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Georges Perec (1936-1982) , écrivain-cascadeur, est, on le sait, le champion des exploits d'écriture les plus fous. Que ce soit en bâtissant tout un récit malgré la perte de la lettre e (La Disparition, 1969) ou en établissant des inventaires vertigineux de rêves (...
Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur La Vie mode d'emploi de Georges Perec.
Chaque fiche de lecture présente une œuvre clé de la littérature ou de la pensée. Cette présentation est couplée avec un article de synthèse sur l’auteur de l’œuvre.
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Seitenzahl: 27
Veröffentlichungsjahr: 2017
Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782341011006
© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Monticello/Shutterstock
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Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici La Vie mode d'emploi, Georges Perec (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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Georges Perec (1936-1982), écrivain-cascadeur, est, on le sait, le champion des exploits d’écriture les plus fous. Que ce soit en bâtissant tout un récit malgré la perte de la lettre e (La Disparition, 1969) ou en établissant des inventaires vertigineux de rêves (La Boutique obscure, 1973) et de réminiscences (Je me souviens, 1978), il avait déjà fait ses preuves dans le domaine du spectaculaire. Avec La Vie mode d’emploi, cette sorte de monstruosité dans la prouesse parue en 1978, il pulvérise tout bonnement et ses records, et sa distance favorite du récit bref, et les limites de son imaginaire. Que l’on en juge : sept cents pages bien serrées, quatre-vingt-dix-neuf chapitres, un grouillement de personnages, un fourmillement d’histoires, sans parler d’un plan, d’un index et d’un mémento chronologique, voilà qui impressionne. Si l’on ajoute que ce livre-somme, jamais essoufflé, réinvente spontanément le foisonnement baroque, la fantaisie picaresque des romans sud-américains ; si l’on dit que cette aventure scripturale prend son essor dans un simple et brave immeuble, sis au 11 de la rue Simon-Crubellier (on la cherchera vainement sur un plan), voilà qui impressionne encore davantage.
Immeuble paisible, bourgeois et cossu, haut de six étages plus deux de combles et un de caves, l’immeuble de Perec n’est pas un immeuble réaliste ; nous ne sommes ni dans la graisseuse pension Vauquer de Balzac ni dans le logis interlope de Pot-Bouille. Hyperréaliste plus sûrement, il tient de la maquette idéale, de la construction théorique : abstrait, découpé comme une maison de poupée, perçu, façade ôtée, comme un assemblage de niches et d’alvéoles, il en sera d’autant plus complètement raconté et ses éléments, de la cave à la mansarde, de la chaufferie à la cage d’ascenseur, du duplex luxueux à la chambre de bonne, en seront d’autant plus intégralement comptabilisés. Car plus que prétexte à intrigues et à ambiances psychologiques, l’édifice de Perec se veut machine à décrire et à narrer : « De ce qui se passe derrière les lourdes portes des appartements, on ne perçoit le plus souvent que ces échos éclatés, ces bribes, ces débris, ces esquisses, ces amorces, ces incidents ou accidents qui se déroulent dans ce que l’on appelle les „parties communes“, ces petits bruits feutrés que le tapis de laine rouge passé étouffe, ces embryons de vie communautaire qui s’arrêtent toujours aux paliers. »
Machine descriptive,