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Georges, archéologue passionné, fait une découverte stupéfiante sur une île isolée : les vestiges d’une civilisation oubliée et des substances aux propriétés énigmatiques. Poussé par la fascination, il utilise ces reliques pour élaborer des solutions expérimentales destinées à améliorer la vie d’enfants atteints de handicaps. Mais ce qui devait être une avancée révolutionnaire se mue en cauchemar lorsque ces enfants disparaissent inexplicablement du centre de soins. Georges a-t-il libéré des forces qui le dépassent ? Jusqu’où ira-t-il pour démêler cet enchevêtrement inquiétant ? Plongez dans cette aventure où science, mystère et suspense s’entrelacent pour bouleverser des destins à jamais.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Dimitri Metomo, dans son premier roman "Le corps parfait", s’empare avec finesse de la question de l’éthique autour de l’amélioration de la condition humaine. Fort de son expérience d’anthropologue, il explore en profondeur les enjeux complexes de ce sujet à travers une intrigue alliant réflexion philosophique et suspense.
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Seitenzahl: 507
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Dimitri Metomo
Le corps parfait
Roman
© Lys Bleu Éditions – Dimitri Metomo
ISBN : 979-10-422-5209-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À mes parents,
feu Ndi François Inespéré Beaudimanche
et feue Mbala Metomo Céline Blandine…
YANOU (yeux et oreilles parfaits)
PING (bouche et nez parfaits)
LINDSAY (bras parfaits)
KIM (jambes parfaites)
CASANOVA (buste parfait)
BEAUDIMANCHE (cœur parfait & arcane 2)
ISIS (cerveau parfait)
EL (le corps parfait originel)
GEORGES (inventeur des membres parfaits)
CORNELIUS AGRIPPA (mage sombre immortel)
KETHER (leader de l’Ordre Hermétique de l’Aurore Dorée)
ALEISTER (arcane 1)
GERDA (arcane 3)
DANTE (arcane 4)
ERDOGAN (arcane 5)
URSULA (arcane 6)
ZEDICUS (arcane 7)
ALEXANDRA BAYLES
STONECOLD (co-équipier de Casanova)
Mme KRIEG (directrice du centre de rééducation)
DON KRIEG (archéologue et membre déchu de l’Ordre Mystique de la Croix Bleue)
RABI ABA (Gueburah de son vrai nom, membre de l’Ordre Hermétique de l’Aurore Dorée)
HASHEM (frère d’El)
CHOKHMAH (second de Kether)
DAATH (membre de l’Ordre Hermétique de l’Aurore Dorée)
CHESED (membre de l’Ordre Hermétique de l’Aurore Dorée)
TIPHARETH (membre de l’Ordre Hermétique de l’Aurore Dorée)
BINAH (membre de l’Ordre Hermétique de l’Aurore Dorée)
JOSEPH (nouveau directeur du centre de rééducation à la mort de Mme Krieg)
NICOLAS (policier véreux et ancien camarade de Rabi Aba)
ARTHUR DEE (commissaire de police chargé des enquêtes internes)
CESARE RIVIERA (commissaire de police chargé des enquêtes internes)
APHRODITE DE GUZMAN (nouveau commissaire à la mort de Rabi Aba)
DIETRICH ECKART (voleur et ami de Cornelius)
JOHAN ECKART (petit-frère de Dietrich)
THOMAS BERARD (leader de l’Ordre Mystique de la Croix Bleue)
JACQUES DE MOLAY (ancien mage et templier)
WALHAS (chef de la sécurité de la mairie)
XAVIER JANKOVITCH (agent double travaillant pour la Division)
DONOVAN GREENWITCH (le nouveau maire de la ville)
ELIJAH BLUE (vice-président de la Division)
SAINT-OMER (entité protectrice des templiers)
HUGHES DE PAYNS (entité protectrice des templiers)
GUS (agent de la Division infiltré dans la police)
AUSTIN (agent de la Division infiltré dans la police)
TRAVIS PAYNE (le nouveau maire de la ville à la mort de Donovan)
HARRY PAYNE (frère de Travis)
GANYMEDE (le roi de trêfle)
N’avez-vous jamais rêvé d’avoir un corps parfait ? Un corps qui ne serait pas soumis aux faiblesses de votre corps actuel ? Des courants de pensée postulent que la prochaine évolution humaine est d’ordre cyberandroïde, et vous, qu’en pensez-vous ?
Un archéologue nommé Georges est allé en voyage sur une île inconnue, il y découvre les traces d’une civilisation qui n’existe plus aujourd’hui. Cette société ancienne avait une littérature écrite concentrée dans un ensemble de dessins et de potions plus ou moins achevés et Georges n’a pu en collecter le contenu qu’à travers son appareil photo et quelques tubes à essai. Malheureusement, il dut se résoudre à déguerpir de l’île à cause de l’invasion de mercenaires en quête de quelques richesses. Une fois de retour dans son pays, il se mit à analyser les dessins et les échantillons de potions qu’il a prélevés. Certains dessins n’avaient de sens qu’une fois réunis, comme les parties d’un puzzle. D’autres étaient bien plus complexes. Quant aux échantillons de potions, il a dû les étudier séparément avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’ingrédients pour un sérum aux propriétés magiques. Il fit alors appel à Beaudimanche, un chimiste qui avait des problèmes cardiaques. Ils réussissent à trouver le bon ordre d’agencement des ingrédients. Pour éviter de perdre le précieux liquide obtenu, Georges le garde dans des capsules d’injection. Il fallait déjà commencer par tester leur nouvelle trouvaille pour en connaître les effets réels, mais Georges refusait d’impliquer des animaux dans son expérimentation, chose que préconisait Beaudimanche par précaution. La discussion devint alors dispute entre les deux amis, mais Beaudimanche qui s’emportait déjà se mit à user de violence contre Georges.
Ce dernier essaya de se défendre, la bagarre ne dura pas longtemps, car Beaudimanche fit une crise et suffoquait. Georges, dans la panique, décida de lui injecter l’une des capsules avant de s’enfuir lorsqu’il vit son ami convulser. Quelques instants plus tard, Beaudimanche gisait par terre, inerte. Dans sa course, Georges passa devant un centre de rééducation, il s’arrêta pour y faire un tour. C’est là qu’il vit des enfants qui avaient perdu leurs parents dans un accident de voiture, l’une (Lindsay) avait les deux bras dans un plâtre tandis que l’autre (Kim) avait perdu l’usage de ses jambes. Il attendit qu’il fasse nuit et, après avoir trompé la vigilance des gardiens, il se faufila dans la chambre où dormaient les enfants du centre et injecta une capsule à chacun des deux enfants.
Il se fit cependant surprendre par un autre enfant (Yanou), celui-ci sentait la présence de quelqu’un, mais était aveugle. Ne voulant pas que l’alerte soit donnée, Georges assomma l’enfant, mais prit la peine de lui injecter une capsule puis il disparut. Le lendemain, Lindsay et Kim se réveillent, mais… surprise ! L’une et l’autre ont retrouvé l’usage de leurs membres respectifs. Les infirmiers du centre ont trouvé Yanou couché à même le sol et l’ont transporté dans une salle pour prendre soin de lui. Ils essaient de le réveiller, lorsqu’il ouvre les yeux, il regarde autour de lui. Il voit à la grande surprise des infirmiers qui croient à un miracle. Yanou leur raconte néanmoins sa mésaventure de la nuit précédente et leur explique qu’il était encore aveugle à ce moment-là. Le directeur du centre fait donc venir la police afin d’ouvrir une enquête. L’inspecteur Casanova réunit trois enfants dans une chambre et de les interroge :
CASANOVA : Bonjour les enfants, moi c’est Casanova. Si je suis là, c’est pour vous poser quelques questions permettant de retrouver celui qui a agressé l’un d’entre vous. Alors je vous écoute, racontez-moi ce qui s’est passé. On commence par toi, Yanou, si tu veux bien.
YANOU : Euh… pourquoi moi ?
CASANOVA : Tu as été directement en contact avec l’intrus qui est entré dans ce centre.
YANOU : Mais… puisque je vous dis que je ne voyais rien ! Je ne sais comment, mais j’ai recouvré la vue, je vous assure que je ne l’ai pas vu.
CASANOVA : D’accord ! tu dois sûrement avoir remarqué quelque chose de particulier non ?
YANOU : Non, pas vraiment. J’ai juste senti une présence dans la chambre des filles et j’ai demandé qui était là.
LINDSAY : Moi-même je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé, mes bras étaient dans un plâtre pas plus tard qu’hier. On m’a ausculté ce matin et je pouvais bouger mes bras sans problème.
CASANOVA : Qu’est-ce qu’il a bien pu vous donner comme médicament pour vous guérir vous tous ? Je n’y comprends rien pour l’instant. Je finirai par découvrir le fin mot de cette histoire.
Kim reste silencieuse, car elle a peur. Cette orpheline préfère toujours rester dans l’ombre de sa sœur. L’inspecteur Casanova sort de la chambre et s’en va interroger les infirmiers, puis les gardes. Mais personne ne semble avoir vu quoi que ce soit concernant une intrusion dans le centre de rééducation. Voilà qui est curieux, mais l’inspecteur n’allait pas être au bout de ses surprises ; après avoir interrogé les gardes, il entre de nouveau à l’intérieur du centre pour parler à la directrice. C’est ainsi que chemin faisant, il assiste à quelque chose d’extraordinaire : Lindsay donnait des coups de poing dans le mur de sa chambre, et le mur ne cessait de se fissurer. Elle voulait juste s’amuser à frapper sur quelque chose. Sa sœur, Kim, ne semblait pas surprise. Casanova arrive chez la directrice et découvre quelque chose qui ressemble à un indice : Une capsule d’injection déjà utilisée. Lorsqu’il se baisse pour la ramasser, la directrice sort de son bureau. Casanova a eu juste le temps de prendre la capsule.
CASANOVA : Madame, je voudrai vous poser une dernière question.
LA DIRECTRICE : D’accord, mais dépêchez-vous.
CASANOVA : J’ai remarqué qu’il n’y a pas de signe d’intrusion. Connaissez-vous tous vos employés ?
LA DIRECTRICE (indignée) : Quoi ? Mais vous insinuez quelque chose de grave là. Pour votre gouverne, tous mes employés sont répertoriés et enregistrés par ordre alphabétique. Nous ne sommes pas des amateurs.
CASANOVA (lui montrant la capsule d’injection) : C’est noté, mais dites-moi, savez-vous ce que c’est ?
LA DIRECTRICE : Non, je n’ai jamais vu cette chose.
CASANOVA : C’était pourtant devant votre bureau.
LA DIRECTRICE : Vous ne manquez vraiment pas de culot. Je ne ferai jamais de mal à un seul de ces enfants. Lorsqu’ils arrivent ici, ils sont déjà assez mal en point psychosomatiquement. Je m’en vais, maintenant. Excusez-moi.
Casanova retourne dans la chambre des filles pour discuter avec Lindsay et Kim.
Pendant ce temps, dans une ville du Maghreb, un groupe de sept personnes habillées de blanc est réuni autour d’une table. Chacun d’entre eux porte une cape à capuche. Celui qui dirige leur cérémonie a entre ses mains un livre ayant une très grande ressemblance avec un livre sacré. Chaque membre porte le tatouage d’un pentagramme sur la face intérieure du poignet gauche. Sur la porte de leur salle, une inscription est marquée : TEMPUS ENIM PROPE EST CHRISTUM (le temps du Christ est proche).
Non loin de là avait également lieu une réunion d’un autre genre. Mais cette fois-ci, les personnes étaient rassemblées autour d’un autre livre sacré. Chacun d’eux est armé d’une dague et d’un sac. L’un d’entre eux est accusé de trahison parce qu’il a eu des relations sexuelles avec une femme autre que la sienne. Ils ont donc attaché le coupable, lui ont bandé les yeux et l’ont égorgé sur la table en recueillant son sang dans un calice. Ensuite, chacun des huit membres découpa une partie de son corps et l’emporta dans un sac. Sur la porte de cette salle, est marquée la phrase suivante : MIQDASH ME’AT (le sanctuaire miniature).
Quelques jours plus tard, Georges, qui est resté longtemps caché, rentre chez lui. Il est surpris de voir la serrure sa porte d’entrée crochetée. Il entre tout de même, et voit sa maison en sens dessus dessous. Sur le coup, il croit d’abord à un cambriolage. Puis il se précipite vers son téléphone afin d’en informer la police, il se rend compte pendant son action qu’il n’est pas seul. C’est de justesse qu’il esquive le coup de couteau de son agresseur et parvient à s’enfuir de sa propre maison. L’agresseur porte une cape à capuche de couleur noire. Lorsqu’il retire la capuche, l’agresseur se révèle être Beaudimanche. Il regarde Georges s’enfuir à toute vitesse.
La police reçoit un appel d’urgence de la part de la directrice du centre de rééducation. Son mari a disparu depuis une semaine, elle le croyait en voyage. Mais lorsqu’elle l’appelait, c’est toujours une mystérieuse voix qui demandait de rappeler plus tard.
AGENT DE POLICE : Et pourquoi vous nous appelez maintenant au lieu de venir au poste ?
LA DIRECTRICE (d’une voix tremblante) : J’ai reçu un colis tout à l’heure. La carte me désignait comme destinataire et mon mari l’émetteur. J’ai donc ramené le colis chez moi et je l’ai ouvert…
AGENT DE POLICE : Madame ? Madame ? Continuez ! Que contenait le colis ?
LA DIRECTRICE (éclate en sanglots) : Oh mon Dieu ! Je n’arrive toujours pas à croire ce que je vois.
AGENT DE POLICE : Que contenait le colis ?
LA DIRECTRICE : C’est sa tête pleine de sang que je vois devant moi.
AGENT DE POLICE : Restez où vous êtes ! Ne bougez pas, nous allons localiser votre téléphone, nos agents seront bientôt chez vous. Courage madame !
La directricese mit à pleurer devant la tête de son mari qui gisait au beau milieu de son salon. Il fait déjà nuit, les enfants du centre de rééducation sont en train de dormir dans leur chambre. Tous dorment, sauf Yanou. Il n’arrive pas à trouver le sommeil. Il essaie de se souvenir de son agression lorsqu’il était aveugle, il n’y arrive pas, il ne voit pas grand-chose. Soudain, il entend un bruit. En réalité, il est le seul à l’avoir entendu, car les gardiens qui sont assis dans le couloir du centre n’ont pas entendu le bruit en question. Yanou se lève et, discrètement, sort de sa chambre pour connaître la source du bruit. Il se fait surprendre par un des gardiens, celui-ci le ramène dans sa chambre.
Mais Yanou ne fait qu’entendre un bruit et il a constaté que cela n’alerte pas les gardiens. Il décide donc d’attendre patiemment que le gardien positionné devant sa chambre soit distrait pour qu’il puisse enfin sortir. Mais celui-ci ne bouge pas. Yanou regarde autour de lui et se met à réfléchir, soudain quelque chose d’étrange se produit : La chambre est obscure à cause de la nuit, mais la vue de Yanou s’améliore de telle sorte qu’il arrive à voir distinctement dans le noir. Yanou ne comprend pas comment c’est possible. Il parvient à voir dans le noir aussi bien qu’en journée. Le gardien qui se trouvait devant la porte s’en va.
Yanou est toujours en train de se poser des questions sur sa vue, lorsque quelqu’un se place devant la porte. Yanou regarde en direction de la porte, mais il ne voit qu’une ombre sous la porte. Contre toute attente, la personne ouvre la porte et, en voyant Yanou debout, s’écrit : Tu n’es pas censé être debout à cette heure, petit. Yanou observe la jeune femme qui vient de lui parler : Elle est noire, vêtue d’une robe blanche et pieds nus.
YANOU : Qui êtes-vous ? Était-ce vous le bruit de tout à l’heure ?
La jeune femme : Ainsi, tu m’as entendu arriver. C’est plutôt étrange vu que j’étais sans chaussures. Je m’appelle El. Suis-moi.
Après avoir dit cela, elle sortit de la chambre, Yanou la suivit sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Il fut surpris que les gardes continuent leurs gardes, mais il semblerait que ceux-ci ne pouvaient les voir. El marche ainsi jusqu’à la chambre dans laquelle dormaient Kim et Lindsay. Elle ouvrit la porte, puis réveilla les deux petites filles. Ces dernières, prises de frayeur, essaient de crier pour alerter les gardes, mais leurs voix, à leur grande surprise, ont perdu de leur sonorité. Yanou, qui observe ce qui se passe, ne comprend toujours pas ce que ses yeux voient. Qui est cette femme ? D’où vient-elle ? Pourquoi lui, Kim et Lindsay ? Tant de questions qui taraudent son esprit.
EL : Je me présente, El. Je suis venue pour vous emmener. Ne craignez rien, vous êtes entre de bonnes mains.
Les deux filles, avec beaucoup d’hésitation, décident de suivre la jeune femme. Le petit groupe traverse tout le centre de rééducation et finit par sortir de l’enceinte.
Casanova arrive au domicile de la directrice du centre de rééducation, accompagné de Stonecold, un agent de police subordonné. De l’extérieur, ils constatent que la porte est ouverte. Ils sortent leurs armes à feu et entrent avec prudence dans la maison. Ils trouvent la directrice à genoux, toute en larmes devant un carton contenant la tête de son mari. Pendant que Stonecold effectue un tour du propriétaire, histoire de vérifier que le domicile est sécurisé, Casanova essaie de consoler la veuve éplorée. Puis, au retour de Stonecold, il décide de l’emmener au poste de police avec le colis macabre.
Le lendemain, les gardiens remarquent que trois enfants manquent à l’appel. Alertés, ils entreprennent donc de les chercher autour du centre, mais en vain. Les trois enfants ont bel et bien disparu.
Yanou, Kim et Lindsay se réveillent dans une forêt, au bord d’une rivière. El est assise sur l’eau, comme si elle flottait. Kim et Lindsay prennent peur et, cette fois, parviennent à pousser des cris. Seul Yanou garde son calme. El se lève, marche sur l’eau, et se rapproche des enfants.
EL : Il me semble vous avoir déjà dit que vous ne craigniez rien avec moi.
YANOU : Pourquoi nous ?
EL (en souriant) : Ça, c’est une bonne question ! Certaines parties de vos corps seront convoitées par des groupes plus ou moins sombres. Mon rôle est de vous protéger et de vous apprendre à utiliser les dons que vous avez reçus.
KIM (surprise) : Quoi ? Mais on n’a rien reçu, nous ?
LINDSAY : Est-ce que vous pourriez être plus claire, El ?
EL : Je vous explique en pratique. Vous comprendrez peut-être par vous-mêmes comme ça.
EL fait un signe à Kim pour qu’elle se lève, Kim obéit. Ensuite, tenant Kim par la main, El se dirige avec elle vers la rivière. Les deux marchent sur l’eau jusqu’au milieu du cours d’eau, à la grande surprise de Yanou et Lindsay.
KIM : Comment vous faites ça ?
EL : Tu y arrives aussi toi-même non ?
YANOU : Nom de… ! C’est de la magie ? Vous allez nous apprendre, hein ?
EL : Ceci fait partie des attributs de cette petite fille. Ses jambes sont spéciales. Par contre, vous deux, vous pouvez accomplir autre chose.
LINDSAY : Comme quoi ? Faire des trous dans le mur avec mes poings ?
EL : Pourquoi as-tu fait ça ?
LINDSAY : Je me suis rendu compte que les bras que j’ai perdus me sont revenus, alors je me suis amusée. Je n’avais même pas mal.
EL : Tu peux faire beaucoup plus que donner des coups. Tu peux guérir. Tes bras sont spéciaux, extraordinaires même.
LINDSAY (se tournant vers Yanou) : Et toi ? Il me semble que tu étais aveugle n’est-ce pas ? Tu vois maintenant.
EL : Alors tu dois avoir la vue parfaite. Mais il n’y a pas que ça, tu as dit hier que tu m’as entendu venir. Ce qui est normalement impossible.
YANOU : Je ne sais pas comment vous expliquer ça, je sais juste que j’entendais des bruits de pas. Les gardes m’ont empêché de sortir. Et ensuite, vous êtes arrivée. Mais avant ça, la salle était obscure, mais je voyais aussi bien que maintenant. Ça m’a vraiment surpris.
LINDSAY : Tu as vraiment trop de chance, toi ! Deux en un.
EL : Ce qui signifie aussi plus de responsabilités, il doit apprendre à se servir de ses oreilles et de ses yeux. Vous serez en danger d’ici quelques jours, ces groupes vont vous pourchasser afin de vous disséquer et récupérer vos parties spéciales. Vous devez apprendre à vous défendre, car ils useront de tous les moyens, cela inclut des sciences dont vous ignorez le pouvoir. Mais ce que vous avez reçu est bien au-dessus de tout cela, il faut juste apprendre à les utiliser pour votre bien, et pour le bien des autres.
Pendant ce temps, la police est appelée de toute urgence au centre de rééducation à cause de la disparition des trois enfants. Casanova, qui est sur les lieux, décide d’interroger les trois gardiens qui étaient de garde.
CASANOVA : Chers messieurs, je vous prie de me raconter ce qui s’est passé cette nuit dans les moindres détails.
GARDE 1 : Je suis arrivé à 18 heures. Mes collègues étaient déjà en poste. Je me suis assis à l’extérieur jusqu’à ce que la nuit tombe complètement. À 20 heures, je suis entré, j’ai fait une ronde dans les chambres, il y a le garçon qui était aveugle avant que j’aie trouvé à l’extérieur.
CASANOVA : Qui ça ? Le jeune Yanou ?
GARDE 1 : Je crois, oui. Il était dehors, alors, je lui ai demandé de rentrer dans sa chambre. Puis je suis resté là un moment. Ensuite, je suis parti.
CASANOVA : Ce jeune garçon me semble mêlé un peu trop à cette affaire.
GARDE 2 : Je suis resté là jusqu’à ce matin, je n’ai rien remarqué.
GARDE 3 : Eh ben moi, j’ai fait ma ronde plusieurs fois. Et puis je suis resté au salon, jusqu’à ce que l’alerte soit donnée.
CASANOVA : Tu parles d’une garde rapprochée ! Gardez au moins les autres enfants. Votre patronne ne sera pas là avant un bon moment.
STONECOLD (en courant) : Inspecteur, vous feriez mieux de venir voir ça.
Casanova se précipite en suivant son subordonné. Ils arrivent devant la chambre où dormait Yanou, puis celle où dormaient les deux filles. Puis, ils regardent autour d’eux. Casanova retourne en courant vers la porte d’entrée.
CASANOVA (surpris) : C’est bizarre ! Aucune effraction, aucune empreinte de pas, rien qui puisse nous aider à identifier quelqu’un. Rien du tout.
STONECOLD : Vous êtes sûr que ces gardiens sont complètement innocents ?
CASANOVA (en souriant) : Ils arrivent à peine à se surveiller eux-mêmes, alors kidnapper des enfants… Franchement. Il vaut mieux retourner au poste. J’ai des questions à poser à madame Krieg. Il se pourrait que les évènements d’hier et d’aujourd’hui soient liés. Quelque chose me dit que le puzzle est formé de plusieurs types de pièces.
Arrivés au poste, Casanova et Stonecold se dirigent vers madame Krieg pour l’interroger.
MADAME KRIEG : Qu’est-il arrivé à mon centre ?
CASANOVA : Trois enfants ont disparu de votre institut, les mêmes qui ont miraculeusement guéri suite à une agression. Dites-moi…
MADAME KRIEG : Quoi ? Non ! Non ! Non !
CASANOVA : Vos gardiens sont dans l’incapacité de me dire ce qui s’est passé. Je n’ai même pas un nom sur lequel reposer mon enquête.
MADAME KRIEG : Je… je ne comprends rien.
CASANOVA : Votre mari s’est fait tuer hier dans la nuit. Cette même nuit, trois enfants disparaissent de votre institut de rééducation. Les gardiens ne savent rien, on ne sait pas qui a tué votre mari. Trop de mystères. Du coup, j’ai l’impression que ces deux évènements sont liés, il y a également ce type qui a agressé Yanou. C’est probablement lui notre principal suspect. On n’a aucun indice sur lui et la seule personne capable de l’identifier était aveugle.
MADAME KRIEG : Je n’ai rien à voir là-dedans. La tête de mon mari se trouve dans un carton. Que voulez-vous que je fasse ? Elle éclate en sanglots.
CASANOVA : Mais bien sûr ! Stonecold ?
STONECOLD : Oui, inspecteur.
CASANOVA : Apporte-moi les éléments d’identification du mari de madame Krieg. Apporte-moi aussi les analyses permettant d’avoir une idée de l’arme du crime.
STONECOLD : Bien monsieur.
MADAME KRIEG (essuyant ses larmes) : À quoi pensez-vous inspecteur ?
CASANOVA : Je commence par celui que je peux identifier. Votre mari n’est pas mort de manière anodine. Ce serait trop hasardeux. Et sa mort ressemble à un rituel ou à un règlement de compte propre à un cartel. Mais je suis également sûr d’une chose, c’est que vous êtes probablement visée vous aussi. C’était votre mari, c’est votre institut, dans une seule et même nuit. Mais votre mari n’est pas mort non plus hier, on l’a tué bien avant.
MADAME KRIEG : Voilà qui serait fâcheux ! Je suis donc la prochaine sur la liste d’après ce que je comprends.
STONECOLD revient avec des papiers.
STONECOLD : Inspecteur, voilà ce que vous avez demandé.
CASANOVA : Bien ! Voyons un peu ce qu’on a là… Don Krieg, la cinquantaine révolue, archéologue spécialisé dans les religions anciennes, OK. D’après le rapport du registre, il aurait été égorgé avec un couperet. Ce n’est pas très courant comme outil par ici. Donc, l’hypothèse du règlement de compte s’avère discutable. Par contre, un meurtre rituel passe encore. Est-ce que votre mari appartenait à des sortes de sectes, comme une fraternité, un groupe religieux… ?
MADAME KRIEG (se levant brusquement) : Oh non ! Il n’a quand même pas osé faire ça. Il m’a pourtant promis.
CASANOVA : Vous pouvez me dire ce qu’il a promis ?
Elle se dirige en courant vers la sortie du poste de police, démarre sa voiture et s’en va. Casanova est surpris de cette réaction, mais il sent qu’il vient de faire un grand pas dans son enquête.
Du côté de la rivière, El continue d’entraîner et de déceler ce dont ils sont capables, chacun en fonction de sa partie corporelle spéciale. Elle arrive à les nourrir de fruits, de poisson, de légumes. Ils dorment à la pleine lune, mais ne se plaignent de rien.
Une fois la nuit tombée, madame Krieg retourne chez elle. Elle s’est cachée dans un bar où elle a passé le reste de la journée. Elle est surprise de trouver la porte d’entrée grandement ouverte. Quelqu’un se trouve à l’intérieur, elle ne voit pas son visage à cause de l’éclairage lunaire qui n’arrive qu’aux pieds de son visiteur. Le mystérieux étranger lui fait signe d’entrer, mais elle refuse. Alors, il avance vers la sortie de façon à être clairement visible par madame Krieg, c’est Beaudimanche.
BEAUDIMANCHE : Pourquoi êtes-vous allée voir la police ?
MADAME KRIEG (apeurée) : Que vouliez-vous que je fasse devant la tête de mon mari ? Et puis, qui êtes-vous ?
BEAUDIMANCHE : Votre mari a été coupable d’infractions, il n’a pas respecté les règles de notre groupe. Veuillez me suivre à l’intérieur de votre maison.
MADAME KRIEG (en faisant plusieurs pas en arrière) : Je ne vous suivrai pas. Je préfère aller ailleurs. Qu’est-ce que mon mari a pu faire pour mériter la décapitation ?
BEAUDIMANCHE : Il vous a trompé, l’adultère est interdit chez nous. Et si je suis là, c’est pour récupérer un document qui appartient à notre groupe. Il est mort et par conséquent ce document ne lui est plus utile et vous n’êtes pas supposée en connaitre le contenu. Sinon je serai obligé de vous tuer.
MADAME KRIEG (se dirigeant lentement vers sa voiture sans quitter Beaudimanche des yeux) : Vous pouvez faire comme chez vous. Je vous laisse la maison. Je reviendrai lorsque vous aurez trouvé ce que vous cherchez.
Beaudimanche referme la porte. Madame Krieg démarre rapidement, mais quelqu’un se trouve dans sa voiture et lui demande de sortir. Madame Krieg pousse un cri strident, son agresseur l’assomme, puis la déplace vers sa maison. Il ouvre la porte et la remet à Beaudimanche, puis lui murmure quelque chose et s’en va. Ce qu’ils ignorent, c’est que Casanova et Stonecold assistent à la scène depuis une voiture quelconque.
Beaudimanche attache madame Krieg à une chaise et continue de fouiller la maison. Il finit par trouver un livre très ancien caché dans la cheminée. À ce moment, il jette un coup d’œil par la fenêtre du salon et aperçoit Casanova approcher de la maison. Il ne sait pas que Stonecold est déjà à l’intérieur, il s’est faufilé par la fenêtre d’une chambre. Beaudimanche ramasse alors sa hache et se place derrière la porte d’entrée pour attendre Casanova. Celui-ci sort son arme à feu, puis ouvre doucement la porte. Au même moment, Stonecold arrive furtivement au salon et voit Beaudimanche dissimulé, prêt à attaquer Casanova.
STONECOLD : Tu baisses ton arme ?
Beaudimanche, surpris, lance sa hache en direction de Stonecold qui, malgré son esquive, se fait prendre à l’épaule droite. Casanova se précipite à l’intérieur, mais se fait désarmer par Beaudimanche, puis a lieu un échange de coups assez équilibré entre les deux hommes. Stonecold essaie de tirer avec son autre bras, mais rate son coup, permettant ainsi à Beaudimanche de prendre le dessus sur Casanova et de s’enfuir par la porte d’entrée. Un détail a cependant échappé à Beaudimanche, c’est qu’il a laissé le livre qu’il est venu chercher. Casanova se relève et ramasse son arme, puis se lance à sa poursuite. À sa grande surprise, il ne voit personne sur la route. Il appelle les renforts, ensuite il retire la hache plantée dans l’épaule de Stonecold et libère madame Krieg.
STONECOLD (assis par terre et tenant son épaule blessée avec la main gauche) : Désolé inspecteur. J’ai vraiment été maladroit.
CASANOVA : Tu as au moins essayé. Malheureusement, tu as été vraiment touché. Économise ton énergie, on l’aura la prochaine fois. Il a commis une erreur.
STONECOLD : Comment ça ?
CASANOVA (en ramassant le livre très ancien) : Je dirais même deux. Il ne nous avait pas prévus et il a laissé son livre. On va pouvoir creuser un peu plus sur les activités de monsieur Krieg. Qui était le type de tout à l’heure ? Qu’est-ce qui le lie au mari de cette femme ? Voilà désormais les nouvelles questions à élucider.
Madame Krieg se réveille quelques minutes plus tard, la police est déjà sur les lieux. Stonecold est emmené par l’ambulance, il aura des points de suture. Casanova emporte le livre avec lui, madame Krieg est escortée dans une résidence surveillée. Quelques jours plus tard, après les obsèques de monsieur Krieg, Casanova va de nouveau interroger madame Krieg.
MADAME KRIEG (ouvrant la porte) : Bonjour, inspecteur Casanova.
CASANOVA : Bonjour madame. Comment allez-vous ? Êtes-vous à votre aise ?
MADAME KRIEG : Je crois que oui. Avec les agents qui surveillent en permanence, je peux au moins fermer l’œil sans avoir peur de mourir. Mais j’ai constamment peur.
CASANOVA : Je sais. Ils peuvent revenir à tout moment. C’est justement à ce sujet que je viens vous voir.
Madame Krieg et Casanova s’asseyent sur un divan à l’intérieur de la résidence.
MADAME KRIEG : Je vous écoute.
CASANOVA : Connaissiez-vous le type qui vous a attachée ?
MADAME KRIEG : Non ! Lui par contre, il semblait me connaître. Je l’ai vu chez moi à mon retour, on a échangé quelques mots. J’ai refusé d’entrer dans ma propre maison. J’ai choisi de m’en aller avec ma voiture, mais il y avait un autre type qui m’attendait dans ma voiture, j’ignore comment il est entré.
CASANOVA : D’accord… je crois que ces types étaient impliqués dans les activités de votre mari.
MADAME KRIEG : C’est possible. C’est ce même groupe qui l’a tué parce qu’il m’a trompé, paraît-il. Ils ont décapité mon mari parce qu’il a couché avec quelqu’un d’autre que moi, vous vous rendez compte ?
CASANOVA : C’est ce que ce type vous a dit ? Vous pensez que votre mari était dans un cartel ou une fraternité… voire une secte ?
MADAME KRIEG : Vu comment il est mort, ça ne m’étonnerait pas.
CASANOVA : Le livre que le type qui se trouvait dans votre maison a abandonné lorsqu’on se battait porte une inscription qui revient tout le temps : QABBALAH. Savez-vous ce que ça signifie ?
MADAME KRIEG : C’est ce que je craignais, je lui ai demandé de se méfier des mots bizarres qui cachent des trucs encore plus bizarres. Il s’agit bien sûr d’un genre de secte gnostique. Mais je ne pense pas que ce soit cela leur nom. Ce serait plutôt le nom de l’ensemble de leur philosophie ou de leurs pratiques.
CASANOVA : De toute façon, on finira par découvrir ce que c’est. On aura besoin de prendre votre déposition d’ici quelques jours concernant cette secte.
MADAME KRIEG : Il y a quelqu’un qui pourrait peut-être vous aider. Il a fait partie de ce genre de chose, il venait souvent à la maison. Il parlait toujours de ruines anciennes, d’amélioration du corps, de perfectionnement de la chair…
CASANOVA : S’il vous plaît, donnez-moi son nom.
MADAME KRIEG : Georges. Georges Abellio, je pense.
CASANOVA : Je vois. C’est noté, madame. Je vous remercie. Savez-vous où il vit ?
MADAME KRIEG : Il vit quelque part vers mon centre. Je ne le voyais que là-bas en dehors de ma maison. Mais je ne saurais vraiment vous le confirmer.
CASANOVA : Ce n’est pas grave. Je vais me débrouiller avec cette information.
Dans une forêt reculée de la ville, El s’occupe toujours de l’entraînement de ses poulains. Ils sont déjà très avancés.
EL : Vous ne le savez peut-être pas, mais l’heure est venue de se battre pour protéger le trésor qui vous a été donné.
LINDSAY : De quoi tu parles ? Nous n’avons pas de trésor à part les dons que nous avons.
EL : Les parties spéciales de vos corps sont convoitées par des ordres mystiques. Ils sont déjà là. Ils ne connaissent pas les secrets qui se trouvent derrière ce que vous êtes, mais ils vont vous traquer pour vous les retirer.
YANOU : C’est pour ça qu’on s’entraîne non ? Mais je voudrais savoir pourquoi.
EL : Vous avez été choisi pour éliminer cette forme maléfique d’ésotérisme. Mais vous n’êtes pas les seuls, il y en a d’autres que vous devrez trouver. Ces ordres ne doivent pas réussir à vous enlever ces parties de vos corps. Vous devez les éliminer, ce ne sera pas une tâche facile. Je ne suis pas seule.
KIM (se rapprochant d’El) : Tu ne nous as jamais dit qui tu es vraiment.
EL : Je suis un envoyé de la Déité suprême. Mais mon rôle est de vous préparer à ce qui vous attend, mon peuple n’existe plus depuis. Mais nos cendres ont été utilisées pour fabriquer un élixir visant à nous perfectionner. Ce savoir devait rester nôtre et mourir avec nous d’après notre oracle. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé, c’est pourquoi vous êtes ce que vous êtes aujourd’hui. Quelqu’un l’a utilisé sur vous.
YANOU : Tu es une sorte d’ange c’est ça ? Je n’y comprends rien à ce que tu racontes.
KIM : Moi non plus.
EL : Je vous expliquerai peut-être en détail un jour. En attendant, faites exactement ce que je vous dirai.
LINDSAY : D’accord.
Deux jours sont passés, madame Krieg est assise, lisant un livre. Quelqu’un frappe à la porte. Madame Krieg sursaute, elle craint que ses agresseurs soient revenus pour elle. Elle compose le numéro que les agents chargés de la surveiller lui ont donné en cas d’urgence, puis elle vient au niveau de la porte.
MADAME KRIEG : Qui est là ?
GEORGES : C’est moi, Georges.
MADAME KRIEG (surprise) : Georges ? Qu’est-ce que vous voulez ?
GEORGES : S’il vous plaît, ouvrez. J’ai des choses à vous dire sur votre mari. Je sais que vous leur avez parlé de moi.
MADAME KRIEG : Laissez-moi tranquille.
GEORGES : Vous avez appelé la police c’est ça ? Je ne vous veux aucun mal pourtant.
AGENT 1 : On ne bouge plus ! Mets-toi à genoux ?
Georges obéit, il se fait menotter et emmener. Madame Krieg s’assoit à même le sol et se met à pleurer.
Quelques minutes plus tard, Georges est au poste de police face à Casanova. Ce dernier est sur le point de commencer l’interrogatoire lorsque son supérieur, le commissaire Rabi Aba, le fait appeler. Il se rend dans son bureau.
CASANOVA (en entrant dans le bureau) : Vous m’avez appelé chef ?
RABI ABA (en colère) : Pourquoi ce monsieur est en salle d’interrogatoire ?
CASANOVA : Euh… chef, nous sommes…
RABI ABA : Relâchez-moi ce type, tout de suite inspecteur. C’est un ordre.
CASANOVA (consterné) : Mais… chef…
RABI ABA : Je vous ai donné un ordre, inspecteur Casanova.
CASANOVA sort lentement du bureau de son supérieur, il ne comprend pas la réaction de ce dernier. Il arrive dans la salle d’interrogatoire et retire les menottes à Georges qui réagit de façon inattendue.
GEORGES (empoignant Casanova) : S’il vous plaît, interrogez-moi. Ne me laissez pas sortir, ils savent que je suis ici.
CASANOVA (essayant de se défendre) : Calmez-vous à la fin ! De quoi parlez-vous ?
GEORGES : Ils sont partout, ils savent ce que j’ai fait. Ils me tueront. J’ai commis une erreur, je n’aurai jamais dû mettre les pieds chez Krieg, mais je n’avais nulle part d’autre où me rendre.
CASANOVA : Calmez-vous ! Sortez de ce commissariat.
GEORGES : Ne me laissez pas partir, je vous en supplie.
CASANOVA : Je n’ai de choix ! C’est un ordre de ma hiérarchie.
GEORGES (à voix basse) : Celui qui vous a demandé de faire ça est peut-être impliqué, lui aussi.
Des agents, voyant Georges empoigner Casanova, interviennent et l’expulsent du commissariat. Quelques minutes après, Casanova est toujours en train de réfléchir à ce que lui a dit Georges. Puis, il décide de sortir du commissariat, espérant trouver Georges quelque part. Il se met à arpenter les rues en marchant, il ne met pas longtemps avant de le retrouver. Mais c’est un peu tard, Georges s’est fait décapiter et son cadavre a été laissé dans une ruelle. Casanova est déboussolé, il ne comprend pas ce qui se passe. Il aurait pu empêcher ce meurtre s’il avait su, ou du moins s’il en avait eu une petite idée, mais rien. Alors, il se dépêche de retourner au poste après avoir appelé ses collègues et l’ambulance.
CASANOVA (paniqué) : Stonecold ?
STONECOLD : Quelque chose ne va pas, inspecteur ?
CASANOVA entraîne son collègue dans la salle d’interrogatoire et ferme la porte pour ne pas être entendu de l’extérieur.
CASANOVA : Je ne sais pas ce qui se passe, mais les choses deviennent compliquées.
STONECOLD : Que se passe-t-il ?
CASANOVA : Notre principal suspect vient de se faire tuer. Il n’est sorti que quelques minutes avant moi et me voilà qui retrouve son corps décapité à deux rues d’ici.
STONECOLD : Vous pensez qu’il était suivi ?
CASANOVA : C’est possible ! Mais il se pourrait que ce soit quelqu’un d’ici qui soit un agent double.
STONECOLD (à voix basse) : Quoi ? Vous croyez vraiment ?
CASANOVA : C’est possible, je dirais même probable. Je vais lire un peu le livre que l’agresseur de la dernière fois a laissé derrière lui. Dès que le rapport du légiste est prêt, demande-lui s’il est possible que ce soit la même arme qui a pu tuer monsieur Krieg et ce Georges.
STONECOLD : D’accord inspecteur.
Quelques jours plus tard, la police ramène au poste un adolescent accusé d’avoir volé de l’argent dans la chambre d’un touriste. Stonecold est chargé de l’interroger. Le jeune garçon est un asiatique, cheveux noir, vêtu de rouge avec des chaussures jaunes, il se nomme Ping.
STONECOLD : Alors, tu es accusé de vol d’argent dans la chambre d’un touriste. Tu travailles dans l’hôtel en question comme agent d’entretien c’est bien ça ? Tu t’appelles Ping.
PING : Je n’ai pas fait exprès, vous savez. Et puis je n’ai rien pris, cet abruti avait encore tout son pognon.
STONECOLD : Je vois. Tu admets donc avoir au moins tenté de lui voler son argent.
PING : Non, vous êtes sourd ou quoi ? Je n’ai pas fait exprès d’ouvrir son coffre. Quelle idée stupide d’installer un système de reconnaissance vocale dans un endroit comme celui-là !
STONECOLD : C’est du génie ! C’est justement pour éviter que des gens comme toi viennent se servir comme ils le veulent. Mais je vois que toi tu ne te décourages pas. Si tu n’as pas pris cet argent, pourquoi as-tu accidentellement ouvert son coffre ?
PING : Vous croyez que je me fiche de vous, hein ?
STONECOLD : Je demande pour savoir. Comment as-tu fait pour ouvrir accidentellement un coffre protégé par un système de reconnaissance vocale ?
PING : Si je vous réponds, vous me prendrez au sérieux ?
STONECOLD : Cela ne dépend que de ton explication, petit.
PING (d’un ton hésitant) : J’ai… imité… sa voix.
STONECOLD éclate de rire, à tel point qu’il attire l’attention de ses collègues.
STONECOLD : Tu ne fais vraiment pas exprès d’être drôle, ça, c’est sûr. Mais je vais te dire une chose, c’est que la prison pour quelqu’un comme toi sera moins drôle que tes histoires.
PING (imitant exactement la voix de Stonecold) : C’est que la prison pour quelqu’un comme toi sera moins drôle que tes histoires.
STONECOLD n’en revient pas. Il n’arrive pas à croire à ce que Ping vient de faire.
PING : Vous me croyez maintenant ? Vous semblez un peu dérouté, hein ?
STONECOLD n’arrive pas à répondre. Il demande alors à mettre Ping en garde à vue quelques jours.
Un jour plus tard, madame Krieg sort de sa maison pour faire les courses. Après avoir traversé son portail de quelques mètres, elle rebrousse brusquement chemin pour informer les deux policiers qui assurent sa garde de son déplacement. Les deux agents sont dans une voiture quelconque juste devant son portail. En s’approchant de la voiture, elle constate quelque chose d’étrange, aucun d’entre eux n’effectue le moindre mouvement, il est possible qu’ils soient endormis, du moins c’est que pense madame Krieg. C’est une fois proche de la voiture qu’elle se rend compte que les deux policiers ont chacun les deux yeux arrachés et le corps transpercé. Elle se met à crier en regardant autour d’elle. Elle voit soudain Beaudimanche qui s’approche non loin de là, une hache à la main. Paniquée, elle se met à courir en direction de sa maison, elle franchit le portail, puis parvient à ouvrir la porte avec ses clés. Au moment où elle entre, la hache de Beaudimanche (lancée comme un projectile par ce dernier) lui coupe un doigt de sa main droite alors qu’elle refermait la porte. Elle utilise alors sa main gauche et réussit in extremis à refermer la porte à clef. Beaudimanche arrive près la porte et ramasse sa hache.
BEAUDIMANCHE (furieux) : Je vous ai pourtant demandé de ne pas lire ce livre, sinon je reviendrai pour vous tuer n’est-ce pas ? Veuillez me le rendre maintenant ou alors j’entrerai dans cette maison plus vite que vous ne le croyez.
Madame Krieg est en train de hurler de douleur à cause de son index coupé. Elle regarde la porte d’entrée avec une grosse frayeur. Puis, elle s’empresse de composer le numéro de la police avec son téléphone, mais quelque chose d’inattendu se passe ; son téléphone se met à léviter, puis est projeté à quelques mètres. Décontenancée, elle regarde ses mains et essaie de comprendre ce qui s’est passé, mais en vain.
X : Votre téléphone ne vous servira à rien. Je vous conseille d’obéir sans faire d’histoires ou bien je vais devoir user de bien d’autres moyens à ma disposition.
La voix est tellement proche qu’on dirait que la personne se trouve dans la maison… Et c’est le cas. Madame Krieg sursaute lorsqu’elle voit une jeune femme, dont le visage est recouvert d’une capuche de couleur noire, sortir de nulle part dans sa maison. La jeune femme vient s’asseoir sur le divan, madame Krieg étant debout en train de perdre un peu de sang à cause son doigt coupé.
BEAUDIMANCHE (de l’extérieur) : Il n’y a pas de temps pour s’amuser avec elle, tue-la et récupère le livre. Le grand maître le veut pour ce soir.
Madame Krieg se met à supplier la jeune femme en lui disant que le livre n’est plus en sa possession. Alors, la jeune femme tendit la main et, au même moment, madame Krieg se retrouva en suspension dans les airs. Puis, la jeune femme s’avança vers elle et sortit une dague.
X : Je ne vous le demanderai qu’une seule fois, où est notre livre ?
MADAME KRIEG (paniquée) : Je… je… je vous assure que…
X : Je vous conseille de me répondre.
MADAME KRIEG : Chez l’inspecteur Casanova.
La jeune femme trancha net la gorge de madame Krieg à cet instant, puis ouvrit la porte et s’en alla avec Beaudimanche.
X : Tu as entendu ce qu’elle a dit ? Connais-tu ce Casanova ?
BEAUDIMANCHE : Oui, je l’ai déjà rencontré une fois. Il se pourrait qu’il devienne un problème, je vais personnellement m’occuper de lui.
X : Tu vas devoir nous ramener le livre ce soir avant la 9e heure exactement, autrement les conséquences seront désastreuses surtout pour toi.
BEAUDIMANCHE : Je comprends…
Pendant ce temps, Yanou et El discutent dans la forêt pendant que Kim et Lindsay dorment.
YANOU : Maintenant, je souhaiterais que tu m’expliques un peu qui tu es. Il y a trop de mystères : Toi, notre guérison, nos facultés extraordinaires, des ordres mystiques dont j’ignore encore les membres, l’origine de ce qu’on m’a injecté… Il y a vraiment trop de choses que je ne comprends pas.
EL : Je vous expliquerai en temps et en heure. Tout ce que je peux te dire c’est que vous les élus, vous êtes importants, très importants. Les ordres qui sont à votre recherche veulent vous tuer pour diverses raisons, certains vous prendront même pour ce que vous n’êtes pas. J’espère que tes amies et toi apprendrez vite, c’est grâce à ce que je vous montrerai que vous parviendrez à riposter si on vous attaque.
YANOU: à t’entendre, on est en guerre.
EL : Tu ne sais même pas à quel point tu as raison.
Soudain, quelqu’un apparaît au milieu d’eux ; il est vêtu exactement comme El, à la seule différence que les iris de ses yeux sont blancs eux aussi. Yanou sursaute et se met en position de combat, mais El le rassure.
EL : Je te présente mon frère, Hashem.
HASHEM (contrarié) : Bien enchanté, jeune apprenti ! El, je n’ai pas beaucoup de temps. J’ai trouvé un autre élu.
YANOU : Vous avez trouvé quelqu’un d’autre qui nous ressemble ?
EL : D’accord, dis-moi où il est.
HASHEM : C’est vraiment mauvais, ce qui se passe. Celui-là utilise déjà une partie de son don inconsciemment. Vu où il est maintenant, il risque de révéler certaines choses même sans le vouloir.
EL : Dis-moi où il est.
HASHEM : Il est au commissariat.
EL : Oh non ! Ce n’est pas le meilleur endroit-là. J’irai le chercher cette nuit.
HASHEM : Je te le conseille vivement.
Après avoir dit cela, Hashem disparaît brusquement.
YANOU : Tu vas le chercher hein ?
EL : Oui, mais j’irai seule.
YANOU : Pourquoi il n’est pas allé le chercher lui-même ?
EL : Mes deux frères ont réussi à garder le contact avec moi parce qu’ils n’ont pas rejoint le royaume des morts. Leurs esprits sont censés m’aider à vous retrouver parce que vous êtes des élus. La seule personne capable d’agir parce que la Déité l’a voulue vivante, c’est moi.
YANOU : C’est bizarre ce que tu racontes là. D’accord, tu iras seule.
EL : Veille bien sur ces deux-là quand je partirai. Ne sortez pas de cette forêt sauf si c’est moi qui vous en donne l’ordre.
YANOU : Bien reçu.
Il est 20 heures lorsque Stonecold vient remettre les résultats de l’analyse de l’arme du crime à Casanova, de retour au commissariat après être sorti pour lire le mystérieux livre. Celui-ci y jette immédiatement un coup d’œil.
CASANOVA (en lisant les résultats) : C’est bien ce que je pensais. Les marques correspondent, c’est avec la même arme qu’on a tué monsieur Krieg et Georges. Je suis prêt à parier que le cinglé à la hache de la dernière fois est le meurtrier.
STONECOLD : Inspecteur ! Madame Krieg a été tuée, les deux gardes chargés de la surveiller aussi.
CASANOVA (faisant tomber les résultats d’analyse) : Quoi ? Comment ?
STONECOLD : Les policiers sont morts transpercés, comme s’ils ont été poignardés à plusieurs reprises. Quant à madame Krieg, elle a eu la gorge lacérée.
CASANOVA : Je suis sûr que c’est à cause de ce livre. Ils ont dû croire qu’elle l’avait encore comme la dernière fois. Je crois que je vais le garder sur moi.
STONECOLD : Vous risquez de vous mettre en danger.
CASANOVA : C’est le métier qui veut ça. J’ai pris un peu de temps pour le feuilleter, tu t’y connais un peu en magie ?
STONECOLD : Inspecteur, vous n’êtes pas sérieux ! Ce sont des conneries tout ça. Mais j’ai été surpris par le don d’un jeune garçon qu’on a arrêté aujourd’hui.
CASANOVA : Si je suis très sérieux ! De qui tu parles ?
Pendant que Stonecold expliquait ce qu’a fait le jeune Ping, El rendit son corps intangible et passa à travers le mur du commissariat, puis se dirigea vers les cellules de détention. Pendant ce temps, Beaudimanche et la mystérieuse jeune femme attendaient à l’extérieur du commissariat. Il est 20 h 35, Casanova décide de rentrer chez lui. Stonecold est de garde au commissariat.
STONECOLD : Vous êtes sûr de vous inspecteur ?
CASANOVA : Je ne sais pas, mais j’ai un mauvais pressentiment. Alors, je pense que c’est mieux. Je vais rentrer.
STONECOLD : Faites attention à vous.
Quelques minutes plus tard, El parvient à retrouver Ping et lui explique l’objet de sa venue.
PING : Comment savez-vous que je suis celui que vous cherchez ?
EL : Tu étais muet lorsque tu as reçu ce qui t’a guéri n’est-ce pas ?
PING (surpris) : Comment savez-vous ça ?
EL : Je n’ai pas de temps à perdre. Suis-moi et je répondrai à toutes tes questions une fois que tu seras à l’abri.
PING (hésitant) : Comment va-t-on sortir d’ici ?
El, en passant à travers les barreaux, entra dans la cellule de Ping, ce qui ne manqua pas d’effrayer un peu ce dernier.
EL : Je ne te ferai aucun mal. Tiens-moi la main et viens avec moi.
PING, après quelques moments d’hésitation, s’exécuta. Puis, les deux passèrent à travers les barreaux et se dirigèrent vers la sortie en traversant les murs du commissariat.
Pendant ce temps, Casanova arrive devant sa voiture et se retourne brusquement, animé par un pressentiment, c’est in extremis qui esquive le coup de hache de Beaudimanche qui s’écrase finalement sur le pare-brise coté chauffeur. Casanova dégaine son arme et somme son agresseur de jeter la sienne. Beaudimanche déposa lentement sa hache par terre. À cet instant, la jeune femme à capuche noire utilisa son sort de télékinésie pour enlever le révolver des mains de Casanova, sous les yeux ébahis de celui-ci.
X : Je pense que tu peux finir le travail maintenant.
BEAUDIMANCHE : OK.
Beaudimanche courut en direction de Casanova et se jette sur lui. Il se passe alors un échange de coups allant dans les deux sens, tantôt dominé par Casanova, tantôt par Beaudimanche. El et Ping arrivent à l’extérieur du commissariat, et se retrouvent devant le combat qui oppose Casanova à Beaudimanche. El ressent aussitôt de la magie de mauvais augure, elle remarque la jeune femme à capuche qui se trouve en retrait.
EL : écoute-moi bien, Ping. Tu vas faire exactement ce que je te dirai.
PING (apeuré) : Quoi ? On va aider le monsieur ? Je vous préviens tout de suite, je ne sais pas me battre.
EL : Non. Tu vas aller près de la jeune femme en capuche en courant aussi vite que tu peux, et tu vas répéter ceci : Phaleg, ange de mars, protège mon ami de mes ennemis.
Ping, hésitant, réussit quand même à arriver à côté de la jeune femme. Celle-ci se retourne et regarde Ping, D’un geste, elle attire le jeune garçon à sa main et le saisit pour l’étrangler. Ping se débat autant qu’il peut, et dans un dernier effort, parvient à prononcer les mots qu’El lui a demandé de dire. Le corps de Ping devient tout lumineux et brûle la jeune femme, l’obligeant à le lâcher. Pendant ce temps, Casanova a pris le dessus sur Beaudimanche et réussit à ramasser une pierre pour l’assommer.
La jeune femme utilise ses pouvoirs et déplace la hache vers Beaudimanche, Ping se jette aussitôt sur elle, le corps de la mystérieuse femme prend feu, elle se met à brûler peu à peu. C’est alors elle décide de s’enfuir en se téléportant ailleurs. Casanova est un peu troublé par ce qu’il vient de voir, il se fait surprendre par un coup de Beaudimanche. Ce dernier fait quelques pas, parvient à récupérer sa hache et se dirige à toute vitesse pour achever Casanova. Il est sur le point de lui porter le coup de grâce lorsque qu’il reçoit deux balles dans la poitrine, tirées par Stonecold. Beaudimanche s’effondre.
CASANOVA (à bout de souffle) : Je ne pensais pas être aussi heureux de te voir.
STONECOLD (regardant autour de lui, toujours sur ses gardes) : Tout va bien, inspecteur ?
CASANOVA : Disons que je me sens un peu mal, mais en vie.
STONECOLD : Le jeune garçon a disparu de sa cellule. J’ai cru qu’il venait de sortir, alors je me suis précipité à l’extérieur et j’ai entendu du bruit et c’est là que j’ai reconnu le type de la dernière fois.
CASANOVA : Je n’étais pas seul, il y avait un gamin, taille moyenne, asiatique qui a essayé de m’aider tout à l’heure.
STONECOLD : C’était lui ! Il s’est échappé.
CASANOVA : Il y avait une jeune femme, elle avait une capuche noire. Elle avait des dons de télékinésie, un truc dans le genre. Elle en avait après moi.
STONECOLD : Vous pensez que les pratiques magiques ont lieu ici ?
CASANOVA : Heureusement que je t’ai laissé ce livre avant de sortir. Ils l’auraient sûrement récupéré.
Pendant qu’ils discutaient, El et Ping étaient déjà en route vers la forêt afin de rejoindre Yanou, Kim et Lindsay.
La jeune femme à capuche se retrouve dans une salle, quelques heures plus tard, elle est encerclée par les membres de son cercle. Leur chef s’avance vers elle.
CHEF : Gerda, Arcane III, qu’est-il arrivé à Arcane II ?
GERDA : Mon seigneur ! Il a été mis hors-jeu.
CHEF (contrarié) : Pourquoi ?
GERDA (intimidée) : Nous avons rencontré de la résistance. Hormis le policier, il y avait également un enfant qui a utilisé un pouvoir mystérieux en faisant appel à un ange…
CHEF : Assez ! Un enfant qui fait appel à un ange et il te résiste ? Mes chers confrères, je crois que la prophétie se concrétise. Mais nous avons besoin de notre précieux grimoire de magie kabbalistique. Nous sommes désormais en guerre. Il se pourrait que nos pires ennemis soient eux aussi dans cette ville. Ce sera un combat sans merci. Nous devons à tout prix récupérer notre grimoire. Pour l’instant, panse tes blessures, Gerda ! Je vais charger quelqu’un d’autre pour l’exécution de cette tâche. Dante ! Arcane IV ?
Dante sort du cercle et s’approche du chef. Il est assez grand, bien bâti, et semble bien aguerri.
DANTE : Oui, mon seigneur ?
CHEF : Il semblerait qu’Arcane II soit mort. Tu sais qu’il avait un cœur spécial. Rapporte-le-moi. Trouve-moi également celui qui est en possession de notre trésor, ce livre n’a que trop duré à l’extérieur de cette salle. Ramène-moi sa tête.
DANTE : Vos désirs sont des ordres.
Sur ces mots, Dante disparaît de la salle.
Quelques jours plus tard, Stonecold se rend chez le médecin du commissariat pour changer les bandages de son épaule droite. Casanova est assis sur son bureau, il continue de feuilleter le livre. C’est alors que des gens, probablement des policiers, investissent les lieux et demandent à parler au commissaire en personne. Le commissaire se déplace pour discuter avec ces agents, leur chef est une femme qui se prénomme Alexandra.
RABI ABA : Bonjour madame. Pour quelle raison entrez-vous de cette façon dans mon commissariat ?
ALEXANDRA : Je suis le commandant Alexandra Bayles. Notre hiérarchie, bien supérieure à la vôtre, nous envoie afin que nous nous joignions à vous pour une affaire de crimes avec utilisation d’objets occultes. D’après nos renseignements, deux sectes plus ou moins puissantes ont investi cette ville. Nous ignorons encore leurs motivations. En revanche, nous connaissons déjà le nom de l’une d’entre elles : L’Ordre Hermétique de l’Aurore Dorée, en abrégé OHAD.
RABI ABA (regardant autour de lui) : Vos renseignements sont vraiment clairs ? Sérieusement, on parle de magie là.
ALEXANDRA : Nous pouvons le confirmer. Nous avons quelques soupçons sur certaines personnes dont nous possédons des images. Mais avant de vous faire un topo sur ce qu’on sait, je tiens à ce qu’on soit d’accord. L’enquête nous appartient aussi bien qu’à vous. Mais je suis votre supérieure. Le dernier mot me revient, mais vous gardez le contrôle sur vos hommes et moi sur les miens. Nous resterons ici jusqu’au démantèlement complet de ces ordres magico-religieux. Est-ce clair, commissaire Rabi Aba ?
RABI ABA (arborant un sourire moqueur) : Bien entendu, madame. Je n’ai plus qu’à annoncer la bonne nouvelle à mes hommes.
Pendant que le changement s’effectue au commissariat, El continue d’entraîner Yanou, Ping, Kim et Lindsay dans la forêt.
PING : Comment faites-vous pour vivre comme ça ?
YANOU : Vivre réside dans la manière, nous ne nous plaignons de rien.
PING : Peut-être, mais on ne va pas rester éternellement ici.
EL : Je suis d’accord avec toi, Ping. On ne restera pas ici de façon permanente. Donc vous vous en irez d’ici quelques semaines.
KIM : Et toi ? Tu ne viens pas ?
EL : Non, je serai toujours ici. Lorsque vous aurez besoin de moi, vous pourrez venir me voir.
LINDSAY : Comment ça ? Tu pouvais venir avec nous toi aussi.
PING: à un moment ou un autre, nous allons devoir être autonomes. El est un peu comme notre instructeur. Nous sommes liés à elle quoiqu’il arrive. Vous comprenez ?
YANOU : (« ce mec est vraiment intelligent, ou alors il utilise son pouvoir inconsciemment »). Ainsi pensait Yanou vis-à-vis de Ping. Mais les mots de ce dernier ont convaincu Kim et Lindsay.
Les jours passent, les soldats du commandant Alexandra et les agents du commissaire Rabi Aba essaient de cohabiter malgré de petites mésententes qui arrivent fréquemment. Alexandra remarque que Casanova est toujours en train de lire lorsqu’il a du temps libre. Comportement qu’elle considère comme étrange puisqu’elle préfère lorsqu’il y a de l’agitation et du show, chose dans laquelle excelle la plupart des agents de police ainsi que ses soldats. Curieuse, elle entreprend de le suivre afin de savoir ce qui le rend si enclin à la lecture. Mais avant de passer à l’action, elle décide de poser des questions à Stonecold qui semble plus proche de lui.
Stonecold est en train de se faire examiner à l’infirmerie, l’état de son épaule s’améliore, mais il ne devra pas se battre lors des opérations de terrain. À peine sorti de l’infirmerie, il rencontre Alexandra qui semblait l’attendre. Il passe en faisant mine de ne pas la voir, mais elle se met à le suivre en lui parlant.
ALEXANDRA : Stonecold ! J’ignore pourquoi vous m’évitez depuis mon arrivée, mais on va devoir travailler ensemble.
STONECOLD (continuant de marcher) : Bien reçu, madame, c’est tout ?
ALEXANDRA (lui bloquant finalement le passage) : Je vous demande quelques minutes de votre attention. J’en ai assez de vous poursuivre. Alors vous me répondez et je vous laisse continuer votre chemin.
STONECOLD : Qu’est-ce que vous me voulez ?
ALEXANDRA : J’observe l’inspecteur Casanova depuis quelques jours. On ne s’est jamais parlé, il est toujours en train de lire un livre qu’il garde vraiment jalousement. Il y a quelque chose que vous ne me dites pas ?
STONECOLD : Ce que l’inspecteur fait de son temps libre ne me concerne pas. Allez lui demander vous-mêmes.
ALEXANDRA : Non, il ne me dira rien. Mais j’espère que ça n’a pas quelque chose à voir avec notre enquête. J’ai été claire avec vous, je vous ai donné tout ce que je savais. J’espère que vous avez fait pareil. Ce type n’a rien dit depuis que je suis arrivé ici. Pourtant, vous avez eu des victimes dont le meurtre semble ritualisé. Je suis sûre que vous avez des informations qui peuvent m’aider à avancer un peu, mais vous ne le dites à personne, pas même à vos collègues. Je finirai par découvrir si vous m’obligez à chercher par moi-même.
STONECOLD : J’ignore de quoi vous parlez. Vous avez tout ce qu’on a pu collecter comme information, alors cessez votre paranoïa et cherchez au contraire à identifier les individus de ces ordres magico-religieux.
Sur ces mots, Stonecold s’en va. Peu de temps après, une alerte est donnée : Une antiquaire est retenue contre son gré dans sa boutique par des individus non identifiés. Alors, Alexandra décide d’organiser ses troupes.
ALEXANDRA: