Le clan des Sapiens - Sylvain Delaunis - E-Book

Le clan des Sapiens E-Book

Sylvain Delaunis

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Beschreibung

À l’heure où la technologie domine nos vies, l’humanité se retrouve enfermée dans une réalité trompeuse, plongée dans l’ombre de son propre inconscient. À travers le mystère des civilisations disparues et les cycles du temps, ce texte propose un voyage fascinant vers un passé oublié, clé pour déchiffrer notre présent et dévoiler les secrets de notre existence.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sylvain Delaunis, passionné depuis toujours par les mystères du monde, a exploré diverses connaissances non conventionnelles, enrichies par ses années en forêt amazonienne. Convaincu de l’existence de l’âme face à un monde souvent déshumanisé, il révèle par les mythes et légendes d’autrefois, une vision éclairée sur nos origines, la vie et les enjeux actuels.

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Seitenzahl: 396

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Sylvain Delaunis

Le clan des Sapiens

Résurgence de la flamme

Roman

© Lys Bleu Éditions – Sylvain Delaunis

ISBN : 979-10-422-7517-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prélude

Aux énigmes existentielles et symboliques que nous pose le Sphinx illuministe, animal hybride en forme de Lion, créature censée représenter les Quatre éléments pythagoriciens, posée là dans le désert d’Égypte, sur notre Origine, notre Nature et notre Devenir, aux terribles réalités de l’époque contemporaine, il était temps à nouveau de nous poser les bonnes questions afin d’y trouver un jour une réponse :

Surréalisme de haut niveau qui dépasse de très loin le Mensonge matriciel dans lequel notre Espèce se trouve engluée depuis tant de temps, la Conscience humaine, ce qu’il en reste, envers et contre tout, se mit enfin à réfléchir la Lumière et ses nombreuses pensées subtiles et colorées qui la composent, puis à se demander :

« Qui sommes-nous, d’où venons-nous et où allons-nous ? »

Notre appartenance au quatrième Règne de la Nature fait partie d’un système beaucoup plus vaste que même Shakespeare osait dévoiler en rétorquant : Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que n’en rêve votre philosophie !

Et si la Réalité dépasse de très loin la Fiction insipide de nos systèmes de Croyance consensuel, alors, il est temps de réformer ou d’éclater les dogmes désuets qui conditionnent notre Esprit dans une réalité dystopique et un esclavage sous-jacent :

Paradigmes humains qui nous ont entraînés de surcroît, là où nous nous trouvons actuellement, dans un processus dangereux et organisé par de Sombres Hiérarchies qui marchent, pas à pas, et inéluctablement vers l’instauration d’un Empire, impitoyable, électronique et bientôt officiellement déclaré.

Elles avaient programmé depuis des temps immémoriaux de nous contrôler, puis enfin de nous asservir tôt ou tard !

Changeant la face du Monde à leur image, devenue hideuse et maléfique, le déclin spirituel et écologique s’annonçait irréversible, entraînant toutes traces de vies biologiques et énergétiques vers les abîmes astraux du Pandémonium, prison karmique des forces démoniaques desquelles on ne revient pas facilement !

Là, où de cruelles entités, malicieuses et despotiques, régnaient et exerçaient leurs pouvoirs à travers le Monde des Éléments et de façon sous-jacente le monde matériel terrestre.

Plus on en apprend et plus on s’aperçoit de l’étendue de son ignorance !

Alors, ne tardons plus à aborder l’étroit sentier d’une réalité perçue de façon de plus en plus panoramique à mesure que l’on y avance, traversant des Montagnes de Mensonges, mais aussi des abîmes profonds et fatals, pour un jour arriver à un endroit fantastique aussi petit que « le chas d’une aiguille » !

Alors, le Cristal lumineux, taillé en forme de prisme bi-tétraédrique, apparaît derrière la mystérieuse serrure, révélant à l’Aveuglé ce qu’il ne voyait plus depuis longtemps.

Les yeux enfin ouverts, la porte détruite, il s’éveillait à la Réalité non consensuelle des Mondes et des Courbures spatio-temporelles ; libéré enfin des entraves encodées en lui, dans ses gênes et sa Psyché, il comprenait maintenant l’Essentiel, sa Liberté d’être…

Sylvain Delaunis

Chapitre 1

D’ombres et de lumière

Dans l’Univers et la Nature, le TOUT de nature cosmique est interdépendant et régit les principes fondamentaux de l’Équilibre et de l’Adaptation évolutive, développant ainsi, à travers le Temps et l’Espace, toujours plus Sa Conscience d’Être…

Toutes disharmonies engendrées dans l’interaction et l’intrication des forces universelles, Éléments primordiaux de nature permanente et omniprésente, entraînent un déséquilibre arborescent, cascade d’effets multiples et déstructurant, qui se répercutent d’une façon ou d’une autre, à l’ensemble de l’Univers et des consciences.

Les prouesses technologiques accomplies en ces jours troublés et les fabuleuses connaissances acquises par le genre humain sur-intellectualisé, soumis depuis longtemps à l’emprise du capital ultralibéral, industriel et scientiste, féroce et sauvage, déstructurèrent l’écosystème de la planète et libérèrent avec fureur les forces destructrices de l’Ombre et de ses légions.

Celles qui étaient tapies depuis ses origines au plus profond de son inconscient et dans les limbes invisibles des mondes éthérés…

Entité reptilienne, se trouvant au-dessus du bulbe rachidien, cervelet primitif, il contrôle le système végétatif et nerveux ; tous les instincts de survie s’y trouvent programmés attendant le moment opportun pour se manifester :

Obscurité de la conscience, impulsive, brutale et bestiale, « le Ça » éveillé soudainement par la peur, reprenait le contrôle de celui qui se trouvait en danger, possédé sauvagement par cette force brute qui le rendait parfois plus redoutable que la menace potentielle…

Mais éveillée consciemment dans le but délibéré de s’octroyer sa puissance, l’Ombre pouvait rendre fou celui, pauvre inconscient, qui l’avait invoqué.

Victime avant tout de lui-même, de ses instincts et de ses déséquilibres psychiques patents, des Légions de névroses l’envahissaient insidieusement, parasitant subrepticement sa conscience au début, puis de façon de plus en plus flagrante pour finalement la scinder en plusieurs sous-personnalités dissociées, autres entités…

Pollué à n’en plus pouvoir, les perturbations psychiques, états dysfonctionnels anxiogènes, se multipliaient pour entraîner tôt ou tard des clivages délirants entre la perception et la réalité.

Cette possession de personnalités multiples l’entraînait alors inexorablement et fatalement vers la démence schizophrénique grouillant d’hallucination, début de la destruction totale de son individualité véritable, éclatée et devenue multiple.

Mais, combattue, purifiée et dominée par l’Esprit qui est en Soi, l’Équilibre des Quatre, l’Ombre devient néanmoins la clé qui ouvre toutes grandes les portes menant aux beautés et aux merveilles du Spectre lumineux.

« De Profundis jaillira la Lumière ! »

Splendeur informe et primordiale, Elle génère, pour l’éternité et par l’interaction de son contraire, la multipluralité des Univers, des Dimensions et des Consciences qui les peuplent, à l’endroit comme à l’envers.

De nature ignée, Elle se projette en ondes de lumières photoniques, puis se densifie en matières corpusculaires à travers les Mondes et leurs atmosphères qui en dépendent et s’en nourrissent.

Elle féconde de sa chaude clarté et, par intrication vibratoire de son Spectre coloré inhérent à la Lumière blanche, les innombrables Règnes existants desquels l’Humanité, Enfant du Ciel et de la Terre, se trouve au sommet.

Du moins, c’est ce que le monde humain pensait jusqu’alors… !

Le cerveau primitif, fondamentalement instinctif, mais aussi principalement réceptif aux informations électromagnétiques du Cosmos et de la Nature, reçoit constamment ces ondes cosmo-telluriques provenant de l’électricité du Ciel et du magnétisme de la Terre, s’équilibrant continuellement dans des truchements énergétiques qui se manifestent en conscience, par des évènements positifs ou négatifs, états d’être duels à équilibrer continuellement…

Toutes les informations radiesthésistes du cosmos peuvent être consultées par celui qui pouvait lire consciemment l’ensemble des résonances quantiques et arborescentes perçues dans son cervelet, antenne réceptrice et émettrice, lien direct avec l’Univers et les Annales du Destin, dimension au-delà du Temps et des Espaces appelés également la Sphère des Idées originelles causales, le monde des Archétypes et des Symboles jungien desquels tout émerge.

Cette matrice originelle et intemporelle conserve, tel un gigantesque disque dur informatique, l’histoire des Univers provenant du passé, du présent et des possibilités infinies qu’offrent leurs futurs potentiels…

L’époque était venue sur le plan cosmique où de nouvelles ondes d’une constellation voisine à notre système solaire rentraient en résonance avec toutes les créatures, transcendant ainsi les informations d’outre-temps reçues sur la Terre et perçues continuellement par notre inconscient, partie immergée de notre conscience.

L’ensemble des étoiles émettrices situé dans le signe zodiacal du Verseau commençait donc par leurs vibrations de type ultra-violet à supplanter l’antique et contemporaine influence dominante du Poisson Christique lié au Bleu marine de la Mer, influençant pendant encore quelques saisons dans un concert commun tous les règnes de la Nature.

Minéraux, végétaux, animaux et humains ressentaient donc inconsciemment ces nouveaux rayonnements invisibles qui les initiaient déjà à de nouveaux enseignements cosmiques.

Ces ondes emplies d’universalité les invitaient à suivre implicitement un autre chemin de celui, fatal, que l’espèce humaine s’était laissé tracer…

Vibrant plus intensément qu’autrefois dans le ciel de notre Voie Lactée et préparant sa venue triomphale pour le début du troisième millénaire, cette sublime influence à l’instar de celle du Poisson, se trouvait sur Terre de plus en plus parasitée par des forces sombres et chaotiques qui agissaient avec acharnement pour l’avènement d’une autre et puissante influence cosmique, opposée en tout point à celle du divin Zodiaque.

Ce céleste rythme astrologique aux douze prédominantes influences mystiques provenant de l’action de plusieurs soleils situés dans notre ciel nocturne, observé déjà par les sages d’antan, est d’une durée d’environ deux mille ans.

Se succédant, signe après signe, depuis l’aube des Temps, selon une spécifique influence initiatique, ils généraient de la sorte, principalement sur la Terre, un Règne vibratoire particulier et dominant.

Les rayonnements divins bombardaient sans cesse de leurs ondes hyper-lumineuses, les planètes chargées de vie dans le plan matériel, mais également dans les dimensions parallèles qui interagissent en permanence avec les fréquences qui caractérisent notre monde dense à trois Dimensions.

L’ère du Poisson a été précédée par celle du Bélier puis par le signe du Taureau et ainsi de suite, laissant la place, époque après époque, aux flux et rayonnements lumineux des formes de leur nature zodiacale, étendant leurs influences vibratoires sur les règnes existants, visibles ou non, et cela à travers les éthers de notre monde planétaire.

Ces courants ondulatoires de l’univers vibrant à une très haute ou à une très basse fréquence, vérités divines propres à leurs rayonnements cycliques, facettes colorées de la lumière cosmique provenant de l’Archi-divine Conscience sont, du fait de leurs interactions continuelles avec la matière, un apprentissage initiatique que l’Éternel nous octroie âge après âge, siècle après siècle :

Celui qui nous instruit progressivement vers la réalité de ce qu’il est Lui-même, d’incarnation en réincarnation. Celui qui nous guide pour nous permettre à la Perfection de nous rapprocher de Lui et cela pour l’éternité… !

Ainsi, le Verseau, Archétypes de la connaissance invisible, se préparait à son avènement cosmique dans notre univers terrestre pour l’année 2050, diffusant dès maintenant et continuellement son rayonnement dans tout le fonctionnement systémique de cette infime partie de la Voie Lactée consensuelle.

Représenté sur la roue des constellations présentes dans le plan stellaire du zodiaque par un homme qui tient une jarre par laquelle s’écoule de l’Eau, symbole des Ondes, cet archétype céleste exprime la Connaissance et la Maîtrise des vibrations toutes fréquences confondues.

Chevauchant progressivement les influences cosmiques du Poisson, empathique et douée d’Amour Christique qui s’était accaparé le trône laissé par le Bélier irradiant son influence il y a de cela plus de deux mille ans, tour à tour, les ères s’écoulèrent depuis que la Terre est ce qu’elle est, influencée successivement par 12 constellations zodiacales dominantes, car situées sur « le plan de l’écliptique consensuel ».

Dans un durable mouvement cyclique et perpétuel, les Signes du Zodiaque, lesquels vibrent en analogie quantique avec les sphères planétaires kabbalistiques et le Verbe divin, conditionnent par conséquent l’ensemble des règnes matériels et énergétiques de notre Monde.

La roue de l’influence de ces planètes, plus proche de nous que « les constellations de l’écliptique consensuel » dont la rotation se trouve à l’échelle humaine sur un axe rotatif dextrogyre, de gauche à droite, suivant donc « le sens solaire », tourne en sens inverse que celle des astres dominants tout en y étant étroitement liées…

Le Bélier, fonceur et martial s’inspire du tempérament pondéré du Taureau.

Ce dernier, puissant et patient, apporte de l’aplomb aux Gémeaux, duels et maîtres des espaces aériens intellectifs, dont le Cancer, connaisseur des enfers de la Psyché humaine, tourné vers des valeurs éternelles, des pensées harmonieuses et structurées, arrive à canaliser les égarements et à tempérer également le Lion, autoritaire, royal et enflammé.

La Balance calme également les assauts de ce dernier, séduisante et équilibrée qu’elle est…

Mais fragile, elle se trouve impressionnée par la lucidité et la rapidité d’esprit de la Vierge qui a enfin ouvert son troisième œil à la suite de son retour à l’Innocence ; esprit devenu pur qui est cependant contrecarré dans son action occulte par le tenace et belliqueux Scorpion, intrépide et martien.

Lui-même se trouve confronté à Ophiucus dit le Serpentaire, maître de la connaissance magique de guérison, qu’elle soit noire ou blanche. Ce Signe était intégré dans celui du Scorpion, créant ainsi un équilibre entre ces deux forces antagonistes.

Ces deux derniers sont transcendés par le désir d’élévation et d’aventure du Sagittaire qui prend exemple et en guise d’équilibre des repères terrestres et spirituels du Capricorne.

Le Verseau signe aérien et aqueux par excellence, est déjà sorti du règne uniquement matériel pour s’envoler par la voie des Éthers qu’il symbolise vers l’universalité galactique.

Tandis que le Poisson amoureux et sensible à ses infinités d’ondes vogue déjà, et cela jusqu’aux confins de la conscience humaine pour la Réintégration, sa Sublimation vers les Éternités et son retour à la divinité suprême, l’Être au-dessus des êtres et de l’auxiliaire Avoir… !

L’usage de l’astrologie, puis la découverte des ondes radio et, plus tard, du Spectre électromagnétique, manifestation vibratoire de l’Univers, permirent à l’espèce humaine d’emprunter le chemin de la connaissance subliminale des influences astrales, invisibles, mais pourtant bien réelles.

Avançant d’un pas incertain vers ce qu’elle appelle depuis l’aube de son existence sur Terre l’Au-delà, elle redécouvrait, lentement, très lentement, puis brutalement comme un éveil soudain, la grandeur des Mondes d’en Haut et leurs interactions permanentes avec ceux d’en bas.

Ces mondes parallèles qui nous côtoient et nous habitent en cette époque contemporaine étaient pourtant volontairement occultés de nos perceptions habituelles.

Seuls les cœurs de quelques humains encore sains de corps et d’esprit ou initiés à des Traditions ancestrales se retrouvaient, de temps à autre, capables d’en percevoir leurs innombrables et subtiles manifestations.

D’autres, parmi les élites scientifiques dans leurs laboratoires, découvraient, quant à eux et avec émerveillement, les balbutiements de la géométrie fractale, mais également la puissance de certaines ondes sonores, créatrices de formes géométriques archétypales à l’échelle moléculaire, tout en rêvant déjà aux potentialités illimitées offertes par les lois étranges des univers quantiques : de l’infiniment petit et de l’infiniment grand du Spectre vibratoire.

Certaines énergies se retrouvent propulsées par de grands accélérateurs de particules à des vitesses proches de la Lumière pour recréer des trous noirs microscopiques, dévoilant aux chercheurs de nouvelles réalités incroyables.

Le Temps et l’Espace devenus fluctuants, un nouvel État de la Matière se révélait peu à peu dans leurs observations expérimentales…

Allaient-ils enfin admettre l’existence de l’Éther, le Grand agent universel indépendant du Temps et de l’Espace ?

L’éternité existe dans l’Éther, la Spatio-temporalité est issue de la Matrice matérielle terrestre :

L’Éther nie le Temps, L’Éther-nie-T !

Pour les autres humains, les plus nombreux et, faute d’en percevoir les réalités par eux-mêmes, emportés depuis des siècles et peut-être plus par la dictature dogmatique des sectes et sombres loges dominantes, ou sombrant dans un profond rationalisme cartésien et pseudoscientifique, dit scientiste suivaient le mouvement grégaire du Paradis et des Enfers institutionnalisés.

Ils œuvraient toujours dans le sens dicté par leurs Saigneurs et Maîtres à penser.

Ces derniers renforçaient à travers les âges des civilisations humaines, le Règne de l’obscurantisme où la Vérité se retrouvait systématiquement inversé :

Dynamique d’involution tentaculaire faite pour emprisonner l’homme et sa Conscience d’être, par les chaînes invisibles de ses propres croyances, propices forcément à son exploitation, l’être humain ne se rendait plus compte de la pente glissante qu’il avait empruntée malgré lui…

Ils se vouaient de la sorte et aveuglément au Culte de la Matière, oubliant farouchement les règles élémentaires de l’Éthique et de l’Équilibre universel, visibles ou non, appelé par la Tradition : Sagesse.

Développant de puissantes technologies pour asseoir leurs dominations dans le monde physique, ils arrachaient progressivement les secrets des Mondes invisibles qu’ils apprenaient secrètement, empiriquement ou sous influence, à redécouvrir pour leur propre profit ; maintenant perpétuellement, les populations endoctrinées et asservies dans l’Ignorance des réalités énergétiques révélées.

Au vingt et unième siècle, ils avaient reproduit le Microcosme et le Macrocosme dans une matrice électronique, fonctionnant sur un principe binaire et algorithmique.

Ils avaient fait émerger une Intelligence artificielle en mode quantique pour la réalisation de leurs dessins cachés, sous obédience, proposant une vitrine charitable et lumineuse aux peuples subjugués maintenant par Elle, leur nouvelle déesse.

Ils allaient néanmoins, très bientôt, se faire happer par ce qu’ils croyaient avoir créé !

L’homme devenu Homo-informatico-industrielensis piégé maintenant par le dictat des Capitaux, des Idéologies, de l’Intelligence Artificielle robotisée et des Finances de Babylone, en constante interaction, avait donc, et tel était son malheur, évolué sur l’axe systémique de la réalité du monde à trois dimensions, ignorant consciemment ou non les réalités invisibles de son être et du monde.

En amplifiant la notion de peur et de mort aux crédules, une servitude psychique se créait à travers les siècles pour leur plus grand bénéfice…

Sachant pertinemment que les sphères parallèles sont toutes autant chargées de vie et de consciences agissantes, ce qui infirme définitivement le principe du Néant, ils gardaient secret leurs connaissances en inversant les Vérités, pour progressivement les occulter de l’inconscient collectif de l’humanité devenue alors superstitieuse.

Les sous-plans permettent de communiquer et de voir à distance ; dimensions fréquentielles, invisibles, mais pourtant bien présents.

Celles-là même que les vénérables Anciens, tels les Frères Hyperboréens dirigés par Rama-Lam, « le Bélier céleste », précurseur des Runes, puis fondateur des civilisations moyen-orientales et indo-aryennes fomentatrices de l’Inde védique, les Pharaons et Djedis de l’Égypte antique, Adeptes de l’Hermétisme, les Mages Chaldéens nord-africains et caucasiens pratiquant le Verbe divin, les Yogis de la vallée de l’Indus et les Sages taoïstes de la Chine ancienne, connaissaient et utilisaient…

Dépositaires de l’ancienne Sapience qui sombra dans l’oubli et qui plongea la conscience humaine à un niveau primal, vivant dès lors dans des grottes et se couvrant de peaux de bête pour se vêtir, ils s’efforçaient d’œuvrer dans le silence, au péril de leur vie, tout en les guidant secrètement pour qu’à travers le Temps et l’Espace, ils soient prêts à affronter le joug de domination qui les maintenaient captifs à travers les cycles répétitifs de ce monde infesté.

Ceux, nombreux, qui étaient piégés par les ténèbres de leur durable amnésie spirituelle et qui luttaient sans cesse pour leur survie dans ce monde imprégné d’une cauchemardesque et brutale réalité fantastique, ceux qui subissaient les rouages karmiques créés volontairement par leurs Saigneurs et maîtres, ceux-là allaient enfin, à travers les épreuves endurées, se révéler à la lumière de leur pleine conscience éveillée et ainsi, détrôner les Voladores, voleurs d’âmes, parasites cosmiques, de leur occulte empire maléfique.

À travers l’histoire, le temps passait, les âges s’écoulaient et les quelques Sapiens initiés continuaient sans cesse leurs luttes pour que ne disparaisse la Flamme de la Conscience humaine, détenant en essence le pouvoir divin créateur de la double Sapience…

Éveillant la grande majorité des Simiens pensants, sous état d’hypnose généralisée, le Plan machiavélique continuait cependant à déployer ses forces actives pour que perdure à tout jamais son exploitation karmique.

Chapitre 2

Renaissance des communautés

À travers les époques consensuelles, l’homme du Néolithique redécouvrit de façon empirique et grâce à certaines influences subtiles l’usage pratique et métaphysique du Feu et de ses usages divers et variés.

Élément igné en voie d’être à nouveau contrôlé, il commençait dès lors à se chauffer avec, lui, ses proches et les tribus sauvages qui ne faisaient que s’accroître en nombre.

Leurs nourritures s’amélioraient considérablement grâce à la cuisson et à la conservation.

Des spécialisations se créèrent au sein des groupes devenus semi-sédentaires et à la vitalité accrue.

La terre cuite dévoila lentement le secret d’extraction des métaux, plus résistant que les os d’animaux, le bois et la pierre.

Les outils et les armes se renforcèrent tout en s’affinant et en s’améliorant constamment.

L’évolution de l’espèce humaine redémarrait.

Ils pouvaient, grâce à cet élément divin, s’éclairer, se protéger des prédateurs et des rigueurs du climat, améliorer leurs conditions de vie et élaborer des plans d’expansion de leurs territoires…

De pieux en bois rustiques et pointus chauffés et endurcis par la chaleur des flammes, aux armes et aux outils forgés en métal, ils se mirent à réaliser, plus tard, de redoutables instruments de guerre sortis de terre, par la simple utilisation des propriétés du Feu relié symboliquement à la pointe du Glaive, puis plus tard au faisceau du Laser.

Le temps s’écoula, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, des invasions d’une cruauté sans nom éclaboussèrent l’histoire de la résurgence humaine.

Des Tribus, des Clans innombrables disparurent sous les assauts féroces et sanguinaires des Barbares brutaux et des conquérants avides…

Les despotiques ou les courageux vainqueurs inséraient de nouveaux paradigmes asservissants ou bienfaisants dans les masses populaires domptées, et ces dernières, dominées sur le plan cognitif, absorbaient ces assertions comme de nouvelles Croyances véridiques, des nouvelles religions, générant progressivement des mouvements populaires sous l’égide d’un chef, qui façonnèrent des civilisations pour le meilleur, mais surtout pour le pire…

Celles-ci naissaient, grandissaient, évoluaient puis disparaissaient subitement ou étaient assimilées à d’autres paradigmes, laissant, derrière elles, parfois, le souvenir des décadences teintées de dégénérescences manifestes et de maléfiques dystopies, mais aussi des trésors de connaissances insondées, des cultures des plus raffinées et des technologies des plus sophistiquées.

Personnification des cycles célestes, projection archétypale des connaissances spécifiques que nous envoient les Douze influences zodiacales au rythme régulier de deux millénaires, chaque époque connue des spécificités élémentaires propres à l’âge cosmique traversée.

Influençant l’inconscient des êtres qui se trouvaient sous leur rayonnement dominant, l’histoire de l’homme n’a cessé d’osciller entre les Initiations invisibles des Maisons lumineuses du Zodiaque, liées aux forces d’évolution de l’Univers et à l’opposé, des influences chaotiques provenant de l’Ombre sauvage enfouie dans sa Psyché, en lien avec les forces involutives du cosmos, incarnées de façon symbolique par la grande Constellation d’Alpha-Draconis, visible de la voûte céleste.

C’est ainsi, qu’il y a approximativement vingt-quatre mille ans, aux prémices de l’âge cosmique du Bélier, fonceur et martial, un être particulier descendit dans les basses vibrations qui caractérisent notre dense monde, comme une réaction karmique à ce que se passait alors ici-bas.

Pour que, bien plus tard, beaucoup plus tard sur la roue du Dharma, soit permis de révéler à l’homme, enfant du Ciel et de la Terre, la réalité électrique de la matrice cognitive et artificielle dans laquelle il se retrouvait piégé.

Enfuis in extremis dans les blanches forêts hivernales, quelques rares survivants voyaient en cet instant sur le sentier naturel, à plusieurs dizaines de mètres de là, à travers les branchages dénudés de feuilles qui les camouflaient un tant soit peu, parsemés de flocons de neige amassés les uns sur les autres en amas compact, les enfants et les quelques femmes attachées par une corde autour du cou qui marchaient vers leurs nouvelles destinées, à travers les obscurs bois enneigés.

Le jeune homme d’une constitution déjà bien trempé, blessé superficiellement aux bras, accolé à une fille et à un autre garçon, contemplait sans bouger ce spectacle désolant.

Le massacre venait d’avoir lieu…

Les quelques rescapées de leur village déambulaient difficilement à travers la nuit froide, le dos courbé et la mine sombre, suivant la corde raide qui les menait vers leur nouvelle et fatale destinée.

Son visage d’une blancheur de neige mêlé à quelques taches de rousseur, tout comme ses partenaires survivants, restait de marbre devant ce spectacle, habitués qu’ils étaient à la rudesse et à la violence de ces âges farouches.

Mais quelques gouttes de larmes ne purent être retenues, se mêlant à la salissure extrême de la peau de son visage teintée à certains endroits de quelques hématomes et traînées de sang.

Imperturbables, leurs respirations à tous trois ne pouvaient cependant cacher la frayeur qui les animait.

Sa mère venait de se faire poignarder, lorsqu’il accourut vers elle à la périphérie du village de leur Clan, mais, trop tardivement, sa mort fut rapide.

Pourfendant alors en une rapide et rageuse offensive de son poignard le ventre de l’assassin surpris, celui-ci tomba aussitôt à terre dans des râlements primaires et quelques giclées de gouttes de sang.

Le jeune homme n’eut pas le temps de s’appesantir, dans un climat empli de brume froide ténébreuse, entendant au fond du village le cri des derniers hommes et de leur cor qui tombaient sous des entrechoquements métalliques, il s’enfuit en déroute dans les Bois enneigés…

Dans ce monde :

Le plus fort, le plus cruel ou parfois le plus sage devient le Chef !

Le plus riche ou le plus puissant exerce ses pouvoirs en fédérant les plus forts et les plus sages.

Les plus évolués ou les plus fous dirigent pacifiquement ou impétueusement la destinée des Riches et des Puissants par l’usage des sciences secrètes et des Pouvoirs Occultes !

N’ayant plus aucune limite à leurs egos, les prêtres de la Voie de Gauche franchissaient ainsi le pas sous le sceau du scellé, qui séparait notre monde des entités de l’au-delà ; ouvrant de la sorte à travers les siècles, la Boîte de Pandore de laquelle sont sortis les Fléaux en ce monde…

Humains dépossédés de la force vitale de leur « Temple intérieur » et de l’équilibre extatique de l’âme encore libre et consciente par définition, ils s’étaient transformés à force de perdition en « Vampires Voladores », voleurs d’âmes, se nourrissant des forces vitales de leurs congénères et de leurs organes sacrés.

Ils exploitaient savamment et à travers le temps, les nombreuses lignées humaines, substances nourricières devenues esclaves, mets de choix et inconscientes de leur propre sort…

Dotée d’une réserve d’énergie inépuisable et d’une armée d’humains sous leurs emprises et leurs jougs, ils pouvaient façonner à travers les périodes de l’histoire, le Monde a leur Image.

Ainsi les Civilisations naissaient puis disparaissaient, mais, en coulisse, les Saigneurs orchestraient d’une main de maître la destinée de leurs troupeaux en fonction des auspices astraux de l’univers et de ses cycles, les manifestants, puis les dévoyant, ils pervertissaient insidieusement le cours de la destinée du vivant dans tous les Règnes et l’ensemble du monde…

Elles brillaient pendant un certain temps de leurs lumières et leurs découvertes prodigieuses, puis s’éteignaient progressivement ou brutalement pour laisser place à autre chose, laissant à chaque déclin volontaire, une marque plus profonde vers la descente dans l’enfer-me-ment de la densité vibratoire, voulue par les Archidémons du Pandémonium.

Les trois jeunes survivants des forêts du Nord, en peine, avaient décidé de suivre leurs assaillants.

Tous trois cousins, ils faisaient partie de la même famille.

La mère et les sœurs de la jeune fille étaient encore en vie.

Mais ils les voyaient déjà disparaître de leurs champs de vision.

La forêt dense et de plus en plus sombre les laissa à leurs contemplations intérieures chargées d’une puissante colère explosive mêlée à une inconsolable tristesse.

Sans se concerter, le jeune homme donna le ton en sortant des branchages effeuillés pour suivre la piste à travers les broussailles dénudées.

Les deux autres derrière lui s’empressèrent de le suivre et, en peu de temps, ils rattrapèrent furtivement le groupe de prisonniers qui avançaient dans le froid et les tourments.

Des torches tenues par quelques barbares éclairaient hasardeusement le parcours sinueux et jonché de racines et de pierres.

Un Garde-chiourme muni au niveau du torse musclé et hirsute de bretelles en croisillon et en cuir épais très large, dirigeait la troupe d’esclaves de plusieurs dizaines de femmes et d’enfants, tenant à sa main droite un fouet fait d’un dard de raie géante, long de plus de trois mètres…

Colosse imposant de deux mètres de hauteur, il faisait bouger son arme par des mouvements rapides de haut en bas, transmettant l’énergie cinétique vers la pointe par ondulations successives, touchant parfois les cibles apeurées et criantes alors de douleurs et de peurs.

Au total, ils se dénombraient à une douzaine de soldats, à l’allure brutale et primaire.

Des grognements caverneux se vociféraient de la gueule à la barbe grisonnante de leur chef.

Des yeux perçants et noirs, centrés dans des globes étroits, reflétaient une lueur extrêmement brillante d’agressivité.

Doué d’une force musculaire conséquente et d’un cerveau hyperactif, cet être, dominant en tout point, ne cachait en rien sa redoutable férocité.

À présent, les trois orphelins, malgré l’épuisement et le froid, envisagèrent l’impossible !

La rage surpassait de très loin la fatigue, les souffrances, les blessures et la peur.

Le jeune homme sortit sa dague encore entachée de sang, celle qui avait vengé la mort de sa mère quelques heures auparavant…

Les deux jeunes gens, grelottants et larmoyants, le regardèrent stupéfaits.

Leurs regards admiratifs provoquèrent quelque chose d’étrange en lui…

Une communication invisible et subtile se faisait entre eux…

Le jeune homme, malgré la détresse et les dangers imminents, leur répondit par un tendre sourire.

Aucun homme de la tribu, à leurs connaissances, n’avait survécu.

Par ce froid, il fallait agir vite…

Par cette dense obscurité à peine éclairée de quelques rayons lunaires, il fallait utiliser l’effet de surprise…

La plus jeune des trois, d’une dizaine d’années, d’allure frêle, mais résistante, magnifique blonde au regard vert, mais assombri d’avoir trop pleuré, lui dit en murmurant calmement : « Mais que vas-tu faire avec un simple poignard contre cette horde de barbares ? »

Ragkuk, nom donné au jeune homme, sortit à peine de la puberté, ne lui répondit pas…

Ce genre de situation demandait un courage exemplaire, mais aussi une adresse et une vitesse de réaction hors norme.

Le froid, les blessures, l’épuisement et les pertes humaines n’arrivaient pas à prendre le dessus sur sa rage d’agir dès à présent.

Et ils avaient confiance en ses capacités guerrières.

L’effet de surprise, bien géré, peut être fatal pour quelques-unes de ces brutes sanguinaires.

Ils le savaient.

Plus loin devant, soudainement, à ce moment précis, des cris de rage retentirent ainsi que des bruits métalliques.

Un homme à lui tout seul, en soutane épaisse recouvrant aussi sa tête, venu de nulle part, s’était jeté, sabre et poignard brandis, du haut d’un rocher haut de plus de quatre mètres dans la mêlée des barbares surpris.

Sortant des ténèbres de cette sombre forêt, il bondissait déjà comme un boulet sur les deux premiers, en un rien de temps, il pourfendit le crâne du premier et égorgea aussitôt et rageusement la gorge du second.

L’alerte était donnée et le cor de chasse se mit à résonner.

C’étaient maintenant plusieurs autres assaillants qui se jetaient sur les barbares pour les massacrer avec la même fluidité et rapidité, et cela en quelques secondes.

La célérité de leur attaque était renversante…

Le dernier à se faire étriper était le chef garde-chiourme qui, les genoux à terre et les mains aux ventres, regarda une dernière fois ses adversaires, puis tomba au sol.

La fumée du village en feu avait averti les alliés peuplant les environs et ils répondirent ainsi à l’appel de détresse de leurs proches…

Les trois jeunes gens prêts à l’attaque restèrent bouche bée pour ensuite arborer un visage apaisé à la vue du spectacle.

Les esclaves, libérés maintenant de leurs cordes, s’embrassèrent, soulagés de se retrouver libérés.

Des années plus tard, dans une vaste savane auréolée de montagnes arrondies ou parfois saillantes qui s’élèvent pour certaines à plusieurs centaines de mètres de hauteur, deux chasseurs observent le panorama.

Le relief, garni d’une gigantesque forêt de feuillus, s’étendant à des kilomètres à la ronde et surplombant parfois le vide des parois rocheuses, laisse place progressivement à des conifères, à mesure que s’élèvent les montagnes pentues.

Tout en haut, endroit froid et rocailleux, les lieux sont garnis de quelques broussailles de-ci de-là.

Quelques béliers aux cornes en spirale se déplacent de façon saccadée et défient les escarpements par des bonds à travers le vide ou des acrobaties spectaculaires sur les pentes les plus raides.

Des aigles d’une taille imposante, plus haut, se dirigent brusquement vers le cœur de la savane en plongeant à des centaines de mètres de mètres plus bas.

Leurs yeux agissent comme des scanners et repèrent la proie située à des kilomètres plus bas.

Contrairement aux charognards, ces derniers peuvent détecter sur des distances incroyables les ondes qu’émet la matière morte.

Des Cervidés de différentes races s’abreuvent autour d’un lac, prudents, observateurs du moindre signe de danger…

Quelques prédateurs les observent au loin, en silence, à l’affût d’un assaut stratégiquement efficace.

Le climat d’été chauffe le sol et il n’est pas bon de perdre ses forces inutilement.

Cependant, il faut toujours être en alerte !

Telle était la devise de toutes les créatures qui peuplent ce lieu faussement paisible.

Le soleil au Zénith reflète une couleur ardente de jaune doré, des nuages blancs le traversent timidement, apportant une furtive ombre au relief du bas.

Un vent rapide et régulier se met à souffler sur la plaine, faisant courber temporairement les hautes herbes disséminées à certains endroits plus qu’ailleurs.

Les odeurs de toute part se transmettent avec davantage d’intensité aux narines des herbivores aux aguets.

Proies potentielles des carnassiers, elles sentent le danger rôder, créant une mise en garde subite d’une partie du troupeau qui se trouve près du lac.

S’arrêtant de boire, la tête levée en direction de la menace, l’attaque est proche.

Une gigantesque lionne tapie dans les fourrés puis se faufilant lentement dans les herbes hautes, avance torse au sol tout en fixant d’une façon hypnotique sa future pitance.

Son avancée est suivie de deux autres à quelques dizaines de mètres derrière elle.

En un éclair, elles bondissent sur leur cible.

Les troupeaux réagissent tout aussi vite en prenant brutalement la fuite.

Ils galopent rapidement vers un salut temporaire, franchissant par des bonds élancés et successifs de grands espaces, tandis que les trois lionnes, après s’être sauvagement jetées sur le cervidé le moins réactif, le mettent à mort.

La sélection naturelle venait encore une fois de se manifester.

Les ripailles commencées, la vie suivait son cours.

Plus loin sur une colline rocheuse de seulement quelques dizaines de mètres de hauteur, début d’une montagne de plus en plus abrupte à mesure qu’elle s’élève, deux hommes aux cheveux longs n’ont rien loupé du spectacle.

Rasés sur les côtés du crâne, un catogan long et ondulant sous le vent caractérise leur coiffure singulière propre aux gens du peuple du Nord.

Ils sont habillés d’un pantalon et d’un pagne tissé en fibre végétale et recouvert sur le torse d’un léger tricot en cuir léger.

Comme arme l’un possède un javelot et un arc sur son dos, l’autre une hache métallique munie d’un manche en bois recouvert de cuir épais sur toute sa longueur.

Ils paraissent nobles, là, debout, à regarder l’ensemble de la savane.

Ils semblent même ne pas appartenir à ce monde farouche, cruel et sanguinaire ; élégants et bien constitués qu’ils sont.

Le groupe d’hommes auquel ils appartiennent est connu dans toutes les contrées avoisinantes comme étant de loin plus évolués à bien des égards que d’autres peuplades, du fait de leur façon de vivre, mais aussi par la sophistication de leurs armes et de leurs vêtements bien ciselés, de leurs pratiques chamaniques et spirituelles si élaborées.

Ils sont sortis de leurs états primitifs pour devenir en un temps très court, civilisés.

Depuis que cet étranger à la chevelure dorée et au regard de feu était apparu en soutane comme un sauveur bondissant vers les hordes barbares, là dans les forêts hivernales.

Bien plus tard, il leur avait transmis le Flambeau des Mystères, siège ancestral de leur Tradition.

Guerrier mystique, lui comme ses frères parcouraient le Nouveau Monde afin de transmettre ce qui avait été oublié, se vouant à une vie marginale, agissant dans l’ombre des sociétés en résurgence ou dans la lumière du foyer de braise qui alimentait le cœur des maisons au cœur des villages, transmettant des influences subtiles et orales, dynamisant l’Éveil de leur conscience mise artificiellement en sommeil, jusqu’alors…

En une dizaine d’années, leur tribu s’était affirmée sur les autres.

Un début de civilisation naissait et les efforts de tous les jours pour sans cesse améliorer leurs sphères de protection, puis de confort, encourageaient les autres à en faire de même.

Ils donnaient l’exemple, celui d’un peuple pacifiste, influençant durablement leurs ennemis et antagonistes encore plongés dans l’obscurité de leurs pratiques insensées.

Des alliances de toute part se firent, réputés qu’ils étaient dans toute la contrée pour leur sagesse.

Combattants dans l’âme et maîtres en magie naturelle, notamment en herboristerie et dans la pratique des Cristaux et des Formes Géométriques, leurs connaissances chamaniques s’associaient à une science aux effets pratiques.

Les deux chasseurs, maintenant, descendent de leur rocher puis adroitement se retrouvent, après avoir sauté plusieurs fois à divers endroits, les pieds au sol.

Se déplaçant vers des pièges à gibier installés dans un bosquet d’arbres situés à plusieurs dizaines de mètres de là, ils y achèvent un sanglier pris dans un filet et une biche étranglée par une simple corde au nœud coulant et suspendue par la branche d’un arbre.

Prenant chacun le corps d’une bête ; ils s’en vont pour rejoindre un petit lac situé sous l’ombre de quelques chênes.

Ils entaillent déjà les morceaux de viande et les découpent en morceau bien apparent.

Ils les ficellent soigneusement par paquets de plusieurs tranches tout en récupérant certains os de petites tailles ou des plus gros.

Des ligaments, en les séparant de la carcasse avec la hache, principalement ceux des cuisses, allaient se transformer après séchage et traitement en ficelle d’une qualité à la durabilité certaine.

Ils ont encore du temps devant eux et s’arrangent pour faire un petit feu de camp entouré de cailloux pour y griller quelques petits morceaux de viande qu’ils assaisonnent avec du vinaigre, des petits fruits épicés et coupés en petits morceaux, puis y rajoutent du sel et du poivre, ingrédients qu’ils gardaient toujours avec eux dans un petit pochon en peau de bête.

Lorsqu’ils les ingèrent, ils ont un petit frisson de chaleur électrique et le bien-être commence déjà à se faire ressentir.

La journée touche à sa fin.

Le travail de dépeçage et de découpe demandait beaucoup de temps et, une fois réalisé, ils s’empressent de se laver correctement en se nettoyant la peau de toutes traces et d’odeurs de sang.

Après ces préparatifs, ils rentrent sans attendre au clan avec leurs butins de chair, d’os et de ligaments, portés sur le dos en un amas compacte.

C’est une grotte surplombée à l’entrée par de grosses roches plates ; deux archers posés dessus les regardent se rapprocher.

L’un des deux sortit sa corne de buffle et souffle dedans tout en levant la tête vers le ciel.

Le son qui en sort prévient ainsi la vallée de la fin de la période de chasse saisonnière de l’été.

Les deux coureurs s’arrêtent devant la roche massive en déposant leurs butins protéinés, haletant, ils reprennent leur souffle.

Ils expliquent aux sentinelles perchées sur leur rocher que les félins sont maintenant bien gras et que les troupeaux partiront bientôt avec l’arrivée de l’Automne en transhumance vers d’autres contrées, d’autres environnements.

Ils sourient de se revoir.

Ragkuk, l’homme à la forte musculature, se relevant puis reprenant son sac en osier, lance un juron après avoir failli glisser sur la roche à enjamber, haute de deux mètres, lorsque son collègue atteint le sommet.

Escalade indispensable pour franchir le pas de la grotte, leur sanctuaire de pierre est situé derrière cet obstacle naturel.

« Nom d’un Torboyau, des dizaines de kilomètres à courir tel un Étalon aux pieds légers et me voilà à trébucher arriver ici ! »

Son collègue barbu, plus petit et plus trapu que lui, se met à rire, tout en le soutenant moralement avec une fausse pitié condescendante.

Sur le haut de la roche sur laquelle il se trouve, il lui dit :

« Allons, petite nature, tu fais encore ton intéressant ! »

Les archers, habitués à ce genre de rigolades bon enfant venant de leurs chasseurs préférés de retour de mission, ne rajoutent mot et sourient sur un air désinvolte tout en se remettant à surveiller les alentours.

Ragkuk accompagné de Bratixtor pénètrent tous deux dans le tunnel haut de plusieurs mètres de hauteur et éclairé par plusieurs chandelles, maintenues à l’aplomb des parois par des chandeliers métalliques finement moulés et décorés de sculptures elles aussi en forme de flamme.

Rapidement, ils rentrent dans une salle volumineuse et circulaire tout aussi voûtée qu’à l’entrée et largement éclairée.

Elle permet un accès visible vers quelques galeries souterraines, plus profondes et manifestement aérées par une brise quasi permanente…

La pièce principale sert de cuisine.

La cuisson des mets se fait au milieu de la pièce par une structure en pierre, le « Feu principale » qui du bas vers le haut, possède différents étages ou niveaux de combustion.

Deux femmes habillées d’une tenue légère en peau de bête se meuvent concentrées à leurs tâches.

Elles font des va-et-vient entre les étagères qui bordent les murs de part et d’autre et les diverses poêles et grilles du Feu principal, cuisant différents morceaux de viande.

Ce lieu d’activité eu égard à sa forme ovoïde munie de plusieurs tunnels et fissures d’aération permet à l’air de s’évacuer et de se renouveler, emportant avec lui les trombes de fumées chaudes qui s’envolent à travers la roche de la montagne tout en la chauffant continuellement.

Cela fait deux mois que la Grande chasse d’été a débuté.

Des morceaux de barbaques coupés de plusieurs manières cuisent à leurs cadences, étalés parcimonieusement sur chaque étalage en métal ou en pierre qui constitue ce grand barbecue en marche d’escalier, intégré à même le sol.

L’embase de la structure longue d’au moins trois mètres sur un mètre de large est entourée de grosses roches qui suivent un contour rectangulaire.

Un premier niveau de cuisson permet de faire des grillades de toutes sortes : des steaks noircissent sur des grilles métalliques et laissent s’échapper leurs dernières gouttes de graisses qui en tombant ravivent furtivement le brasier du dessous.

À côté, sur un deuxième étage en redans d’une hauteur de cinquante centimètres, se trouve une petite dalle en pierre aussi large que longue qui fait dorer les mets plus finement coupés.

L’une des cuisinières servit, d’un bol en bois entourés de symboles animistes luisant entre le bleu clair et le bleu foncé, avec une cuillère aux mêmes teintes, une vinaigrette odorante sur la totalité des morceaux.

De la fumée épaisse sifflant une odeur vinaigrée et néanmoins extrêmement parfumée s’élève aussitôt dans la pénombre faiblement éclairée par la lumière des flammes et du brasier.

Des crépitements s’entendent plus forts que le bruit des combustions avoisinantes :

Le mélange de vinaigre dû au traitement ou la fermentation des plantes cueillies, associées à diverses épices des plus stimulantes et des plus piquantes, accentuait le goût et la conservation même des aliments.

À côté, un four à brique constitué de deux niveaux et parachevant la première partie composée des trois marches d’escalier du relief du cuisoir, roussissent avec bonheur l’ensemble des mets déposés avec soin dedans par un homme à la barbe noire proéminente et maniant comme une lance sa petite fourche en acier renforcé.

Il retourne de temps à autre les dizaines de morceaux qui se font cuir chaudement par ce type de combustion.

Il ruisselle de sueur.

Un jeune homme s’occupe successivement, selon les fourneaux, à nourrir les feux.

À ce moment, il se glisse accroupi au bas du four où se trouvait le barbu qui lui laisse temporairement la place et y déposa quelques bûches de bois séchées.

Le four alimenté, il s’occupe maintenant du fumoir situé juste à côté.

C’est une véritable petite industrie de cuisson, de séchage et de stockage que l’on observe dans cette grotte.

Chacun s’évertue à parfaire le moindre mets dans toute sa finalité, leur rajoutant parfois des poudres d’herbes dessus ou du sel et du poivre concassé, avant de les laisser tiédir dans plusieurs paniers rectangulaires entreposés les uns sur les autres au fond de la pièce ; endroit sec, éclairé par quelques torches présentes dans les tunnels naturels et peu exposés à la chaleur et à la fumée des feux de cuisson.

Peu de temps après, un homme au crâne rasé et habillé uniquement d’une culotte et d’une paire de Tongue se mit à les envelopper soigneusement avec du papier en fibre de chanvre, en vue du voyage du retour.

L’Automne approche, lui et son froid humide et destructeur…

Parfois, absorbés par leurs tâches, ils ou elles chantonnent des chansons simples ou plus mystiques, pratiquant une magie très profonde qui, par le son de leurs voix et des prières qui en émanent, chargent, incrustent le sceau de leurs chants sacrés dans les aliments qui nourriront bientôt l’ensemble de leur Famille qui constitue le clan des Sapiens.

Un plateau de fumage à côté du Four à briques, d’un seul niveau, équilibrait de façon géométrique la forme en marche d’escalier à redans :

Un approvisionnement régulier est assuré de la sorte en petits rondins de bois, mais aussi par de longues feuilles épaisses d’une herbe géante fourrées dans sa structure légèrement conique faite en argile et ouverte comme un large cratère à son sommet.

Dessus, une grille encastrée à l’horizontale dans la terre cuite soutient les denrées enveloppées dans des feuilles de même nature.

Chaque morceau, indépendant des autres, cuit lentement grâce à la chaleur fumante.

Les molécules de chair perdent leurs eaux tout doucement.

Parfumées par la fumée chaude de la feuille, ces denrées pourront facilement se conserver pendant plusieurs mois.

D’elle des trombes nuageuses s’en échappent, noircissant les quelques trous singuliers qui se trouvent dans la roche à trois mètres au-dessus et qui, de visu, se prolonge dans la pierre de la montagne par plusieurs petites crevasses et fissures tentaculaires qui montent jusqu’en haut de sa paroi.

Aspirées par cet appel d’air incessant, plus haut rugie le souffle du vent qui en désintègre l’opacité.

Seule l’odeur persiste dans la grotte des cuisiniers, à n’en pas déplaire ses privilégiés.

Des Filets entiers de différentes espèces, fumés, grillés, rôtis, ébouillantés, ou tout simplement séchés se trouvent déjà stockés plus loin, tandis que les femmes continuent d’en cuire d’autres.

Pour finir, il y a un tripode en fonte au fond de la cuisinière.

Il permet de tenir un chaudron qui cuit le bouillon.

Accrochées sur le pan des parois latérales à deux mètres de là, des tables de travail aux pieds en bois sculptés sont spécialement dédiées à la salaison de la viande…

Quelques petits tonneaux aux pieds du saleur, se trouvent renversés au sol, montrant le contenu fraîchement vidé.

Plus loin dans la grotte, des paniers en osiers ou fait en d’autres fibres végétales, hauts d’un mètre, sont entreposés soigneusement les uns à côté des autres, attendant leur heure pour se faire endosser et partir, chargés à craquer de denrées.

D’autres, plus petits, certainement intégrables dans les plus gros, sont déjà remplis des fruits, le plus souvent séchés, de la cueillette estivale.

Ils se garnissent donc progressivement de lots de nourritures, enveloppés méticuleusement dans des nappes séchées de tissus en fibre végétale ou animale :

Des légumes, des fruits déshydratés, de la viande cuite, salée, fumée, grillée, mais également des jarres et des vases en métal argenté et de différentes tailles, emplis de soupes ou de bouillon réduit en poudre.

Ce lieu, garde-manger du Clan, allait bientôt connaître la phase hivernale qui dure en ces temps plus de cinq mois dans l’année.

L’Automne n’est en réalité qu’une très courte mise en bouche.

Et le froid arrive comme un souffle puissant et déterminé à instaurer son règne sur tous les plans de leur existence rustique.

En dehors de leur caverne thermale, les chasseurs à l’exception du simple nécessaire hygiénique et esthétique, ont bien senti ce souffle précurseur du changement fulgurant de saison.

Ils savent tous qu’ils n’ont plus de temps à perdre.

Les derniers préparatifs se font tard dans la nuit à la lumière des chandelles accrochées au mur qui commencent maintenant à vaciller, à diminuer d’intensité.

Certaines s’éteignent sans rémission, d’autres se mettent à suffoquer par manque de carburant et tremblotent sûrement vers les ténèbres de l’obscurité qui les attendent.