La Tempête de William Shakespeare - Encyclopaedia Universalis - E-Book

La Tempête de William Shakespeare E-Book

Encyclopaedia Universalis

0,0

Beschreibung

Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

Comptant parmi les dernières pièces de William Shakespeare (1564-1616), La Tempête, qui fut jouée pour la première fois en 1611, est une tragi-comédie romanesque, comme Pericles (1609) ou Le Conte d’hiver (1623).

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur La Tempête de William Shakespeare

Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.

A propos de l’Encyclopaedia Universalis :

Reconnue mondialement pour la qualité et la fiabilité incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance à la portée de tous. Écrite par plus de 7 400 auteurs spécialistes et riche de près de 30 000 médias (vidéos, photos, cartes, dessins…), l’Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de référence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 50

Veröffentlichungsjahr: 2015

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852293953

© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Nito/Shutterstock

Retrouvez notre catalogue sur www.boutique.universalis.fr

Pour tout problème relatif aux ebooks Universalis, merci de nous contacter directement sur notre site internet :http://www.universalis.fr/assistance/espace-contact/contact

Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis.

Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici La Tempête, William Shakespeare (Les Fiches de lecture d'Universalis).

Afin de consulter dans les meilleures conditions cet ouvrage, nous vous conseillons d'utiliser, parmi les polices de caractères que propose votre tablette ou votre liseuse, une fonte adaptée aux ouvrages de référence. À défaut, vous risquez de voir certains caractères spéciaux remplacés par des carrés vides (□).

LA TEMPÊTE, William Shakespeare (Fiche de lecture)

Comptant parmi les dernières pièces de William Shakespeare (1564-1616), La Tempête, qui fut jouée pour la première fois en 1611, est une tragi-comédie romanesque, comme Pericles (1609) ou Le Conte d’hiver (1623). Ce genre dramatique est caractérisé par un dénouement heureux succédant à des événements dramatiques, et accorde au surnaturel une place non négligeable. Il s’agit d’une pièce énigmatique, qui semble inviter le spectateur ou le lecteur à une interprétation symbolique, tout en résistant aux tentatives d’élucidation. Les critiques ne s’accordent pas plus sur le thème principal que sur la tonalité de la pièce : mise en scène d’une restauration monarchique et de l’apprentissage de la sérénité, selon les uns, ou pièce marquée du sceau de la mélancolie et du renoncement dans un univers entaché par la déréliction et l’existence du mal, selon les autres. On a ainsi pu lire La Tempête comme le testament de Shakespeare, en voyant dans la célébration des pouvoirs magiques du démiurge Prospero une mise en abyme du théâtre, qui débouche finalement sur le renoncement aux arts de l’illusion et la résignation devant la condition humaine. Ainsi, lorsque Prospero interrompt le « masque » (ou divertissement allégorique) offert à Miranda et à Ferdinand à l’acte IV, il propose une réflexion sur la magie éphémère du théâtre – le Globe, ne l’oublions pas, était aussi le nom du théâtre de Shakespeare –, un théâtre qui est aussi l’image du monde : « Nos divertissements sont finis. Ces acteurs,/ J’eus soin de le dire, étaient tous des esprits :/ Ils se sont dissipés dans l’air, dans l’air subtil./ Tout de même que ce fantasme sans assises, [...]/ Les temples solennels et ce grand globe même/Avec tous ceux qui l’habitent, se dissoudront,/S’évanouiront tel ce spectacle incorporel/Sans laisser derrière eux ne fût-ce qu’un brouillard./ Nous sommes de la même étoffe que les songes/Et notre vie infime est cernée de sommeil... » (acte IV, scène 1).

• Une mise en scène de l’expiation

Shakespeare reprend dans La Tempête un thème qui lui est familier, celui de l’usurpation : évincé par son propre frère Antonio (aidé du roi de Naples, Alonso) alors qu’il se consacrait à la philosophie et à l’occultisme, le duc de Milan, le prince-philosophe Prospero, trouve refuge avec sa petite fille Miranda sur une île de la Méditerranée. Là, il impose son pouvoir à l’aide de la magie à des esprits, parmi lesquels Ariel, qu’il maintient en esclavage, tout comme Caliban, fils de la sorcière Sycorax et véritable possesseur de l’île. Douze années plus tard, et c’est le début de la pièce, Prospero provoque une tempête pour faire échouer le navire transportant Antonio et Alonso, accompagnés de courtisans, de serviteurs et de Ferdinand, fils du roi de Naples. La pièce qui, exceptionnellement dans l’œuvre shakespearienne, respecte les trois unités, montre comment Prospero va mettre en scène sa vengeance en imposant à ses adversaires une série d’épreuves qui les conduira sur le chemin du repentir.

À cet égard, l’île de Prospero est très proche du « monde vert » des premières comédies, ce lieu, généralement pastoral, de tous les errements où l’individu apprend finalement à se corriger de ses excès passionnels pour revenir purifié à la société. Certes, Prospero apparaît comme une figure monarchique et paternelle quelque peu autoritaire ; mais, par l’abandon de la magie et la modération de sa vengeance, il montre de manière spectaculaire l’importance de la maîtrise des passions. Au dénouement, il absout son frère, qui cependant reste silencieux, et prononce cette phrase énigmatique à propos du sauvage Caliban, veule et menteur, qu’il libère néanmoins de ses chaînes : « Quant à lui, cette créature de ténèbres,/ Il est à moi » (V, 1). Le mal ne peut être détruit, semble-t-il nous dire, et l’on peut simplement pardonner à un Antonio ou à un Caliban d’exister. Désormais réconcilié avec sa part d’ombre, l’humanité nouvelle, qu’incarne de manière exemplaire le couple idéal formé par Miranda et Ferdinand, peut retourner à la cour de Milan en laissant pour toujours l’île où se sont déchaînées les passions les plus violentes et où l’intervention de la magie était nécessaire pour faire triompher le bien.

• Caliban sous le regard du maître

On s’est beaucoup interrogé sur la présence dans la pièce de Caliban, qui évoque immanquablement les peuples soumis à la colonisation, esclaves noirs ou Indiens de Virginie. Car La Tempête