La Pissarote - Alain Dauberte - E-Book

La Pissarote E-Book

Alain Dauberte

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Beschreibung

Entre Avignon, Marseille et la Camargue, Alain Dauberte nous fait découvrir un morceau d’histoire des années 50. Guidé par le charme de La Pissarote, station de pompage qui desservait la ville de Port Saint-Louis du Rhône, l’on savoure des anecdotes croustillantes au milieu des taureaux et des chevaux sauvages, avec l’accent à la Pagnol et les odeurs du sud de la France. 

Ce mélange de fictions et de récits de vie combine habilement drames, rires et érotisme, avec des personnages truculents, promesses de bons moments de lecture.


À PROPOS DE L'AUTEUR 

Alain Dauberte a exercé le métier de VRP – Voyageur Représentant Placier – puis a tour à tour été directeur des ventes et délégué en communication notariale sur 25 départements. Aujourd’hui retraité, il signe ici son troisième ouvrage.

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Seitenzahl: 131

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Alain Dauberte

La Pissarote

© Lys Bleu Éditions – Alain Dauberte

ISBN : 979-10-377-9385-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ce jour du 26 décembre 2015, après avoir gambergé dans ma tête dès 6 heures du matin, à tourner dans mon lit à côté de mon épouse, je me décide, en me levant, d’écrire l’histoire de celle qui partage ma vie depuis 48 ans, Geneviève dite « Pepette », de ses vacances chez son oncle à la jambe de bois et sa tante, en Camargue, en pleine Crau au lieu-dit « La Pissarote ».

L’idée m’est venue de m’adresser aux talentueux comédien et acteur M. Daniel Auteuil.

Je me suis transposé en Provence après avoir vu l’adaptation des films écrits par Marcel Pagnol.

Pourquoi transposer ? Car j’ai quitté depuis 25 ans ma région natale et j’habite actuellement une presqu’île au bord de la Garonne au-dessus de Bordeaux.

Si ce roman vous séduit, je souhaiterai, d’après un scénario, que vous le projetiez à l’écran, ou en une saga, à la télévision.

Les anecdotes et histoires rigolotes et véridiques que je vais vous raconter ne feraient pas un bouquin car il n’y aurait pas assez de pages. J’ai donc inventé une autre histoire qui aurait pu avoir lieu au même endroit. J’ai mêlé l’enfance de mon épouse qui sert d’écrin à mon imagination pour écrire ce roman. À lire avec l’accent du sud à la Fernandel pour plus d’authenticité.

Je suis un vrai Provençal, né en 1947. D’ailleurs, j’ai un parent qui, pendant la Révolution Française, a été guillotiné sur la place publique à Carpentras.

Comme vous, M. Daniel Auteuil, j’ai passé mon enfance à Avignon « où je suis né ». J’habitais dans le centre-ville entouré de ses remparts, au 35 de la rue Bonneterie et j’apercevais du 2e étage, par la verrière carrée et pyramidale située au centre d’un vieil immeuble, la salle des ventes avec ses antiquités et brocantes, commentées et adjugées par les commissaires-priseurs, en montant sur une chaise, car j’étais encore un tout petit enfant.

M. Daniel Auteuil on a jamais eu l’occasion de s’adresser la parole mais je vous voyais souvent passer dans la rue, j’ai fait le rapprochement plus tard quand vous commenciez à être connu.

Ma mère m’ayant abandonné à 3 ans, j’ai été élevé par mes grands-parents maternels, Gabriel et Claire, qui tenaient un banc de fruits et légumes au hall central d’Avignon. Mon père a cédé car ils lui avaient promis de me faire une situation. Ils parlaient le patois entre eux et ne parlaient le Français que quand ils s’adressaient à moi. Ils étaient allés très peu à l’école car ils aidaient leurs parents aux travaux des champs. Ils étaient voisins depuis tous petits et habitaient la campagne éloignée du village du Thor. Ils se rendaient à l’école en charrette tirée par un cheval, le peu de présence en salle de classe a fait qu’ils étaient peu cultivés et s’ils savaient un peu moins lire et écrire, par contre, ils savaient compter.

J’ai connu la Provence, le ciel bleu azur, le soleil brûlant, le mistral balayant tout sur son passage, et il fallait bien s’agripper aux rambardes du pont suspendu en bois qui enjambait le Rhône et qui tanguait en ondulant les jours venteux en soulevant les jupes des filles. Les gens chaleureux et joviaux, les joueurs de pétanque de la place Saint-Lazare, le festival créé par Jean Vilar ; le majestueux et grandiose Palais des Papes attenant au Rocher des Doms avec à son sommet des plans d’eaux, des gamins qui donnaient des miettes de pain au cygne, le paon qui, parfois, faisait la roue et les poissons rouges qui ondulaient dans un bassin sous une grotte où l’on pouvait accéder, par un escalier de chaque côté, sur un promontoire. Au bout du rocher, après avoir parcouru un chemin arboré et fleuri, on pouvait apercevoir le fameux Pont-Saint-Bénézet coupé par le bout où, le 14 Juillet, était tiré un gros feu d’artifice qui colorait l’eau du Rhône avec en face la tour Philippe le Bel et le château Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon dans le département du Gard, car Avignon est une enclave située dans le Vaucluse, avec les Bouches du Rhône.

Ma grand-mère m’a sûrement sauvé la vie. Un jour de grève de l’électricité, j’étais couché sur un divan, car j’avais une grosse fièvre. Je bâille, j’étire mes bras et j’allume une lampe à pétrole qui était posée sur une chaise à ma gauche. Aussitôt, le feu embrase le divan, la vielle bonne, très âgée, s’affole. Elle ne sait quoi faire car les flammes me dépassent. « Poussez-vous », dit ma grand-mère ! elle attrape une couverture en laine dans la pile pleine d’eau située dans la gatouille et, avec ses bras, m’entoure de celle-ci en me tirant du divan au risque de se brûler elle-même. Elle éteint le feu avec des bassines d’eau constantes : les jambes brûlées presque au 3e degré. Le vieux docteur de famille avait eu la patience de m’enlever les morceaux de tissu du pyjama rayé bleu et blanc à la pince à épiler. Pendant plus d’un an, on me promenait dans une poussette, j’ai encore à 68 ans les cicatrices. Avec le temps les traces de brûlures se sont effacées sur les tibias mes il me reste des traces sur les pieds. Quand je pense que mon père, dès que l’accident est arrivé, a accouru, avec comme énorme cadeau pour me consoler, « un camion en fer rouge de pompier avec la grande échelle double et les soldats du feu en plâtre assis à l’arrière sur les côtés ». Trop tard pour éteindre le feu !

Je me suis marié à Pepette en 1967, le 17 avril, son père Georges était tailleur, hommes et femmes, à son domicile et à son compte. Il avait épousé sa couturière Pauline qui se faisait appeler Amèlie et que l’on surnommait Mélie. Pepette avait 20 ans de différence avec son frère René et 18 ans avec son autre frère Jean, dit Jeannot. À la fin de la guerre 39-45, ils ont fêté la libération, ils avaient un peu trop bu et de là est né 9 mois plus tard leur unique fille. Georges avait 47 ans et Mélie, 43 ans. Qui environ 3 ans et demi après, eut une attaque Cérébrale et perdit l’usage de la parole, marchant difficilement à petits pas. Pépette n’a pour ainsi dire jamais entendu la voix de sa mère, malgré son handicap, Mélie faisait son ménage et de la très bonne cuisine, le plus difficile pour elle était de monter ou descendre l’escalier en colimaçon pour atteindre l’appartement du 2e étage.

Le grand frère de Pepette, René était expert-comptable, marié à Simone, née en Ardèche, ils ont quitté bien plus tard Avignon, pour s’installer à leur compte sur la Côte d’Azur au Lavandou. Ils ont eu un fils Christian.

Le cadet Jeannot, très proche de Pepette « sa petite sœur », a connu sa femme Suzanne à la Pissarote en Camargue. Ils se connaissaient depuis tout petit et se sont installés dans la ville natale de celle-ci Marseille. Il était tourneur-fraiseur et a fabriqué l’engrenage du funiculaire de Notre-Dame de la garde qui domine tout Marseille et veille sur eux. « Les Marseillais l’appellent la Bonne Mère. »

L’histoire de la Pissarote, je l’ai connue en conversation lors des repas ou nous nous réunissions en famille. On riait des anecdotes en se tapant de rire sur le ventre au rappel de ce passé aux odeurs de Provence avec l’accent, bien sûr, té !

J’avais demandé à Suzanne avant qu’elle décède de la maladie d’Alzheimer, d’écrire les séjours passés en Camargue, elle a commencé mais n’a jamais pu continuer à cause de cette saleté de maladie.

Elle avait 10 ans de moins que Jeannot, elle était très belle, un visage d’actrice de cinéma, toujours le sourire et chantait avec sa sœur Huguette merveilleusement bien les chansons des compagnons de la chanson et d’Edith Piaf pendant les repas familiaux. Ils ne croyaient plus avoir d’enfant et comme par miracle Pascale, leur unique fille, est née 10 ans après leur mariage. Une adorable nièce qui habite toujours Marseille et qui avec son époux Jean-Paul a eu deux filles, Magali et Pauline.

Des quelques écrits de la mémoire de Suzanne tapés à la machine à écrire je vais continuer l’Histoire de la Pissarote.

M. Daniel Auteuil sachez que si ce roman ne peut voir le jour à l’écran, il restera dans ma famille pour que les descendants sachent que l’on n’effacera pas par le temps ce vécu, avec les odeurs, les galéjades et l’accent de notre chère Provence.

Actuellement à la retraite, je transpose les couleurs vives de mon pays sur la toile, ma vie d’artiste peintre ne me donne que du bonheur, je dessine depuis l’âge de 4 ans. À 7 ans je croquais mon arrière-grand-père que j’appelais papé du briquet car il roulait son tabac dans des feuilles de papier jaunies. Il collait sa cigarette d’un coup de lippe et l’allumait avec son briquet à essence d’où sortait une grosse flamme qui m’impressionnait.

Voici donc l’histoire de la Pissarote des années 1950 avec de vrais Provençaux comme vous, M. Auteuil.

Les écrits de ma belle-sœur Suzanne

« Ce que je vais essayer de vous raconter, ce ne sont que des souvenirs d’une époque hélas révolue ou, toute jeune, pendant les vacances j’ai évolué dans ce qui a été la découverte d’un coin de Provence, un vrai paradis qui a fait de moi une admiratrice de la nature animale et végétale, de personnages hauts en couleur que je n’oublierais jamais, alors planton le décor. »

Les faits se déroulent dans et autour d’une vieille ferme qui était une station de pompage, bâtie au milieu de la plaine aride de la crau aux nombreux cailloux

La Pissarote doit son nom à un certain M. Pissaroti dont la maison en ruines côtoie la ferme où se déroule l’histoire. De Marseille, on y arrive après avoir traversé Fos-sur-Mer, puis clopin-clopant par un chemin sinueux pavé de pierres rondes.

Tout à coup, une oasis de verdure vous accueille ainsi qu’une grande bâtisse entourée de cyprès, de saules pleureurs, d’yeuses et de barricades car les taureaux sauvages ainsi que les sangliers sont là, tout près… On les rencontre même sur les sentiers qui serpentent jusqu’aux mas voisins ainsi que les marais eux aussi très proches, d’où les multitudes de moustiques affamés venant à notre rencontre pour vous souhaiter une bienvenue très piquante.

Mais parlons du sympathique couple qui habite la « Pissarote » Hippolyte et Marguerite. Hippolyte que tout le monde appelle oncle Polyte, qui lors de la guerre 14-18 a perdu une jambe dont le haut repose sur une béquille de pirate. C’était un petit bonhomme grassouillet, très alerte et jovial. En tant que handicapé, il a obtenu après avoir vécu à Port-st-Louis du Rhône, ou il a était mécanicien le poste de gardien de la station de pompage de la Pissarote bien nommée, car elle envoie l’eau pure d’une nappe phréatique, merveille cadeau laissé par la Durance jusqu’à Port-st-Louis.

Marguerite, son épouse familièrement appelée tante Margot, était la sœur de Mélie, la maman de mon épouse Pépette, et l’avant-dernière d’une famille de paysans du Vaucluse, son père et sa mère avaient donné le jour à 10 enfants.

Margot a rencontré Polyte à Port-St-Louis où elle a travaillé dans un restaurant, c’est une cuisinière chevronnée. Polyte n’a jamais parlé de son père ni de sa mère, je c’est seulement qui n’avait qu’un frère Pierrot, marié avec Claudine laquelle n’a jamais eu d’enfant seulement un cousin à l’Isle sur Sorgues.

Margot, je répète, a 10 frères et sœur.

1) L’aîné l’oncle Vaïssé félibre et pompier, marié à tante Herminie, surnommée tata Raminie ;
2) Marius de Port-St-Louis ;
3) Clèment et sa femme Rosette et leur fils Clément de Cavaillon ;
4) Louis, célibataire, hébergé par sa sœur Margot à la Pissarote ;
5) Et 6) Moïse et René ;

7) et 8) Deux dont on ne se rappelle plus les prénoms ;

9) Marguerite ;

10) Et la dernière « la caganis » Amélie surnommée Mélie (la belle-mère de Suzanne et mère de Pepette mon épouse).

Les voisins et amis

Les occupants des mas les plus proches, tels ceux du Mas des Bannes, le gardian nommé Pompon et son inséparable cheval blanc, son épouse arlésienne, sa fille et son fils Christophe qui deviendra un gardian émérite et superbe.

Le couple Mistral et Mistralette, authentiques Provençaux, « lui garde-chasse » qui ne parlent que le patois et ne sortent qu’en costumes traditionnels et habitent le Mas du petit Tonkin.

Fanny et Marius et Fanette du Mas du petit coucou ou nous allions enfants avec Polyte cueillir des figues, leur fille et son mari travaillent à la dynamite ou l’on confectionne des fusées pour les feux d’artifice. Ils ont une Charlette avec laquelle je m’amusais souvent.

Les époux Ouin-Ouin, Mimie et leurs jumeaux fille et garçon avec lesquels je faisais des glissades dans la baouque, un vrai régal ! Leur Mas se nomme le Mas des Aires à côté duquel a été bâtie une bergerie ou les moutons s’abritent la nuit et les jours de pluie. Les époux Ginette et Albert, des Lillois propriétaires d’un magasin d’électricité à Fos-sur-Mer, leur fils Maurice, hélas est décédé.

Trois frères Espagnols, les « Salo » passés clandestinement en France pour fuir le régime de Franco, embauchés par Polyte et Margot pour les aider dans de nombreuses activités.

« Ce sont toujours les écrits de Suzanne » Louis son père, sa mère Marie-Louise ainsi que ma sœur Huguette mariée à Marcel. Louis, employé PTT, chauffeur d’une équipe venue tirer une ligne téléphonique et qui, pendant une semaine, a été hébergé et nourri par Margot et Polyte avec lesquels il a lié une amitié profonde. C’est grâce à cette amitié que j’ai rencontré mon mari Jean, dit Jeannot, neveu chéri de Margot pour lequel rien n’était assez bon ni assez bien. Ma belle-mère Mélie a été élevée et choyée par Margot sa sœur. Alain, premier fils de ma sœur et Jean, mon cousin feront partie de la bande d’enfants toujours bienvenue à la Pissarote. Denis, son frère, ma fille Pascale et Thierry le fils de Pepette n’auront pas cette chance étant tous nés environ dix ans plus tard.

Le petit monde de La Pissarote

Voisins et passants, quelques chasseurs égarés ou surpris par un orage, parfois les pêcheurs venant de l’étang du Tonkin qui devait à l’origine alimenter des rizières d’où le nom de « Tonkin » et dont le projet a été abandonné à cause des marais sans doute asséchés. On y pêche des anguilles et des brochets énormes, les canards, hérons, aigrettes, tortues plates à la carapace noire… eux, y mènent la belle vie sans oublier les chauves-souris qui ont élu abris sous le toit de l’ancienne usine.