est impossible de ne pas reconnaître que je suis venu dans ce monde de quelque chose d'incompréhensible et que je vais vers quelque chose de tout aussi incompréhensible pour moi.
C'est cet incompréhensible dont je viens et où je vais que j'appelle Dieu.
11
On dit que Dieu est l'amour et que l'amour est Dieu. On dit aussi que Dieu, est la raison et que la raison est Dieu. Tout cela n'est pas absolument exact. L'amour et la raison sont des qualités de Dieu que nous reconnaissons en nous-mêmes, mais nous ne pouvons savoir ce qu'Il est par Lui-même.
12
C'est bien de craindre Dieu, mais mieux encore est de L'aimer. Le mieux, c'est de Le ressusciter en soi.
ANGÉLUS.
13
L'homme doit aimer; mais on ne peut aimer réellement que ce qui est parfait. Il doit donc exister quelque chose qui n'a pas de défauts. Et il n'y a qu'un seul être qui est sans défaut: Dieu.
14
Si les hommes ne sont pas toujours d'accord sur ce qu'est Dieu, tous ceux qui croient réellement en Lui comprennent toujours de la même façon ce que Dieu veut d'eux.
15
Dieu aime la solitude. Il n'entrera dans ton cœur que lorsqu'il y sera seul et que tu ne penseras qu'à Lui.
D'après ANGÉLUS.
16
Il existe un conte arabe que voici: En traversant le désert, Moïse entendit un pâtre prier Dieu: «O Seigneur! disait-il, comment faire pour Te rencontrer et devenir Ton esclave! Avec quelle joie je Te chausserai, je laverai, je baiserai Tes pieds, je peignerai Tes cheveux, je laverai Tes vêtements, j'arrangerai Ta demeure et je T'apporterai le lait de mon troupeau! Mon cœur Te désire!» Moïse, entendant ces paroles, se fâcha contre le pâtre et dit: «Tu blasphèmes. Dieu n'a pas de corps. Il n'a besoin ni de vêtements, ni de demeure, ni de serviteur. Tu dis des sottises.» Le pâtre en fut attristé. Il ne pouvait se représenter Dieu sans corps et sans besoins matériels; il ne pouvait plus prier et servir Dieu, et il tomba dans le désespoir. Alors Dieu dit à Moïse: «Pourquoi as-tu éloigné de Moi Mon fidèle esclave? Chaque homme a ses pensées et ses termes. Ce qui est mal pour l'un est bien pour l'autre; ce qui est poison pour toi est miel pour un autre. Les paroles ne signifient rien. Je vois le cœur de celui qui s'adresse à Moi.»
17
Si l'homme ne sait pas qu'il respire l'air, il sait, lorsqu'il étouffe qu'il lui manque quelque chose sans quoi il ne peut vivre. Il en est de même de celui qui perd Dieu, bien qu'il ne sache pas ce qui le fait souffrir.
1
Nous voyons aux cieux et dans chaque homme ce que nous appelons Dieu.
Lorsqu'on hiver, pendant la nuit, tu regardés le ciel, tu vois des étoiles, encore des étoiles et des étoiles sans fin, et lorsque tu penses que chacune de ces étoiles est nombre de fois plus grande que la terre où tu vis, que par-dessus les étoiles que tu vois, il y a des centaines, des milliers, des millions d'autres étoiles et de plus grandes encore et que ni les étoiles, ni le ciel n'ont de fin, tu comprends que ce que nous ne pouvons concevoir existe.
Lorsque nous regardons en nous-mêmes et que nous voyons ce que nous appelons notre «moi», lorsque nous y voyons quelque chose que nous ne pouvons pas comprendre non plus, mais que nous connaissons mieux que tout le reste et qui nous fait comprendre tout ce qui est, nous voyons dans notre moi, dans l'âme, quelque chose de plus compréhensible et de plus grand que ce que nous voyons dans les cieux.
C'est ce que nous voyons au ciel et ce que nous sentons en nous, en notre âme, que nous appelons Dieu.
2
De tous temps, chez tous les peuples s'était formée la foi en une force invisible gouvernant le monde.
Les anciens attribuaient cette force à la raison universelle, à la nature, à la vie, à l'éternité; les chrétiens appellent cette force: esprit, Père, Seigneur, raison, vérité.
Le monde visible, changeant, est en quelque sorte l'ombre de cette force.
De même que Dieu est éternel, le monde visible, son ombre, est éternel. Seule la force invisible, Dieu, existe véritablement.
SKOVORODA.
3
Il y a un être sans lequel ni le ciel, ni la terre, ne seraient. Cet être est paisible, immatériel; ses qualités s'appellent: amour et raison; mais l'être lui-même n'a pas de nom. Il est le plus éloigné et le plus proche.
LAO-TSEU.
4
On demanda à un homme: Pourquoi sait-il que Dieu existe? Il répondit: «Faut-il donc une chandelle pour voir l'aurore?»
5
Si l'homme considère quelque chose comme grand, c'est qu'il ne voit pas les choses de la hauteur de Dieu.
ANGÉLUS.
6
Je peux ne pas réfléchir à ce qu'est l'univers infini et à ce qu'est mon âme qui se connaît elle-même; mais si j'y pense, il m'est impossible de ne pas reconnaître ce que nous appelons Dieu.
9
Il y a en Amérique une petite fille aveugle et sourde-muette de naissance. On lui a appris à lire et à écrire par le toucher. Lorsque sa maîtresse lui eut expliqué qu'il y avait un Dieu, la fillette répondit qu'elle le savait, mais qu'elle ignorait son nom.
1
Nous concevons Dieu moins par la raison que par notre sensation d'être en Son pouvoir, tel un nourrisson dans les bras de sa mère.
L'enfant ne sait pas qui le tient, le réchauffe, le nourrit, mais il sait que ce quelqu'un existe et non seulement il connaît, mais il aime ce quelqu'un dont il dépend. Il en est de même de l'homme.
2
Plus l'homme accomplit la volonté de Dieu, plus il Le connaît.
Si l'homme n'accomplit pas la volonté de Dieu, il ne Le connaît pas du tout, bien qu'il dise Le connaître et qu'il L'invoque.
3
De même qu'on ne peut reconnaître une chose qu'en s'en approchant, on ne peut connaître Dieu, qu'en s'approchant de Lui, et on ne peut le faire qu'à l'aide de bonnes actions. Et plus l'homme s'habitue au bien, mieux il apprend à connaître Dieu; et plus il apprend à le connaître, plus il aime ses semblables.
4
Nous ne pouvons connaître Dieu. Tout ce que nous savons de Lui c'est Sa loi, Sa volonté, telles qu'elles sont écrites dans l'Evangile. De la connaissance de Sa loi, nous déduisons que Celui qui l'a faite existe, mais nous ne pouvons pas Le connaître Lui-même. Nous ne savons au juste qu'une chose, c'est que nous devons accomplir la loi que Dieu nous a donnée et que notre vie est d'autant, meilleure que nous suivons plus strictement cette loi.
5
Il est surprenant que je n'aie pu voir avant la simplicité de cette vérité qu'en dehors de ce monde et de notre vie, il y a quelqu'un, quelque chose qui sait pourquoi le monde existe et pourquoi nous y sommes, telles les bulles qui se forment dans l'eau bouillante et qui éclatent et disparaissent.
Oui, il se passe quelque chose en ce monde, grâce à tous les êtres vivants, à moi, à ma vie. Autrement, pourquoi existeraient ce soleil, ces printemps, ces hivers et pourquoi ces souffrances, ces naissances et ces morts, ces bienfaits, ces crimes, pourquoi tous ces êtres séparés qui apparemment n'ont aucun sens pour moi et qui vivent de toutes leurs forces, qui se soucient tant de leur vie? La vie de tous ces êtres me convainc parfaitement que tout cela est nécessaire à quelque chose de raisonnable, de bon, mais qui ne m'est pas accessible.
6
Tant que l'homme chante, crie et dit devant tous: «O Seigneur, Seigneur!» c'est qu'il n'a pas trouvé le Seigneur. Celui qui L'a trouvé garde le silence.
RAMA-KRICHNA.
7
Dans les mauvais moments, on ne sent pas Dieu, on doute de Lui. Mais le salut est toujours le même: penser non à Dieu, mais à Sa loi et l'accomplir: aimer tout le monde.
1
On peut sentir Dieu en soi, ce qui n'est pas difficile. Mais comprendre Dieu et savoir ce qu'Il est, est impossible et inutile.
2
On ne peut comprendre par la raison, que l'homme contient son âme et Dieu; de même, il est impossible de concevoir qu'il n'y ait pas de Dieu et que l'homme n'ait pas d'âme.
PASCAL.
3
Pourquoi suis-je séparé de tout le reste et pourquoi sais-je que tout ce dont je suis séparé existe, et pourquoi ne puis-je comprendre ce qu'est ce tout? Pourquoi «moi» change-t-il constamment? Je ne peux rien comprendre à tout cela. Mais je ne puis m'empêcher de penser que tout cela a un sens, qu'il y a un être pour lequel tout cela est compréhensible, qui sait à quoi tout cela sert.
4
Chacun peut sentir Dieu, et personne ne peut Le comprendre.
C'est pourquoi ne cherchons pas à Le comprendre, mais accomplissons sa volonté, qui est de le sentir en soi avec plus d'intensité.
5
Si tes yeux sont aveuglés par le soleil, tu ne dis pas qu'il n'y a pas de soleil. Tu ne diras pas non plus que Dieu n'existe pas parce que ta raison s'embrouille et se perd, lorsque tu veux comprendre le commencement et la cause de tout.
D'après ANGÉLUS.
6
«Pourquoi me demandes-tu mon nom?—dit Dieu à Moïse.—Si derrière ce qui se meut tu peux voir ce qui a toujours été, ce qui est et ce qui sera, tu Me connais. Mon nom est le même que ma substance. Je suis réel. Je suis celui qui est.
«Celui qui veut savoir mon nom, ne me connaît pas.»
SKOVORODA.
7
La raison qu'on ne peut concevoir n'est pas la raison éternelle; l'être qu'on peut nommer n'est pas l'être suprême.
LAO-TSEU.
8
Si étrange que soit le fait que je ne connaisse pas Dieu, j'ai toujours peur lorsque je suis sans Lui, et je ne suis tranquille que lorsque je suis avec lui. C'est plus étrange encore que je n'aie point besoin de Le connaître mieux et davantage que je ne Le connais maintenant dans ma vie actuelle. Je peux et je voudrais me rapprocher de Lui; ma vie entière tend à cela. Mais ce rapprochement n'augmente aucunement ma connaissance de Dieu. Toute tentative de mon imagination me démontrant que je le conçois (par exemple, lorsque je me l'imagine créateur ou miséricordieux, ou quelque chose d'analogue) m'éloigne de lui et arrête mon rapprochement de Lui. Même le pronom «Il», appliqué à Dieu, détruit en quelque sorte pour moi toute sa signification. Le mot «Il» le diminue.
9
Tout ce qu'on peut dire de Dieu ne Lui ressemble pas. On ne peut dépeindre Dieu par des paroles.
ANGÉLUS.
1
L'homme raisonnable trouve en lui-même la conception de son âme, de lui-même et de l'âme de l'univers, qui est Dieu; et en reconnaissant l'impossibilité d'amener ces conceptions à la netteté complète, il s'arrête docilement devant elles, sans toucher à ce qui les voile.
Mais il y a eu et il y a encore des gens d'un esprit et d'une sagesse raffinés et qui veulent expliquer la conception de Dieu par des paroles. Je ne condamne pas ces gens. Néanmoins, ils ont tort lorsqu'ils affirment qu'il n'y a pas de Dieu, et un pareil athéisme ne peut durer. D'une façon ou d'une autre, l'homme aura toujours besoin de Dieu. Si Sa divinité s'était révélée à vous avec plus d'éclat encore que jusqu'à présent, je suis convaincu que ceux qui contestent Dieu inventeraient de nouvelles subtilités pour Le nier. La raison se plie toujours devant les exigences du cœur.
ROUSSEAU.
2
Penser qu'il n'y a pas de Dieu, revient au même d'après Lao-Tseu, que de croire que l'air qui sort d'un soufflet, a le soufflet pour origine et que le soufflet pourrait fonctionner là où il n'y aurait pas d'air.
3
Lorsque les gens de mauvaise vie disent que Dieu, n'existe pas, ils ont raison: Dieu n'existe que pour ceux qui regardent de Son côté et se rapprochent de Lui. Mais pour celui qui s'est détourné de Lui et s'en éloigne, il ne peut y avoir de Dieu.
4
Deux catégories d'hommes connaissent Dieu. Ceux qui ont le cœur modeste—qu'ils soient sages ou sots—et ceux qui sont vraiment intelligents. Seuls, les hommes orgueilleux et d'intelligence médiocre ne connaissent pas Dieu.
PASCAL.
5
Moïse dit à Dieu: «Où te trouverai-je, Seigneur?»—Dieu lui répondit: «Tu m'as déjà trouvé, si tu Me cherches».
6
Prouver que Dieu existe! Il ne peut y avoir rien de plus stupide que l'idée de prouver l'existence de Dieu. Le faire, c'est vouloir prouver la raison de sa vie. A qui? Comment? Pourquoi? Si Dieu n'existe pas, il n'y a rien. Or, comment dès lors prouver Son existence?
7
Dieu existe. Point n'est besoin de le prouver. Le faire, serait blasphémer; le nier, une folie. Dieu demeure dans notre conscience, dans la conception de l'humanité entière, dans la structure de l'univers. Seul un homme très misérable ou très dépravé peut nier Dieu sous la voûte du ciel étoile, sur la tombe des êtres chers ou devant la mort heureuse d'un martyr.
MAZZINI.
«Je ne comprends pas ce que signifie l'amour de Dieu. Peut-on aimer l'inconcevable et l'inconnu? On peut aimer son prochain, c'est compréhensible et bien. Mais aimer Dieu, ce sont des paroles vides de sens.» Ainsi parlent bien des gens. Mais ceux qui le disent et le pensent se trompent lourdement: ils ne comprennent pas ce qu'est aimer son prochain—non pas un homme agréable ou qui nous est utile, mais indifféremment tout homme, quand même il serait le plus désagréable et le plus hostile. Seul, celui qui est le même partout, peut aimer ainsi son prochain. De sorte que ce n'est pas l'amour de Dieu qui est incompréhensible, mais l'amour du prochain sans l'amour de Dieu.
DE L'ÂME
Nous appelons Dieu, l'impalpable, l'invisible, l'immatériel, celui qui donne la vie à tout et qui existe. Nous appelons âme le même élément impalpable, invisible et immatériel, séparé par le corps de tout le reste et que nous reconnaissons comme nous-mêmes.
1
Si l'homme vit longtemps, il subit diverses transformations: il est enfant, puis adolescent, adulte, vieillard. Mais, malgré ses changements, il dit toujours «moi» en parlant de lui-même. Et ce «moi» a toujours été le même: dans l'enfant, dans l'adulte, dans le vieillard. C'est ce «moi» immuable que nous appelons âme.
2
Si l'homme pense que tout ce qui l'entoure, tout l'univers infini, est tel qu'il le voit, il se trompe fort. L'homme connaît tout ce qui est matériel uniquement parce qu'il a tels vue, oui toucher. Si ces sens étaient autres, le monde entier serait différent. De sorte que nous ne savons pas et ne pouvons savoir quel est exactement le monde matériel où nous vivons. Ce que nous connaissons sûrement et entièrement, c'est notre âme.
1
Lorsque nous parlons de notre «moi», nous n'entendons pas notre corps, mais ce qui le fait vivre. Qu'est-ce que le «moi»? Nous ne pouvons le définir par des paroles, mais nous le connaissons mieux que tout ce que nous savons. Car nous savons que si nous n'avions pas ce «moi», nous ne saurions rien, nous n'aurions rien au monde, et nous n'aurions pas existé nous-mêmes.
2
Lorsque je réfléchis, il m'est plus difficile de comprendre ce qu'est mon corps que ce qu'est mon âme. Le corps a beau nous être proche, il nous est toujours étranger; seule l'âme est à soi.
3
Si l'homme ne sent pas l'âme en soi, cela ne veut pas dire qu'il n'a pas d'âme, mais cela prouve seulement qu'il n'a pas encore appris à la connaître.
4
Tant que nous ne comprenons pas ce qui est en nous, quel intérêt avons-nous à savoir ce qui est en dehors de nous? Et peut-on connaître le monde avant de s'être compris soi-même? Celui qui est aveugle chez lui, peut-il voir lorsqu'il est chez les autres?
SKOVORODA.
5
De même que la bougie ne peut pas brûler sans feu, l'homme ne peut pas vivre sans force spirituelle. L'esprit vit dans tous les hommes, mais tous les hommes ne le savent pas.
La vie de ceux qui le savent est heureuse, et la vie de ceux qui l'ignorent est malheureuse.
Sagesse brahmane.
1
Nous avons mesuré la terre, le soleil, les étoiles, les profondeurs des mers; nous descendons dans l'antre de la terre pour y chercher de l'or; nous avons trouvé des rivières et des montagnes sur la lune; nous découvrons de nouveaux astres et connaissons leurs dimensions; nous nivelons des précipices, nous construisons des machines compliquées; chaque jour apporte de nouvelles et toujours de nouvelles inventions. Que ne savons-nous pas? que de choses nous pouvons faire! Seulement, il y a une chose absolument essentielle qui nous manque. Et nous ne saurions préciser ce que c'est. Nous sommes pareils à un petit enfant: il sent qu'il n'est pas à son aise, mais il ne sait pas pourquoi.
Nous sommes malheureux, parce que nous savons beaucoup de choses inutiles et que nous ignorons l'essentiel, c'est nous-mêmes. Nous ne connaissons pas ce qui est en nous. Si nous savions et si nous nous souvenions de ce qui est en nous, notre vie serait toute différente.
D'après SKOVORODA.
2
Nous ne pouvons savoir ce qu'est en réalité tout ce qui est matériel en ce monde. Nous ne pouvons connaître parfaitement que ce qui est spirituel en nous-mêmes, ce qui est nous-mêmes et ce qui ne dépend ni de nos sentiments ni de nos pensées.
3
Les hommes croient souvent que seules les choses qu'ils peuvent toucher de leurs mains existent. Bien au contraire: existe seulement ce qu'on ne peut voir, ni entendre, ni palper, ce que nous appelons notre «moi»— notre âme.
4
Confucius disait: Le ciel et la terre sont grands, mais ils ont une couleur, une forme, une dimension, alors qu'en l'homme il y a quelque chose qui pense à tout et qui n'a ni couleur, ni forme, ni dimension. De sorte que si tout l'univers était mort, ce qui est en l'homme aurait donné la vie au monde.
1
Chacun de nous est un homme absolument distinct de tous les autres: un homme, une femme, un vieillard, un garçon, une fille; et dans chacun de nous, comme dans tous, réside le même être spirituel. Chacun de nous est donc Jean ou Nathalie et en même temps un être spirituel qui est le même dans tous les hommes. Et lorsque nous disons: Je veux, cela indique, parfois, ce que désirent Jean et Nathalie, mais d'autres fois ce que veut l'être spirituel qui est commun à nous tous. Et il arrive, parfois, que Jean et Nathalie veulent quelque chose, mais que l'être spirituel ne le veut pas et qu'il désire tout autre chose.
2
Dire que ce que nous appelons nous-mêmes n'est que notre chair, dire que ma raison, mon âme, mon amour ne dépendent que de mon corps, c'est prétendre que notre corps n'est que la nourriture dont notre chair s'alimente.
Il est vrai que mon corps n'est composé que d'aliments qu'il transforme, mais mon corps n'est pas aliment. Ceux-ci lui sont nécessaires pour vivre, mais ils ne sont pas le corps.
Il en est de même de l'âme. Il est vrai que, sans ma chair, ce que j'appelle âme n'existerait pas; mais mon âme n'est pas mon corps. Celui-ci est nécessaire à l'âme, mais il n'est pas l'âme.
Si l'âme n'existait pas, je ne saurais pas ce qu'est mon corps.
Les éléments de la vie ne sont pas dans le corps, mais dans l'âme.
3
Lorsque nous disons: cela est arrivé, cela arrivera ou cela pourra arriver, nous parlons de notre vie corporelle. Mais, en dehors de la vie corporelle qui a été et qui sera, nous reconnaissons en nous une autre vie: la vie spirituelle. Et cette vie-là n'a pas été, ne sera pas, mais est toujours. C'est cette vie qui est la vraie. L'homme est heureux lorsqu'il vit de la vie spirituelle, et non de la vie corporelle.
4
Le Christ apprend à connaître à l'homme qu'il y a en lui quelque chose qui le met au-dessus de cette vie, de ses misères, de ses craintes et de ses désirs.
L'homme qui a compris la doctrine du Christ se sent comme un oiseau qui, ignorant la présence de ses ailes, aurait compris brusquement qu'il pouvait voler, être libre et ne rien craindre.
1
Dans chaque homme il y a deux êtres: l'un: aveugle, matériel; l'autre: voyant clair, spirituel. L'un—l'être aveugle—mange, boit, travaille, se repose, se reproduit et fait tout comme une horloge réglée. L'autre—l'être spirituel—ne fait rien lui-même, mais ne fait qu'approuver ou désapprouver les actes de l'être aveugle et animal.
On appelle conscience la partie éclairée, spirituelle de l'homme. Cette partie spirituelle agit de même que les branches d'un compas. Celles-ci ne changent de place que lorsque celui qui tient les compas abandonne la direction qu'elles indiquent. Il en est de même de la conscience: elle se tait tant que l'homme fait ce qu'il doit, mais dès qu'il abandonne la bonne voie, elle lui montre où et à quel point il s'est trompé.
2
Lorsque nous apprenons qu'un homme a fait une mauvaise action, nous disons: il n'a pas de conscience. Qu'est-ce que la conscience? La conscience est la voix de l'être unique et spirituel qui réside en nous tous.
3
La conscience, c'est la manifestation de l'être spirituel qui vit dans tous les hommes. Et ce n'est que lorsqu'elle se manifeste qu'elle devient un directeur sûr de la vie des hommes. Car souvent les hommes prennent pour la conscience non pas la manifestation de l'être spirituel, mais simplement ce qui est considéré comme bon ou mauvais par les gens dont ils sont entourés.
4
La voix de la passion peut être plus forte que celle de la conscience; mais elle est tout autre que la voix calme et persuasive de la conscience. Celle-ci est la voix de l'Éternel, du divin qui vit en l'homme.
CHANNING .
5
Le philosophe Kant disait que deux choses l'étonnaient le plus: les étoiles au ciel et la loi du bien dans l'âme humaine.
6
La vraie bonté est en toi-même, dans ton âme. Celui qui cherche le bien en dehors de lui-même, agit comme le pâtre qui cherche dans son troupeau l'agneau qu'il a caché sur sa poitrine.
VIMANA HINDOUE.
1
L'homme a, d'abord, le sentiment de la séparation de son essence du reste de sa substance, c'est-à-dire de sa chair; ensuite, la conscience de ce qui est séparé, c'est-à-dire de son âme; enfin, la conscience de ce dont cette base spirituelle de la vie est séparée: la conscience du Tout, de Dieu.
C'est précisément cet élément, conscient d'être séparé du Tout, de Dieu, qui est l'unique être spirituel qui vit en chaque homme.
2
Reconnaître qu'on est un être séparé, c'est reconnaître l'existence de ce dont on est séparé, reconnaître l'existence du Tout, de Dieu.
3