La protectrice des âmes - Tome 4 - Emmanuel Rodier - E-Book

La protectrice des âmes - Tome 4 E-Book

Emmanuel Rodier

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Beschreibung

Nefas n'est plus, Lysia s’est fait enlever et la bataille continue. Emma et ses amis font face à de nouveaux défis : découvrir comment libérer Lysia et vaincre Sulagh. Les héros vous invitent à poursuivre avec eux cette aventure qui leur réserve encore de nombreuses surprises.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Emmanuel Rodier se découvre un talent pour l'écriture à la demande de son fils, qui désirait une histoire d'aventures et de suspense. Quelques années plus tard, il récidive avec une nouvelle pour sa femme, afin de l'accompagner pendant sa convalescence. Captivé par cette expérience, il se lance dans la rédaction de la saga "La protectrice des âmes", dont "Le poison du démon" est le quatrième tome.

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Seitenzahl: 303

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Emmanuel Rodier

La protectrice des âmes

Tome IV

Le poison du démon

Roman

© Lys Bleu Éditions – Emmanuel Rodier

ISBN : 979-10-422-1340-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Le poison du démon

Emma se réveille doucement alors qu’un soleil timide éclaire sa chambre. Sa main posée sur son charms, c’est une nouvelle journée qui la verra fêter ses vingt ans. Même si depuis qu’elle a rencontré Noam, tout lui semble passer plus vite, elle ne réalise pas ce qu’elle a vécu en huit années avec lui et les autres protecteurs des âmes. Les joies et les peines se sont mélangées entre elles lors des victoires et des défaites. Mais elle sait que cette journée se déroulera en famille. Celle qui lui est non seulement importante, mais primordiale. Sans ses parents, il n’y a pas d’équilibre.

Elle sait ce que les démons ont essayé de lui prendre. Sa mère, puis son père, les deux en même temps une autre fois ont été les cibles des forces du mal. Sans compter ses amis, ses petits malades et bien entendu, elle.

Emma n’a pas gagné toutes ses batailles. Ni même la guerre, elle le sait très bien. La pseudo-victoire contre Néfas en est l’illustration. Sans l’arrivée de Sulagh, elle serait peut-être encore en train de lutter contre cette folle furieuse aux cheveux rouges. La meurtrière de Rhett… et de tant d’autres.

Dans ses rêves les plus fous, elle espérait la voir partir en morceaux. Elle s’est entraînée dur en mettant toute sa force et sa motivation afin d’être à la hauteur de son ennemie. Celle qui occupait toutes ses pensées, décuplant sa volonté et son envie de réussite, a maintenant disparu.

D’un coup, le voile noir devant ses idées s’est dissipé. L’ennemi ne semblait pas être là où elle le pensait. Néfas était-elle le danger le plus important ? A-t-elle été manipulée par Sulagh et son sbire Nybbas, pour faire disparaître la femme au chapeau difforme ? Une multitude de questions l’oppresse.

Le combat n’est pas terminé. Et cela aussi elle a en conscience. La plante face à elle, dans le terrarium, lui rappelle si elle en avait besoin. L’adversaire est ailleurs. Toujours ailleurs.

Emma aura une nouvelle fois besoin d’aide. De vous ! À moins que vous ne soyez de l’autre côté de la balance. Dans ce cas-là, sachez qu’elle ne vous dévoilera pas son plan afin de vaincre les enfers.

Reliez votre âme, votre corps et votre esprit et en devenant « un », vous devenez prêt à vous défendre contre les ténèbres et vaincre l’obscurantisme des démons.

Si vous êtes relié à vous-même reprenons l’histoire de la protectrice et lançons-nous à la quête de la victoire : sauver les âmes des humains… sauver nos âmes !

Anniversaire

Vingt ans ! Emma profite, comme à chaque fois, de ces moments en famille. La prunelle de ses yeux se trouve avec elle dans cette cuisine. Son père et sa mère l’accueillent avec un grand sourire et même une petite larme à l’œil.

— Bon anniversaire, ma chérie, lui lance sa maman.
— Vingt ans, ma grande ! Quelle chance !
— Merci, à vous deux ! Merci beaucoup !
— Nous avons un cadeau pour toi. Nous n’avons pas pu le faire avant avec tout ce qui s’est passé.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? répond Emma étonnée.
— Eh bien… votre coma, la reprise de la vie… enfin tout ça !
— Oh pardon ! Oui, je suis désolée, je n’étais pas concentrée.
— Disons que même si c’est fini, ce n’est pas oublié non plus.
— Je suis d’accord maman. Complètement d’accord.
— Tu pensais à quoi ?
— À rien de spécial en fait.

En disant cela, l’image de Sulagh projetant Néfas contre son bouclier lui revient. Mais elle ne peut, évidemment, rien leur dire.

— Tu pensais à Morgan ?
— Maman !
— D’accord, soi-disant tu ne pensais pas à ce joli garçon.
— S’il te plaît, maman.
— D’accord, d’accord. Alors, je reprends où j’en étais ?
— Oui, s’il te plaît.

Son père rit en voyant les deux femmes de sa vie se taquiner.

— Je disais donc que nous avons un cadeau pour toi.
— Je t’écoute.
— Non, tu dois nous suivre, rajoute son papa.
— Je vous suis.
— Ferme tes yeux.
— Ils sont fermés !
— Promis ?
— Promis !
— Donne-moi ta main.

Emma tend son bras et ses doigts se lient à ceux de sa mère. Elle se sent guidée hors de la cuisine, puis dans le salon. Elle connaît par cœur sa maison bien entendu pourtant même si elle ne se trouve pas dans les mondes parallèles où ses pouvoirs sont exacerbés, elle devine les silhouettes qui se déplacent pièce par pièce.

Elle distingue son père qui pose sa main sur la poignée de la porte d’entrée et l’entrouvre. Ne voulant pas se gâcher la surprise, elle lutte contre elle-même pour rester dans le noir.

— Encore un petit moment ma chérie.

Elle passe l’entrée et ressent l’air de l’extérieur contre son visage. Ses cheveux bougent au gré d’un léger vent. Elle sent l’excitation de ses parents grandir, indiquant que le cadeau va bientôt se trouver devant elle.

— Attention, je vais te lâcher et tu ne bouges pas.
— Promis.
— Garde les yeux fermés encore un peu !
— Ils resteront fermés jusqu’à ce que je reçoive l’ordre de les ouvrir.
— Super.

Emma joue le jeu. Paupières closes, sens « éteints » pour ne rien dévoiler. Elle sait qu’en cas de danger son charms l’alertera. Son esprit est ailleurs et cela lui fait du bien. Et c’est à son tour de devenir impatiente.

Elle ne peut s’empêcher de penser : « Si Noam me voyait, il me dirait, tu vois que tu n’es pas assez patiente ! » C’est sûr ! Cela fait apparaître un petit sourire sur son beau visage.

— Tu es prête ma chérie ?
— Je pense.
— Alors tu ouvriras tes yeux à trois. D’accord ?
— Oui !
— 1, 2, 3 !

Emma ouvre les yeux et voit devant elle, une voiture ! Verte avec quelques liserés sur les flancs, un peu comme sa robe de combat.

— Plus besoin du bus !
— Wouaw ! Vous m’offrez une voiture ?
— C’est ta surprise !
— Mais c’est super !
— Tu pourras ainsi gagner du temps. Pour aller à l’université, à l’hôpital et qui sait pour voir Morgan peut-être !
— Maman !

Ce cadeau fait monter les larmes aux yeux à Emma.

— Merci énormément à vous deux !

Elle se jette dans les bras de ses parents qui sont très contents de voir que cela plaît à leur fille.

— Elle est trop belle. J’adore les couleurs. Elles sont…
— Comme toi ?
— Oui, on peut dire ça. Comme moi !
— Alors on l’essaye ?
— Bien sûr !

Emma se met au volant et son père s’installe à côté d’elle.

— Maman, tu ne viens pas ?
— Je ferais un tour avec toi après, mon cœur. Je dois ranger d’abord.
— Nous le ferons après. Mais, j’aurais aimé que tu viennes !
— Promis, on sortira toutes les deux.

Emma démarre et fait un grand signe de la main à sa mère. Un grand sourire est sur son visage. Une voiture ! Même si ce n’est que matériel, elle sait que ses parents ont mis tout leur cœur dans ce cadeau. C’est plus ce qu’il représente pour eux qui la touche que le véhicule en lui-même. Plaisir d’offrir et le plaisir de recevoir.

La balade est joyeuse. Tout en roulant, son père lui explique quelques fonctions de la voiture et surtout l’autoradio. Objet ô combien important à cet âge. Ils ne voient pas le temps passer et roulent durant un long moment.

Emma se régale de ces instants. Puis c’est le retour à la maison, après avoir refait le plein d’essence, toujours accompagné de rires.

Garée devant la maison, elle ferme sa voiture et la regarde.

— Elle est vraiment trop belle.
— J’adore son style.
— C’est ça. Elle est stylée !
— On a fait changer la peinture pour qu’elle te ressemble.
— Comment ça ?
— Il te faudra demander cela à ta mère. Elle m’a dit que je choisirai la couleur, je sais ce qu’elle aimera.
— Je lui demanderai. Mais elle a très bien choisi. Ce vert et ces traits de couleurs… tout me plaît.
— Alors c’était le cadeau idéal !
— Tout cadeau venant de vous est un cadeau idéal.
— Merci ma grande. Car…
— Car ? Car quoi ?
— Rien, ajoute-t-il avec un sourire.
— Papaaaaa ? Dis-moi !
— Ah non, non, non. On rentre avant que tu devines !
— Deviner quoi ?
— Je ne dirais rien.
— Papa, s’il te plaît !

Son père entre dans la maison et referme la porte comme pour semer sa fille. Emma se retourne, regarde sa voiture une nouvelle fois. Quelle surprise ! Maintenant, elle doit savoir ce que son père lui cache.

— Papa ! Que me caches-tu ? dit-elle en tournant la poignée.
— Surprise ! reçoit-elle en réponse.

Quelques amies sont là. Celles qu’elle avait au collège et deux du campus. Mais elle voit surtout les yeux de Morgan qui dépasse presque tout le monde d’une demi-tête.

Elle regarde sa mère et lui lance un regard interrogateur. En lui souriant, elle s’approche de sa fille et la prenant par le bras, elle la fait avancer devant ses invités.

— Je suis allée à l’hôpital et Michèle m’a indiqué la chambre de son frère, qui lui m’a donné les coordonnées de Morgan. Et le voilà.
— Maman, mais…
— Tu me diras merci plus tard. Ou pas d’ailleurs. Mais pour l’instant, dis juste merci, en terminant sa phrase avec un clin d’œil.
— Merci alors !
— Voilà !

Une automobile, des amis, ses parents. Dans ce monde, tout est parfait. Elle profite de cette fin de matinée et du repas avec autant d’amour et de chaleur.

— Maman a tout préparé en avance, c’est ça ?
— C’est ça, ma chérie. D’où le fait qu’elle ne soit pas venue avec nous essayer ta voiture. Elle avait commencé à tout préparer et il a tout fallu cacher dans le garage. Elle a dû tout ressortir à notre départ. Et chacun a donné un coup de main durant notre chevauchée fantastique avec ton carrosse vert.
— Et toi, ton rôle était de me faire perdre du temps ?
— Oh que non ! Je n’ai pas perdu mon temps et le tien non plus. Je me suis amusé avec ma fille comme il y a bien longtemps que cela ne nous était pas arrivé. J’ai eu l’impression d’avoir un cadeau aussi.
— Je me suis amusée aussi, papa. Eh oui, c’était magique ! Merci, papa !

Ils se prennent dans les bras. Morgan s’était approché juste avant, mais avait fait un pas de côté, voyant Emma enlacer son père. Cette scène a bien fait sourire sa maman, qui semble venir à la rescousse du jeune homme. En prenant son mari par le bras, elle lui dit :

— Allez, partage-la avec ses amis. Et viens m’aider s’il te plaît.
— J’arrive.
— Allez, tu n’as pas le choix.
— D’accord, si je n’ai pas le choix. Mais Emma, tu as vu, ce n’est pas moi qui…
— Allez, suis-moi.

À peine a-t-il fait un pas vers son épouse, qu’elle lui lance :

— Comment veux-tu que Morgan s’en approche si tu es toujours là ?

Devant le regard interrogateur de son mari, elle lui répond :

— Vous, les hommes, vous ne voyez jamais rien. Je t’aime mon chéri, lui dit-elle en lui caressant la joue avec sa main.

Emma rougit et se retourne pour savoir si Morgan a entendu la phrase de sa mère. Mais il est juste devant elle et semble bien avoir compris l’allusion et pourtant il n’en montre rien.

— Tes parents m’ont invité. Et je suis bien content d’être là. Bon anniversaire !
— Mer… Merci beaucoup, c’est gentil.
— Je me suis permis de t’apporter un petit cadeau.
— Oh ! C’est très gentil.
— Ce n’est pas grand-chose.
— L’intention compte plus que le reste.
— C’est sympa. Car après avoir reçu une voiture, cela devient difficile de rivaliser.
— Il n’y a aucun ordre de valeur.
— Alors, je te donne le mien.

Emma reçoit un petit paquet et l’ouvre de suite. Il s’agit d’un ballotin d’assortiments de chocolats en tous genres.

— Merci ! Je suis assez gourmande de chocolat. Mais personne ne le sait. Comment as-tu… C’est ma mère, c’est ça ? dit-elle en le montrant du doigt.
— Oui c’est ça. Je n’ai aucun mérite. J’avoue le lui avoir demandé. Je ne pouvais pas t’offrir du thé… Ah, mais si en fait. Tiens !

Il lui tend un autre pochon où se trouvent de sachets de thé de plusieurs parfums.

— Mais tu as fait des folies.
— J’ai juste pensé que cela se marierait bien avec le chocolat.
— Tout se marie bien avec le chocolat, répond-elle en riant.
— Et enfin un tout petit truc. Un petit porte-clef avec un petit trèfle pour te porter bonheur.
— C’est adorable. Je vais l’accrocher avec mes clefs. Je l’aurais donc presque toujours avec moi.
— Bonne idée !

Les deux jeunes adultes sourient et passent un très bon moment ensemble. Tout le monde passe ensuite à table et malgré qu’ils ne soient pas proches l’un de l’autre, plusieurs fois leurs regards se cherchent et se trouvent.

Le gâteau d’anniversaire terminé, les invités quittent les lieux petit à petit. Le dernier à partir est Morgan. Il prend congé des parents d’Emma et commence à s’éloigner après avoir embrassé la star du jour, sur la joue. Rougissant comme une ado, elle n’a pas bougé. Il lui sourit et part vers l’arrêt de bus.

— Emma ?
— Oui, papa, répond-elle sans dévier le regard.
— Emma ?
— Oui, je t’entends.
— Tu n’as pas de voiture ?
— Si j’en ai une depuis ce matin.
— Et ?
— Et quoi ?
— Tu ne pourrais pas le… ramener ?
— Ah, mais si. Merci, papa.

Elle embrasse son père, récupère sa clef et court derrière Morgan.

— Je te ramène dans mon carrosse ?
— Avec plaisir.
— Alors, faisons comme cela.
— Je te suis.
— Ton porte-clefs va à la perfection avec mon cadeau !
— J’ai eu le nez creux, on dirait !

Ils montent tous les deux dans la voiture et Emma rougit aux petits signes de sa maman qu’elle lui fait de la main à travers la vitre de la cuisine.

Elle le dépose devant l’hôpital, car il doit aller voir son frère qui fait des examens.

— La prochaine fois, tu viendras manger chez moi ?
— Oui, si tu m’invites.
— Mes parents et mon frère me bassinent avec ça depuis des lustres.
— Ah… et bien si c’est eux qui m’invitent…
— Ah non, non, je ne voulais pas dire ça. Ils veulent t’inviter c’est certain, mais moi j’ai envie de te présenter ma famille. C’est moi qui veux. Pas eux. Oh, je n’arriverai pas à m’en sortir et à m’expliquer correctement. Désolé !
— J’ai compris Morgan. Ne t’inquiète pas.
— Sûre ?
— Sûre.
— Merci de m’avoir ramené. Je t’appelle très vite.
— Tu as intérêt.
— Carrément. J’ai intérêt ?
— Oui, tu viens de gaffer, alors tu dois te rattraper.
— D’accord. Je me rattraperai.
— J’y compte bien.
— Au revoir, Emma !
— Au revoir, Morgan.

À peine sa phrase terminée, qu’il se penche de l’autre côté de la voiture et embrasse Emma sur les lèvres. Il sort ensuite de la voiture doucement. Quand il va pour fermer la portière, il lui dit :

— J’en rêvais depuis longtemps.
— Cela me fait un beau cadeau supplémentaire.
— Merci, Emma.

Il ferme la porte et elle démarre. Elle le regarde dans le rétroviseur et le voit se retourner. Elle souffle et rougit tendrement. Elle rentre chez ses parents et les aide à tout ranger. Sa mère tente quelques questions qui sont de suite esquivées par sa fille. Puis elle les remercie une nouvelle fois et monte dans sa chambre. Ces heures ont été fantastiques pour la jeune femme.

Elle se pose sur le bord du lit et ferme les yeux en prenant son charms dans sa main.

— Bonjour et bon anniversaire, chère élève !
— Noaaaaaam ! Oh quelle peur !
— Je ne comprendrais jamais. Tu vois les démons quand ils sont invisibles. Tu les sens arriver avant qu’ils soufflent tout sur leur passage, mais moi j’arrive à te faire peur.
— Mais toi, tu n’es pas mon ennemi.
— Je prends cela comme un compliment.
— Mais non, ce n’est pas un compliment. Toi, tu es un ami. Un ami très cher. Mon mentor !
— Tu as raison, c’est mieux. Encore sous-évalué à mon sens, mais c’est mieux, dit-il en souriant.
— Merci d’être là pour mon anniversaire.
— Je ne raterai ce jour pour rien au monde. J’ai tout décommandé. Rendez-vous, batailles, etc.
— Tu avais des rendez-vous ?
— Qui sait ?
— Avec Anaïs ?
— Qui sait ? Peut-être après ?
— Et cette discussion alors ?
— Commençons dans l’ordre, d’accord ? D’abord mon cadeau !
— Oui d’accord.
— Tiens, le voilà.

Noam lui tend un sachet en cuir marron fermé par un lacet de couleur noire. Emma a les mains tremblantes. Les présents de son chêne sont particuliers.

— C’est toi qui l’as fait ?
— J’ai essayé de me rappeler comment cela se faisait. C’est fait main.
— Prêt ?
— Prêt !

Emma sort un jonc en métal, où des formes celtiques avec des reflets verts sont gravées.

— Superbe ! Il va aller avec les perles que tu m’as offertes.
— Content que cela te plaise.
— C’est toi qui me l’as forgé ?
— Oui. Je me suis dit que je devais m’y remettre. Donc, j’ai voulu que tu sois la première à recevoir ce présent.
— Oh merci ! Je suis très touchée. C’est…

Elle n’arrête pas de regarder les détails et s’émerveille du travail de Noam. Sautant dans les bras de son professeur, elle le surprend en lui faisant un câlin.

— Je ne m’y ferai jamais.
— Je ne dirais rien. Je profite d’abord.

Noam lui rend son câlin et il ferme les yeux un moment. Emma recule après quelques secondes et il ne peut s’empêcher de lui dire.

— Tu voulais dire quoi ?
— Que je suis certaine que tu auras plus de câlins d’ici peu de temps.
— Je savais que j’aurais dû ne rien dire.
— Il ne faut pas poser la question, si l’on ne veut pas entendre la réponse.
— C’est bien dit. Vrai et bien dit.
— Donc… Anaïs ?
— Essaye le jonc d’abord.
— Oui c’est vrai. Mais je vais en reparler !

Emma place ce bracelet sur son poignet droit. Il est à sa taille et s’adapte parfaitement à sa morphologie.

— Tu me connais par cœur.
— Non. J’ai juste de la chance.
— Merci, professeur, c’est un super cadeau ! Je suis gâtée aujourd’hui ! Vraiment gâtée !
— Tous tes cadeaux te plaisent ?
— Oui, mais ce qui me plaît vraiment, c’est qu’ils viennent de personnes qui me sont chères. Cela vaut tout l’or du Monde.
— On est riche de ses amis.
— Et de sa famille ! De sang ou de cœur.
— Cela termine encore mieux le proverbe.
— Pour…
— Si tu parles d’Anaïs, je disparais.
— Mais je voulais juste…
— On en parlera plus tard, promis. Mais pas aujourd’hui.
— Si tu veux.
— Merci.
— De rien… timide !
— Je ne suis pas timide. Mais c’est ta journée. Donc ne mélangeons pas les genres.
— Ah, ah, ça veut dire que c’est une bonne nouvelle !
— Je n’ai pas dit ça !
— Tu n’as surtout pas dit l’inverse. C’est encore un beau cadeau.
— Celui-là, il est pour elle et moi.
— Super !
— Mais je ne dirais rien.
— J’ai compris. Pas aujourd’hui !
— Et toi, tu n’en parles à personne.
— Promis !
— On voyage ?
— Oh oui, avec plaisir !
— Alors, suis-moi. Emmène-moi !
— Emmène-moi !

Les deux protecteurs se retrouvent non loin du Conseil. Hygée est là et se presse de fêter son anniversaire à Emma.

— Vingt ans ! Cela fait des siècles que j’ai fêté cet âge-là.
— Il est toujours dans votre cœur !
— Oui, certes. Mais je ne sais plus de combien il faudrait le multiplier pour que l’on soit plus proches de la vérité sur mon âge réel. Ce n’est pas grave, car j’aime aussi être la mamie qui en sait plus que tous les autres. À 20 ans, on pense être au-dessus de tout, tout connaître et être le roi ou reine du monde. Pourtant plus la vie avance, plus on se dit qu’on ne connaît rien. Et si on est roi à cette période, ce n’est pas celui du monde, si tu vois ce que je veux dire.
— Je vois, Hygée, je vois, répond-elle en souriant.
— Quand je dis qu’on croit tout connaître à cet âge… Je ne parle pas de toi. Tu as la tête sur les épaules et des idées ouvertes sur l’extérieur comme peu de gens l’ont.
— Tout le monde n’a pas la chance d’être protectrice des âmes et de savoir ce que je sais.
— Non, c’est sûr.
— Cela doit aider pour mûrir. Et puis j’ai plein de personnes sages dans mon entourage qui m’aident.
— Cela ne fait aucun doute. Dis-moi tant que nous sommes toutes les deux tranquilles. Comment vas-tu ?
— Bien. J’ai passé une belle journée, merci.
— C’est très bien, mais je pensais plus à Néfas, désolée.
— Je n’avais pas compris le sens de la question. C’est nettement moins amusant de ce côté-là. Je n’ai pas digéré que Sulagh la balance littéralement sur mon dôme. Je ne voulais pas la vaincre comme cela. Je ne ressens pas cela comme une vraie victoire.
— Je comprends. Cela passera. Nous aurons d’autres batailles à livrer et le temps sera ton meilleur allié.
— Peut-être.
— Et une dernière question si tu me permets ?
— Bien sûr.
— Noam et Anaïs… c’est officiel ?
— Hygée ! Je n’en sais rien. Il ne m’a rien dit.
— Tout le monde en parle ici. C’est presque officiel du coup.
— Ah, ah. J’attends encore. On ne sait jamais avec ces deux-là !
— Tu as raison. Attendons !
— Peut-être allons-nous savoir. Voilà Anaïs.

Dès qu’elle apparaît, Noam revient vers le centre d’attention. À son tour, la dernière arrivée souhaite un bon anniversaire à Emma. Une fois cela fait, c’est Hygée qui prend la parole.

— Même si cette journée est un moment de fête pour Emma, nous devons parler de notre stratégie pour la suite.
— Nous devons nous tenir prêts, car je pense que Sulagh prépare quelque chose de bien noir, dit Noam.
— Je suis d’accord avec toi. Nous n’avons pas le choix et nous devons pouvoir trouver des renseignements, ajoute Emma.
— Nous sommes tous d’accord. Maintenant, il faut savoir comment faire, car même si Nybbas s’est servi de nous, nous recevions tout de même quelques informations, continue l’aînée.
— Je n’ai toujours pas compris comment un démon des rêves a pu s’évader de chez nous sans que l’on puisse savoir comment il a fait, dit la plus jeune.
— Je crois qu’il ne faut pas perdre de temps à chercher le pourquoi du comment pour l’instant. Nous devons avancer et trouver Sulagh et Lysia. Je ne sais pas comment je peux t’aider chère Emma, mais si je peux le faire, je suis avec toi.
— Merci Hygée. Mais pour l’instant je ne sais pas comment faire. Pour être franche, je n’ai jamais su comment faire. J’ai l’impression que c’est elle qui m’a toujours guidé.
— Continue sans te mettre de pression.
— Mais s’ils l’ont enlevé, elle va avoir besoin de nous rapidement.
— J’en suis consciente. Mais avant de tirer des plans sur la comète, il faut savoir si c’est vrai et si cela n’est pas un plan de nos ennemis pour nous faire perdre des forces et du temps. Nous ne devons pas nous lancer tête baissée dans cette quête. Pourtant…
— Nous n’avons pas trop le choix pour l’instant.
— Tu as raison, Emma. Nous n’avons pas le choix. Alors vous trois, vous les traquerez. Les autres, nous chercherons les moindres renseignements, défendrons là où nous pourrons pour vous laisser le champ libre. Il faut trouver pourquoi Sulagh avait besoin de nous pour battre Néfas. Cela fait beaucoup de questions pour aujourd’hui.
— Alors, au travail, chère équipe, lance Noam.

Hygée quitte le groupe et les trois protecteurs décident de voyager. Ils se retrouvent dans le monde d’Emma. Toujours cette majestueuse forêt de chênes, ce lac magnifique et cette montagne au loin, sans oublier ce petit banc en pierre.

Anaïs cherche dans le ciel et baisse ensuite les yeux sans rien dire.

— Je l’ai laissé partir, lui dit Emma.
— D’accord, répond la femme en blanc. Cela n’a pas dû être facile.
— Non, il m’a fallu du temps. Puis il me l’a demandé.

Devant le regard étonné de son amie, elle se presse de rajouter.

— Pas directement. Enfin… presque. Il m’a juste fait comprendre qu’il était avec les siens et qu’il ne m’oublierait pas. Mais que je devais continuer à avancer.
— D’accord. Tu le sens auprès de toi.
— Quand je suis… oui, cela m’arrive. Je sens qu’il m’apporte ce dont je manque. Une présence silencieuse, invisible et pourtant bien présente.
— Il te parle ?
— Non. Plus depuis longtemps. Il doit être apaisé.

Noam, juste ici silencieux, intervient doucement.

— Emma, excuse-nous, mais nous, nous avons à te parler.

Les yeux de la jeune femme s’écarquillent sans qu’il ait donné la moindre information.

— Je vous écoute, tous les deux. Je suis prête. Vous pouvez…
— Si tu nous laisses parler, on pourra t’expliquer.
— Oui, oui.
— Voilà, nous avons des sentiments tous les deux. Mais pour l’instant, nous voulons remplir notre mission du mieux possible. Et donc, nous allons mettre nos pensées de côté pour qu’elles ne nous gênent pas, dit Noam.
— Mais cela ne marchera jamais ! intervient la jeune femme.
— Nous devons le faire, répond Anaïs. Cela pourrait nous mettre en danger, tous les trois.
— Rappelle-toi dans la grotte. J’ai oublié de mettre mon bouclier, car mes sentiments pour toi m’ont bloqué.
— Mais vous vous aimez depuis des années. Cela ne fonctionnera pas.
— Nous pouvons encore attendre, dit la protectrice.
— Sortir de la friendzone pour se la remettre à deux, c’est du crash en duo.
— Je… nous n’avons rien compris à ta phrase, là par contre, indique le professeur.
— Je pense que cela ne fonctionnera pas. Vos sentiments sont trop forts, mais puisque vous voulez faire comme ça… Je ne dirais rien.
— Merci, Emma, c’est très…
— Vous savez que cela ne marchera pas ! Vous allez craquer !
— Emma, s’il te plaît ! relance Noam.
— OK, je ne dis plus rien.
— Merci.
— Même si… Non, non, je ne dis plus rien, dit-elle en faisant un signe comme si elle se cousait les lèvres.
— Mettons-nous au travail alors ?
— C’est ça !

De l’ombre à la lumière et inversement

— Première question : Pourquoi Sulagh nous a aidés ?
— Peut-être qu’il détestait Néfas plus que nous ? répond Noam.

En voyant le regard des deux femmes devant lui, il rajoute :

— Oui… Effectivement cela ne peut pas être que pour ça. Alors nous devons chercher cette raison.
— Je pense que tout tourne autour de cette réponse. Cela me semble évident.
— Je sens surtout que cela ne va pas être simple. Mais l’équipe d’Hygée cherche aussi ce genre de renseignements, dit Anaïs.
— Oui, mais nous les connaissons… enfin, vous les connaissez tous les deux mieux que tous les autres réunis. Il faut trouver pourquoi il a voulu l’éliminer. Dans son plan, elle devait le gêner. Son nabot nous a mis sur la piste des démons qui aidaient Néfas, un par un. Nous avons voyagé à chaque fois juste avant qu’ils arrivent. Et à chaque fois nous avons détruit un ennemi de notre ennemi.
— Je ne sais pas si dans notre question, la phrase est bien tournée.
— Que veux-tu dire, Noam ?
— Pourquoi Sulagh a voulu éliminer Néfas ? Ce n’est pas la bonne question.
— Vas-y dis-nous quelle est la bonne question alors !
— Pourquoi a-t-il eu besoin de nous pour l’éliminer ? C’est celle-là la bonne question.
— Tu crois qu’il avait besoin de nous ?
— Je ne fais qu’y réfléchir depuis ce jour-là sur la plage. Il pouvait la détruire lui-même et pourtant il l’a projeté contre ton bouclier. Comme s’il ne pouvait pas faire le sale boulot.
— Cela ne l’a jamais gêné avant, lance Anaïs.
— Je suis d’accord. Pourtant je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il ne pouvait pas le faire directement.
— C’est peut-être ça en effet.
— Crois-tu que c’était pour te venger de Néfas et de ce qu’elle a fait à Rhett qu’il te l’a donné ?
— Je n’en crois rien. Il ne fait pas de cadeau.
— On n’a rien sans rien. Et je pense qu’il faut réfléchir d’une manière différente.
— À qui profite le crime ?
— Exactement.
— Bon, assez réfléchi. Nous n’aurons pas toutes nos réponses aujourd’hui. Nous avons trop de questions en tête. Je vous propose un petit défoulement.
— Un combat ?
— Et pourquoi pas ?
— Alors, repartons dans le désert, dit Noam. Qu’en pensez-vous ?
— Là où nous n’avons pas eu le temps de nous entraîner ? questionne Anaïs.
— Exactement.
— Allons-y !

Les trois amis voyagent et se retrouvent une nouvelle fois dans cette immensité de sable, beige. La dernière fois qu’ils y sont venus, à peine arrivés, ils avaient été rappelés pour se battre contre Néfas et ses sbires.

— Donc nous ne sommes pas là pour du tourisme.
— Non, nous allons commencer tout de suite. Vous êtes prêtes ?

Il regarde autour de lui et voit que son élève semble ne pas être concentrée.

— Emma, tu es prête ?
— Euh…
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je… non, c’est bon, allons-y ! Dôme !
— Alors, allons-y ! Novice vient !

Le sable s’élève formant de petites tornades, le ciel s’assombrit d’un seul coup et un vent violent se fait sentir.

Malgré cela, aucun bruit ne se fait entendre, pour une fois, pensent les deux femmes. Puis tout s’arrête aussi rapidement que tout était apparu. Et les trois protecteurs voient devant eux, une énorme araignée noire et velue avec une tête d’humain. Un visage d’un homme de l’Afrique centrale aux yeux rouges et noirs, rempli de haine. La bête doit faire plus de deux mètres cinquante de haut et un peu plus de large.

— Impressionnant, dit Emma derrière son bouclier.
— C’est un Anansi. Un démon du Ghana.
— Je n’en ferais pas un ami, ajoute Anaïs.
— Je suis tout à fait d’accord, répond la plus jeune. Les araignées, ce n’est pas mon truc.
— Mettons-nous en place.

Aussitôt, ils reprennent leur manœuvre en triangle. Chacun dos à dos pour tester leur adversaire.

— Allez, novice !

Le monstre commence, en marchant, à faire le tour de ses adversaires. Le regard est froid, fixe et gênant.

— Il essaye de nous tester en cherchant en nous notre peur. N’éprouvez rien. Concentrez-vous, dit la femme en blanc.

Un tour, puis deux. L’araignée épie les protecteurs. En passant devant Emma, cette dernière remarque de gros points beiges sur le dos de l’affreuse chose qui la dévisage.

— C’est quoi ? Sur son dos… C’est quoi ?
— Aucune idée, répond son amie.
— Noam ?
— Vous allez comprendre que nous n’avons pas une bestiole devant nous, mais plusieurs.
— Elle porte ses petits ?
— Peut-être bien !
— Oh, ça promet, soupire-t-elle.
— Je savais que cela allait vous plaire.

La période d’observation se termine. L’insecte s’arrête devant Noam. Un énorme frisson fait trembler le novice. Les charms lancent une forte lumière blanche. Les yeux de l’araignée se ferment et deux pattes viennent protéger sa vue. Puis elle fronce les sourcils.

— Ça va commencer, on dirait. Et qui va prendre la première attaque ?
— C’est une tradition, ricane Emma.

L’araignée crache une boule de feu qui vient ricocher sur le bouclier de Noam et part vers le ciel. Puis elle bat des pattes comme si elle faisait du sur-place, la tête dandinant de gauche à droite et de droite à gauche avec un grand sourire en se moquant des protecteurs.

— C’est bizarre ce novice chers amis. Vraiment bizarre. Il ne semble pas normal.
— Il nous teste. La peur et la colère sont peut-être deux des choses qu’il ne faut pas avoir pour le battre, ajoute Anaïs. Tu nous l’as trouvé où celui-là ?
— Il va nous aider à progresser. Attendons un peu. Il va nous surprendre, je…

Le novice part à toute à l’allure et refait le tour des trois boucliers. La bête se jette sous le sable et disparaît de la vue des protecteurs.

— Je n’avais pas senti cela venir… dit une des deux femmes.
— Attention à sa sortie, répond l’autre.

Une sorte de vague se forme au sol face à Emma.

— Devant moi, attention !

Deux pattes sortent et essayent de l’agripper sans la frapper. Dans un réflexe, le dôme est baissé et à genou, elle bloque l’attaque. Trois ou quatre fois, elles tirent sur le bouclier qui tremble. La bête replonge dans le sol sans avoir pu faire disparaître la défense de la jeune femme.

— Cette araignée est plus forte qu’elle ne le laisse voir. Prenez garde. Les coups sont fourbes. Ils testent la force et la dureté de nos défenses. Elle a voulu me faire perdre mon dôme.
— C’est noté.

Ils regardent chacun devant eux, cherchant un indice de la présence du démon à huit pattes. C’est Anaïs qui alerte les autres.

— C’est pour moi cette fois.

Elle se baisse et incline son bouclier, place ses pouces pour bien garder le contrôle de son dôme. Mais les deux pattes frappent à plusieurs reprises dessus à l’aide d’une pointe à leur extrémité. Cela griffe l’invisible défense dans un bruit strident. Puis la bête disparaît à nouveau.

— Cela ne va pas être simple à se défaire de ce novice si on ne le voit qu’au dernier moment, crie la plus jeune d’entre eux.
— Elle a essayé de casser mon bouclier.
— OK. Soit elle essaye de le casser, soit de le faire disparaître.

C’est maintenant Noam qui voit le sol bouger devant ses yeux. Faisant comme ses amies, il se baisse pour parer l’attaque. Mais les pattes essayent de le toucher en passant au-dessus de sa défense. Dans un mouvement réflexe, il se penche en arrière et jette son dôme devant lui. Il arrive à se protéger de justesse. Emma place son bouclier devant les pieds de son mentor, contrant une attaque venant du sable avec une patte qui a essayé d’embrocher son professeur.

— Merci à toi.
— De rien. Il faut qu’on puisse la voir. Sinon nous ne pourrons pas défendre correctement.