La voile violée - Michel Germain - E-Book

La voile violée E-Book

Michel Germain

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Beschreibung

Un lundi matin, le corps d’un homme est retrouvé sur une plage de Nice. L’enquête est confiée au capitaine Julien Achard. Selon le médecin légiste, la mort remonte à la nuit de samedi à dimanche. Mais l’accalmie est de courte durée. Un second cadavre est découvert, le lendemain, suspendu aux rochers du cap de Nice comme une sinistre balise. Même heure, même mystère. Rapidement, l’affaire prend de l’ampleur. De Nice à Cannes, jusqu’aux côtes corses, les investigations se multiplient, soulevant plus de questions qu’elles n’apportent de réponses. L’identité des victimes se précise : l’un d’eux, un industriel connu, avait quitté le port avec son épouse pour une traversée en mer. Depuis lors, ni le voilier ni la femme n’ont été retrouvés. Double meurtre, disparition, zones d’ombre… Que s’est-il réellement passé cette nuit-là ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Professeur émérite et agrégé d’Histoire, Michel Germain a publié plus de soixante-quinze ouvrages, dont trente-quatre consacrés à la Seconde Guerre mondiale. Il entame l’écriture de la saga "La Crim’ de Nice" en 2015. Il est également chevalier de l’ordre national du Mérite, officier des Palmes académiques, colonel de la Gendarmerie, membre associé de l’Académie de Savoie et président d’honneur de la Société des Auteurs Savoyards.

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Seitenzahl: 150

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Michel Germain

La voile violée

Roman

© Lys Bleu Éditions – Michel Germain

ISBN : 979-10-422-6989-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Macabres découvertes

Le petit jour se lève sur la Baie des Anges. Une équipe d’entretien de la municipalité arpente la plage de galets pour en assurer le nettoyage quotidien. En ce mois d’août, il y a foule sur la Côte d’Azur. « Les galets disparaissent sous les fesses des estivants », ironise Julien. À chaque fois qu’il ose cette phrase, Chantal le reprend en lui disant : « Les serviettes de bain, c’est mieux mon chéri ! ».

Toujours est-il que ce matin-là, comme tous les matins, la matinale brigade des galets est au travail. Parvenus à la plage du Castel, les gars ont presque fini leur nettoyage et pensent déjà au casse-croûte bien mérité. C’est alors que l’un d’eux lance à la cantonade qu’un poivrot roupille sur la plage. Les hommes s’approchent pour le réveiller et le faire déguerpir, lorsque le plus ancien de la bande stoppe tout son monde. Il a compris : le type est raide mort. La police municipale est immédiatement alertée.

Le premier brigadier-chef, parvenu avec deux agents sur le site, boucle la plage déserte. Tandis que les agents tirent des bandes de plastique jaune pour interdire la plage aux éventuels curieux, le brigadier-chef appelle le commissariat central. À cette heure matinale, c’est le planton qui répond et qui transmet au commissaire Khaled Makhlouf, comme le demande la procédure. D’origine tunisienne du bled de Matmata, ledit commissaire, que tous appellent Mat, est très exigeant de ses hommes comme il l’est de lui-même. Il a l’oreille du procureur Virgile Mathusier, un sacré bonhomme celui-là. Mat est un flic hors pair, à la carrière exemplaire. Ses états de service font pâlir le bizut, qui entre dans la Maison Poulaga. C’est lui qui a fait nommer Julien Achard à la tête d’un groupe de la brigade criminelle, qu’il veut le plus efficace de tout Nice. Il en est fier et il se félicite chaque jour de cette nomination. Aussi, dès qu’il est informé, il téléphone à son fin limier Julien Achard, sans même regarder sa montre !

— Capitaine, on vient de découvrir un type mort sur la plage du Castel. Il est pour vous…

— OK commissaire. J’y vais le plus vite possible… répond Julien l’air ensuqué.

— Emmenez Madame la légiste !

— Je n’y manquerai pas, commissaire ! termine Julien toujours aussi ensuqué.

Une petite demi-heure plus tard, le capitaine Achard et la médecin légiste, Chantal Bellacini, sont sur la plage. Il fait frais, un petit vent vient du large et la journée promet d’être magnifique. En route, le capitaine a prévenu tout son monde. Tandis qu’il tourne autour du cadavre arrive Sam. Le lieutenant Samuel Butlet est un policier au nez aiguisé. Il a souvent trouvé la faille chez les prévenus et puis c’est un bourreau de travail. Son seul défaut, mais il est de taille : c’est un coureur de jupons, et parfois il reste introuvable. Juju descend les escaliers qui mènent aux galets. Juliette Grange qui a, à peu de chose près, le même âge que Sam, c’est-à-dire pas encore la quarantaine, est une policière très astucieuse et ses remarques très pertinentes font souvent avancer le schmilblick.

Le capitaine, levant le nez, explique à ses hommes qu’il a demandé à Démétrios de rester pour le moment à la boutique.

Chantal, qui par ailleurs est directrice adjointe de l’Institut médico-légal de la ville, examine avec minutie le cadavre. Celui-ci est couvert d’ecchymoses. Ses poches sont vides et l’homme ne porte aucune gourmette ni chaîne de cou. Il n’a pas de montre. Il est vêtu d’un gros pull marine et d’un pantalon de toile de marin pêcheur.

— Ce type vient de la mer, affirme Chantal en se redressant.

— Comment ça de la mer ? questionne Julien.

— Ses vêtements nous expliquent qu’il était en mer et qu’il est passé par-dessus bord… Avec des fringues comme cela, il n’était pas en boîte de nuit !

— Ça, je te l’accorde… Et en plus, il a plu hier…

Voilà donc un homme tombé de son bateau retrouvé sur cette plage à l’aube. Une multitude de questions se bousculent dans la tête du capitaine. Il s’adresse à la médecin légiste :

— Tu as une idée de l’heure de la mort ?

— Son séjour dans l’eau de mer ne nous aide pas beaucoup. Mais je dirais, à vue de nez, qu’il est mort dans la nuit de samedi à dimanche.

— Cela le ferait donc décéder il y a plus d’une trentaine d’heures. Il aura donc mis tout ce temps pour arriver là…

— Bien sûr capitaine, je t’en dirai plus quand…

— … Tu auras fait l’autopsie, je sais ! Je ne comprends pas pourquoi il a été rabattu sur la plage. En tout cas, si c’est un accident, il n’est pas pour nous…

Un des employés municipaux, que l’on a obligé à rester sur place, tente une explication. Achard se retourne et regarde le bonhomme d’un air incrédule :

— Il y a eu une grosse béchade cette nuit…

— Une béchade ?

— Ouais, je sais, c’est rare à cette époque de l’année. Mais il arrive qu’en ce moment, en fin août, la mer ait quelques coups de tabac. Cette nuit, il y a eu un bon coup de mer, regardez, capitaine, tous ces bois flottés que nous avons ramassés… Et la pluie a raviné la plage par endroits. On peut partir maintenant ? Parce que nous n’avons pas encore cassé la croûte et nous sommes sur la plage depuis 5 heures et demie !

— Oui, oui, bien sûr, merci messieurs… On vous recontactera si besoin.

Pour le capitaine, il y a maintenant deux priorités : il lui faut identifier le macchabée et comprendre comment il a dérivé jusque-là. Sam a multiplié les photos avec de gros plans du visage. Chantal a fini ses premières investigations. De toute façon, l’expertise des galets ne servirait à rien et la PST (Police Scientifique et Technique) n’a pas été invitée.

— Sam, tu fais tirer un portrait de notre homme et tu le diffuses dans tout le département. Tu n’oublies pas les gendarmeries…

Les pompiers, arrivés sur les lieux, enlèvent le corps. De nombreux badauds se sont massés sur le parapet. Devant ce remue-ménage matinal, des voitures ralentissent sur le quai des États-Unis, provoquant un mini bouchon que la police municipale, appelée en renfort, tente, tant bien que mal, de canaliser. Le voyeurisme a toujours pignon sur rue ! La nature humaine est ainsi faite.

Après que les pompiers sont partis en direction de l’IML, le capitaine Achard ordonne de retirer les banderoles de plastique jaune et de rendre la plage aux estivants et aux baigneurs. Les galets vont retrouver leur vocation de plage si douce aux pieds des touristes ! Il est 9 heures passées. La vie reprend son cours. Il ne s’est rien passé sur cette plage !

Le capitaine et la légiste rejoignent leur véhicule sur le quai. Tous les deux roulent ensuite vers l’Institut dans un silence total. Le type de la plage n’était pas beau à voir. Arrivé sur place, Julien propose à sa dulcinée de déjeuner ensemble, mais elle refuse gentiment arguant de son travail pressant sur le nouvel arrivant.

— Par contre, je te rappelle que ce soir Jérémy reçoit ses copains…

— Je sais, je vais étudier la situation… Julien embrasse rapidement Chantal sur la bouche. Téléphone-moi quand tu veux que je vienne te chercher…

Tout le monde est rentré au commissariat central. Démétrios pose mille questions à Juliette quant à la nouvelle affaire. Suzanne, derrière une machine à écrire ancestrale, ne lève pas son nez. La majore de police Suzanne Lafarge est dans les murs depuis si longtemps que plus personne ne la voit. Elle fait partie des meubles ! C’est une secrétaire dévouée et efficace pour le capitaine. Elle vit avec son mari à Saint-Laurent dans une maison bourgeoise héritée de ses parents. Elle y organise une fois par an, en septembre, un grand raout avec tout le groupe. L’an dernier, la voisine, nouvelle dans le quartier, est venue sonner au portail, car dérangée par le bruit et la fumée du barbecue activé par Sam, pour annoncer son envie pressante d’appeler la police. Suzanne a sorti sa carte de police et a invité la brave dame à participer à la fête, avec son époux ! C’est certainement comme cela qu’on se fait les meilleurs voisins. Le bon voisinage est primordial pour la paix des ménages !

Le capitaine attaque le briefing :

— On n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent : on a affaire à un type, la quarantaine…

— Un peu plus capitaine, dit la lieutenante Grange.

— OK un peu plus ; la légiste nous en dira davantage. On sait qu’il était sur un bateau. Probablement, il pilotait l’engin, vu ses fringues, et il est tombé à la mer. Questions : accident ou agression ? Où est-il tombé ?

— Pour répondre à la seconde question, je vais contacter la Gendarmerie maritime… lance Démétrios.

— Qu’est-ce qu’ils en savent, les gendarmes ? rétorque Sam.

— Bin, cette section de Gendarmerie basée à Nice, équipée de la vedette Vésubie, patrouille sans cesse en mer. Il se trouve que je connais un peu son chef, le lieutenant Arnaud, et je peux te dire qu’ils ne s’occupent pas que de la taille des poissons. Ils ont une excellente connaissance des courants marins…

— Parfait Démétrios, vas-y, ordonne le capitaine. Juju, vois de ton côté avec météo France. Il faut tirer au clair cette histoire de béchade et peut-être nous en diront-ils plus sur les courants ? Sam, tu suis le portrait…

Puis, un court silence :

— Et si notre type est tombé d’un bateau, il nous faut trouver ce rafiot ?

La machine est en marche. Rien ne l’arrêtera, elle ira jusqu’au bout. Sauf si c’est un accident. À ce moment-là, la Crim’ est dessaisie.

En attendant de voir venir, le capitaine relit la situation de deux affaires en suspens. La première est une histoire de viol. Une jeune fille a porté plainte il y a deux semaines : elle dit avoir été violée près de la place Garibaldi dans la montée du château par un sale type. On cherche toujours. Achard lève son nez de ses feuilles et regarde vers Suzanne. Elle semble désœuvrée, situation très rare.

— Suzanne…

— Capitaine ?

— Je vois dans le dossier de la fille violée qu’une seconde femme a fait la même déposition la semaine dernière. Il faut aller l’interroger. Tu te sens capable…

— Sûrement capitaine, cela me sortira et il y a si longtemps que je ne suis pas allée sur le terrain. Le capitaine tend le dossier à sa secrétaire, qui affiche une mine réjouie.

Le capitaine rumine autour de cette nouvelle énigme. Il est urgent d’identifier le mort. Il espère que la diffusion de son portrait va rapidement porter ses fruits. Il appelle Sam, assis à son bureau derrière une mini cloison de cet open-space.

— Tu as bien contacté les gendarmeries ?

— Ouais…

Le capitaine regarde autour de lui, son empire est une ruche bourdonnante. Tout le monde s’affaire à la résolution de cette nouvelle affaire avec un très grand professionnalisme. Tout à coup, le téléphone sonne. Il est presque midi. Achard décroche : le commissaire Mat veut le voir immédiatement.

— On va chez Emile ?

Réponse unanime.

— Sam, tu l’appelles et tu lui demandes qu’il nous prépare une bricole, histoire de manger rapide.

Le commissaire Mat veut voir son capitaine, car il vient de recevoir un coup de téléphone du procureur Mathusier. Ce dernier vient de lui annoncer la découverte d’un nouveau cadavre au Cap de Nice.

— J’ignore si cela a un rapport avec notre mort de la plage du Castel. Allez sur place et tenez-moi au courant. Ah, le proc’ veut faire une conférence de presse ce soir…

— Grand bien lui fasse, pour le moment on n’a rien !

Le capitaine revient à son open-space !

— Sam, tu annules chez Emile, on va se baigner au Cap de Nice ! Démétrios, tu actives la gendarmerie maritime, ainsi que les collègues pour le portrait… Juju et Sam, on y va…

La voiture de la police emprunte l’avenue Jean Lorrain, guidée en hotline par un brigadier de police, qui sécurise les lieux avec ses collègues. À la hauteur d’un immeuble cossu, il n’y a que cela par ici, un agent de la police municipale dirige les trois policiers vers une rampe d’escaliers délabrée et casse-gueule qui mène à la mer. La maison contournée, un sentier des contrebandiers permet de pousser plus avant jusqu’à une crique. En contrebas, coincé dans les rochers scabreux, battus par les flots, un corps semble danser dans le ressac des vagues.

— On ne peut pas descendre là-dessous…

— Personne n’est encore descendu, capitaine.

Le capitaine Achard appelle les pompiers et leur indique l’escalade pour atteindre le corps et pouvoir le décrocher des rochers. Puis, il s’assoit sur une marche d’escalier, tandis que Sam téléphone à madame Bellacini de l’IML, pour l’informer de son nouveau client.

Achard regarde le mort, les yeux un peu dans le vague : ce type est en caleçon et en tee-shirt, pieds nus. Achard se dit que ce mec-là, s’il vient du même bateau que le premier, devait dormir… Il rumine : Qui c’est ce type ? Qu’est-ce qu’il f… ici ? Pourquoi le courant l’a amené ici et l’autre sur la plage du Castel ? Et le bateau ? Existe-t-il seulement ? Autant de questions auxquelles il lui faudra répondre rapidement. Et le Procureur qui veut parler à la presse. Toujours pressé de se montrer le proc’…

Achard commence à penser qu’il y a crime sous roche. Il ne croit pas aux coïncidences : deux macchabées c’est anormalement anormal !

Il est assis sur ce rocher humide depuis plus d’une demi-heure, lorsqu’il entend la sirène des pompiers. Il se retourne, regarde en haut vers l’avenue Jean Lorrain. Pourquoi mettent-ils la sirène et les gyrophares plein pot, ces cons ? La victime ne va pas s’envoler ! Le capitaine veut toujours que ses enquêtes se fassent dans la plus grande discrétion. Avec ces pompiers, ce n’est pas gagné ! Il est agacé par cette sirène inutile. Regardant vers la ligne bleutée du large, il retrouve très vite son calme légendaire. Une brume estivale couvre les flots bleu clair et les premiers rayons du soleil commencent à danser sur les moutons argentés.

Le premier pompier arrive à sa hauteur, juge de la situation et interpelle ses collègues restés sur l’avenue. Ils descendent à leur tour, chargés de cordes et de baudriers. Le dernier trimbale la civière, identique à celle que l’on accroche sous les hélicoptères. Achard se dit pendant ce temps qu’il est inutile d’envoyer la PST crapahuter sur ces rochers, que la mer frappe avec beaucoup de violence. La police scientifique ne trouvera rien, toutes les traces ont dû disparaître. Et puis des traces de quoi ? Puis, il pense soudain que les pompiers ne doivent pas embarquer le mort de suite.

Sur ces entrefaites, une voiture de la police dépose Chantal sur l’avenue. Julien remonte vers elle afin de l’aider. Comme à son habitude, elle a sa caisse à outils avec elle. Et après avoir embrassé son homme, elle commence à installer une zone d’étude sur le promontoire bétonné, où elle veut examiner le corps en premier lieu.

Sur le coup des 15 heures, le mort est à disposition. Chantal commence ses premières investigations. Le bonhomme dégouline de partout. Il ne semble pas avoir de traces autres que celles provoquées par les rochers acérés du cap. Ses vêtements sont déchirés, son corps est sanguinolent…

— Alors ? questionne le capitaine. Qu’est-ce que tu peux me dire ?

— Pas grand-chose pour le moment, sauf à penser qu’il est mort noyé à peu près dans les mêmes heures que celui de ce matin…

— Tu penses donc qu’il peut y avoir une relation entre nos deux bonhommes ?

— Oui, j’en suis presque certaine.

— Cela ne me dit pas s’il s’agit d’un accident ou pas… Mais tu sais, le crime me paraît…

Le capitaine téléphone à Mat pour lui confirmer les possibles relations entre les deux morts. Comme lui, le commissaire ne croit pas aux coïncidences. Pendant ce temps, la légiste demande aux pompiers de mener la victime à l’institut.

Puis, se retournant vers Julien, elle lui demande :

— Tu me ramènes ou je pars avec les pompiers ?

— Quelle question, je ne vais pas te laisser avec ces beaux gosses. Tu viens avec moi… dit-il en riant.

Dans son bureau, le capitaine Achard retrouve tout son groupe pour un premier petit briefing. Deux morts probablement tombés du même bateau ; bateau toujours introuvable ; on ne les connaît pas encore.

— Où en est-on avec l’identité du type de ce matin ?

— Aucune réponse pour le moment…

— Je sais bien qu’on est en août et que la France dort, mais quand même… Réveillez un peu nos collègues surtout dans les Alpes Maritimes et dans le Var. Démétrios, où en es-tu avec la Maritime ?

— Ils doivent me rappeler, mais ils me demandent une heure plus précise pour le décès.

— Madame la légiste nous fournira son rapport demain matin.

Tout à coup, Julien se souvient qu’il a le ventre creux. Il regarde ses collègues : Sam dévore depuis son retour du cap un magnifique pan-bagnat. Juju mange une barre chocolatée et Démétrios assèche son paquet de chouquettes.

Suzanne est de retour. Le capitaine l’appelle dans son bureau pour avoir les dernières nouvelles. Il apprend que la première femme violée a accepté de faire un portrait-robot.

— Elle est avec le spécialiste et on aura ce portrait assez vite.

— Fais-lui savoir que je veux la voir avant qu’elle ne reparte.

Et le policier replonge dans cette affaire qui l’empoissonne. Chantal lui demande chaque jour des nouvelles de cette enquête. Pas plus qu’elle, Julien ne veut laisser filer ce salaud. Et surtout, il ne veut pas une troisième victime. Ce triste individu agit toujours dans le même secteur, autour de la place Garibaldi et toujours à peu près aux mêmes heures.